Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Baromètre 2025 des territoires : une France « désemparée »

Jean Pierre farandou SNCF

En 2019, c’est une France en morceaux que décrivaient Elabe avec l’Institut Montaigne et la SNCF dans le Baromètre des territoires. En 2021, elle était « convalescente ». Dans l’édition 2025 de cette vaste enquête menée auprès de 10 000 personnes dans 12 régions métropolitaines et publiée aujourd’hui, le tableau est beaucoup plus sombre : c’est une « France désemparée, en quête de tranquillité » qui est décrite. Les Français ont le moral en berne et aspirent à un nouveau projet de société.

Un portrait alarmant de l’état d’esprit de nos concitoyens en ce premier quart de siècle qui voit s’accumuler les crises – insécurité économique, physique, climatique, sanitaire – sur fonds de conflit armé en Europe.

« La peur envahit la société, quelle que soit l’appartenance politique et sociale, le sentiment de déclassement dépasse les limites sociales territoriales », résume Bernard Sananes, président de l’institut de sondages Elabe. Peur des agressions au-delà des frontières des quartiers dits « sensibles », un système éducatif qui ne tient plus ses promesses, un sentiment d’insécurité sanitaire, y compris dans les grands centres urbains… « La France est le pays le plus exposé en Europe en termes de santé mentale, notamment chez les jeunes », relève le spécialiste des mécaniques d’opinions. La crise économique touche désormais tout le monde : 57% des employés et ouvriers craignent d’avoir du mal à boucler leurs fins de mois, 50% des professions intermédiaires et 44% des cadres aussi. Globalement, trois quarts des Français ont réduit les dépenses non essentielles. Et un Français sur deux redoute les effets de la crise climatique. N’en jetez plus !

Après-demain n’existe plus

Conséquence : « Après-demain n’existe pas, déduisent les auteurs de l’étude. Faire des projets est devenu le privilège de quelques-uns », les « désinvoltes » peut-être, catégorie de citoyens analysée dans l’enquête (majoritairement des hommes de plus de 50 ans, un quart en Ile-de-France) : plus d’infos ici

« Le nouveau terreau de la colère ce sont les injustices sociales et territoriales, une colère sourde », analyse Laurence Bedeau, associée de l’institut Elabe. Face à ce sentiment de déclin, les élus locaux et le président de la République apparaissent impuissants pour changer la vie des gens. Il n’y a plus que les entreprises qui sont créditées d’une capacité à agir, selon le baromètre. Ils ont le sentiment que rien ne bouge sauf… pour la mobilité : 30% des personnes interrogées estiment que dans ce domaine, ça avance : les pistes cyclables, l’offre ferroviaire et les transports collectifs.

Pour Jean-Pierre Farandou, dirigeant du groupe SNCF, « L’heure est grave ». Régulièrement interpellé sur le prix des billets des trains alors que le pouvoir d’achat est devenu l’une des préoccupations principales des Français, le patron du groupe ferroviaire public a défendu le modèle tarifaire des TGV.

« Pour les transports de la vie quotidienne, les régions et Ile-de-France Mobilités jouent le jeu« , estime le premier des cheminots. La SNCF joue-t-elle le jeu ? « Le débat existe, reconnait-il, mais si l’on achète son billet au dernier moment, en période de pointe, sans carte Avantage, alors les prix sont plus élevés. Une rame TGV coûte 35 millions d’euros, il faut payer les péages ferroviaires, j’ai besoin de gagner de l‘argent et le TGV, c’est ma cash machine », convient-il, en rappelant les principes du yield management (variation du prix des billets en fonction de la demande), et des TGV à bas coût Ouigo.

« Devant la crainte écologique, le train, fait partie de la solution« , a-t-il rappelé par ailleurs, se félicitant des bons chiffres du trafic sur les lignes SNCF (+8% de trafic TGV au premier semestre 2024, après une année 2023 à +6%). Le Baromètre des territoires révèle que parmi ceux qui souhaitent orienter leur comportement dans un sens plus écologique (en privilégiant une mobilité propre, en rénovant son logement, en changeant son alimentation…), 77% des plus modestes sont freinés par un manque de moyens financiers contre 51% des plus aisés.
Le territoire, lorsqu’il est éloigné des grandes infrastructures, notamment de transport, est également une barrière : 69% des habitants de l‘agglomération parisienne peuvent privilégier le train à la voiture quand ils le souhaitent, contre 43% des ruraux ; 77% des franciliens et 61 % des habitants de Sud-PACA estiment vivre dans un lieu bien desservi par les transports en commun, contre seulement 45% des habitants de Nouvelle-Aquitaine, de Bourgogne Franche-Comté et du Centre-Val de Loire.

