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Ewa

Siemens lance une filiale de leasing pour les trains régionaux

Rame Mireo Smart de Siemens

Un « modèle flexible de location pour les trains régionaux » : c’est en ces termes que Siemens Mobility décrit sa nouvelle filiale Smart Train Lease GmbH, dont la création a été annoncée à la mi-février. Proposant en premier lieu ses services au marché allemand, sur lequel les opérateurs de trains régionaux sont généralement responsables de la fourniture du matériel roulant qu’ils vont exploiter, Smart Train Lease GmbH pourrait étendre ses activités à toute l’Europe « à moyen terme », selon Siemens Mobility. Le rôle de ce dernier dans le montage sera de fournir les trains régionaux en question, des rames Mireo Smart, « disponibles à court terme, homologuées et conformes à toutes les normes pour le transport de voyageurs ». Aptes à 160 km/h et disponibles en versions électriques à pantographe, batteries ou pile à hydrogène, ces trains sont équipés des systèmes de sécurité ETCS et PZB, tout en offrant une capacité de 214 places assises, 21 emplacements pour vélos, deux places pour fauteuils roulants et un cabinet de toilette universel. Climatisés, ces Mireo Smart sont dotés d’un Wi-Fi, ainsi que de systèmes d’information voyageurs (avec grands écrans TFT) et de télésurveillance.

La création de Smart Train Lease GmbH s’est faite dans un contexte de verdissement du matériel roulant, afin de « permettre aux clients de compléter de manière flexible leurs parcs en louant des rames à batteries, à hydrogène ou électriques ». En proposant des rames pré-configurées et des services en option comme la maintenance, la nouvelle offre se présente comme une alternative économique et rapide pour les opérateurs qui doivent accroître leurs parcs de matériel roulant, tout en pouvant « tester sans complications de nouvelles technologies durables ». Par rapport aux solutions de location actuelles, qui reposent sur des contrats à long terme (une douzaine d’années minimum) et sont également assortis de garanties de valeur résiduelle (les trains étant construits pour durer une bonne trentaine d’années), la grande nouveauté de Smart Train Lease GmbH est de proposer, pour les trains locaux et régionaux, une offre de location à court et à moyen terme de parcs de petites tailles, en particulier pour les « propulsions alternatives ». Le nouvel acteur annonce ainsi créer un nouveau marché, dans lequel la location des trains « aussi simple que la location d’une voiture ».

Cette nouvelle incursion de Siemens dans le leasing de matériel roulant ferroviaire n’est pas la première, puisque le constructeur avait déjà mis sur pied en 2001 l’entreprise Dispolok, alors pour les locomotives. Cinq ans plus tard, en 2006, Dispolok a été racheté par Mitsui Rail Capital Europe (MRCE) et cette marque a progressivement disparu entre 2008 et 2013.

P. L.

Ewa

Le train à hydrogène de Siemens achève ses premiers essais en Bavière

Essais train à hydrogène Siemens en Bavière

En Allemagne, le train à hydrogène n’a plus la cote dans le Bade-Wurtemberg, alors qu’en Basse-Saxe, l’iLint d’Alstom restera cantonné aux lignes qu’il dessert déjà. En revanche, en Bavière, le protocole d’accord signé en juillet 2021 entre cet « Etat libre » (Land), Siemens Mobility et la Bayerische Regiobahn (BRB, filiale de Transdev Allemagne) se concrétise par l’annonce de la fin des premières marches d’essais en vue de mettre en service régulier le Mireo Plus H de Siemens l’an prochain, pour une opération pilote de 30 mois. Cet élément bicaisse est en effet attendu à la mi-2024 sur deux liaisons subventionnées par le Land au sud d’Augsbourg, l’une vers Füssen (près de la frontière avec l’Autriche) et l’autre vers Peissenberg, un peu plus à l’est. Sur ces deux relations voisines, longues de 101 km et 84 km respectivement, l’essentiel du parcours est effectué sur des sections non électrifiées, sauf à Augsbourg et aux croisements avec la ligne de Buchloe à Munich, sous caténaire depuis 2020. Les 1 000 à 1 200 km d’autonomie du Mireo Plus H seront largement suffisants !

