Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

La SNCF à l’heure des préavis de grève permanents

TER Chambéry

De multiples préavis de grève déposés pour le 18 décembre… Une mauvaise nouvelle pour la SNCF qui se réjouissait de voir ses trains bien remplis pour le démarrage des vacances scolaires, après avoir perdu 3 milliards d’euros l’année dernière avec la crise sanitaire. Mais un cadeau de bienvenue pour Trenitalia qui lance ce jour-là ses premiers trains sur l’axe Paris-Lyon pour concurrencer la SNCF sur sa ligne la plus rentable.

Selon la SNCF, il est impossible de quantifier le nombre de préavis de grève, certains datant de 2015, qu’il suffit simplement de réactiver comme le permet la loi… Les organisations syndicales les activent en fonction de leurs doléances, explique-t-on en interne. C’est traditionnellement le cas en fin d’année, au moment du changement de service horaire, quand les emplois du temps sont modifiés, les relations sociales se tendent… Mais préavis ne veut pas forcément dire qu’une grève aura lieu. Tout dépendra des négociations en cours.

Nous avons interrogé les organisations syndicales représentatives de la SNCF en leur posant simplement deux questions : activer des préavis de grève au moment où commencent les vacances scolaires ne risque-t-il pas de susciter l’incompréhension des Français ? N’est-ce pas aussi un joli cadeau fait à Trenitalia le jour où cette compagnie se lance sur le marché français de la grande vitesse ? A cette heure, trois syndicats sur quatre nous ont répondu.

 

« C’est le résultat de multiples situations de « craquage » »

Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots

« Il n’y a pas de préavis national de la Fédération pour les 17 et 18 décembre. Ce sont des préavis locaux sur plusieurs zones en France. Il y en a d’autres plus tard et il y en a déjà eu depuis deux mois. C’est le résultat de multiples situations de « craquage » des cheminots sur deux questions principales : l’emploi (il y a des trous partout avec une forte incidence sur la production, comme cela a été mis en évidence dans les Hauts-de-France) et les salaires (les droits sociaux étant rabotés, la poursuite du gel salarial ne passe plus, notamment auprès des jeunes). Comme la direction du groupe ne veut plus de politique centralisée, les cheminots se battent dans leurs établissements, et donc cela éclate de partout, ce qui crée un chaos dans la production. Ce n’est pas le choix des agents, c’est la conséquence des choix de la direction.

La Fédération CGT laisse ses syndicats organiser ces luttes en fonction des situations locales. Donc nous ne pouvons pas répondre à vos questions relatives à ces grèves. Nous le pourrions si elles débouchaient sur une généralisation nationale, qui n’est pas à exclure, mais qui n’est pas à l’ordre du jour au moment où je vous réponds.

Les pertes Covid sont réelles sur le chiffre d’affaires mais elles ont été amorties par les cheminots (du fait du plan de productivité supplémentaire), les réductions d’investissements et les réductions de plans de transport. Il y a des questions de financement du service public, en particulier sur les investissements en faveur de l’infrastructure qui ne sont pas à la hauteur. C’est de la responsabilité de l’Etat. Mais il n’y a pas de problème économique du groupe.

Quant à la concurrence, elle arrive par choix politique et par les postures de la SNCF. Trenitalia lance des trains en France parce que la SNCF a participé au lancement de la concurrence en Italie il y a quelques années. Renfe annonce aussi qu’elle va venir sur cette ligne car la SNCF fait rouler des OUIGO en Espagne. Cela confirme que seuls les grands axes rentables feront l’objet de compétition. En parallèle, la SNCF poursuit en catimini la réduction du plan de transport sur les lignes jugées non rentables pour coller au système installé par la réforme de 2018. Les grandes compagnies historiques feraient mieux de coopérer en Europe plutôt que brûler du capital pour se faire concurrence ».