L’espoir des jours heureux est-il encore permis à la lecture de ce nouveau portrait de notre pays ? « Ce baromètre nous oblige à l’action. Il faut renouer avec l’ADN créatif de la France, veut croire Marie-Pierre Balliencourt, dirigeante de l’Institut Montaigne. Dix des 14 start-up de l’IA sont françaises [souvent exilées en Californie, ndlr] Et puis, on a de bonnes infrastructures : les trains, l’électricité décarbonée, les routes, les autoroutes, les services postaux… Sortons de notre apathie ! », enjoint-elle.

Cinq portraits de Français

Le Baromètre propose une typologie de cinq grands portraits de Français décrivant leur trajectoire d’adaptation face aux crises auxquels ils font face (ainsi que des analyses régionales)

  • Les « empêchés » (20%): ils ont dû drastiquement adapter leur manière de consommer en raison de l’inflation et s’efforcent de réduire leur empreinte environnementale. Mais le manque de moyens financiers, l’absence de solutions alternatives empêchent leur démarche.
  • Les « combatifs » (18%): ils s’efforcent d’offrir des conditions de vie dignes à leurs familles, en ayant recours aux promotions, en demandant de l’aide financière à leurs proches. Ils adoptent facilement les nouvelles tendances de consommation plus écologiques (location, recycleries, circuit court) mais ils ne savent pas par où commencer…
  • Les « précurseurs » (20%): l’adaptation de leur mode de vie est une démarche initiée de longue date (promotions, ont renoncé aux produits trop chers, circuits courts, produits reconditionnés). Ils sont bien informés, savent diagnostiquer leur empreinte environnementale. Mais sont eux aussi souvent freinés par un manque de moyens financiers ou de solutions.
  • Les « déboussolés » (21%) : bien avant la crise de l’inflation, ils étaient déjà attentifs à leurs dépenses. Ils font attention aussi à l’empreinte environnementale de leur consommation, mais le vivent comme une contrainte, une difficulté.
  • Les « désinvoltes » (21%) : ils ne voient pas l’intérêt d’adapter leur mode de consommation et de vie. Leur situation économique ne les oblige pas à réduire leurs dépenses, et la grande majorité ne sait pas diagnostiquer son empreinte environnementale.

Consulter le Baromètre 2025 des Territoires : ici

Ewa

Philippe Tabarot, ministre des Transports, s’il en a le temps

Tabarot

« J’ai une obsession : l’usager ». S’exprimant le 8 janvier lors de la cérémonie des vœux 2025 de l’Union des transports publics et ferroviaires, dans un grand hôtel parisien, Philippe Tabarot qui a été rapporteur d’une proposition de loi sénatoriale sur le service minimum dans les transports, a insisté sur la qualité de l’information voyageurs, la gestion de crise, le remboursement des abonnements en cas de grève ou de service dégradé qui, selon lui, relève du « parcours du combattant ». Mais c’est surtout sur le sujet de la sécurité que le nouveau ministre des Transports a démarré son discours, lui qui, lorsqu’il était sénateur des Alpes-Maritimes (LR), a porté une proposition de loi pour renforcer la sûreté dans les transports. Après un parcours parlementaire chahuté, elle pourrait arriver prochainement devant l’Assemblée nationale. « Cette PPL a vécu une dissolution, une censure, je reste prudent sur son devenir », a modéré le nouveau locataire de l’hôtel de Roquelaure.

Le 8 janvier justement, entrait en vigueur le dispositif « Stop Fraude » testé par la RATP, la SNCF, la RTM et quatre autres opérateurs visant à vérifier les coordonnées fournies par les contrevenants en interrogeant les fichiers du fisc pour envoyer l’amende à la bonne adresse. « On m’a demandé d’insister sur le sujet », confiait le ministre à des journalistes après son intervention.

