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Ewa

La SNCF met en avant la cohérence du groupe

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Lancée avant l’été, la consultation menée auprès des salariés de la SNCF dans le cadre de l’élaboration du projet d’entreprise doit s’achever le 15 septembre. 42 000 contributions ont déjà été recensées. La SNCF en espère 50 000. Les conclusions seront présentées les 25 et 26 septembre à Rotterdam par Matthias Vicherat, le directeur général adjoint de la SNCF (Projet d’entreprise, Communication et Image), lors d’un séminaire devant les cadres du groupe.

« Pour avoir une vision globale de la stratégie de l’entreprise, il faut additionner les documents, ce qui n’est pas forcément évident. On s’est rendu compte que les salariés connaissent mal le groupe, justifie-t-on à la SNCF. Ce document va donner une vision transverse, montrer les synergies, et expliquer par exemple pourquoi la SNCF se développe à l’international. »

Le message s’adresse aussi aux pouvoirs publics. L’objectif est de démontrer que toute vente à la découpe du groupe serait une erreur. Même si l’APE (l’Agence des participations de l’Etat) a écarté la SNCF des entreprises à proposer au marché, la Société nationale craint que les pouvoirs public ne soient tentés de vendre Geodis, source de très importants bénéfices pour le groupe. Si Geodis était vendu, la SNCF affirme qu’elle basculerait dans le rouge.

L’entreprise pourrait aussi profiter de l’élaboration de ce document de référence pour définir des valeurs communes afin de renforcer le sentiment d’appartenance des salariés au groupe.

M.-H. P.

Ewa

Bilan estival satisfaisant pour la SNCF

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Malgré la grande panne de Montparnasse et l’incendie d’Aubagne qui ont perturbé l’été de la SNCF, les signaux sont au vert selon la société nationale. Durant le premier semestre, le chiffre d’affaires a augmenté de 3,7 % comparé à la même période de l’année précédente. L’été s’est poursuivi sur cette même tendance positive. Tout confondu, le nombre de billets vendus par SNCF Voyages a augmenté de 21 % cet été.

Le TGV Ouigo affiche une hausse de trafic de 20 %, tandis que le nombre de passagers transportés par Ouibus a fait un bond de 50 % (un million de passagers en plus), mais au prix d’un déficit conséquent (l’année dernière, les pertes de Ouibus atteignaient 45 millions d’euros).

Le trafic enregistré par les deux nouvelles LGV mises en service le 1er juillet est même plus élevé que prévu : le nombre de voyageurs a crû de 25 % sur la liaison Paris – Bordeaux et de 20 % entre Paris et Rennes. Ce qui correspond à un million de voyageurs en plus par rapport à l’été dernier. La régularité toutefois laisse à désirer : elle tourne autour de 87,6 % sur la LGV Atlantique. La SNCF l’explique par le fait que la mise en service des TGV s’est accompagnée par le basculement de 40 % des horaires, chamboulant l’exploitation.

M.-H. P.

Ewa

Mais qui avait lu Les Infos ?

Inauguration LGV BPL SEA Emmanuel Macron

Après la Une du journal Le Monde consacrée le 7 septembre aux « projets radicaux d’Emmanuel Macron pour réinventer la SNCF », trois grandes questions se posent.

Première question : comment se fait-il que l’on s’intéresse, près de deux mois après, à une information publiée en juillet ?

Les commentaires sont nombreux à y voir une opération pouvant servir à mobiliser les cheminots autour de sujets consensuels. « A moins d’une semaine de la manifestation contre la loi travail, agiter le chiffon rouge peut contribuer à renforcer les effectifs dans la rue », estime Gilles Savary, l’ancien député socialiste qui a été rapporteur de la loi sur la réforme ferroviaire.

