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Ewa

Berlin va mettre fin au monopole de la DB sur le S-Bahn

Pannes à répétition, service réduit : depuis six mois, rien ne va plus sur le réseau de trains urbains de la capitale allemande. Jugée responsable de cette pagaille, la DB s?expose aujourd?hui à de sévères sanctions L’année change mais les problèmes demeurent sur le réseau du S-Bahn berlinois. En ce début d’année, ils se sont même aggravés : trains raccourcis, rames bondées… Le service, passablement perturbé depuis six mois, est encore revu à la baisse. En cause, cette fois-ci : le froid polaire qui s’est abattu sur la capitale allemande et qui oblige les trains à des retours plus fréquents vers les ateliers. Résultat : 300 voitures hors service. Moins de la moitié des matériels normalement prévus circule. Autant dire que la nouvelle décennie commence de la pire des manières pour la Deutsche Bahn. D’autant que les usagers ne sont plus les seuls à perdre patience. L’indulgence du Sénat, qui en 1994 avait confié la gestion des trains urbains à la compagnie publique, a également fait long feu. L’an dernier, la ville-Etat a déjà infligé une amende de 37 millions d’euros à l’opérateur, sous forme de retenues sur les subventions qu’elle lui verse. Mais aujourd’hui des sanctions plus lourdes sont annoncées : « Nous envisageons d’attribuer un quart des lignes à un concurrent », affirme Ingeborg Junge-Reyer, la responsable des questions de transports. La Bahn va donc perdre son monopole. Un coup dur : avec 1,3 million de passagers transportés par jour et 32,2 millions de trains-km annuels, cette franchise est l’une des plus juteuses du genre. Seule consolation pour la DB, la punition n’interviendrait pas avant la fin du contrat d’exploitation, début 2017. Mais la compagnie, qui espère coûte que coûte prolonger son bail, refuse de céder sa place. « Il n’est pas question que nous nous retirions », tonne Ulrich Homburg, le directeur des activités voyageurs de la DB. « Notre offre est pour l’instant inacceptable », reconnaît-il. « Mais nous faisons tout notre possible pour proposer aux usagers un service décent. » Pourtant, ces excuses et la promesse de nouvelles indemnisations des usagers n’y font rien. Le divorce semble consommé. « Je ne crois plus en la Bahn », affirme Ingeborg Junge-Reyer. Il faut dire que l’opérateur avait, dans un premier temps, fait miroiter un retour à la normale dès fin 2009… avant de faire marche arrière et de repousser la date butoir d’un an. Selon certains journaux berlinois, il ne faut pas espérer un service complet avant 2013, au plus tôt. Au siège du groupe, la situation est commentée avec amertume. « Si nous sommes incapables de conserver ce contrat dans notre fief, nous ne serons plus crédibles pour répondre à des appels d’offres à l’étranger », glisse un cadre au quotidien Die Welt. Le spectre de la concurrence a en tout cas eu l’effet d’un électrochoc. La DB met les bouchées doubles pour améliorer la disponibilité de son matériel roulant. Un nouvel atelier a été ouvert et 300 techniciens supplémentaires s’occupent des trains. Durant ces cinq dernières années, la compagnie avait rogné sur ses opérations de maintenance pour améliorer son bilan comptable. Conséquence : depuis l’été dernier, le trafic est chaotique car de nombreuses voitures ne sont plus en état de circuler. Une politique à courte vue qui lui coûte aujourd’hui très cher : selon ses propres calculs, la pagaille du S-Bahn berlinois lui fait déjà perdre 250 000 euros par jour.
 