Un peu dans l’ombre de Clément Beaune, de Patrice Vergriete et de François Durovray qui l’ont précédé en à peine un an, Philippe Tabarot n’a pas vraiment lancé de nouvelles pistes pour son ministère. Il a défendu les autocars express, le dada de François Durovray, a promis la tenue de la conférence nationale sur le financement des transports publics annoncée par Patrice Vergriete, chahutée elle aussi par la dissolution et aujourd’hui, par l’absence de loi de finances. « Elle devait se tenir en février, elle sera forcément décalée après le vote du Budget, mais elle aura lieu en 2025, et le plus tôt possible, je m’y engage », a proféré le ministre, confirmant que l’Agence de financement des infrastructures de transports (l’Afitf) serait amputée de 700 à 900 millions d’euros pour cette année. Favorable à « un meilleur fléchage des recettes fiscales vers les transports publics », il se dit opposé à une nouvelle taxe sur les billets d’avion.

L’ouverture à la concurrence ferroviaire ? Elle est en marche en région Paca où Philippe Tabarot a géré le dossier de la privatisation de la ligne TER entre Marseille et Nice lorsqu’il était vice-président de la collectivité en charge des transports, « et aujourd’hui, je m’engage à avancer sur le sujet de la transparence des systèmes billettiques, si j’ai le temps… ». S’il en a le temps, il sera aussi chargé de trouver un successeur à Augustin de Romanet à la tête d’Aéroports de Paris (la date butoir a été repoussée au 31 janvier), et de Jean-Pierre Farandou à la SNCF, en mai prochain.

Ewa

La SNCF interpelle les voyageurs sur les incivilités

contrôleur

C’est un fléau : les agents de SNCF Voyageurs qui sont en contact avec les clients ont subi en 2023 plus de 6 000 actes de violence verbale ou physique (injures, outrages, menaces, violences physiques, …), indique la compagnie dans un communiqué. Soit 16 chaque jour en moyenne. « 433 ont entraîné un accident du travail avec arrêt de travail, un chiffre en hausse de 8% en un an« , précise la SNCF.

A l’approche des grands départs d’été, la compagnie lance une campagne (conçue par l’agence Rosa Paris) sur des affiches en gare et sur les réseaux sociaux pour interpeler les voyageurs sur ces comportements inadéquats et dénoncer la gravité des violences. Une précédente campagne lancée fin 2022 sur le même thème avait déjà permis de sensibiliser les voyageurs, estime-t-elle.

« Les atteintes et outrages aux agents sont devenus une des premières causes d’accident du travail chez SNCF Voyageurs : c’est insupportable ! Rien ne justifie qu’on puisse s’en prendre avec violence, physiquement ou verbalement, à un agent qui ne fait que son travail. Cela touche tout le monde : hommes ou femmes, dans toutes les régions, dans les trains comme dans les espaces de vente ou en ligne », souligne Patrick Auvrèle, directeur Sécurité de SNCF Voyageurs.

Pour lutter contre ces comportements, la SNCF équipe ses agents d’une appli d’alerte à déclencher en cas d’urgence. Elle organise également des formations et des « forums sûreté » pour partager les initiatives mises en place. Enfin, elle a testé les caméras piétons, dont la présence dissuade les comportements agressifs et le déclenchement favorise l’apaisement dans la grande majorité des situations, selon elle. Elle est désormais en train d’en équiper les agents assermentés et volontaires. 2 900 caméras ont déjà été attribuées aux agents, elles seront 5 500 d’ici la fin 2024. Et elle rappelle que les outrages aux agents sont passibles d’une peine de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500€ d’amende.

