La Coupe du monde de rugby a donné lieu à quelques débordements le premier week-end du 9 septembre, non pas sur le terrain, mais pour accéder aux stades. Si à Marseille des supporters n’ont pu prendre place dans les tribunes qu’après le coup d’envoi du match Argentine-Angleterre du fait d’une mauvaise gestion des flux à l’entrée du Vélodrome, ce sont les transports à Bordeaux qui sont en cause dans l’arrivée tardive de supporters.
Interrogé par VRT, Keolis affirme que la desserte demandée à TMB (le réseau de transport bordelais) par la métropole a été assurée : transporter 21 000 voyageurs, soit la moitié de la capacité d’accueil du stade Matmut Atlantique où se déroulait le match Irlande-Roumanie.
Une cinquantaine de rames a circulé à haute fréquence sur la ligne C du tramway desservant le stade, avec le renfort de rames venant des lignes B et D. « A la prise de service, les rames se sont succédé toutes les dix minutes, puis il y a eu une montée en capacité avec un passage toutes les 7,5 minutes et, à partir de 13h (donc deux heures avant le coup d’envoi du match), il y a eu une rame toutes les trois minutes« , raconte un porte-parole.
Manque de chance, deux incidents ont affecté les circulations, d’abord à 14h15, lorsqu’une rame est tombée en panne, puis une demi-heure plus tard, quand un voyageur a tiré un signal d’alarme. « Les rames suivantes ont alors été bloquées une dizaine de minutes« , précise-t-on chez Keolis. Des voyageurs ont aussi relevé une climatisation défaillante, alors que la température était caniculaire, relate le quotidien Sud Ouest du 10 septembre
Des navettes de bus partant de la gare de Cenon ont aussi été mises en place pour assurer la desserte du stade. Keolis a mobilisé 150 personnes de plus qu’habituellement (dont une centaine pour assurer l’information et la régulation). Le lendemain, la desserte du stade pour le match suivante s’est passée sans anicroche, souligne l’opérateur de transport public filiale de la SNCF.
Reste un problème de fond : l’emplacement du stade de Bordeaux, inauguré il n’y a pas si longtemps (en 2015), conçu en cul-de-sac et mal desservi avec une seule ligne de transport en commun : le tramway de la ligne C. Or, celui-ci ne peut évacuer que quelques milliers de personnes par heure quand le stade peut en accueillir 42 000. Même si le stade est rarement plein, il est souvent compliqué d’y aller en utilisant les transports publics. Autrement dit, les promoteurs du stade ont vu (trop) grand pour le stade et tout petit pour ses accès. Ils en mesurent aujourd’hui toutes les conséquences.
M.-H. P.