Antoine HEULARD

Ewa

Eurotunnel retenu pour gérer les voies du port de Dunkerque

Eurotunnel a été choisi par le port de Dunkerque pour opérer et maintenir à partir du 1er janvier 2011 son réseau ferroviaire. Le gestionnaire du tunnel sous la Manche a remporté la compétition face à VFLI, dont l?offre était plus chère Pour Eurotunnel, c’est une grande victoire : le gestionnaire du tunnel sous la Manche a été choisi fin décembre pour exploiter et maintenir le réseau ferroviaire du port de Dunkerque. Il devrait signer le contrat autour de la mi-janvier. Rappelons que le port de Dunkerque est désormais, comme les autres grands ports maritimes nationaux, le propriétaire de ses voies ferrées. Il a lancé il y a plusieurs mois un appel d’offres pour la gestion de son réseau ferroviaire. La SNCF n’a pas voulu y répondre, alors qu’elle était jusqu’alors le gestionnaire des infrastructures portuaires. Elle a laissé sa filiale VFLI répondre et entrer en compétition avec Eurotunnel. Bien qu’elle emploie des salariés de droit privé, l’offre de VFLI a été jugée plus chère et moins intéressante que celle d’Eurotunnel. La partie « maintenance » des deux offres était assez similaire. C’est la partie « exploitation du réseau » qui a fait la différence. « Le contrat qui sera passé avec Eurotunnel sera gagnant-gagnant. Le prestataire compte réaliser des économies et des gains de productivité au fur et à mesure de l’exploitation, qui profiteront au port. Ainsi, il est prévu que le forfait de rémunération versé par le port diminue d’année en année », explique un proche du dossier. C’est l’un des points qui a particulièrement séduit les responsables portuaires. La rémunération d’Eurotunnel tournera autour de 3,7 millions ou 3,8 millions d’euros annuels. Jusqu’alors, la SNCF estimait sa prestation à 4,2 millions d’euros. Par ailleurs, Eurotunnel va mettre au point un système de gestion et de comptage des circulations. « Ce sont des informations que nous avons du mal à obtenir de la part de la SNCF. C’est très obscur. On ne sait pas ce qui passe sur nos voies, ce qui y stationne », rapportent des responsables du port dunkerquois. Ce dispositif permettra de mettre en œuvre une tarification adaptée. Un logiciel du suivi sera également mis en place. Le contrat pourrait durer jusqu’à onze ans. En 2010, année de mise en place, Eurotunnel devra obtenir son agrément de sécurité auprès de l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF). Faute de quoi, toute la procédure devrait repartir à zéro. « Eurotunnel est déjà exploitant et gestionnaire d’infrastructure. Il exploite le tunnel mais aussi toutes les voies d’accès au tunnel. Ses compétences sont indiscutables », souligne-t-on côté portuaire. Sa situation de gestionnaire du tunnel sous la Manche, proche de Dunkerque, a certainement aussi pesé dans le choix. Eurotunnel a tout intérêt à voir un maximum de trains passer sur l’infrastructure ferroviaire. Et donc à agir dans ce sens. De son côté, le port de Dunkerque, qui se voit comme le port le plus au sud de l’Angleterre, compte sur le dynamisme de son nouveau prestataire pour occuper le terrain. Il prévoit de développer fortement la part ferroviaire de ses acheminements de trafics. Pour assurer sa nouvelle prestation, Eurotunnel devra recruter des équipes. L’opérateur privé ne compte pas recourir aux cheminots employés sous statut jusqu’alors par la SNCF. 32 postes devraient donc disparaître. A la place, il embauchera 23 personnes susceptibles d’être polyvalentes (VFLI proposait le même dispositif et le même nombre d’agents). D’où d’importantes économies. Le service démarrera réellement à partir du 1er janvier 2011, date à laquelle la SNCF se retirera. Le contrat s’étendra alors sur six ans. En fonction des résultats, le maître d’ouvrage se réserve le droit de s’engager pour une nouvelle phase de quatre années supplémentaires.
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Pionnière en Espagne, la Catalogne pilote ses banlieues