« Avec ce service voyageurs sur 30 mois, nous souhaitons tester le train à hydrogène dans les conditions quotidiennes. En fonction des résultats de ce test, nous déciderons d’utiliser ou non des trains à hydrogène sur d’autres itinéraires en Bavière. Nous voulons mettre fin à l’exploitation en mode diesel des transports de proximité de voyageurs sur rail en Bavière d’ici 2040. Outre l’électrification des lignes et l’utilisation de trains alimentés par batteries, le mode hydrogène peut constituer un élément important à cet égard », a précisé à l’occasion Christian Bernreiter, ministre bavarois des Transports.

P. L.

Ewa

Amtrak commande à Siemens dix trains Airo supplémentaires

Siemens Airo Amtrak

Deux ans après avoir passé à Siemens Mobility une commande « historique » de 73 rames réversibles du type Venture, Amtrak a annoncé cet été avoir levé une option sur dix rames supplémentaires, dans un contexte où « la demande de voyages en train dépasse les attentes ». Rappelons que, selon les lignes desservies, ces rames autorisées à 125 mph (200 km/h) seront attelées à trois types différents de locomotives Charger, également fournies par Siemens : bimodes diesel et électrique, hybrides diesel et batteries, ou purement diesel.

Appelées Airo par Amtrak, ces rames doivent désormais former un parc total de 83 unités, dont les premières sont attendues en 2026 (soit deux ans après l’échéance prévue initialement). Ces trains de nouvelle génération doivent être progressivement déployés sur les relations Northeast Regional, Empire Service, Virginia Services, Keystone Service, Downeaster, Cascades, Maple Leaf, New Haven/Springfield Service, Palmetto, Carolinian, Pennsylvanian, Vermonter, Ethan Allen Express et Adirondack.

Conformément au Buy America Act, les voitures Airo seront fabriquées par l’usine de production nord-américaine de Siemens Mobility à Sacramento (Californie). L’arrivée des rames Airo sur le réseau ferré américain devrait être précédée par la mise en service, sur le corridor nord-est, des trains à grande vitesse Avelia Liberty d’Alstom, désormais prévue en 2024.

P. L.

Ewa

Contrat de maintenance de 15 ans entre Siemens et Alpha Trains

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C’est le plus important contrat de service signé par Siemens Mobility et Alpha Trains, qui s’inscrit dans le partenariat de longue date entre les deux entreprises. En effet, le constructeur a déjà livré à la société de leasing de locomotives et de trains, la plus importante d’Europe, plus de 80 locomotives Vectron et plus de 90 automotrices des types Mireo, Mireo Plus B ou Desiro.

Cette fois, Alpha Trains a conclu avec Siemens un contrat comprenant la maintenance complète de locomotives Vectron sur une période de 15 ans, y compris les révisions qui seront réalisées au Siemens Rail Service Center de Munich-Allach. Le programme de maintenance des locomotives, qui sera adapté en fonction de leur exploitation, sera effectué dans les centres de service Siemens Mobility situés dans treize pays différents le long des principaux corridors ferroviaires transeuropéens.

En particulier, « les applications Railigent X, qui font partie de la plateforme digitale et ouverte Siemens Xcelerator, nous permettront de maintenir les locomotives de façon efficace et de garantir le taux de disponibilité le plus élevé possible », souligne Johannes Emmelheinz, DG de la division Customer Services de Siemens Mobility. Car toutes les locomotives Vectron sont équipées d’un système d’accès à distance aux données des engins connecté à Railigent X afin d’en assurer la maintenance conditionnelle. L’analyse des données permet d’améliorer les processus opérationnels, d’optimiser la maintenance et d’améliorer le rapport coût/efficacité pour garantir une disponibilité maximale des locomotives. Toutes les données collectées sur ces dernières peuvent aussi être visualisées directement sur les systèmes du client grâce à des interfaces API (Application Programming Interface), qui permettent aux différentes applications de communiquer entre elles.

