Nicolas Sarkozy a dévoilé le 14 décembre ses choix pour le grand emprunt : l’Etat n’empruntera finalement « que » 22 milliards d’euros sur les 35 milliards prévus, 13 milliards provenant des aides publiques versées aux banques pour atténuer la crise financière, qu’elles ont déjà remboursées à l’Etat. Plusieurs secteurs vont profiter de cette manne financière, dont les transports, qui ne sont toutefois concernés que par une toute petite part. Cinq milliards d’euros seront en effet affectés au « développement durable », dont la moitié pour les énergies renouvelables, un milliard pour le nucléaire de demain, un milliard pour les transports et l’urbanisme durables et 500 millions pour la rénovation thermique des logements privés. Pour de nombreuses associations d’usagers et de défense de l’environnement, c’est une grande déception. « L’essentiel des financements n’a pas de visées écologiques. Il s’agit surtout d’investir dans des secteurs d’avenir, ce qui en soi n’est pas idiot. La petite part de financement liée à l’environnement est mal ciblée. Elle porte surtout sur les avions du futur (alors que nous pensons qu’il en faut moins) et sur la voiture électrique, qui pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Les choix sont ciblés sur l’illusion technologique », estime Jean Sivardière, le président de la Fnaut (Fédération nationale des utilisateurs des transports).