La Catalogne prend elle-même en mains le réseau de banlieue de Barcelone, alors que pèsent des nuages sur son statut. Ce transfert de compétences devrait avoir des suites dans d?autres exécutifs régionaux et sur les opérateurs Moins une ou presque : le 29 décembre dernier, l’accord a été trouvé in extremis pour le transfert du réseau ferroviaire banlieue de Barcelone de la tutelle du ministère espagnol des Transports (Fomento) à la Generalitat, l’exécutif de la Catalogne. Et ce changement ratifié par le Conseil des ministres du lendemain s’applique comme prévu depuis le 1er janvier 2010. José Luis Rodriguez Zapatero l’avait promis à la Catalogne, elle pourrait rapidement gérer elle-même les liaisons Renfe de banlieue qui irriguent l’agglomération de Barcelone. C’était d’ailleurs prévu dans son « Estatut » depuis bientôt trente ans. Et le président du Conseil espagnol avait annoncé dans le même esprit d’autres transferts comme celui de l’aéroport international d’El Prat, et même d’étendre à d’autres communautés autonomes la gestion directe des réseaux banlieue dont l’opérateur actuel est la Renfe. La Catalogne fait donc aujourd’hui figure de banc d’essai, étant entendu qu’elle dispose déjà de ses propres lignes locales de voyageurs exploitées par sa compagnie (les Ferrocarrils de la Generalitat de Catalunya, FGC). Et, à se fier à la lettre de son statut, elle a vocation à prendre en mains les liaisons régionales internes existantes sur le réseau ibérique comme « Catalunya Exprès » entre Girona, Barcelone, Tarragone ou Lleida. Et pourquoi pas demain à lancer sa marque et ses propres trains sur les voies à grande vitesse à écartement UIC et propriété de l’Adif (le RFF ibérique). Dans l’immédiat, la principale pierre d’achoppement au transfert des banlieues était financière. Le 29 décembre, la Commission mixte des transferts Etat-Catalogne a certes conclu sur un changement de gestionnaire pour les banlieues de Barcelone, mais c’est l’administration centrale (Madrid) qui assumera la totalité du déficit d’exploitation. Cette somme a été évaluée à 117 millions pour 2010, et l’Etat espagnol s’est engagé à couvrir les déficits ultérieurs dans les mêmes conditions qu’il le fait et le fera le cas échéant auprès d’autres communautés et pour d’autres réseaux de la péninsule. Et ce quel que soit l’opérateur ferroviaire. Actuellement, la Generalitat est dirigée par le parti socialiste catalan, une branche très autonomiste du PSOE au pouvoir à Madrid. Eventuellement frondeuse, elle craint, comme beaucoup sur le bord de la Méditerranée, une sentence néfaste du Tribunal constitutionnel espagnol après le recours du parti populaire (droite) contre le « Estatut » catalan. Dans ce contexte, le transfert des banlieues n’est pas seulement une vie quotidienne peut-être améliorée (beaucoup dans la région ont encore en tête la pagaïe qu’avaient suscitée les chantiers de l’AVE de 2005 à 2007), c’est aussi un peu de baume sur la susceptibilité en ce moment à vif de ce territoire. Pour autant, la somme fixée pour le déficit a un peu fait tiquer les négociateurs catalans car, pour eux, le réseau pâtit d’un retard historique et il ne peut que s’améliorer, donc coûter plus cher. L’opposition nationaliste y ajoute que ce transfert n’inclut ni la propriété du matériel ni celle des voies. En effet, les voies banlieue demeurent dans le domaine de l’Adif, et les rames dans le parc de la Renfe. Mais les ministres catalans ont lancé plusieurs avertissements : « La Renfe aujourd’hui dispose d’un an pour démontrer si elle est le meilleur opérateur ou pas. Car à partir de maintenant la Generalitat a la liberté d’en changer », explique Joan Saura, le titulaire de l’Intérieur, tandis que Joaquim Nadal, son collègue des Transports, glisse : « Nous étudions comment offrir des horaires et fréquences meilleurs aux voyageurs, mais aussi comment créer une marque liée aux pouvoirs publics catalans. » Dans le détail, depuis le 1er janvier, la Catalogne a en charge la régulation des services, les tarifs, la négociation des services de transport avec le (ou les) opérateur(s). Et, au fil de 2010, seront renégociés trois dossiers : le plan d’investissement prévu jusqu’en 2015 pour améliorer les infrastructures (au départ, 4 milliards d’euros), un nouveau contrat-programme 2011-2015, cette fois entre la Generalitat (et non l’Etat) et si possible la Renfe, enfin le passage progressif des liaisons régionales (actuellement offertes par la Renfe) dans le giron de l’exécutif catalan qui en deviendrait aussi gestionnaire. Autant de perspectives qui changent la donne autour de Barcelone et ne peuvent qu’intéresser d’autres opérateurs dans le transport de voyageurs ferroviaire. Par ailleurs, plusieurs communautés autonomes sont sur les rangs pour un transfert analogue, tels Madrid (dirigée par le Parti populaire), mais également Euskadi ou l’Andalousie, qui sont, elles, socialistes.
 

Michel GARICOÏX

Ewa

La SNCF lance sa radio-trafic

C?est une innovation majeure que s?offre la SNCF pour la nouvelle année : « sa » radio, 24 heures sur 24, avec ses flashs info en temps réel, régionalisés Présenté le 7 janvier par Guillaume Pepy lors d’un « rendez-vous clients » aux allures de palmarès des innovations, ce lancement illustre une volonté : il s’agit de « redonner du pouvoir et de l’autonomie au client ». Informer plus directement le client avec la radio, cela y participe. Comme offrir de nouveaux services sur téléphone mobile pour accompagner les déplacements, avec l’information en temps réel sur l’état du trafic, qui permet de visualiser, depuis octobre 2009 sur l’iPhone le tableau d’affichage des départs et des arrivées de 600 gares. Ou comme le wifi, à venir cette année sur le TGV Est. Tout un ensemble de nouveaux moyens, parce que l’information est la première attente des 3,7 millions de voyageurs qui empruntent au quotidien les trains de la SNCF. Et que si la SNCF s’enorgueillit d’être historiquement nourrie par sa culture d’ingénieurs, elle veut la conjuguer avec une culture des services bénéficiant des plus récentes innovations. L’atout maître de SNCF La Radio, ce doit être la réactivité. Toutes les quinze minutes, de 6h à 21h, les flashs d’info-trafic sont actualisés, avec 21 décrochages régionaux. Tout événement entraînant un retard de plus de 30 minutes sur un TGV, de 15 minutes pour un TER est annoncé. En cas de situation dégradée, l’information-trafic est détaillée au plus proche des besoins des voyageurs. Avec ses trente « animateurs-journalistes », celle qui se veut « une grande radio généraliste » mise en parallèle sur « son » univers musical et ses chroniques sur les livres, le cinéma, les voyages… A l’inverse d’Autoroute FM, placée sur un créneau voisin, SNCF La Radio ne se placera pas sur la bande FM et parie sur le numérique, « l’univers de demain ». Elle est accessible sur téléphone mobile – iPhone et prochainement smartphone de la génération 3G –, sur les sites Internet SNCF et le sera, dès 2010, sur les radios et autoradios wifi. Dans les gares, elle sera diffusée sous des « douches sonores », autorisant une diffusion à la demande. Deux de ces douches, expérimentales, sont d’ailleurs déjà en service gare de l’Est.
 