Ewa

Siemens Mobility à la conquête du marché français

Club Bouyer

Président de Siemens Mobility France depuis juillet 2021, suite au rachat de Bombardier par Alstom, Laurent Bouyer était l’invité du Club VRT le 16 novembre. Chargé du développement de l’activité pour tous les produits et services de la filiale de Siemens en France et en Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie), le dirigeant a expliqué sa stratégie qui vise à accélérer sur le marché ferroviaire français, où la part de son entreprise reste modeste.

Laurent BouyerSiemens Mobility, dont le siège est à Munich, a réalisé avec ses 38 000 salariés un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros l’an passé dans quatre activités : infrastructures et matériel ferroviaire, métro et activités de service. « Nous sommes le deuxième acteur européen », précise Laurent Bouyer, le président de la division française, basée à Châtillon dans les Hauts-de-Seine. « Nous proposons d’améliorer la qualité de service grâce au digital », résume le dirigeant qui table sur les progrès technologiques pour amener plus de valeur ajoutée aux exploitants, chargeurs, mainteneurs et usagers.

Précurseur dans les métros automatiques

Dans le domaine du métro, Siemens Mobility rappelle son rôle précurseur. « Nous avons inventé le métro automatique à Lille, en 1983 et avons un centre d’expertise mondial de l’automatisme à Châtillon, à partir duquel nous rayonnons dans le monde entier », détaille Laurent Bouyer.

Siemens est aussi à l’origine de la technologie Méteor, un système de contrôle de commande ferroviaire automatique installé lors de la création de la ligne 14, première ligne automatique de la RATP. Le groupe a ensuite réalisé l’automatisation de la ligne 1 du métro parisien, sans interruption de trafic, puis lancé le Système d’Automatisation de l’Exploitation des Trains de la ligne 4.

En Ile-de-France, Siemens Mobility a été retenu pour automatiser les lignes 15, 16 et 17 du Grand Paris et la SNCF lui a confié la mise en œuvre d’un nouveau système de signalisation et de gestion des circulations basée sur la communication (CBTC), dans le cadre du prolongement de la ligne E du RER, avec Nexteo.

 » NOUS AVONS UN CENTRE D’EXPERTISE MONDIAL DE L’AUTOMATISME À PARTIR DUQUEL NOUS RAYONNONS DANS LE MONDE ENTIER « 

Ce système doit permettre d’augmenter la capacité des fréquences de 30 %,  tout en réduisant de 15 % la consommation d’énergie électrique. Siemens Mobility a également participé aux projets d’automatisation des lignes de métro à New-York et mène des projets d’automatisation à Sao Paolo, Ryad, Barcelone, avec des produits développés à Châtillon. Et c’est à Toulouse que l’entreprise a installé son centre mondial de compétences pour l’activité de métros automatiques clé en main comme le Val, Neoval, Cityval ou encore Airval, qui équipera des dessertes aéroportuaires à Bangkok et Francfort, avec des technologies développées par ses ingénieurs toulousains.

3 % du marché ferroviaire français

Après avoir pris les commandes en juillet 2021, Laurent Bouyer a annoncé vouloir développer l’activité française du groupe. L’entreprise ne détient que 3 % de parts de marché dans le ferroviaire en France, tandis qu’Alstom en réalise 40 % en Allemagne. Le président a demandé à ses équipes d’œuvrer à un rééquilibrage. L’activité purement française de la société devrait bénéficier du développement de nouvelles offres destinées à répondre aux besoins croissants en locomotives, trains de nuit, trains légers ou trains fonctionnant à l’hydrogène ou à batterie.« Nous sommes les seuls à savoir faire des trains de nuit », rappelle le dirigeant qui compte profiter du renouveau de ce mode de transport en Autriche et en Allemagne. Les chemins de fer autrichiens OBB lui ont déjà commandé 33 rames avec douche, espace famille, business … « L’engouement va arriver en France », prédit-il, en rappelant que l’expérience menée par la SNCF pour relancer une offre avec des vieux trains corail rénovés, a démontré qu’il y avait de la demande. « Il reste à trouver le modèle économique, mais le train de nuit peut être une alternative à l’avion et les jeunes génération les sollicitent. Nous sommes prêts à répondre aux besoins avec une technologie compétitive et des délais de livraison rapides », assure le patron de Siemens Mobility, en précisant que son entreprise peut aussi répondre aux besoins des loueurs avec ses locomotives, aux besoins en trains plus verts avec sa gamme Mireo à batterie ou à hydrogène. « Notre matériel est adapté au marché européen », affirme-t-il.

