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Ewa

Lionel Epely succède à Hervé Le Caignec à la tête de Lisea

Lionel Epely, président de Lisea

Lionel Epely remplace à partir du 1er septembre Hervé Le Caignec à la présidence de Lisea, la société concessionnaire de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. Diplômé de l’Ecole des Ponts Paris Tech et âgé de 48 ans, il a débuté sa carrière chez Systra, puis occupé différents postes dans le secteur bancaire en lien avec le financement de projets d’infrastructure, d’abord à New York, puis à Paris.

Il avait rejoint Vinci Concessions en 2014 et avait notamment piloté l’opération de refinancement de Lisea, finalisée en 2018.

 

Ewa

« L’ouverture à la concurrence ne profite qu’aux opérateurs ferroviaires historiques »

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Hervé Le Caignec, le président de Lisea, a expliqué à VRT pourquoi la société concessionnaire de la liaison à grande vitesse Tours-Bordeaux veut construire un centre de maintenance. Selon lui, les difficultés d’accès au matériel roulant et à des centres de maintenance bloquent l’ouverture à la concurrence.

Ville, Rail & Transports : Vous n’avez pas encore réussi à attirer un autre opérateur que la SNCF sur la liaison Tours-Bordeaux. Comment l’expliquez-vous?

Hervé Le Caignec : Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que la concurrence ne profite qu’aux opérateurs historiques dans le cadre de l’ouverture des services librement organisés. C’est vrai pour les TGV, mais aussi pour les Intercités et les trains de nuit. Car lorsque de nouvelles sociétés se créent pour exploiter des trains de nuit ou des Intercités, elles se heurtent à deux grosses barrières : l’accès au matériel et la maintenance.

Dans la grande vitesse, l’exemple le plus abouti se trouve en Espagne, où le gestionnaire des infrastructures a décidé d’ouvrir son réseau à d’autres opérateurs que la RENFE. La SNCF a ainsi pu lancer des services ferroviaires et un autre opérateur, issu d’un partenariat entre une compagnie aérienne et Trenitalia, va arriver très bientôt. On voit déjà qu’en Espagne, la concurrence a permis le développement de l’offre de façon très significative, avec une baisse des prix. La demande est au rendez-vous et il y a un très fort taux de remplissage des trains. Mais, à la différence de la France, les péages sont peu élevés car les contributions publiques en faveur du financement des infrastructures sont plus élevées en Espagne.

En France, l’axe Paris-Lyon (desservi depuis décembre par Trenitalia) ne dispose que de peu de capacités disponibles. Pourtant Trenitalia va proposer à très court terme deux allers-retours supplémentaires par jour, soit un total de 5 allers-retours quotidiens. Cela montre que l’arrivée de nouveaux opérateurs est possible même en France où les péages sont plus élevés. On voit donc, avec ces deux exemples, qu’un péage n’est pas un repoussoir car tout le monde est sur un pied d’égalité. Mais ce n’est possible qu’avec des opérateurs historiques qui disposent de matériels roulants importants. Et si cela ne les oblige pas à aller dans le centre de maintenance d’un opérateur concurrent.

VRT : Toutes ces conditions sont-elles réunies en Espagne ?

H.L.C. : En Espagne, des constructeurs de matériel roulant ont des centres de maintenance, ce qui n’est pas le cas en France.

Pour faire rouler des Ouigo en Espagne, la SNCF n’a pas acheté de matériel mais a fait le choix d’en prendre en France. Elle a donc réduit son activité dans notre pays.

De son côté, sur la ligne Paris-Lyon, Trenitalia peut faire rentrer ses rames tous les jours en Italie pour accéder à ses centres de maintenance. On voit bien que l’accès au matériel et à des centres de maintenance sont les deux conditions permettant d’ouvrir le marché à la concurrence. Nous avons fait ce constat depuis longtemps. C’est pourquoi, il y a deux ans, nous avons décidé de construire un centre de maintenance que nous mettrons à la disposition des opérateurs.