Pascal GRASSART

Ewa

Keolis reconduit à Pau, Laval et Quimper

Coup sur coup, Keolis vient d?être reconduit pour la gestion et l?exploitation de trois réseaux urbains, ceux de Laval, de Quimper et de Pau Trois villes de taille moyenne et trois contrats qui ont pris effet au 1er janvier. A noter qu’à Pau comme à Laval les contrats sont élargis à tous les modes de déplacements. Autre point commun : dans les trois agglos, Keolis s’est engagé sur une forte hausse de la fréquentation à l’échéance du contrat. Ainsi, à Pau, où le groupe fournit une assistance technique et est présent dans la SEM Société des transports de l’agglomération paloise (Stap), la hausse promise est de 47 %. Le réseau devrait changer de nom et d’image à l’été prochain. Mi-décembre, la communauté d’agglomération Pau-Pyrénées (150 000 habitants, 14 communes) a renouvelé Keolis – qui concourrait face à Veolia – pour six ans. Entre autres raisons du choix : un projet de restructuration du réseau, jugé « plus ambitieux et plus respectueux de l’équité territoriale ». Le contrat devrait générer un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. Il porte sur des bus cadencés, un service d’autopartage, prévu en juin prochain, ainsi que des vélos en libre-service à compter de septembre 2010). Enfin, en 2013, la Stap pourrait également gérer les parcs-relais construits pour la mise en service d’une ligne de bus à haut niveau de service. Pour l’heure, l’extension du PTU à sept communes supplémentaires permet à la Stap de promettre une croissance du nombre de voyages annuels de 8,8 millions à 13 millions d’ici à fin 2015. A Laval, les voyageurs ont perçu dès les tout premiers jours les changements promis lors de la reconduction des TUL (Transports urbains lavallois) à Keolis : une ligne circulaire, des bus plus tard en soirée et un service de transport des personnes à mobilité réduite étendu aux 20 communes de l’agglomération de 100 000 habitants. Le contrat de six ans remporté face à Veolia permettra d’engranger près de 70 millions d’euros de CA. Et, à la rentrée de septembre, c’est un nouveau réseau qui sera proposé, avec davantage d’offre kilométrique, notamment vers les communes les plus éloignées ; un cadencement aux 10 ou 15 minutes sur les lignes structurantes ; des vélos en libre-service. Engagement de Keolis : 28 % d’augmentation de la fréquentation d’ici à 2015. Quimper Communauté, enfin, a également reconduit Keolis, finaliste face à Transdev pour la délégation de service public des transports en commun de ses sept communes (88 000 habitants). L’exploitant du réseau depuis 1986 a décroché un contrat de sept ans représentant un chiffre d’affaires cumulé de 60 millions d’euros. Objectif affiché : une hausse de la fréquentation de 30 % à l’horizon 2016. Des engagements en matière de qualité ont aussi été pris et, dès ce mois-ci, des enquêtes seront menées sur le réseau par des clients mystères.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Cohen évince Coppey du Syndicat mixte à Toulouse