Mireo Siemens
Siemens annonce
des trains plus verts
avec la gamme Mireo Plus.

Solutions standardisées   

Pour bénéficier d’économies d’échelle et pouvoir livrer plus vite, Laurent Bouyer se pose en défenseur de solutions standardisées et éprouvées. « Pour des projets en devenir, dans le cadre de grands appels d’offre, nous pouvons faire du cousu main, mais pour les autres demandes, il faut pousser la standardisation. Partir de matériel existant qu’on adapte, plutôt que de développer un nouveau matériel », plaide t-il, bien décidé à convaincre la SNCF et la RATP. « Les industriels doivent expliquer à leurs clients qu’on peut faire un train moins cher à l’achat et en maintenance, livré plus rapidement, avec des solutions standardisées. Mais l’impulsion doit aussi venir des politiques, à travers la mise en concurrence des exploitants », poursuit Laurent Bouyer. L’ex-patron de Bombardier estime que la concurrence conduira les opérateurs à s’interroger sur leur modèle économique et de performance, suite aux pressions qui seront exercées pour qu’ils augmentent la qualité de service. « Il faut que les éléments économiques soient prépondérants pour arriver à des solutions innovantes, permettant à la fois d’augmenter les cadences et de baisser les coûts. Mon rêve serait que, comme pour les locomotives, on puisse produire du matériel en série, avant de le vendre. Aujourd’hui on signe d’abord et on lance la production ensuite », regrette t-il.

Si depuis le rachat de Bombardier par Alstom, la filière est ravie d’avoir un champion national, elle s’inquiète pour la compétitivité et l’innovation. « Comme nous sommes le deuxième joueur en Europe, on nous demande d’être présent et on le sera », garantit Laurent Bouyer, convaincu d’avoir des atouts pour profiter de l’ouverture à la concurrence. « Aujourd’hui tout le monde sait faire des trains. Ce qui fait la différence, c’est comment on génère des revenus, quel modèle économique on propose et quels services sont apportés aux financeurs, à l’exploitant, aux mainteneurs et aux voyageurs grâce au digital. » Dans ce domaine, Siemens Mobility revendique la position de leader.

Ouverture aux start-up

Pour être à la pointe sur les activités service et digital, Siemens Mobility n’hésite pas à faire l’acquisition de start-up. L’an dernier, elle est devenue majoritaire dans le capital de Padam, société francilienne qui fournit des plateformes et des applications basées sur l’intelligence artificielle pour le transport à la demande et le transport de transit de personnes à mobilité réduite. Sqills, un fournisseur néerlandais de logiciels de réservation en mode SaaS, a également rejoint le groupe et vient d’installer un bureau de développement technique et d’ingénierie en France, pour développer des systèmes d’inventaire et de réservation billettique pour les grands opérateurs ferroviaires. Ce fournisseur a notamment été retenu pour remplacer le système RésaRail de la SNCF.

 » ON SAIT QUE DANS LES ANNÉES À VENIR, IL SERA DE PLUS EN PLUS COMPLIQUÉ DE FAIRE DU BUSINESS AVEC LA CHINE ET ON S’INTERROGE SUR L’INTÉRÊT DE SOURCER EN ASIE « 

Priorité à la cybersécurité 

Le digital s’impose partout, que ce soit dans le MaaS (mobility as a service), la gestion d’un réseau depuis le Cloud ou la maintenance prédictive. Ses avancées permettront de réaliser d’importants sauts de performance, rappelle Laurent Bouyer, tout en reconnaissant aussi ses fragilités. Et de citer les exemples récents du métro de New-York qui a subi les assauts de hackers et fin octobre de la compagnie danoise DSB dont le trafic a été paralysé pendant plusieurs heures par un rançongiciel. Conscientes du risque, les autorités françaises ont fixé dans l’arrêté du 11 août 2016, des règles de sécurité pour les secteurs d’activités d’importance vitale, dont le transport.