Les Infos de juillet citent en effet Emmanuel Macron lors d’une rencontre organisée le 1er juillet avec dix cheminots (soigneusement sélectionnés afin de représenter les différents métiers de l’entreprise, et non syndiqués), en marge de l’inauguration des deux LGV, expliquant qu’il souhaite que la SNCF se « réinvente ». Il envisage « au premier trimestre 2018, une loi-cadre qui donne le top départ de cette réforme », et qui remettrait en cause le système de retraite des cheminots en les faisant entrer dans le régime général.

Ce qui est sûr, c’est que la reprise des propos du chef de l’Etat tombe à un mauvais moment pour le gouvernement  : Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, est aussitôt monté au créneau en modérant les paroles du président de la république et en assurant qu’il ne s’agissait que « de pistes de réflexion ».

Quant à la SNCF, interrogée par VR&T, elle juge que c’est du « réchauffé ».
Deuxième question : Comment se fait-il que les organisations syndicales de cheminots n’aient pas aussitôt réagi au compte rendu publié dans Les Infos sur cette rencontre ?

On était encore quasiment dans la campagne, dans les intentions, estime-t-on à la SNCF. Le reste de l’entretien a été jugé positivement, du moins au sommet de l’entreprise, puisque la question d’un allégement de la dette est sur la table et puisque Emmanuel Macron, en voyant l’avenir de la SNCF comme un opérateur de référence du XXIe siècle, « acteur des mobilités plurielles », va dans le sens de la stratégie aujourd’hui suivie.

(lire aussi l’article sur les réactions syndicales après la parution de l’article dans Le Monde)

Ce qui amène à se poser la troisième question : Les Infos étaient-ils le bon canal pour informer les cheminots ? Tout le monde l’a vu dans l’entreprise, affirme la SNCF. Largement diffusé dans l’entreprise (le journal est tiré à plus de 85 000 exemplaires et distribué dans l’ensemble des directions et des établissements), l’article n’a pourtant donné lieu à aucune reprise, ni à aucune réaction de la part de syndicats habituellement prompts à réagir sur de tels sujets.

L’article a aussi été publié sur le site de l’entreprise. Les propos d’Emmanuel Macron ont été validés par l’Elysée, Guillaume Pepy a fait des chats sur le sujet. Mais apparemment, cela n’a pas été suffisant. Et c’est Guillaume Pepy qui a remis le sujet sur la table, en en parlant lors d’un récent dîner avec des patrons de rédaction. Maladresse ou intentionnel? Les deux options se défendent.

MH P

Ewa

«  Le deal de Macron aux cheminots  » pourrait ressouder les syndicats

Inauguration LGV BPL SEA Emmanuel Macron

« Macron propose un “grand deal“ aux cheminots. » Ainsi rédigé, barrant la Une du Monde sur cinq colonnes dans son édition de jeudi 7 septembre, le titre ne pouvait évidemment que faire réagir aussitôt les syndicats maison. Réagir officiellement. Car jusqu’ici, il faut bien le dire, aucun d’entre eux n’avait semblé prendre la « proposition » d’Emmanuel Macron, remontant à début juillet, sinon au sérieux en tout cas ne l’avait affichée en tête de sa liste des luttes prioritaires.

A quelques jours de la journée syndicale nationale à l’appel de la CGT et SUD contre la réforme du code du travail par ordonnances et de la « Marche contre le coup d’Etat social » du 23 septembre organisée par la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, la Une du quotidien sur un donnant-donnant du président tombe en plein compte à rebours du lancement de la rentrée sociale.

C’est en marge de l’inauguration du TGV Atlantique le 1er juillet que le nouveau président Macron a souhaité une loi-cadre dès le 1er semestre 2018 qui, écrit Le Monde, « donne le top départ » d’une réforme des retraites. En seraient exclus ceux qui sont à cinq ans du départ. Les autres basculeraient « vers un régime unique où un euro cotisé donne lieu aux mêmes droits », a expliqué le président de la République à un panel de dix cheminots invités à échanger avec lui. Des déclarations reprises dans le journal interne de juillet de la SNCF Les Infos.