VRT : Avez-vous choisi le lieu d’implantation du centre de maintenance que vous voulez ouvrir ?

H. L. C. : Nous avons commencé par regarder toute la zone de Bordeaux pour voir si la SNCF pouvait mettre à notre disposition une parcelle qui serait raccordée au réseau ferroviaire. Aujourd’hui nous cherchons un site par nous-mêmes. Nous avons quelques pistes. Il faut que le site soit le plus près possible d’une extrémité de la desserte pour que le trajet de la rame soit le plus court possible. Donc soit en Ile-de-France, ce que nous avons finalement exclu car la région est totalement saturée. Soit dans la zone de Bordeaux. Marcheprime est une des options. Ce centre de maintenance pourrait servir par exemple à Railcoop ou à un autre opérateur voulant aller vers Marseille, Toulouse ou le Massif Central.

VRT : Comment fonctionnera ce site ?

H. L. C. : Ce centre de maintenance devra être conçu de façon à être multi-opérateurs, prenant en compte les différents besoins d’opérateurs partageant le même site. Autrement dit, il devra proposer des voies dédiées à chacun d’entre eux, voire des voies pour stationner dans l’enceinte. Et l’accès au centre devra être géré par le gestionnaire d’infrastructure et non pas par un des opérateurs. Dans un premier temps, il y aura un bâtiment et le centre sera modulable. Notre atelier devrait avoir la capacité de recevoir au minimum une vingtaine de rames. Plus tard, un second bâtiment pourra être ajouté. Aujourd’hui, rien n’est figé. Nous réalisons des études de faisabilité avec différentes options.

Nous ne voulons surtout pas devenir opérateur de maintenance, nous voulons simplement construire le site. La maintenance pourra être effectuée par un opérateur lui-même, ou un constructeur, ou encore un loueur de trains. Nous regardons d’ailleurs s’il est possible que des ROSCO se créent en France (sociétés de location de matériel roulant, ndlr). Les ROSCO représentent sûrement une des clés pour développer à l’avenir la concurrence.

Nous ne sommes pas les seuls à chercher des solutions pour lever les barrières. C’est aussi le cas par exemple de Getlink qui souhaite créer une Rosco pour louer des rames à des opérateurs. C’est aussi ce qu’on nous avons dit dans le plaidoyer signé fin février lors du sommet européen du rail, visant à développer le report modal. Le fait de pouvoir mettre à disposition un centre de maintenance va dans ce sens.

 

VRT : Quel est votre calendrier et quel est l’investissement prévu ?
H. L.
C. : Notre site de maintenance devrait être disponible en 2026 car il faut compter le temps d’acquérir le terrain, de suivre la procédure environnementale, de finaliser la conception, de lancer les appels d’offres pour la construction, puis de réaliser les travaux du bâtiment ainsi que ceux du raccordement au réseau (ceux-ci ne peuvent être réalisés que par Réseau qui doit l’inclure dans la programmation de ses chantiers).

L’investissement tournera autour de 80 millions d’euros. Nous souhaiterions trouver des partenaires. Pour l’instant, nous sommes seuls.

Nous discutons avec tous les opérateurs qui soulignent bien toute la difficulté de venir desservir l’ouest de la France sans disposer de centre de maintenance. Et nous discutons avec des investisseurs qui se montrent intéressés car ils voient que le marché français est attractif même si les péages sont plus chers.

Nous prenons un risque mais nous sommes persuadés qu’il y a beaucoup d’utilisateurs potentiels, qu’il y a un marché. Si on veut doubler le trafic ferroviaire, il faut pouvoir acheter du matériel et accéder à des sites de maintenance. Tous les signaux sont au vert. Il faut aussi espérer que l’Etat mette plus d’argent dans la rénovation du réseau. Car les trains doivent rouler sur des voies ferrées en meilleur état.

VRT : Combien d’opérateurs espérez-vous sur Tours-Bordeaux?