Pour s’y conformer, Siemens a mobilisé ses ressources et intégré les normes les plus élevées en matière de sécurité sur tous ses produits : IEC 62443 LS 3 et TS50701. Siemens Mobility France a développé des solutions pour sécuriser l’ensemble de l’architecture de ses automatismes, de manière systémique. « On a fait le maximum imposé par la loi en matière de cybersécurité dans le secteur privé. Nous sommes juste en-dessous du niveau militaire », affirme Laurent Bouyer. 

Enjeux énergétiques

Pour répondre aux décisions politiques prises suite à l’agression de l’Ukraine par la Russie, Siemens à licencié 3500 salariés Russes et repositionné les flux qui venaient de ce pays. La flambée du prix de l’énergie qui découle de ce conflit a contribué à la hausse des tarifs chez ses fournisseurs et allongé les délais de livraison. Laurent Bouyer reconnait que si ces difficultés se poursuivent, il sera difficile de maintenir un impact limité sur ses tarifs. Pour des raisons géopolitiques et environnementales, Siemens travaille aussi à son repositionnement avec la Chine. « On sait que dans les années à venir, il sera de plus en plus compliqué de faire du business avec ce pays et on s’interroge sur l’intérêt de sourcer en Asie en raison de l’explosion des coûts, mais aussi pour prendre en compte le réchauffement climatique. »

Pour réduire son impact carbone, la filière doit se poser la question de la provenance des produits et développer un écosystème de proximité. Siemens qui fabrique déjà des trains recyclables à 89 %, vise la neutralité carbone de toutes ses activités industrielles en 2030. Pour y parvenir, l’entreprise cherche à réduire les besoins en énergie de ses bâtiments et de ses usines, installe des panneaux solaires, veille à l’origine de l’électricité. Parmi les actions mises en place, le groupe propose jusqu’à 3 jours de télétravail pour éviter des déplacements, équipe ses sites de bornes électriques et va supprimer les véhicules thermiques de son parc de véhicules de fonction. Siemens Mobility demande aussi à ses fournisseurs d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Ordinateur sur rail

Si Laurent Bouyer regrette que l’offre de Siemens Mobility ne soit pas assez connue en France, il aborde l’avenir avec confiance. « Nous avons un niveau de maturité qui nous permettra de faire la différence dans les appels d’offres à venir. Le train du futur sera un ordinateur sur rail », explique-t-il. Selon lui, demain, le train sera un ordinateur sur roues, intelligent, qui saura s’auto-diagnostiquer, s’auto-réparer, sans affecter le trafic ni les voyageurs.  D’où la nécessité absolue de maitriser le digital. « Dans ce domaine, nous avons le sentiment d’avoir pris une longueur d’avance et qu’il sera difficile de nous rattraper, en raison des investissements colossaux que cela demande », poursuit-il. « Nous disposons des bons produits au bon moment, au bon endroit. Nous sommes à la conjonction de facteurs comme l’accélération de la mise en concurrence et d’une dynamique environnementale favorable au ferroviaire ». Qui plus est, Laurent Bouyer voit aujourd’hui « une vraie ouverture d’esprit des pouvoirs publics qui sont prêts à casser le modèle, à sortir du cadre et à s’inspirer d’autres pays. Le train doit devenir la colonne vertébrale des mobilités en France et nous pouvons y aider avec nos solutions pour accélérer l’automatisme et l’efficacité du ferroviaire. »

Valérie Chrzavzez


Trois contrats emblématiques

Siemens Mobility va développer la grande vitesse en Egypte 

Le groupe a remporté un projet pharaonique en Egypte d’un montant de 8,1 milliard d’euros pour construire environ 2000 km de lignes nouvelles desservant 60 villes. En outre, le consortium fournira des services clés en main pour la conception, l’installation, la mise en service et la maintenance pendant 15 ans de ce réseau. 

Sur les trois lignes prévues, Siemens Mobility installera également un système de signalisation « basé sur ETCS niveau 2 », ainsi que l’alimentation électrique. A cela s’ajoute la commande de 41 trains à grande vitesse Velaro, 94 trains régionaux Desiro et 41 locomotives de fret Vectron. Avec cette nouvelle infrastructure, l’Egypte disposera du sixième réseau ferroviaire à grande vitesse au monde.