 

« Dans le dialogue social, il est toujours possible de sortir par le haut »

Didier Mathis, secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire

« Il ne s’agit pas d’un préavis de grève nationale mais de préavis déposés par des élus sur différents périmètres. L’axe le plus exposé est le sud-est. Mais il y en a aussi sur l’axe nord, l’Ile-de-France… Il y en a quasiment partout ! Mais à chaque fois pour des raisons différentes, certains pour le nouveau service horaire, d’autres pour des questions de rémunérations. Sur l’axe sud-est, on sait que les agents vont perdre en salaire car avec le nouveau plan de transport, ils vont perdre l’APLD alors que le plan de transport n’est pas revenu à 100 %. Or, en fonction de l’activité, on gagne plus ou moins de primes. Il y a aussi des établissements qui ont décidé de changer le système de notation des agents.

La concurrence est un irritant de plus. Mais l’arrivée de Trenitalia est une coïncidence par rapport à ces préavis de grève qui représentent avant tout un échec du dialogue social. Mais je reste optimiste : il est toujours possible d’en sortir par le haut.

Aujourd’hui Trenitalia lance des trains avec des tarifs attractifs. Mais on verra sur le long terme. Avant, Thello a transporté des voyageurs pendant dix ans, en accusant systématiquement des déficits. Et a jeté l’éponge. Casser les prix, tout le monde peut le faire. Pour le moment, Trenitalia propose deux allers-retours, c’est limité… ».

 

« La construction d’une convention collective de branche doit être un pivot »

Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots

« Les préavis déposés sont locaux. La CFDT n’a pas déposé de préavis sur l’axe sud-est, mais nous en avons déposé d’autres. Nos préavis portent sur les conditions de travail, sur l’emploi et des problèmes d’organisation qui apparaissent dans les territoires.

Certains préavis sont liés à des questions de rémunération. De son côté, la CFDT a porté ses revendications lors des NAO (négociations annuelles obligatoires) et lors des accords de branche. Ce n’est pas pour solde de tout compte puisque nous continuerons à pousser la question auprès de la direction.

Les milliards d’euros de pertes enregistrées par la SNCF ne sont pas dus aux cheminots mais à la crise sanitaire, durant laquelle, d’ailleurs, ils ont toujours continué à assurer le service public. 

Selon nous, l’arrivée de Trenitalia démontre au moins une chose : on ne fait pas de transport ferroviaire sans s’occuper des questions sociales. Tous les acteurs seraient bien inspirés de mettre cette question au centre du jeu. Pour nous, la construction d’une convention de branche ferroviaire doit être un pivot majeur. Nous allons signer le 15 décembre deux accords, dont celui sur les rémunérations et classifications, qui apporteront des garanties sociales à tous les cheminots, quelle que soit l’entreprise dans laquelle ils travaillent. C’est une garantie pour toute la branche ».

 

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

Ewa

La SNCF lance le dispositif « Prêt à Voyager » associant billet de train et passe sanitaire

SNCF
Gagner du temps à l’embarquement : c’est la promesse du dispositif Prêt à voyager de la SNCF, expérimenté depuis le mois d’août, et désormais lancé à grande échelle. Prêt à Voyager consiste à associer un passe sanitaire à un billet TGV ou Intercités. Et permettre, au moment du passage des portiques, de coupler les contrôles : celui du passe sanitaire obligatoire pour voyager sur les grandes lignes, et celui du titre de transport.
50 000 voyageurs ont déjà testé le dispositif depuis son lancement à titre expérimental. L’application est désormais développée pour supporter plus de connexions. «À l’approche de grands départs pour les vacances de fin d’année, beaucoup de Français vont emprunter le train pour se réunir en famille. C’est une clientèle qui voyage plus rarement et Prêt à voyager permet de préparer son voyage et d’accéder plus rapidement au train », explique Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.
Il faut maintenant convaincre les voyageurs d’adopter ce dispositif, permettant de réaliser les contrôles au moment du passage des portillons qui révéleront le statut des voyageurs sur l’écran au-dessus de leur tête : vert pour ceux qui auront associé passe sanitaire à jour et titre de transport, rouge pour ceux dont le passe n’est pas à jour, et orange pour ceux qui n’ont pas voulu adopter le système. Les règles sur la protection des donnés personnelles sont respectées, assure la SNCF : les données sont détruites le lendemain du voyage effectué.
Prêt à Voyager ou pas, il y aura toujours des contrôles du passe sanitaire possibles en gare, assurés par une entreprise prestataire de la SNCF. Ces équipes, portant des chasubles bleues, continueront à distribuer un bracelet valable pour le jour même aux voyageurs montrant leur passe sanitaire (70 000 ont été délivrés depuis août). Elles peuvent aussi contrôler le passe sanitaire au moment d’accéder au train, juste avant les portiques.
Christophe Fanichet estime qu’avec cette nouvelle appli, un train sur 3 devrait être contrôle. Aujourd’hui, quatre mois après l’entrée en vigueur du passe sanitaire dans les transports, un train sur quatre est contrôlé, rappelle-t-il.
Selon le patron de Voyageurs, l’écrasante majorité des voyageurs dispose d’un passe sanitaire. Et pour ceux qui n’en auraient pas, il est possible, s’ils arrivent en avance, de se rendre dans les pharmacies aux alentours pour un test PCR.
Par ailleurs, la SNCF assure que le port du masque est largement porté, en gare comme à bord. Face à la montée des cas de Covid, la compagnie nationale a aussi décidé de ne plus autoriser les voyageurs à consommer boissons et nourriture dans les voitures-bar, mais les ventes à emporter sont toujours possibles.
Yann Goubin