La CGT Cheminots voyait aussitôt dans l’article du Monde attirant l’attention sur l’avenir du régime spécial des cheminots un « contre-feu allumé afin de détourner les cheminots des sujets d’actualité ». Elle maintenait l’ensemble de son catalogue de revendications premières pour le retour à une entreprise intégrée, la création d’emplois et des hausses des salaires et pensions ainsi que son combat « pour un code du travail du XXIe siècle porteur de progrès ». Mais la première organisation syndicale représentative cheminote commentait : « Les cheminots et la CGT […] sauront répondre présent le moment venu. »

Présente, SUD-Rail, 3e syndicat de l’entreprise, se montrait aussitôt vent debout contre le marché proposé : pour Bruno Poncet : « Notre statut n’a rien à voir avec les difficultés actuelles du ferroviaire. »

Remi Aufrère, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots, s’exprimant dans Le Monde avait lui prévenu : « Nous ne laisserons pas passer une suppression pure et simple du régime spécial qui aboutirait à une baisse des pensions. Et encore moins en échange d’une reprise de la dette. »

Pour Roger Dillenseger, secrétaire général de l’Unsa Ferroviaire (le 2e syndicat le plus représentatif), « ceci est une alerte ». Commentant l’article pour Ville, Rail & Transports /La Vie du Rail, il annonçait son intention d’interpeller par écrit la direction de l’entreprise dès le lendemain. « L’Unsa ne restera pas les mains dans les poches face à une proposition qui constitue une malhonnêteté intellectuelle. La dette de la SNCF est pour sa plus grosse part due aux décisions prises par l’Etat de lui faire financer les infrastructures TGV d’hier. Il ne s’agit pas aujourd’hui de les faire payer aux cheminots sur leurs acquis sociaux. »

Pour le secrétaire général de First, Bernard Aubin, aussi « il est totalement hors de question […] que les cheminots financent par la disparition de leur régime spécial une dette qui n’est ni la leur ni celle de leur entreprise ». Considérant les propos du président comme « une véritable déclaration de guerre » il concluait : « Une seule solution la grève. »

Bref, si à la SNCF en raison de contentieux hérités du passé ou de stratégies différentes, la rentrée sociale s’annonçait en ordre dispersé, le sujet ressorti par Le Monde pourrait être de nature à reformer un front syndical.

Chantal Blandin

Ewa

Alain Thauvette prend les commandes des TER en Auvergne Rhône Alpes

Alain Thauvette

L’ancien responsable de la région Ouest de DB Cargo AG, qui a également créé en 2005 Euro Cargo Rail et a contribué à l’ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire français, arrive à la SNCF : cet ingénieur québécois, fin connaisseur du système ferroviaire qui vient de participer à la rédaction du rapport intitulé A la reconquête de la robustesse des services ferroviaires, doit devenir cette semaine le nouveau directeur régional TER Auvergne-Rhône-Alpes. Alain Thauvette remplace à ce poste Jean-Christophe Archambaud.

Ewa

Incendie d’Aubagne. La SNCF va indemniser tous les voyageurs

La gare Toulon
Crédit /Copyright : RFF / GIRAUD Philippe

A la suite de l’incendie qui a ravagé quelque 240 ha de forêts près d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) et nécessité l’interruption des circulations ferroviaires dans la région pendant plus de quinze heures, du samedi 19 août 19h au lendemain dimanche 10h30, la SNCF s’est engagée « à titre tout à fait exceptionnel » à indemniser tous les voyageurs concernés alors qu’elle n’est pas responsable de cet incident, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Plus de 3 000 personnes ont été bloquées toute la nuit dans différentes gares du Sud-Est, dont 1 700 à Toulon, plus de 1 300 à Marseille et 370 à Nice, selon des responsables cités par l’AFP. Près de 300 cheminots ont été mobilisés sur place pour aider les voyageurs, a également précisé la SNCF.

La compagnie va rembourser intégralement les voyageurs ayant passé la nuit dans des rames, en gare. Les autres le seront au prorata de leur retard, le remboursement pouvant aller jusqu’à 75 % du montant du billet pour les retards supérieurs à 3 heures.