Siemens Egypte
Siemens va construire 2000 km de ligne et fournir du matériel pour desservir 60 villes en Egypte.

La signalisation gérée dans le cloud en Norvège 

Siemens Mobility a aussi été retenu pour digitaliser l’infrastructure du réseau de Bane NOR SF, l’entreprise d’État norvégienne, chargée de gérer l’infrastructure des chemins de fer du pays. 

D’ici 2034, les équipements de signalisation de l’entreprise publique seront gérés sur le cloud, avec un centre de commandement unique sur le réseau. Ce qui implique d’équiper 4200 km d’ETCS Level 2, type Trainguard, près de 400 stations, le déploiement de 4200 machines, 7000 compteurs d’essieux, 10.000 eurobalises. Le tout doit permettre de réduire de 30 % les coûts de maintenance du réseau norvégien et d’augmenter de 30 % ses capacités de transport à périmètre équivalent. Un contrat de 800.000 euros, pour une première mondiale, qui prévoit aussi de confier la maintenance à Siemens mobility durant 25 ans. Un contrat qui pourrait représenter une belle vitrine pour Siemens Mobility, avec l’espoir de le dupliquer ailleurs, et peut-être un jour en France ?

Une appli MaaS complète avec la Renfe en Espagne 

Siemens Mobility a signé, en partenariat avec Everis, un contrat de cinq ans avec la Renfe, pour déployer une application MaaS qui intégrera, en Espagne, tous les transports publics et partagés, bus, train, vélo, covoiturage, scooter, des 27 principales villes d’Espagne. 

« Cela permettra de trouver un itinéraire et de payer toutes les mobilités, dans les plus grandes métropoles espagnoles. Nous fournirons l’ensemble de la technologie et Eneris assurera l’intégration du système », précise le président de Siemens Mobility.

Ewa

Protocole d’accord Siemens-Mitsubishi pour la conversion de puissance destinée au matériel roulant

Siemens Mobility
Mireo Plus B à batteries

Siemens Mobility et Mitsubishi Electric Europe B.V. ont signé un protocole d’accord portant sur la coopération des deux entreprises dans le domaine de la technologie des modules à semi-conducteurs de puissance SiC (carbure de silicium). Les semi-conducteurs de puissance jouent un rôle clé dans la conversion d’énergie à bord du matériel roulant ferroviaire, des tramways aux trains à grande vitesse, et la mise en oeuvre du carbure de silicium augmente le rendement de ces semi-conducteurs, tout en les allégeant.

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Module de puissance SiC pour onduleur de traction Mitsubishi Electric 3300 V

Siemens Mobility indique que les semi-conducteurs de puissance SiC de Mitsubishi Electric « ont fait leurs preuves dans des applications exigeantes telles que les onduleurs de traction dans les trains ». En particulier, les pertes « peuvent être réduites d’environ 75 % » sur des onduleurs à modules SiC par rapport aux modules silicium.

Ces performances intéressent particulièrement le constructeur de la plate-forme de trains régionaux Mireo Plus, en particulier pour sa version à batteries pour les itinéraires partiellement électrifiés, qui pourra être allégée tout en réduisant d’environ 10 % l’énergie ponctionnée à la caténaire lors de la recharge des batteries « par rapport aux matériels roulants actuels ».

Ewa

Siemens développe un nouveau train pour relier Moscou à Saint-Pétersbourg à 360 km/h

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Siemens développe avec les chemins de fer russes de nouveaux trains permettant de relier Moscou à Saint-Pétersbourg à 360 km/h en moyenne, dès 2028, a indiqué le 22 novembre un responsable du groupe allemand. « Avec nos partenaires russes, nous développons un nouveau produit. C’est un train à haute vitesse qui circulera entre Moscou et Saint-Pétersbourg à partir de 2028 à une vitesse moyenne de 360 km/h », a déclaré, cité par l’agence officielle TASS, Alexander Liberov, patron de Siemens Russie.