Ewa

Pour Jean-Pierre Farandou, ce n’est pas le train qui est cher, c’est l’avion qui ne l’est pas assez

Portraits du Comité de Direction de Keolis.
Pour l'agence Meanings.

Auditionné hier matin devant la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Farandou a été interpellé par un député sur les prix des billets de train trop élevés à ses yeux. Ce n’est pas la SNCF qui est chère, c’est l’avion qui ne l’est pas assez, a répondu le patron de la SNCF. Et de s’interroger : « Comment des compagnies arrivent-elles à proposer des billets d’avion à 30 euros ? Les Ryanair et d’autres dont on connaît les façons d’agir… C’est cette question qu’il faut poser. »

Principale réponse, selon le PDG de la SNCF : l’avion ne paye pas de taxe sur le kérosène, alors que la SNCF paye des taxes sur l’énergie qu’elle consomme, des redevances pour l’utilisation du réseau et l’usure des voies… « Or, un TGV pollue 80 fois moins que le même voyage en avion. Et 50 fois moins que la route. »

Plaidant pour le ferroviaire, mode qui devrait jouer un rôle décisif dans la politique de décarbonation des transports, il a également réclamé plus de moyens financiers pour tenir les objectifs. « Le réseau est la mère de toutes les batailles », a-t-il expliqué aux députés en rappelant que, si la Suisse est citée en exemple pour ses performances ferroviaires, c’est parce qu’elle consacre depuis des années des investissements massifs à son réseau.

« En France, l’âge moyen des voies est de 37 ans, mais certains axes peuvent avoir 60 ans, voire 70 ans. En Suisse, tous les rails sont changés tous les 30 ans ! Ce qui donne une moyenne d’âge globale de 15 ans », a-t-il rappelé.

Selon lui, si on veut doubler les volumes transportés par le train, il faudra plus d’argent. « J’espère que, dans dix ans, on aura deux fois plus de marchandises et deux fois plus de voyageurs dans les trains. Si on a des ambitions de volume, le réseau doit être adapté. » Faute de quoi, le réseau ne pourra pas supporter ces afflux de circulations. Or, si le renouvellement des voies est en cours, en revanche, rien n’est prévu pour moderniser les équipements également vieillissants. Pour disposer d’un réseau performant, il faudrait renouveler aussi le système d’aiguillage et la signalisation. Mais le contrat de performance que doit signer dans quelques mois l’Etat avec SNCF Réseau ne prévoit pas de financement pour la modernisation…

Marie-Hélène Poingt

Ewa

La SNCF enregistre « une forte poussée » des réservations pour Noël

Aix-en-Provence TGV, gare. Hall

La SNCF observe « une forte poussée » des réservations avant les vacances de Noël, qui devraient être, pour la compagnie publique, meilleures qu’avant la crise sanitaire, a indiqué le 2 décembre sur France Info Jean-Pierre Farandou. « Il y a un appétit de voyages très fort », a poursuivi le patron de la SNCF en indiquant « croiser les doigts » alors que la cinquième vague du coronavirus commence à déferler sur la France. La SNCF n’envisage pas « pour le moment » d’assouplir à moins de 3 jours la possibilité d’annuler son voyage avant le départ.