Ewa

Procédure accélérée pour la proposition de loi sur la sûreté dans les transports

gpsr ratp copie e1712559763846

A moins de six mois des JO de Paris, le Sénat a adopté en première lecture, le 13 février (227 voix contre 109), la proposition de loi (PPL) sur le renforcement de la sûreté dans les transports, déposée par le sénateur LR des Alpes-Maritimes, Philippe Tabarot. Objectif de la PPL, renforcer les pouvoirs d’intervention des agents de sûreté dans les transports en commun, Suge pour la SNCF, GPSR pour la RATP. Et alourdir les sanctions contre les délinquants. En 2022, 124 570 personnes ont été victimes de vols et de violences dans les transports en commun, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Parmi les mesures envisagées, les palpations de sécurité lorsqu’il existe des éléments objectifs laissant penser qu’une personne pourrait détenir une arme ou autre objet présentant un risque pour la sécurité des voyageurs. La pérennisation des caméras-piétons pour les contrôleurs, un périmètre d’intervention élargi aux parvis des gares pour les agents de la Suge. Ou bien encore, la possibilité de barrer l’accès à la gare à des individus dont le comportement est menaçant. Ils n’y sont pas autorisés par la loi aujourd’hui.

Pour renforcer le continuum de sécurité, le texte adopté par les sénateurs propose la transmission aux entreprises de transport des informations du ministère de l’Intérieur relatives aux points de permis de conduire (car certains machinistes de la RATP conduisent sans n’en avoir plus un seul…). Il envisage aussi d’autoriser les agents habilités d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) à visionner les images issues des caméras de vidéosurveillance dans les centres de commandement opérationnel de sécurité dans les transports (CCOS). Les sénateurs ont en revanche supprimé les possibilités de collecte de données sensibles et de captation du son.

Délit de bus ou train surfing

Au chapitre répressif, la PPL prévoit un délit d’« incivilités d’habitude » sanctionnant plus sévèrement les fraudeurs, harceleurs et pickpockets réguliers. Une amende pouvant aller jusqu’à 7 500 euros et une peine de six mois d’emprisonnement pour les usagers commettant la même infraction répétée à cinq reprises, ou 10 infractions différentes. Le texte prévoit aussi une « interdiction de paraître », c’est-à-dire l’interdiction d’utiliser les transports publics pour les récidivistes, ou bien encore des amendes de 135 euros pour ceux qui oublient régulièrement leurs bagages dans les trains, le métro.

Enfin, le texte envisage de créer un délit de « bus et train surfing », c’est-à-dire de punir cette pratique dangereuse qui consiste à s’agripper à l’arrière ou aux flancs d’un bus, d’un tramway ou à monter entre des rames de métro en circulation.

La proposition de loi va être transmise à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a décidé d’engager la procédure accélérée sur ce texte, afin de limiter l’examen à un passage dans chaque assemblée, et rendre ainsi possible une promulgation avant les Jeux olympiques de Paris. Le nouveau ministre des Transports, Patrice Vergriete, a salué l’initiative sénatoriale, estimant ses dispositifs « nécessaires », en évoquant la récente attaque au couteau, le 3 février, à Paris-gare de Lyon.

Nathalie Arensonas

Ewa

Jean Castex et Jean-Pierre Farandou auditionnés au Sénat sur la sécurité dans les transports

capture decran 2024 01 23 a 18 58 00 e1706032760571

A moins de deux cents jours des JO de Paris 2024, le Sénat examine une proposition de loi pour renforcer les pouvoirs d’intervention des agents de sûreté dans les transports en commun, et alourdir les sanctions contre les délinquants. En 2022, 124 570 personnes ont été victimes de vols et de violences dans les transports en commun, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Déposée par le sénateur LR des Alpes-Maritimes Philippe Tabarot, le texte sera examiné en commission des Lois à partir du 12 février. Mais les patrons de la RATP et de la SNCF, Jean Castex et Jean-Pierre Farandou, sont auditionnés dès mercredi 24 janvier par le Sénat.
Et pour cause : les missions de la Suge, la police de sûreté ferroviaire de la SNCF qui opère dans les gares et dans les trains, et celles du Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR), connu sous le nom de « sûreté RATP » sont directement concernés par la proposition de loi.

Qu’envisage t-elle ? D’autoriser les palpations de sécurité lorsqu’il existe des éléments objectifs laissant penser qu’une personne pourrait détenir une arme ou autre objet présentant un risque pour la sécurité des voyageurs. De pérenniser l’usage des caméras-piétons pour les contrôleurs. D’élargir le périmètre d’intervention de la Suge aux abords immédiats des gares et emprises ferroviaires. Ou bien encore, de barrer l’accès à la gare à des individus dont le comportement est menaçant : « C’est ubuesque, avant de pouvoir les chasser de l’enceinte de la gare, les agents de la Suge sont obligés de les laisser entrer pour pouvoir les contrôler », justifie Philippe Tabarot. Qui aurait bien voulu voir pérenniser les caméras intelligentes. Autorisées par décret pour la durée des JO, ces caméras de vidéosurveillance couplées à des systèmes de détection algorithmique pour prévenir des comportements qui pourraient être « anormaux », devront théoriquement être démontées après les olympiades de Paris 2024.