Il a précisé que les trains seraient produits par l’usine d’Ural Locomotives – une coentreprise entre Siemens et le groupe russe Sinara – près d’Iékatéringbourg, dans l’Oural. Selon des informations diffusées précédemment par RZD, les chemins de fers russes, ces nouveaux trains permettront de parcourir les quelque 700 km qui séparent les deux principales villes russes en allant jusqu’à 400 km/h, pour un trajet de 2 h 30.

Le train le plus rapide entre Moscou et Saint-Pétersbourg met actuellement un peu moins de 4 heures. C’est une des lignes les plus utilisées du pays.

Ewa

Laurent Bouyer prend la présidence de Siemens Mobility France

laurent bouyer

Laurent Bouyer, qui était président de Bombardier Transport pour la France et le Benelux avant le rachat du constructeur ferroviaire par Alstom au début de l’année, a été nommé à la présidence de Siemens Mobility France, a annoncé le 1er juillet le conglomérat allemand Siemens. Agé de 50 ans, Laurent Bouyer « portera notamment la croissance des activités d’automatismes ferroviaires et de métros automatiques dont les centres d’excellence mondiaux pour le groupe Siemens sont basés en France, à Châtillon (Hauts-de-Seine) et à Toulouse« , a-t-il précisé dans un communiqué.

Siemens Mobility Group –la branche ferroviaire de Siemens– a notamment construit en France les métros automatiques VAL de Lille, Toulouse, Rennes, Orly et Roissy, et achève actuellement la deuxième ligne du réseau de Rennes. L’entreprise emploie 750 personnes en France.

« L’ouverture du marché ferroviaire français à la concurrence va entraîner de nouvelles opportunités commerciales importantes pour Siemens Mobility France. Grâce à sa connaissance approfondie de l’industrie ferroviaire et de ses acteurs, Laurent Bouyer est bien placé pour accélérer (sa) croissance (…) en France« , a relevé le directeur général de l’entreprise, Michael Peter, cité dans le communiqué.

Ewa

Rejet du recours de Siemens sur le marché de la 3ème ligne du métro de Toulouse

3e ligne métro Toulouse, desserte aéroport

La réponse du tribunal administratif de Toulouse n’a pas trainé : le 2 décembre, il a indiqué avoir rejeté la requête en référé précontractuel de Siemens Mobility, déposée le 24 novembre, au sujet de l’attribution à Alstom du marché ensemblier du système de la 3ème ligne de métro de Toulouse (comprenant le matériel roulant, les équipements d’automatisme et de voie, l’alimentation et la maintenance). Le calendrier pourra donc se dérouler comme prévu, avec un début des travaux annoncé pour la fin 2022.

C.S. 

Ewa

Le marché de la troisième ligne du métro de Toulouse suspendu après un recours de Siemens

3e ligne métro Toulouse, desserte aéroport

Mauvais perdant, Siemens ? Visiblement, le groupe allemand a du mal à accepter que son rival Alstom lui souffle le marché d’ensemblier de la troisième ligne du métro de Toulouse.

Ce marché à 713 millions d’euros devait être signé le 26 novembre entre le président de Tisséo Jean-Michel Lattes et le président d’Alstom France Jean-Michel Eyméoud, en présence du président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc. Mais l’annonce d’un référé précontractuel déposé par Siemens devant le tribunal administratif de Toulouse a entraîné la suspension du processus.

Ayant installé en 2016 son centre mondial de compétences consacré au métro automatique à Toulouse, deuxième ville après Lille à avoir adopté le Val de Matra (racheté ensuite par Siemens) en 1993, Siemens Mobility s’estimait peut-être le candidat idéal. Mais la commission d’appel d’offres en a décidé autrement. « L’offre d’Alstom était à la fois la moins chère et la meilleure techniquement », avait déclaré le président de Tisséo lors de l’annonce de ce choix. Par ce recours, Siemens souhaite obtenir des éléments complémentaires permettant de justifier son éviction et le choix Alstom. Ni Tisséo, ni Alstom, ni Siemens n’ont souhaité faire de commentaires en attendant la décision du tribunal administratif.

Catherine Stern