Stéphane Coppey, le président du Syndicat mixte des transports toulousains, n?a eu d?autre choix que de démissionner après les reproches faits par Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de l?agglomération C’est une reprise en main musclée que Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de la jeune communauté urbaine du Grand Toulouse, vient d’appliquer aux transports en commun de l’agglomération toulousaine. Alors que le Grand Toulouse reconduit le doublement de sa participation financière à 80 millions d’euros dans le syndicat mixte des transports Tisséo-SMTC, Pierre Cohen en reprend aussi les rênes, laissées pendant deux ans au Vert Stéphane Coppey dans le cadre d’un accord PS-Verts pour les municipales 2008. La pilule est amère pour le président évincé, qui s’était de longue date très fortement investi dans les transports de l’agglomération, s’impliquant dans de nombreuses instances nationales et européennes (présidence de la commission financement-tarification du Gart et de Polis, vice-présidence d’Agir) et s’efforçant de faire avancer les transports avec le consensus plutôt que l’affrontement. Pierre Cohen et son équipe ne lui ont pas laissé le choix, avec une démission collective des 8 élus PS, PC et PRG de la communauté urbaine au SMTC. Resté seul représentant du Grand Toulouse au sein du SMTC avec une autre élue verte, Stéphane Coppey n’a eu qu’à tirer sa révérence, en bouclant le jour même de son éviction, le 21 décembre, une négociation difficile avec les syndicats, mettant fin à une grève du métro démarrée une semaine plus tôt. Une négociation « appuyée sur les bases des propositions faites par la direction de Tisséo dès le mardi 16 décembre », qui, selon le président sortant, « aurait pu aboutir plus rapidement, sans ingérence extérieure [de Pierre Cohen, ndlr]. Cet accord reconnaît la pénibilité et la technicité des métiers du métro, en s’alignant sur la convention collective nationale », a-t-il indiqué. Que reproche Pierre Cohen à Stéphane Coppey ? Dans un communiqué, le président du Grand Toulouse affirme que « le contexte de crise sociale et institutionnelle à Tisséo est caractérisé par l’impossibilité au sein du conseil syndical de mettre en œuvre une politique ambitieuse de développement des transports en commun pour l’agglomération ». En réalité, ce qui bloque tout le fonctionnement du syndicat est l’affrontement entre le Grand Toulouse et le Sicoval, soutenu par la troisième collectivité membre, le SITPRT, sur le prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Labège-Innopole. Cette énorme zone commerciale et tertiaire, au sud-est de l’agglomération, ne dispose d’aucune infrastructure de transports en commun et souffre de congestion automobile chronique. Le maire de Toulouse a refusé de lancer l’enquête publique sur le prolongement en métro vers Labège, arguant que le coût trop important obérerait le vaste plan de développement du tramway toulousain promis lors de sa campagne électorale. Cette décision a mis en fureur le Sicoval, qui multiplie depuis les tentatives d’obstruction : refus du vote du budget et des nouveaux projets d’infrastructures, campagne de communication grand public, attaque de Tisséo devant les tribunaux pour faux en écriture… Mais le coup de force du maire de Toulouse risque fort de ne rien régler au blocage des institutions, sauf à poursuivre en faisant cavalier seul. Selon Stéphane Coppey, « on passera d’un président qui a su conserver la confiance et le contact avec les collectivités, à un président qui a rompu ces contacts ». Le 14 décembre, le président de Tisséo arrivait avec une étude montrant que le prolongement de la ligne B du métro ou tout autre moyen de transport pour desservir Labège entraînerait un écart de 5 millions d’euros par an de contribution des collectivités… Décidé à ne pas se laisser faire, Stéphane Coppey a déposé un recours suspensif et sur le fond devant le tribunal administratif. Il dénonçait à la fin de la séance du Grand Toulouse qui a signé son éviction du SMTC « un débat qui n’est pas de savoir comment on fait un PDU avec quels moyens, mais qui prend le leadership et décide pour les autres ».
 