H.LC.: Je ne pense pas qu’on puisse voir rouler 5 ou 6 opérateurs sur cette ligne. De façon réaliste, je pense qu’un seul opérateur (en plus de la SNCF) pourrait desservir notre ligne. Quand on regarde de près ce qui s’est passé en Italie, on voit que seul NTV s’est risqué à venir en proposant un plan de transport assez substantiel. Ce devrait être la même chose sur notre ligne : l’opérateur qui viendra devrait proposer une offre assez substantielle. On peut aussi envisager la venue d’un opérateur proposant des dessertes saisonnières comme celles qui avaient été lancées par Thalys entre Bruxelles et Bordeaux. Ou encore imaginer des lignes jusqu’aux stations de ski des Pyrénées.

VRT : La SNCF a réduit ses dessertes et se plaint de perdre de l’argent sur cette ligne. Est-ce un risque pour Lisea ?
H. L. C. :
Dans les années 2017, 2018 et 2019, la SNCF a augmenté son offre  et annoncé une hausse du trafic passagers. Donc cette liaison marchait bien. Puis il y a eu la crise sanitaire en 2020 et 2021. Aujourd’hui, les signes du marché montrent que, lorsque nous serons totalement sortis de la crise sanitaire, le trafic reviendra. Le nombre d’allers-retours est actuellement un peu en baisse. Mais nous sommes convaincus que la SNCF va augmenter ses fréquences. Paris-Bordeaux est la deuxième ligne la plus fréquentée de France

Les habitudes de déplacement vont changer avec le télétravail. Mais ce qui compte, c’est la demande globale. Les experts pensent que la demande globale de mobilité va continuer à augmenter sur le long terme.

Nous ne sommes pas inquiets car, même si nous assumons le risque trafic complet, nous avons une concession longue. Il y a des moments où il y a moins de trafic. Nous continuons à travailler avec SNCF Réseau mais aussi avec SNCF Voyageurs pour que la ligne soit plus performante. Le potentiel est important.

Nous nous intéressons également au retour d’expérience avec l’AGIFI (Association française des gestionnaires d’infrastructures indépendants) et SNCF Réseau. Nous avons ainsi développé des outils sur les données de l’infrastructure et faisons appel à l’intelligence artificielle pour arriver à mieux comprendre les éléments de l’infrastructure et son comportement après des opérations de maintenance, dans le but d’être plus performant et de réaliser des économies.

VRT : Proposez-vous des péages moins élevées aux nouveaux opérateurs qui voudraient desservir Tours-Bordeaux ?

H. L. C.  : Oui. Nos tarifs sont publiés dans le document de référence du réseau, qui est validé par SNCF Réseau. Nous envisageons d’ailleurs de diminuer encore ces frais de péages d’un peu plus de 20 % pour les nouveaux opérateurs car il y a un vrai coût de démarrage.

SNCF Voyageurs pourra aussi en profiter si, demain, une de ses entités décide de lancer une nouvelle desserte. Par exemple, si Eurostar propose une desserte entre Bordeaux et Londres, la compagnie bénéficiera de cette aide au démarrage non seulement de la part de Lisea, mais aussi de celle de Getlink et de SNCF Réseau, chacun pour le tronçon qu’il gère.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

 

 

 

 

 

 

 

Ewa

Lisea restructure sa dette

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Lisea a annoncé mi-janvier avoir réalisé le bouclage de l’opération de refinancement de sa dette commerciale à hauteur de 2,2 milliards d’euros, dont 905 millions d’obligations vertes. Le groupe exploite depuis juillet 2017 la LGV entre Tours et Bordeaux qu’il a lui-même construit pour 7,8 milliards d’euros.

Le projet qui prévoyait de restructurer une partie des 3,5 milliards d’euros de dettes d’ici à 2021, avait été lancé en 2011 dans un contexte défavorable en matière de crédit, immédiatement après la crise financière. Lisea a expliqué à l’AFP vouloir réorganiser sa dette dès ce début d’année pour profiter à la fois d’un marché beaucoup plus favorable et du bon démarrage de sa ligne avec 20 millions de passagers annuels.