Ewa

MTR face à la SNCF pour exploiter la HS2

On sait depuis fin avril que la SNCF s’est associée avec Virgin et Stagecoach pour former un consortium (à hauteur de 20 %, 30 % et 50 % respectivement) pour remporter la future franchise West Coast Partnership (WCP). Mais ce consortium n’est pas le seul sur la short-list du ministère des Transports britannique (DfT). Deux autres joint-ventures sont candidates à l’appel d’offres pour exploiter la WCML entre Londres, Birmingham, le nord-ouest de l’Angleterre et l’Ecosse à partir de 2019, puis pour mettre en service et exploiter la première phase de la ligne à grande vitesse High Speed 2 (HS2), qui reliera Londres à Birmingham à partir de 2026. Le premier de ces concurrents était également connu depuis quelques semaines : First Trenitalia West Coast Rail Ltd, une joint-venture entre First Rail Holdings Ltd (FirstGroup, 70 %) et Trenitalia (30 %). Le second est une demi-surprise, mais pourrait être redoutable : MTR West Coast Partnership Ltd, une joint-venture entre la filiale britannique du hongkongais MTR et son voisin chinois Guangshen Railway Co, exploitant de la ligne Shenzhen – Guangzhou – Pingshi, avec comme sous-traitants Deloitte MCS, Panasonic Systems Europe, Snowfall (informaticien suédois spécialisé dans les transports), le vendeur en ligne de billets Trainline.com et l’entreprise d’ingénierie WSP Parsons Brinckerhoff.
P. L.

Ewa

Les voyageurs sont de retour dans les TER

TER Gare de Montpellier.

« Pour la première fois depuis 2012, les voyageurs sont de retour dans les TER. Notamment les clients occasionnels, c’est-à-dire ceux qui nous avaient le plus tourné le dos », se réjouit Frank Lacroix. Le directeur général TER à SNCF Mobilités annonce une hausse de trafic de 1,8 % sur les 5 premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2016. Et des recettes en augmentation encore plus rapide : +3,8 %. Enfin, les charges ont été maintenues au même niveau qu’en 2015.

Selon Frank Lacroix, les premiers résultats du plan de relance annoncé il y a neuf mois, CAP TER 2020, commencent à se faire sentir. « C’est la conséquence de tout ce qui a été lancé dans nos 11 régions TER. Nous avançons vite », ajoute-t-il.

L’enjeu est important. Souvent mise en cause pour ses coûts élevés et son manque de transparence, la direction TER renégocie en effet cette année 60 % de son activité, dans le cadre des renouvellements des conventions avec les régions (l’Occitanie, les Pays de la Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté ou encore la Normandie).

« Dans les conventions, nous nous engageons à augmenter le nombre de voyageurs et nous nous engageons aussi sur la productivité du service. En cas de non-respect, les sanctions seront plus lourdes qu’avant. Et nous nous engageons à diminuer le coût supporté par les régions, alors qu’historiquement ce coût augmentait », énumère Frank Lacroix. Selon lui, 90 % des leviers permettant d’atteindre en 2020 les objectifs ont été identifiés.

Ainsi, depuis avril 2016, les effectifs ont été réduits de 7 %. La décroissance des effectifs va se poursuivre (27 000 personnes aujourd’hui employées aux TER). « En 2018, on comptera moins d’établissements et tous nos établissements seront multimétiers. Pour moi, l’interface entre nos différents métiers est majeure », précise Frank Lacroix. L’objectif est de réduire de 20 % les frais de structures d’ici à 2020.