Catherine STERN

Ewa

Faux départ pour Keolis dans la Ruhr

Problème pour l?opérateur français sur le réseau « Maas-Rhein-Lippe » : les trains qu?il espérait mettre en service n?ont pas reçu l?agrément de circulation. En attendant, la compagnie doit sous-traiter à grands frais une partie des liaisons à la DB Keolis pensait avoir fait le plus dur il y a deux ans, en remportant un appel d’offres très convoité dans la Ruhr. Mais c’est la reprise d’exploitation du réseau « Maas-Rhein-Lippe » qui lui donne du fil à retordre. Les rames flambant neuves d’Eurobahn, la marque en Allemagne de la compagnie française, auraient dû circuler le 13 décembre sur deux lignes régionales autour de Düsseldorf et de Dortmund. Des liaisons jusqu’ici opérées par la Deutsche Bahn. Mais sur les 18 rames que Keolis prévoyait de mettre en service, seulement quatre avaient reçu le jour dit l’autorisation de circuler. Les autres sont bloquées, jusqu’à ce que l’administration ferroviaire fédérale (EBA) leur délivre le certificat. Conséquence, le dimanche 13 décembre, l’opérateur a dû se résoudre à annuler tous les trains prévus sur l’une de ses franchises. Le lendemain, un plan de secours est improvisé dans l’urgence. Le français doit revoir fortement à la baisse la fréquence des trains et sous-traiter une partie des trajets à… la Deutsche Bahn. Pour les 25 000 passagers qui chaque jour empruntent ce réseau, cette solution de rechange implique des désagréments en cascade, notamment avec les correspondances. « C’est une catastrophe », reconnaît un porte-parole de l’opérateur. Michel Bleitrach, le président de Keolis, préfère parler de « début difficile» dû « à un problème rencontré par le fournisseur de matériel, à qui les rames ont été commandées il y a deux ans ».?Il précise que, sur les deux lignes de la Maas – Rhein – Lippe, la desserte  Düsseldorf – Dortmund, au nord, recevra le renfort de rames Stadler déjà acquises pour le réseau voisin du Hollweg, qu’il exploite depuis un an.?Pour la desserte du sud, c’est la Deutsche Bahn qui apportera son aide, indispensable jusqu’à ce que les rames Flirt de Stadler, qui ont fini de passer les tests le 13 décembre, aient reçu le certificat de l’EBA. Keolis n’est pas la seule à avoir manqué son entrée. En Bavière, la Berchtesgadener Landbahn a connu les mêmes déboires. Les  deux compagnies devaient faire circuler des trains Flirt de Stadler. C’est une une norme de sécurité émise récemment par l’EBA qui n’a pas permis au constructeur de faire homologuer son matériel dans les temps impartis. « Cette nouvelle exigence a été formulée en octobre, déplore une porte-parole du constructeur suisse. Le délai était trop court. Tous les constructeurs ont rencontré des problèmes. » De fait, Bombardier prévoit un retard de 6 mois dans la livraison des « Talent 2 ». Une maigre consolation pour Keolis, qui devra peut-être attendre jusqu’en mars avant d’assurer un service complet. Ces mésaventures pourraient lui coûter cher. L’opérateur doit payer les prestations de secours de la Bahn et encourt d’éventuelles pénalités sous forme de retenues sur les subventions versées par l’autorité ferroviaire VRR, gestionnaire du réseau. Eurobahn a également engagé des discussions avec Stadler pour voir « quelle suite donner à l’affaire ». En clair, pour le faire participer à ces dépenses supplémentaires. « C’est notre quatrième reprise d’exploitation, jusqu’ici, nous n’avions jamais rencontré la moindre embûche », regrette l’opérateur.
 

Antoine HEULARD

Ewa

Naissance d?un grand syndicat de cheminots en Allemagne

Face à la crise et aux rumeurs persistantes de plan social à la Deutsche Bahn, les deux principales organisations de salariés vont fusionner L’union fait la force : alors que la Deutsche Bahn est malmenée par la crise, les deux syndicats de cheminots, Transnet et DGBA, annoncent qu’ils vont fusionner. D’ici 12 à 18 mois, c’est une organisation forte de 260 000 membres qui verra le jour. « L’époque où les syndicats se rendaient la vie difficile et faisaient la chasse aux adhérents est terminée », explique Klaus-Dieter Hommel le chef de DGBA. Ce rapprochement illustre aussi l’inquiétude des cheminots, qui s’attendent à une année 2010 de tous les dangers. Selon les derniers chiffres publiés par la presse, le bénéfice de la compagnie allemande a fondu d’un tiers en moins d’un an. La récession lui aurait déjà coûté un milliard d’euros. Principales responsables de cet effondrement : les activités de fret. En 2009, les volumes ont chuté d’un quart. Autrefois vache à lait du groupe, le transport de marchandises plombe aujourd’hui ses comptes. Afin de redresser la barre, la DB pourrait annoncer des suppressions d’emplois : 14 000 salariés seraient menacés, dont 4 000 dans le fret. « Le prochain exercice sera crucial », commente Rüdiger Grube, le patron des chemins de fer allemands, qui se défend de vouloir tailler dans les effectifs. Pourtant, en coulisse, un plan d’ajustement serait déjà dans les cartons. « La question des suppressions de postes n’est plus taboue », glisse une proche collaboratrice de la direction. Jusqu’à fin 2010, un accord d’entreprise interdit tout licenciement. Le texte doit être renégocié dans les prochains mois. En s’unissant, les syndicats espèrent peser plus lourd à la table des négociations. La crise ne doit pas servir de « prétexte » à des dégraissages, prévient Transnet. Mais l’union des salariés pourrait se heurter aux résistances de la fédération des fonctionnaires, furieuse de voir DGBA quitter son giron. En représailles, elle menace de fonder un nouveau syndicat pour les cheminots qui ne souhaitent pas rejoindre la grande alliance. Ces bisbilles risquent de morceler encore davantage le paysage syndical : ces dernières années, la petite organisation GDL a gagné en audience en défendant des intérêts ciblés pour les seuls conducteurs de trains. « Toutes ces polémiques n’ont rien à voir avec la volonté de mieux défendre les adhérents », déplore Transnet.
 