Pour renforcer le continuum de sécurité, le texte de Philippe Tabarot propose la transmission aux entreprises de transport des informations du ministère de l’Intérieur relatives aux points de permis de conduire (car certains machinistes de la RATP conduisent sans n’en avoir plus un seul…). Il envisage aussi d’autoriser les agents habilités d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) à visionner les images issues des caméras de vidéosurveillance dans les centres de commandement opérationnel de sécurité dans les transports (CCOS). De l’eau au moulin de Valérie Pécresse, la patronne d’IDFM, qui revendique une police régionale des transports. « La question se pose et il aura peut- être lieu lors des débats », relève Philippe Tabarot.

Incivilités d’habitude, interdiction de paraître, bus surfing…

Au chapitre répressif, la PPL prévoit un délit d’« incivilités d’habitude » sanctionnant plus sévèrement les fraudeurs, harceleurs et autres pick-pockets réguliers. Elle prévoit aussi une « interdiction de paraître », c’est-à-dire l’interdiction d’utiliser les transports publics pour les récidivistes, ou bien encore des amendes de 135 euros pour ceux qui oublient régulièrement leurs bagages dans les trains, le métro, «  car cela pénalise fortement l’exploitation des trains et métros », justifie le sénateur.

Enfin, le texte envisage de créer un délit de « bus et train surfing », c’est-à-dire de punir cette pratique dangereuse qui consiste à s’agripper à l’arrière ou aux flancs d’un bus, d’un tramway ou à monter entre des rames de métro en circulation.

Si l’ex-ministre des Transports, Clément Beaune était plutôt très favorable aux mesures inscrites dans la proposition de loi, quel sera l’avis du nouveau gouvernement qui n’a pas encore nommé de ministre de tutelle ? Et quel accueil les députés feront-ils à ce texte sécurité, quelques semaines après le houleux débat sur la loi immigration qui a dynamité la majorité ?

Nathalie Arensonas

Ewa

La Société du Grand Paris veut imposer de nouvelles mesures de sécurité à ses sous-traitants