Le patron des TER a aussi fixé l’objectif d’abaisser d’un tiers le coût de la fraude qui représente un manque à gagner de 100 millions d’euros chaque année pour cette activité. Des équipes mobiles de contrôle ou des brigades mixtes d’intervention avec la Suge ont été mises en place. Elles peuvent intervenir à l’embarquement, au débarquement ou à bord des trains de façon aléatoire. « Partout où elles passent, la fraude recule de 25 % », affirme Frank Lacroix. Le contrôle automatique des billets va aussi être déployé comme la SNCF le fait pour ses TGV. Ce sera le cas à la fin de l’année à Marseille-Saint-Charles. D’autres régions suivront en 2018, en commençant par les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire.

Côté exploitation, les offres ont été standardisées et trois solutions de transport sont désormais systématiquement aux régions : soit des TER Chrono pour les liaisons rapides, soit les TER Proxi (pour proximité), soit les TER Citi pour les lignes les plus chargées.

Pour mieux gérer le matériel roulant à l’origine de 15 % des retards. Un classement par niveau d’incidents a été établi pour trouver des solutions. Un exemple : une équipe technique dédiée a été mise sur pied en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce qui a déjà permis de diviser par deux les impacts des incidents.

Globalement, les trains qui étaient en irrégularité chronique au nombre de 209, sont passés à 141. Soit une baisse de 20 %. « Le taux de réalisation de l’offre a progressé et la ponctualité s’améliore : l’irrégularité a baissé de 10 % par rapport à l’année précédente. C’est extrêmement encourageant », commente le directeur général. Pour fiabiliser l’exploitation et éviter à l’avenir la mauvaise surprise de manquer de conducteurs comme c’est arrivé l’année dernière, les capacités de formation ont été doublées. « Alors que la SNCF disposait de quatre centres de formation, elle a créé 25 écoles décentralisées. Et au début 2017, nous avons lancé un Mooc. Nous sommes ainsi passés de 600 conducteurs formés à 1 200 », résume Frank Lacroix.

A partir de l’année prochaine, les Intercités repris par les régions seront intégrés au réseau des TER. « Les régions attendent de la productivité. Cela exige un travail de reconstruction de l’offre qui s’appuiera sur notre nouvelle segmentation ».

Autre perspective, l’ouverture à la concurrence est théoriquement prévue en 2023, peut-être plus tôt si une loi décidait de l’anticiper. Certaines régions veulent pouvoir la tester dès que possible, comme le Grand Est qui a prévu un avenant sur ce thème dans le contrat signé à la fin de l’année dernière. Tout cela nécessite d’avancer vite.

M.-H. P

Multimodalité et digitalisation
Dans le domaine de la multimodalité, la SNCF a lancé plusieurs expérimentations avec Gares & Connexions, proposant par exemple la location de vélo en libre service, à la demi-journée ou plus, avec retour sur la borne d’origine et à un prix compétitif comprenant le voyage en TER. Ou encore l’auto-stop « participatif » en milieu rural avec des arrêts prédéfinis.

Pour simplifier les déplacements des voyageurs, il est désormais possible d’acheter la quasi-totalité de l’offre TER en billets électroniques. Les voyageurs peuvent aussi gérer leurs abonnements annuels sur le site de la SNCF, ce sera le cas pour les abonnements mensuels avant la rentrée scolaire.

Des portails régionaux ont été développés sur voyages-sncf.com (appelé à devenir ouisncf.com fin novembre) pour présenter les attraits touristiques des régions et animer ainsi le marché des TER. L’objectif est de vendre à l’avenir la moitié des titres de transport via Internet.

« Le digital n’est pas l’ennemi de l’humain », assure Frank Lacroix qui propose de nouvelles initiatives : déploiement d’outils de vente mobile (les agents se déplacent pour vendre des titres en dehors des guichets) ou future expérimentation du guichet mobile pour promouvoir le TER (les agents partent à la rencontre des clients sur les marchés, campus…). Enfin, le distributeur de billets avec webcam intégré, permettant l’intervention et l’aide d’un agent en cas de besoin, sera développé dans les gares où le trafic voyageurs est trop faible pour nécessiter un guichet en permanence.