Antoine HEULARD

Ewa

CFF Cargo reste solitaire

La SNCF et la Deutsche Bahn, qui discutaient chacune de leur côté avec la branche cargo des chemins de fer suisses, ont finalement renoncé à acheter 49 % de son capital Après des mois de discussions avec la branche cargo des chemins de fer fédéraux suisses, la SNCF et la Deutsche Bahn ont jeté l’éponge : ni l’une ni l’autre ne sont finalement intéressées par une prise de capital de 49 % dans CFF Cargo. C’est cette dernière qui l’a elle-même annoncé le 17 décembre. « La crise actuelle a particulièrement touché la branche des transports en Europe. Tous les chemins de fer sont confrontés à des chutes de chiffre d’affaires dans le transport de marchandises et cherchent à maîtriser la crise par de profondes restructurations. Dans ce contexte, la DB et la SNCF ont renoncé à proposer des offres de participation dans CFF Cargo », écrit la compagnie dans un communiqué. CFF Cargo, qui a essuyé dernièrement d’importantes pertes, estimait pourtant que son intégration à un réseau européen était nécessaire pour ne pas disparaître face à la concurrence. « C’est la fin d’une stratégie d’actions agressives en solitaire », avait annoncé Andreas Meyer, le directeur des CFF en lançant officiellement les pourparlers avec les entreprises candidates il y a 16 mois. Contre 49 % de son capital, CFF Cargo affichait de nombreuses exigences : le nouveau partenaire aurait dû investir, contribuer à redresser les comptes, dégager des synergies et apporter des garanties pour que le réseau de wagons complets couvre l’ensemble du territoire helvétique. Tout était envisageable sauf une cession pure et simple. Mais les Allemands se sont toujours montrés prudents. Ils craignaient de s’attirer les foudres de Bruxelles, alors que beaucoup d’autres entreprises restent à acheter à l’Est. Pour les Français, CFF Cargo est devenu beaucoup moins intéressant depuis qu’ils ont mis la main sur les activités de Veolia Cargo en Allemagne. « Grâce à Veolia, nous traversons la Suisse très facilement », explique un responsable de Fret SNCF. Mais les négociations ne se sont pas pour autant arrêtées. La SNCF pourrait prendre une participation dans une filiale de CFF Cargo présente en Allemagne ou dans un autre opérateur bien implanté dans cette zone. La décision devait être prise avant la fin de l’année. Les Suisses sont désormais contraints à « l’autonomie ». Mais autonomie ne dit pas absence de coopération. « CFF Cargo va se concentrer sur le développement autonome de son activité avec des partenariats ciblés », souligne l’entreprise. Deux types de coopération sont envisagés : d’une part, le développement du trafic de wagons isolés en Suisse et à l’étranger, d’autre part, le renforcement du trafic combiné international. La branche fret des chemins de fer suisses, qui mise sur un développement hors de ses frontières, a déjà créé des filiales en Allemagne et en Italie pour se placer sur un axe de transit nord-sud. Elle va poursuivre les discussions avec les mêmes entreprises présélectionnées : la Deutsche Bahn et la SNCF mais aussi RCA (Autriche), PX Logistic (Trenitalia), BCargo (SNCB), le groupe suisse Hupac et Rail Vision (un groupement d’entrepreneurs suisses). Des décisions sont attendues au printemps 2010.
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Cour des comptes/RATP : le face à face