Le PDG de la SNCF a également rappelé que le groupe public serait dans le rouge sur l’ensemble de 2021 car le premier semestre a été mauvais mais « moins que l’année dernière » lorsqu’il avait perdu 3 milliards d’euros. « Nous avons eu 6 milliards de recettes en moins. Nous avons dû économiser en urgence 2,5 milliards d’euros. Et, cette année, on prévoit encore 1,5 milliard d’économie », a-t-il expliqué. « C’est donc difficile d’augmenter les salaires même si nous venons de proposer une augmentation pour les rémunérations les plus basses. »

Ewa

Il n’y aura pas d’augmentation de tarifs sur les trains grandes lignes en 2022

Christophe Fanichet

Les tarifs des billets de train sur les grandes lignes n’augmenteront pas en 2022, a annoncé le 22 novembre Christophe Fanichet, interrogé sur la chaîne de télévision Franceinfo. Sur les TER, « ce sont les régions qui fixent les tarifs », a rappelé le PDG de SNCF Voyageurs.

« En 2020 et 2021, on n’a pas augmenté nos prix, je dirais même qu’on les a baissés », a-t-il affirmé. L’année 2021 a été marquée par une volonté de l’entreprise ferroviaire de simplifier sa gamme de prix, souvent critiquée comme opaque, avec notamment la fusion des cartes de fidélité en une seule. Cette nouvelle carte Avantage serait un « énorme succès » selon lui : « On en vend 8 000 par jour, deux fois plus que l’an dernier à la même époque. Il y a déjà aujourd’hui trois millions de Français qui l’ont dans leur poche ». Cette carte annuelle à 49 euros permet d’obtenir des tarifs plafonnés « jusqu’à la dernière minute » s’il reste des places.

Ewa

Lancement de l’appli SNCF Connect en janvier

smartphone

SNCF Voyageurs a annoncé le 19 novembre le lancement de SNCF Connect pour le courant du mois de janvier. Cette appli unique, conçue et réalisée par sa filiale digitale e.Voyageurs SNCF, doit permettre de planifier et réserver ses déplacements non seulement en train mais aussi avec d’autres modes de transports : TGV INOUI, OUIGO, TER, Transilien, les Transports Publics en Ile-de-France, Eurostar, TGV Lyria, Thalys, les bus longue distance BlaBlaCar Bus et Flixbus, les offres de covoiturage BlaBlaCar…

La SNCF précise aussi que son appli sera personnalisée et « assurera des informations sur-mesure et des alertes trafic en temps réel envoyées si l’utilisateur le souhaite ». Avec cette appli, le groupe souhaite devenir le chef d’orchestre de la mobilité en France.

Ewa

Exclusif. Les bagages abandonnés sont devenus la première cause de retard des TGV

img 3400 scaled e1637235257461

Le nombre de bagages oubliés dans les gares et les trains a triplé en trois ans et représente aujourd’hui la première cause de retard des trains longue distance. Les mesures antiterroristes pourraient encore être renforcées. La SNCF vient de nommer un Monsieur Bagages abandonnés pour trouver des solutions.

 

C’est un véritable fléau qui empoisonne la vie de la SNCF et de centaines de milliers de voyageurs : on compte plus de 200 procédures pour bagages oubliés chaque semaine par des voyageurs dans les gares et dans les trains de la SNCF. Un phénomène en très forte croissance depuis trois ans, et qui représente aujourd’hui la première cause de retard des TGV et des Intercités, les trains interrégionaux de la SNCF.