Chantier du Grand Paris Express
Après cinq décès mortels sur les chantiers de construction du métro automatique autour de Paris, dont deux en mars et avril derniers, la Société du Grand Paris réagit pour éviter de nouveaux drames. Le 10 mai, la SGP a fait stopper les 140 chantiers pour organiser des ateliers de sensibilisation sur la sécurité, menés en partie par des salariés de l’entreprise. S’il est encore trop tôt pour faire un bilan, Jean-François Monteils, le président du directoire de la SGP, se dit persuadé de leur intérêt.
La sécurité fait partie des priorités, assure-t-il.
« Nous avons un document, la charte et référentiels sécurité des chantiers, qui s’impose systématiquement dans tous les contrats que nous passons avec les entreprises de travaux et de prestations intellectuelles », explique de son côté Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP. Ce document rappelle le cadre législatif (code du travail, code de l’environnement), et les recommandations sectorielles (Caisse national d’assurance maladie des travailleurs salariés, Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France, Institut national de recherche et de sécurité, OPPBTP1, Association française des tunnels et de l’espace souterrain, etc.). Mais surtout, poursuit-il, « il permet de garantir une homogénéité et une unicité des règles quelles que soient les entreprises ».
Dès le début du projet, la SGP a mis en place une procédure d’alerte afin d’être prévenue en cas d’accident. En fonction des enseignements tirés, elle peut éventuellement prendre des mesures sur d’autres chantiers. Enfin, le maître d’ouvrage mène chaque année plusieurs dizaines d’audits afin que chaque chantier soit visité au mois une fois par an. « Il nous est arrivé de demander à une entreprise un changement de chef de chantier qui ne faisait pas appliquer les règles de sécurité », raconte Bernard Cathelain.
« Dans la construction, il est difficile de mettre en place des processus de sécurité comme il en existe dans l’industrie où les tâches sont plus répétitives. Dans le bâtiment, les tâches peuvent être différentes d’une journée à l’autre, d’une heure à l’autre», souligne Jean-François Monteils. De plus, plusieurs entreprises peuvent intervenir en même temps et la manipulation de lourdes charges est fréquente, ce qui multiplie les risques.
Selon les statistiques recueillis par la SGP, il y aurait un lien entre intérim et accidentologie. « Les intérimaires représentent à peu près un quart des 6000 compagnons présents sur les chantiers », précise Bernard Cathelain. « Juridiquement, il est compliqué d’imposer une limitation de la sous-traitance », estime Bernard Cathelain, tandis que Jean-François Monteils rappelle avoir « une clause de recours aux PME pour 20 % des travaux ». Un niveau essentiel, selon lui, pour le tissu industriel local.
Afin de renforcer les mesures déjà existantes, la SGP a créé, en janvier dernier, un groupe de travail chargé de réfléchir à de nouvelles mesures. Le plan de renforcement de la sécurité exige désormais que l’ensemble des intérimaires intervenant sur les chantiers soient titulaires d’un Passeport sécurité Intérim (PASI) BTP. Ce document, qui n’était pas obligatoire jusqu’à présent, mais fortement recommandé, est une attestation valable dix ans, délivrée aux intérimaires qui ont suivi deux jours de formation à la sécurité.
Le plan prévoit également l’instauration d’une journée ou demi-journée annuelle systématique de sensibilisation, comme celle du 10 mai dernier, et la création d’un conseil de la sécurité des chantiers pour mieux identifier les accidents. « Composé de spécialistes et d’indépendants reconnus dans ce domaine, il aurait pour mission d’assurer le plus haut niveau de connaissances en la matière, d’analyser l’accidentologie, d’examiner les mesures envisagées et de faire des propositions en lien avec les risques en présence », indique encore le dirigeant.
La SGP souhaite auditer les Plans particuliers de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) de chaque entreprise afin de s’assurer de leur qualité. Elle imposera désormais d’avoir des coordonnateurs de sécurité et de protection de la santé (CSPS) exclusivement dédiés au Grand Paris Express, alors que leur temps pouvait jusque-là être partagé avec d’autres projets de leur entreprise.
Le CSPS devra désormais formuler un avis qui l’engagera. Il participera à la mise en place de mesures d’organisation des CISSCT, adaptées aux conditions de déroulement des travaux. Enfin, il contribuera à l’harmonisation des dispositions, au travers d’un plan général de coordination corédigé par l’ensemble des CSPS titulaires.
La SGP imagine aussi un système d’incitation aux bonnes pratiques, assorti, pour les entreprises, d’un bonus financier. Elle affirme qu’elle sera vigilante face au risque potentiel qui consisterait à sous-déclarer des incidents pour obtenir de meilleurs résultats.
L’incitation à signaler les mauvaises pratiques sera enfin encouragé, notamment de la part de toute personne intervenant sur un chantier, mais aussi des syndicats. La SGP souhaite qu’ils puissent accéder aux chantiers pour donner de la visibilité aux mesures de sécurité mises en place. En espérant renforcer ainsi la culture de sécurité.
Yann Goubin

Ewa

Les heurts de personnes sur les voies, première cause d’accidents ferroviaires

accidents ferroviaires

Moins 8 %. C’est le recul du trafic ferroviaire mondial de voyageurs durant l’année 2020, selon l’Union internationale des chemins de fer qui a publié le 16 novembre son rapport annuel sur les accidents ferroviaires au niveau international. D’où également une diminution du nombre des accidents sur la majeure partie de l’année, avec une forte baisse en avril 2020 suivie d’une remontée progressive jusqu’à septembre, puis d’un rééquilibrage sur le dernier trimestre. « Le nombre d’accidents de personnes heurtées par un train a baissé de 34 % aux passages à niveau et de 12 % hors passages à niveau. Les autres types d’accidents sont demeurés au niveau de 2019 », écrit l’UIC, en précisant que « sur l’ensemble de l’année et sur le périmètre de 2019, la baisse globale du nombre d’accidents s’établit à -11 % (3 742 accidents en 2020 contre 4 187 accidents en 2019) ».