Le 15 décembre, la commission des Finances de l?Assemblée nationale auditionnait Pierre Mongin, PDG de la RATP, et Christian Descheemaeker, président de la 7e chambre de la Cour des comptes Ecarts de salaires : la RATP compte sur la productivité
En pleine grève du RER A, la question des salaires était centrale. Dans son rapport, la Cour des comptes relève une augmentation des salaires et charges à la RATP de 22,3 % de 2001 à 2007, soit de 3,18 % par an, largement supérieure à une inflation de 1,77 %. De plus, les effectifs ont augmenté de 2000 à 2007 de 8,1 % (soit 3 508 agents). Pour la Cour, la productivité n’a pas été au rendez-vous. Elle relève qu’un conducteur de la RATP travaille 1 286 heures par an pour un salaire mensuel de 2 570 euros, tandis qu’un conducteur de Berlin travaille 1 527 heures pour 1 820 euros. Pierre Mongin, devant la commission des Finances, incite à manier prudemment les comparaisons. « Le réseau berlinois n’est pas structuré de la même façon que le réseau parisien, ce qui a naturellement une incidence sur les coûts de revient. » Quant à l’augmentation des salaires, il relève que durant la période elle a été de 22,19 % pour l’Etat, de 22,22 % à la SNCF, de 22,45 % à EDF. De plus, il remarque que 2 200 recrutements ont été faits pour la seule mise en place de la RTT et que, dans un contexte de forte augmentation du trafic (9,3 % dans la période), la productivité était revenue dès 2007 à celle d’avant la RTT. Or, pour Pierre Mongin, pas question de considérer que ses agents sont trop payés et que « la bonne voie, c’est la productivité ». Elle est de ce fait un élément de la contractualisation avec le Stif, avec un objectif de 2 % par an. Selon le PDG, ce plan sur cinq ans représente « l’équivalent d’un plan d’économies de 250 à 300 millions d’euros ». Or, une étude réalisée par un bureau d’audit « démontre que les surcoûts que nous devons résorber pour rester compétitifs face à la concurrence correspondent à peu près à l’objectif fixé : 300 millions d’euros ». Pour la Cour, cependant, « un gain de productivité de 2 % par an n’est pas vraiment à la mesure des enjeux des années à venir ». Et Gilles Carrez, rapporteur général du budget, rappelle que la question de la productivité se pose plus que jamais : « Sur l’exercice 2005, le coût au kilomètre de la voiture de métro intra-muros est de 12 % supérieur à celui des réseaux de métro de Berlin, Londres, Hongkong, Madrid, New York, et Tokyo. »

Infrastructures : la clarification introduite par la loi
A propos du transfert des infrastructures à la RATP, la Cour et la Régie sont d’accord sur l’essentiel : la loi du 8 décembre 2009 permet de clarifier la situation. Vision qui s’oppose donc à celle du président de la Région Ile-de-France, qui a dénoncé dans ce transfert un véritable « hold-up ». En effet, selon Christian Descheemaeker, la RATP a en fait été longtemps fautive, en inscrivant dans ses immobilisations 100 % des infrastructures qu’elle gère, alors qu’elle n’en détenait plutôt que 49 %. En fait, la question de la propriété était longtemps tellement embrouillée qu’on ne savait pas trop à qui appartenaient ces infrastructures. Ce qui est regrettable, c’est qu’en fondant le Stif et en lui transférant en un premier temps les infrastructures l’Etat n’a pas transféré la dette de plus de 4 milliards d’euros qui va avec, à l’inverse de ce qui a été fait dans le ferroviaire avec la création de RFF. Maintenant que la RATP se retrouve à la tête de ses infrastructures, « le bilan de l’entreprise tient debout », a dit Christian Descheemaeker lors de son audition.

Dette : comment l’empêcher de croître
Pour la Cour, les investissements sont mal évalués : « Aussi bien en termes de bilan socio-économique, de rentabilité financière ou de valorisation des gains de temps, les résultats sont éloignés des prévisions initiales. » Notamment, Météor a coûté 65 % de plus que prévu… Et, « comme la SNCF, la RATP a financé des infrastructures dont elle savait pertinemment qu’elles ne seraient jamais rentables ». Pierre Mongin veut « éviter de renouveler ce que nous avons fait trop souvent, c’est-à-dire financer ce que les partenaires du contrat de projets Etat-région (CPER), autrement dit l’Etat et la région, ne finançaient pas. Depuis cinquante ans, chaque fois que des infrastructures de transport nouvelles ont été créées en Ile-de-France, il a été demandé à l’exploitant, la RATP, de participer à leur financement, et ce jusqu’à 17 % de leur montant ». D’où l’idée de mettre au point un dispositif semblable à l’article 4 de RFF, soumettant les investissements à une rentabilité financière suffisante pour ne pas détériorer les comptes de l’entreprise. Plus précisément, indique Pierre Mongin, la RATP est intéressée par un mécanisme inspiré par celui du gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, « auquel est imposé un Roce (résultat opérationnel sur capitaux employés) supérieur à 6 %. »

Exploitation et gestion des infrastructures : comment les séparer
La RATP devra, pour admettre des exploitants concurrents en Ile-de-France sur ses infrastructures, séparer les deux fonctions de gestionnaire d’infrastructures et d’exploitant de transport. L’exploitant historique s’apprête, « dans des conditions d’autonomie comptable, à identifier les coûts de la gestion des infrastructures et, conformément à la loi, à les faire certifier ». Dans le cadre de cette séparation comptable, une partie de la dette serait affectée à l’activité de gestionnaire d’infrastructure.
 

François?DUMONT