En 2018, l’entreprise ferroviaire avait enregistré un total de 225 000 minutes perdues, soit 3 750 heures de retard cumulées sur l’année. En 2020, année au trafic tronqué à cause du ralentissement des déplacements dû à la pandémie Covid, les retards avaient grimpé à 289 000 minutes. Cette année, à la date du 1er novembre, la barre des 500 000 minutes (plus de 8 330 heures) a été dépassée, tous trains confondus, soit plus de deux fois plus de retards causés par les bagages abandonnés en trois ans. « On s’attendait à atteindre ce chiffre à la fin de l’année. On l’a d’ores et déjà dépassé », indique à VRT Alain Krakovitch, le directeur de Voyages SNCF. « Le nombre de procédures pour bagages délaissés (le nom de code officiel en interne) a été multiplié par trois depuis 2018. Nous comptons de 30 à 40 gros incidents par semaine, dont certains peuvent occasionner jusqu’à 15 000 minutes de retard », ajoute-t-il.

Huit millions de voyageurs retardés

Au total, près de 9 000 trains (Transilien, Intercités, TER, Voyages) ont été retardés depuis début 2021 à cause d’un colis abandonné, impactant huit millions de voyageurs. Et 1 000 trains ont été supprimés, laissant sur le quai quelque 800 000 voyageurs.

Dernier exemple majeur en date : l’évacuation de la gare Saint-Lazare le 10 novembre. « Un colis suspect a été signalé dans un train en début de soirée. La gare a été totalement vidée et les circulations de plusieurs lignes suspendues. Les usagers ont beaucoup râlé. Mais on nous a expliqué que les chiens avaient marqué l’arrêt devant le sac oublié. Après, les démineurs ont mis beaucoup de temps à arriver », raconte Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de Trains, en estimant que « ces interruptions complètes pour colis abandonnés sont de plus en plus fréquentes ».

Parmi les causes avancées pour expliquer l’explosion du nombre de sacs oubliés : le port du masque qui gêne la vue, ainsi que le pass sanitaire, qui fait poser les bagages par terre en gare devant les lignes de contrôle pour présenter le QR code. La complication du parcours du voyageur accroît mathématiquement le risque d’un oubli. « Avec le télétravail, les gens se baladent avec plus de sacs, notamment des ordinateurs. Cela multiplie aussi la probabilité d’oublier ses affaires », ajoute Arnaud Bertrand.

Un contexte sécuritaire renforcé

Le contexte sécuritaire explique aussi le phénomène. Notamment la volonté des forces de l’ordre d’éviter les attentats terroristes dans un contexte de vigilance renforcée avec le procès sur les attentats de novembre 2015, qui se tient actuellement. Ce climat de méfiance explique que les sacs, valises et autres contenants divers génèrent des procédures de déminage alors qu’auparavant ils étaient emportés aux services des objets trouvés des gares.

« Aujourd’hui, quand un agent d’escale ou un policier repère un objet délaissé, il est rapidement considéré comme suspect, et cela suscite de plus en plus souvent des procédures de déminage », explique Sébastien Mariani, le secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots. « A ce moment-là, le périmètre de sécurité nécessaire de 200 m contraint d’évacuer le hall. Même celui d’une grande gare. Le temps perdu qui s’allonge remet alors en cause tous les départs de trains. Les aiguilleurs devront ensuite modifier l’ensemble des plans de circulation. Et les annonces suivre rapidement. Les bagages abandonnés causent une énorme réaction en chaîne », poursuit-il.

« Quand il bloque une gare, l’officier de police mesure-t-il bien toutes les conséquences de ses décisions ? », s’interroge de son côté Arnaud Bertrand. « Suivant le policier qui arrive, les décisions ne sont pas forcément les mêmes. Certains comprennent l’enjeu et qu’il faut réfléchir à deux fois avant de perturber toute une gare et les circulations de trains. D’autres n’hésitent pas à tout bloquer », estime le président de l’association Plus de Trains, avant d’ajouter : « Les élus doivent s’emparer du sujet ! »

Le sujet commence en effet à monter parmi les associations, et les usagers s’énervent ou ne comprennent pas. L’un d’eux raconte que le 5 septembre, 300 voyageurs ont été évacués en toute urgence d’un TGV en gare du Creusot-TGV à cause d’un bagage oublié. « Les gendarmes qui sont intervenus ont trouvé… des pots de confiture vides ! », rappelle-t-il.

