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Ewa

Les « navetteurs » du TGV font la grève des contrôles

SNCF Energie

Un job, deux villes : c’est le lot de milliers de travailleurs en France qui, grâce aux liaisons TGV en une heure ou moins, peuvent vivre à Tours, Le Mans, Reims, Angers ou Lille, tout en étant en poste dans une entreprise de la région parisienne. Pour ces 20 000 « navetteurs », l’augmentation du prix des abonnements décidée par SNCF Voyageurs le 5 février pour le forfait mensuel TGV Max Actif et TGV Max Actif +, passe mal.

Et la pilule est encore plus amère avec le durcissement des conditions d’échange qui n’est plus garanti pour ces voyageurs quotidiens du TGV.  « Avant, si une réunion de travail se terminait plus tard que prévu ou que le métro était perturbé par exemple, il était possible d’échanger son trajet à la dernière minute. Maintenant, pas du tout sûr de pouvoir monter dans le prochain train. C’est le stress, notamment pour les travailleurs en situation monoparentale », dénonce Daniel Charretier qui préside l’association des navetteurs du TGV Tours-Paris Massy TGV. Soit 3 000 abonnés sur les 20 000 qui détiennent une carte d’abonnement TGV pour les trajets domicile-travail. « Ce service sera proposé dans la limite d’un nombre de voyageurs supplémentaires sans place assise. Les clients sont donc invités à anticiper un maximum leurs échanges de dernière minute sur les trains de forte affluence », répond la compagnie ferroviaire.

Pour ce qui est du prix, « Une évolution tarifaire est nécessaire sur les abonnements Max Actif et Max Actif+ dans un contexte de très fort développement des usages liés au télétravail », argumente SNCF Voyageurs qui indique ne pas avoir augmenté l’abonnement en 1ère classe, « là où les contraintes capacitaires ne sont pas les plus fortes ». Le transporteur qui pratique une politique tarifaire différenciée en fonction du pouvoir d’achat, mise sur un report vers la 1ere classe. L’écart de prix est d’environ 200 euros. « La SNCF fait un peu de provocation, incitant les employeurs à rembourser aussi 50% de l’abonnement des navetteurs pour la 1ère classe, à bord de laquelle c’est quand même plus confortable pour leurs collaborateurs de travailler, et où ils sont assurés d’avoir un siège« , commente Arnaud Aymé, dirigeant du cabinet de conseil Sia Partners, dont il avait créé le département Transport.

Max Actif et Max actif + ont respectivement pris 10% et 5% de hausse en seconde classe (1). Sur l’axe Paris-Tours, ces abonnements sont par exemple passé de 315 à 364 euros par mois (2 à 3 allers-retours par semaine), et de 526 à 579 euros mensuels dans la version + (jusqu’à 450 réservations par mois). La moitié de ces montants peut donc être pris en charge par les employeurs, en seconde classe. « Les tarifs ont augmenté de 20% en trois ans », dénonce Daniel Charretier qui travaille dans une entreprise du digital à Paris et habite dans la région tourangelle. Mais c’est la fin de l’échange garanti qui a fait monter la moutarde au nez de ces abonnés. Les trains complets « ne le sont en réalité jamais vraiment, à condition d’accepter parfois de voyager debout ou sur un strapontin », commente celui qui fait la navette depuis vingt ans Tours-Paris. « En quoi un navetteur doit être privilégié par rapport à un voyageur occasionnel qui paie plus cher, et pouvoir embarquer en échangeant son billet à la dernière minute ? », interroge Arnaud Aymé.

« Vache à lait, clients indésirés »

Le 7 février, à l’appel de l’ensemble des associations d’abonnés du TGV au quotidien (ils sont 20 000 en France), les abonnés TGV Max et Max Actif ont fait la grève de présentation des billets aux contrôleurs. « Une grève symbolique car les contrôleurs nous connaissent à peu près tous, mais cette action vise à dénoncer le fait que la SNCF nous prend pour des vaches à lait, et même des voyageurs indésirés, car avec le manque de TGV, la compagnie préfère les voyageurs occasionnels : les plus rentables », fustige Daniel Charretier.

Sollicités par les associations locales d’usagers,  les députés des circonscriptions concernées ont constitué un collectif. Il devrait poser une question au gouvernement dans les prochaines semaines sur le sujet. En attendant la prochaine grève de présentation des billets du 20 au 22 février, la question du jour, c’est la grève des contrôleurs en pleines vacances d’hiver.

L’histoire donne potentiellement du grain à moudre à Kevin Speed qui porte un projet de TGV omnibus de métropole à métropole pour les trajets du quotidien. A condition d’arriver à lever suffisamment de fonds (2024 sera l’année de vérité pour le l’opérateur ferroviaire), et de trouver du matériel roulant en nombre suffisant. Pour un service omnibus à grande vitesse, il lui faudra acheter des rames capacitaires et avec de nombreuses portes d’accès.

Nathalie Arensonas

Le tarif des cartes Avantage qui avait augmenté en 2023 reste inchangé.