Pointé pour ses retards récurrents dans la livraison des trains, Alstom se réorganise et s’apprête à investir plus de 150 millions d’euros pour augmenter la capacité de production de ses sites en France. En particulier pour faire face à la demande sur le segment de la grande vitesse ferroviaire (avec son train Avelia Horizon) et surtout répondre aux impatiences de ses clients. La SNCF attend ainsi depuis 2023 les premières des 115 rames du TGV M nouvelle génération qu’elle a commandées et qui sont désormais espérées pour le début 2026. Alstom a aussi vendu des exemplaires de son train aux Etats-Unis ainsi que 12 rames à l’opérateur privé Proxima. Tout récemment, le Maroc a confirmé une commande de 18 rames.
Nouvelle ligne de production à Valenciennes
Le constructeur français, qui ne dispose que d’une seule ligne de production et d’assemblage pour le TGV M, a annoncé aujourd’hui qu’il allait mettre en place une nouvelle ligne d’assemblage pour les trains à grande vitesse sur le site de Valenciennes Petite-Forêt, jusqu’alors spécialisé dans la conception et la réalisation de métros, tram-trains, RER et trains régionaux. Coût : plus de 30 millions d’euros.
Les lignes de chaudronnerie et d’assemblage pour les trains Avelia doivent aussi être doublées sur le site de La Rochelle. Dans ce même site, Alstom indique « poursuivre ses investissements dans la digitalisation et la simulation par ordinateur, par exemple avec le TrainLab « .
1000 embauches prévues
Par ailleurs, à Belfort, un nouveau bâtiment sera construit, dédié aux activités de préparation à la mise en service commercial des trains à très grande vitesse. D’une longueur de 250 mètres, il pourra accueillir une rame Avelia Horizon complète. « Des investissements sont également prévus sur les sites fabriquant des composants pour les trains à très grande vitesse Avelia, comme Petit Quevilly, Ornans, Tarbes et Le Creusot, notamment en ce qui concerne la robotisation et les techniques de soudage avancées« , indique le groupe dans un communiqué, en précisant investir « également dans sa chaîne d’approvisionnement afin d’aider ses fournisseurs à accompagner le groupe dans cette montée en puissance« .
Interrogé par Les Echos, Henri Poupart-Lagarge, le directeur général du groupe, explique : « On aura des lignes de fabrication standard, celle de Valenciennes sera identique à celle de La Rochelle. Le but ultime de cela, c’est de rééquilibrer les charges« . L’objectif est de passer d’une douzaine de rames produites l’an prochain à un doublement à moyen terme. 1000 personnes doivent être embauchées dès cette année.