De leur côté, les banques impliquées dans l’opération ont indiqué que celle-ci avait attiré beaucoup plus d’acteurs qu’en 2011. « Cette opération est révélatrice de positionnement nouveau de crédit, qui sont à la recherche de produits d’investissement très longs et sécurisés mais ayant aussi une composante verte », a également indiqué à l’AFP un spécialiste des restructurations de dette chez Rothschild & Co.

Ewa

Lisea dresse un bilan positif de l’exploitation de la LGV Paris – Bordeaux

TGV sur LGV SEA

Six mois après le lancement des premiers trains sur la ligne Paris – Bordeaux, Lisea, la compagnie privée concessionnaire du nouveau tronçon à grande vitesse Tours – Bordeaux (302 km), dresse un premier bilan. « Ces six mois montrent que la dynamique est au rendez-vous. Le bilan est positif sur toute la ligne », affirme Hervé Le Caignec, le président de Lisea.

Avec 2,7 millions de voyageurs acheminés en TGV ou en Ouigo (plus de 500 000 voyageurs sur le seul TGV à bas coûts) du 2 juillet (date du démarrage du service) au 31 décembre, « c’est un véritable succès commercial », ajoute-t-il. En période estivale, la hausse de trafic aurait atteint 75 % comparée à la même période de l’année précédente. Le nombre de voyages d’affaires a été multiplié par deux. « La relation Atlantique est devenue la troisième destination la plus fréquentée après Lyon et Lille », précise encore le patron de la filiale de Vinci.

Ce succès commercial est confirmé par la SNCF, qui reconnaît qu’il est supérieur à ses attentes. Mais il ne veut pas forcément dire rentabilité de la ligne. Avant le lancement de la LGV, SNCF Mobilités disait s’attendre à perdre de l’argent (200 millions d’euros en année pleine) du fait des péages élevés pratiqués par le concessionnaire privé. D’autant qu’il est prévu que les péages augmentent automatiquement de 3,5 % chaque année. Ce qui a déjà été fait en décembre dernier, comme le prévoit le contrat de concession signé en 2012 avec le gestionnaire des infrastructures ferroviaires qui s’appelait alors RFF.

Il serait intéressant de connaître les taux d’occupation des trains puisque les péages sont fixés en fonction de la capacité d’emport des TGV. Interrogé sur ce thème par VR&T, Voyages SNCF n’a pas donné de précisions. « La SNCF s’est engagé à continuer à assurer 18,5 allers-retours quotidiens. Pour le moment, elle maintient ses engagements, ce qui pourrait évoluer en cas de changement de contexte commercial », rappelle Hervé Le Caignec, qui affirme que les relations avec l’opérateur historique sont désormais apaisées.

La ponctualité reste toutefois à améliorer. Selon Lisea, ce taux est actuellement de 90 %. « Mais la ponctualité va continuer de progresser. Elle était plus basse au début, au cours des deux premiers mois car c’était la période de déverminage de la voie. Nous visons des chiffres plus proches de 100 % en 2018 et 2019 », indique Christophe Vanhove, le directeur général.

Reste aussi à réduire les nuisances sonores, dont les riverains se plaignent, même si, assure Hervé Le Caignec, « les mesures montrent qu’elles se situent jusqu’à présent dans le respect de la réglementation ». Les mesures conduites par le Cerema devraient s’achever vers septembre. « Nous discutons pour voir comment trouver des solutions répondant aux demandes des riverains. »

En période de pic, la ligne peut accueillir jusqu’à 90 circulations par jour. Mais il reste encore des réserves, puisque la ligne n’est utilisée qu’au tiers de ses capacités. Les dirigeants, qui sont allés prospecter en Europe, espèrent pouvoir annoncer dans quelques mois l’arrivée d’un opérateur étranger lorsque le marché sera ouvert à la concurrence en décembre 2020. Pour les inciter à venir, les nouveaux opérateurs auront droit un rabais d’environ 20 % pendant deux ans. Un rabais validé par le régulateur ferroviaire, précise Lisea.

Marie Hélène Poingt