Le sujet est d’autant plus sensible que les mesures de sécurité pourraient encore être renforcées. C’est ce que craint IDFM, l’autorité organisatrice des transports franciliens. Selon Laurent Probst, son directeur général, un arrêté sur les interventions sur les colis suspects est en cours de discussion au ministère de l’Intérieur : « Ce texte doit préciser les modalités sur les interventions lors de colis suspects. Nous ne voudrions pas que cet arrêté limite la capacité d’utilisation des chiens cyno des opérateurs, financés par IDFM, pour déterminer au plus vite si un colis est inoffensif. Leur présence permet de réduire les délais d’intervention. Tous les intervenants reconnaissent le bien-fondé de la mise en place de ces équipes. Nous souhaitons donc un texte et pragmatique et apportant une souplesse d’appréciation laissée aux forces de sécurité intérieure surtout à l’aune de l’ouverture du CCOS (Centre de coordination opérationnelle de sécurité qui rassemblera l’année prochaine la Préfecture de Police, la gendarmerie nationale et les correspondants des opérateurs de transport de la SUGE (SNCF) et du GPSR (RATP), ndlr) », indique Laurent Probst. De leur côté, les transporteurs se mobilisent pour expliquer l’importance de réduire les délais d’intervention sans remettre en cause la sécurité.

Nomination d’un Monsieur Bagages abandonnés

Pour la SNCF, l’impact est lourd. Aux retards des trains et à la perturbation en chaîne des services s’ajoutent les indemnités versées aux voyageurs lors de retards et une image qui se dégrade auprès de ses clients qui sont pourtant, pour certains d’entre eux, les premiers fautifs…

Confrontée à ce nouveau défi, la SNCF a pris plusieurs mesures pour essayer de sensibiliser les usagers avec des stickers, des affiches en gare ou des annonces rappelant les règles et les risques : une amende de 150 euros (voire de 200 euros si elle n’est pas payée tout de suite), la destruction du bagage par les démineurs…

Pour aller plus loin, elle vient de nommer un Monsieur Bagages abandonnés : Pierre Boutier, un habitué des missions difficiles, qui a notamment été directeur de la performance du système ferroviaire des lignes normandes chez SNCF Réseau au moment où les relations avec cette région étaient plus que compliquées. A lui maintenant de trouver les parades pour endiguer ce fléau.

Marie-Hélène Poingt


Une procédure bien codifiée

Quand un sac oublié est découvert, le transporteur doit boucler un périmètre de sécurité pour vérifier qu’il n’est pas dangereux. Les délais d’intervention peuvent alors prendre de 15 minutes à trois heures. Il y a d’abord ce que l’on appelle le « quart d’heure opérateur », qui permet au transporteur de faire des annonces pour demander au propriétaire de venir récupérer son bien. Sans réponse, on fait appel à une brigade cynophile. Le doute peut alors être levé très vite. En revanche, si le chien « marque », une équipe de déminage est appelée. En fonction de la localisation du sac abandonné, elle mettra plus ou moins de temps à arriver. Mieux vaut que cela ne se passe dans une gare perdue de la Creuse !


Des équipes cynophiles renforcées

Ile-de-France Mobilités rappelle se préoccuper du phénomène des bagages abandonnés depuis 2016. « Nous avions alors été précurseurs en décidant de créer des équipes de cynodétection », souligne Laurent Probst. « Aujourd’hui la SNCF dispose de 20 brigades cynophiles et en aura l’an prochain 10 de plus, en cours de recrutement et de formation. De son côté la RATP en a 20 », précise le directeur général d’IDFM.

Coût : 100 000 euros par an et par équipe cynophile, qui comprend un maître-chien associé à un chien spécialement dressé pour détecter les explosifs. Selon Laurent Probst, « les équipes avec des chiens obtiennent des résultats très intéressants. Leurs interventions sont rapides, entre 15 et 20 minutes. Elles réalisent des milliers d’intervention par an ».