En tête des causes d’accidents, et malgré les campagnes de prévention lancées par les compagnies ferroviaires, les heurts de personnes par un train (hors passages à niveau, PN) représentent 76 % des accidents ferroviaires. Il faut ajouter 9 % de collisions intervenant sur des PN, et encore 4 % de heurts impliquant des véhicules routiers aux PN. 90% des accidents impliquent donc des tiers qui ne sont pas dans le système ferroviaire, souligne l’UIC, appelant les pouvoirs publics à sanctuariser les voies ferroviaires. Le nombre d’accidents de personnes heurtées par un train a toutefois baissé de 34 % aux passages à niveau et de 12 % hors passages à niveau. Les autres types d’accidents sont demeurés au niveau de 2019. Globalement, l’indice de sécurité mesuré annuellement par l’UIC continue de décroître « indiquant une amélioration pérenne du niveau de sécurité du transport ferroviaire », note l’organisation.

Ewa

Plus de patrouilles de gendarmes dans les transports publics franciliens

Gare Saint Lazare

A partir de cette année, il y aura plus de patrouilles de gendarmes dans les transports publics en Ile-de-France. Côté Transilien, dans le cadre du nouveau contrat signé en fin d’année dernière avec la SNCF, Ile-de-France Mobilités finance un dispositif renforcé de patrouilles de gendarmes, composées majoritairement de réservistes : le nombre de ces patrouilles va augmenter dès 2021 et passer à 1 000 patrouilles par an aussi bien dans les trains que dans les gares.

Ces gendarmes, qui patrouillent généralement par équipes de trois, disposent de terminaux (NeoGend) leur permettant de consulter l’ensemble des fichiers pour le contrôle des individus.

Ce dispositif de présence de patrouilles de la gendarmerie dans les transports en commun avait d’abord été expérimenté dans les bus de la grande couronne, d’abord, en 2018, dans le Val-d’Oise, puis, en 2019, étendu à tous les départements de grande couronne, où on compte aujourd’hui annuellement également 1 000 patrouilles.

Ce dispositif financé en totalité par Ile-de-France Mobilités représente un coût de près de 1,4 million d’euros par an.

Ewa

Gérarld Darmanin s’engage à prendre des mesures « concrètes » après la mort de Philippe Monguillot

16 chronoplus img 0607 jpeg

Grande émotion après l’annonce de la mort le 10 juillet de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus violemment agressé à Bayonne durant son service. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est venu rencontrer ses collèges le 11 juillet et faire le point sur la sécurité dans la ville. Interrogé par France Info, Jean-Philippe Paulmier délégué CFDT au réseau Chronoplus a indiqué que Gérald Darmanin s’était engagé à revenir les voir en septembre « pour pouvoir prendre des mesures concrètes« .

Selon lui, un accord a été signé avec la direction du réseau exploité par Keolis sur « des mesures d’urgence, de sécurité, de sécurisation des postes de conduite, de relations plus étroites avec les services de police ou de gendarmerie« . Les syndicats réclament aussi plus de présence humaine sur les lignes de bus.

Le ministre de l’Intérieur avait auparavant commencé son déplacement en se rendant au domicile de la famille du chauffeur. Il lui a indiqué que des mesures seraient prises, « pour les chauffeurs d’ici, mais aussi de toute la France« , a rapporté la plus jeune fille du conducteur, Marie, 18 ans.

Le ministre de l’intérieur a également expliqué qu’il avait demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques de réunir les élus locaux, les parlementaires et les sociétés de transport pour dégager des solutions sur la sécurité.

Ewa

La SNCF livre ses premières conclusions sur l’accident de TER dans les Ardennes

ter accident saint pierre sur vence e1572253220625

Une semaine après la collision entre un TER et une betteravière survenu le 16 octobre à un passage à niveau dans les Ardennes, la SNCF tire ses premières conclusions dans un rapport d’enquête interne publié sur son site le 25 octobre.