IDFM mise aussi sur l’intelligence artificielle

En plus du recours aux brigades cynophiles, IDFM souhaite avancer sur le terrain de l’intelligence artificielle. « L’intelligence artificielle permettrait de repérer, grâce aux images fournies par une caméra, le propriétaire d’un bagage oublié. Si cette personne est encore dans la gare, on pourrait aller la chercher », explique Laurent Probst en précisant qu’il ne s’agit pas de reconnaissance faciale. « Nous avons financé la RATP sur le sujet. Et la SNCF a aussi lancé des expérimentations dans ce domaine. Pour pouvoir recourir à l’IA, il nous faudra auparavant un cadre réglementaire. Il faudra démontrer à la CNIL qu’on ne stocke pas de données personnelles », ajoute le dirigeant.

Ewa

La SNCF lance son baromètre annuel

Siège de la SNCF, Saint-Denis

Du 9 au 29 novembre, la SNCF lance son baromètre annuel pour prendre le pouls de l’entreprise en mesurant le ressenti et l’engagement de ses salariés. Ce questionnaire, baptisé C’est à vous, est le même pour tout le groupe alors qu’auparavant SNCF Réseau avait son propre baromètre (ALLURE).
L’institut BVA sera chargé de collecter et d’analyser les résultats qui sont attendus à partir de janvier.

Ewa

La montée en puissance du plan de démantèlement du matériel roulant de la SNCF

Usine train Chalindrey
Plus de 12 000 éléments radiés, matériels remorqués ou moteurs, doivent être démantelés d’ici à 2028, selon le plan stratégique de démantèlement de la SNCF (2018 à 2028). 3 000 éléments ont déjà été traités, et actuellement 3 400 sont stationnés en attente de leur démantèlement.
S’y ajouteront plus de 5 700 éléments encore en circulation, qui seront radiés d’ici 2028. Cela représente environ 1 000 caisses démantelées chaque année. Le rythme devrait encore augmenter de 20 % dès l’année prochaine, pour atteindre 1 200 par an.
Pour réaliser cet objectif, plusieurs sites de démantèlement et des entreprises spécialisées dotées des agréments nécessaires sont mis à contribution. Il s’agit de deux usines à Grémonville, en Seine-Maritime, dont la seconde a été inaugurée le 12 octobre. Là, le démantèlement de 900 caisses TER en inox en 8 ans et de 1 290 caisses TGV (soit 129 TGV) en dix ans, a été confié à Baudelet Environnement qui s’est associée au groupe Snadec pour le désamiantage. Un autre site privé, à Chalindrey assure le recyclage des rames Corail. DI Environnement démantèlera 1 300 voitures d’ici 2028.
Deux autres usines sont en construction sur des anciens sites SNCF. À Romilly-sur-Seine, où l’entreprise Wig est en cours d’installation. Et enfin un dernier site à Saintes, également SNCF, où le démantèlement sera confié à DI Environnement. Ces deux usines devraient être prêtes au premier semestre 2022. La SNCF aura alors atteint la pleine puissance du recyclage de son matériel produit avant l’interdiction de l’amiante en France en 1999, à quelques exceptions près comme les 20900. Ensuite, le recyclage du matériel sera moins contraignant.
Yann Goubin

Ewa

Xavier Roche, nouveau directeur de la sûreté ferroviaire de la SNCF

sncf xavier roche 1 scaled e1635861468720

Xavier Roche a pris le 1er octobre la tête de la direction de la sûreté ferroviaire de la SNCF. Il succède à Christophe Merlin qui occupait ce poste depuis février 2020 et a quitté le groupe.

Ce diplômé de l’École du Commissariat de l’Air connaît bien le secteur des transports qu’il a rejoint en 2006 après avoir travaillé dix ans pour l’Armée de l’Air puis avoir été magistrat à la Cour des Comptes. Il a aussi travaillé pour la SNCF en 2013, d’abord à la direction du matériel, puis il a été chargé de la création des services partagés (Optim’services)

Conseiller-maître à la Cour des Comptes depuis 2015, il prend ce nouveau poste, selon la SNCF, « à un moment clé pour relever deux défis de taille de la Sûreté ferroviaire : l’ouverture à la concurrence et les grands événements sportifs en 2023 et 2024« .