S’il met hors de cause la compagnie ferroviaire et le matériel roulant pour porter la responsabilité de l’accident (trois blessés dont le conducteur, deux femmes enceintes évacuées) sur le convoi routier exceptionnel, le rapport d’audit de sécurité (DAS) n’aborde pas la question de l’accompagnement agent seul qui avait provoqué un droit de retrait des cheminots d’ampleur nationale, et une grève surprise la veille des vacances de la Toussaint (lire l’encadré ci-dessous).

Selon les premières conclusions de l’enquête interne de la SNCF (celle du Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre, BEA-TT saisi par le ministère, viendra la compléter et s’attachera aux deux protagonistes de la collision, le convoi routier et le convoi ferroviaire), le passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence a bien fonctionné et le conducteur du TER a respecté à la lettre la réglementation ferroviaire. Il a alerté la gare de Charleville-Mézières par téléphone pour faire stopper les autres trains en circulation afin d’éviter le risque de sur-accidents. Légèrement blessé à la jambe, il est ensuite descendu du train, a posé des agrès de protection car en déraillant légèrement, le TER s’était un peu déporté sur la voie adjacente.

Le système d’alerte radio hors service

Mais si le conducteur a bien appliqué la procédure, le rapport révèle que de précieuses minutes ont été perdues avant que le message d’alerte parvienne au poste d’aiguillage car « le signal d’alerte radio sol train [GSM-rail fixe] était inopérant », suite au court-circuit électrique provoqué par la collision. Ce n’est que depuis son téléphone portable professionnel que le conducteur a pu alerter les agents de la gare, lesquels ont ensuite prévenu le poste d’aiguillage qui a donné l’ordre d’arrêter les trains en amont.

La collision s’est produite à 16h12, l’ordre de freinage d’urgence a été envoyé à 16h22. Au total, il a donc fallu 10 minutes pour stopper les autres trains, un délai « trop long » admet la SNCF. Ils ont tout d’abord été fortement ralentis du fait de la disjonction électrique sur la voie.

Les équipes de Frédéric Delorme, le directeur général de la sécurité de la SNCF, émettent dans ce rapport plusieurs recommandations pour limiter les conséquences d’un accident comme celui du 16 octobre (depuis, deux autres collisions se sont produites sur deux passages à niveau dont l’un, à Saintes, implique un poids lourd et le même type d’autorail que celui des Ardennes). Ils préconisent notamment de travailler avec le fabricant de l’autorail Bombardier pour équiper ce matériel roulant d’accumulateurs électriques, et préserver ainsi la fonction d’alerte, même en cas de disjonction. Dans l’accident ardennais, la coupure du circuit 72 volts a empêché les alertes radio et lumineuse destinées à arrêter les trains en circulation sur la même voie.

Numéro préprogrammés et « réflexes métier »

En attendant, la compagnie ferroviaire va programmer sur les téléphones portables professionnels de chaque conducteur les numéros les plus directs et adaptés à appeler en cas d’accident. La direction générale de la sécurité de la SNCF indique également qu’un appareil portatif de liaison GSM-rail (il permet au conducteur de communiquer en mode conférence avec les agents alentour) sera déployé en doublon du signal d’alerte radio, le GSM-rail fixe du train. Objectif avancé par la SNCF avec ces mesures : six secondes pour siffler, freiner et alerter en cas de collision inévitable. Un « réflexe métier » à acquérir pour limiter les risques de sur-accidents, selon la direction. De la CFDT à Sud Rail, les syndicats cheminots accueillent ces premières réponses de la direction très froidement.


Un contrôleur à bord dans tous les trains, c’est non

Ce sujet explosif a fait l’objet de discussions entre la direction et les organisations syndicales vendredi 25 octobre après-midi. Qui ont échoué. D’ailleurs, le matin même, dans une interview publiée dans plusieurs titres de presse quotidienne régionale, le président de la SNCF Guillaume Pepy rejetait la revendication des cheminots d’avoir un contrôleur dans chaque train.

Quant à la mise en place des nouvelles procédures de départ de trains avec un seul agent à bord prévues mi-décembre 2019 (c’est le conducteur qui déciderait du départ de son TER), elle est maintenue à cette date pour le nouvel horaire de service, indique la SNCF. A quelques jours de l’arrivée de Jean-Pierre Farandou qui doit succéder le 1er novembre à  G. Pepy, le climat social est devenu volcanique à la SNCF.


Nathalie Arensonas