Le car mis au standard du train
La SNCF n’oublie pas son offre de transport par car, jusqu’alors « parent pauvre du TER », qui représente 15 % de l’offre. D’autant que les liaisons par car devraient se développer puisque les régions excluent de moins en moins de transférer sur route certaines liaisons ferrées peu fréquentées. « Le car va être mis au niveau du train », annonce Frank Lacroix. Parmi les améliorations prévues, le e.billet, déjà disponible pour emprunter les TER, sera proposé pour les trajets en car à partir de juillet. De même que la vente de billets à bord, actuellement possible que si on dispose de pièces, pourra à se faire avec une carte bleue à partir d’octobre. Enfin, les cars seront géolocalisables grâce à l’appli LocaliTER.

Ewa

Le trafic des Intercités repart à la hausse

 

 

Après des années de baisse autour de -5 ou -6 % par an, le trafic reprend des couleurs sur les Intercités. Sur les cinq premiers mois de 2017, la hausse atteint 4,1 % comparé à la même période de l’année précédente (et +2,2 % de chiffre d’affaires).

Selon la direction Intercités, c’est la politique des petits prix qui explique principalement ce retournement de tendance qualifié « d’historique ». 73 % des voyageurs (Intercités en a transporté 29 millions l’an dernier) bénéficient d’un tarif réduit, affirme-t-elle. Les seuls trains 100 % Eco, ces trains qui ont été lancés en 2015 et permettent de voyager à des tarifs très compétitifs du vendredi au lundi, affichent une progression de trafic de 14 % (et 82 % de taux de remplissage). «C’est une vraie réussite. Nous répondons à la première attente de nos clients qui porte sur le prix », estime Jean Ghedira le directeur Intercités. « Sur le trajet Paris-Bordeaux, que l’on parcourt en 4h20 avec un Intercité, vous pouvez bénéficier d’un prix garanti qui ne dépassera pas 35 euros. On peut même obtenir un billet à 15 euros en anticipant. Nous sommes dans le marché, car en face, le covoiturage coûtera environ 38 euros », précise Caroline Chabrol, la directrice marketing et commercial.

Toutefois, cette politique de réduction tarifaire atteint ses limites : « Si nous continuerons à offrir un grand nombre de petits prix, nous allons arrêter de baisser nos tarifs», prévient Jean Ghedira, en indiquant que le prix moyen des Intercités est de 26 euros, de 30 euros sur les lignes à réservation obligatoire et de 18 euros sur les trains sans réservation.

Parmi ses projets, la direction Intercités étudie la possibilité de lancer d’autres trains 100 % Eco sur d’autres destinations, notamment les villes balnéaires comme Le Croisic, Saint Nazaire…Mais rappelle que les Intercités 100 % Eco ne représentent que 3 % du chiffre d’affaires.

Les horaires de certains trains ont aussi été revus pour permettre de faire des excursions à la journée de bout en bout avec des partenariats (au Mont Saint Michel par exemple), et de nouveaux services sont envisagés comme la possibilité d’avoir à bord des conférenciers pour faire découvrir un site ou une région.

Reste que malgré ces projets tous azimuts, l’activité des Intercités est appelée à fondre. Sur les 25 liaisons exploitées actuellement, 18 liaisons vont être transférées aux régions et devenir des TER d’ici à 2020 selon les accords passés entre les régions et l’État, actuel autorité organisatrice.

En interne, cela se traduira par le transfert chez TER de 1700 personnes sur les 2700 qui travaillent actuellement pour Intercités.

Mh P

Ewa

L’alliance franco-allemande Alleo sur la voie de la reconquête

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Alleo, qui fête cette année ses dix ans, est en train de rattraper le retard subi en 2016. L’offre à grande vitesse franco-allemande proposée en coopération par la SNCF et la Deutsche Bahn a en effet fortement subi l’année dernière…

le contrecoup des attentats perpétrés en France et de l’accident de la rame d’essai du TGV Est survenu fin 2015. « Alors que nous affichions un trafic en hausse de 5 à 10 % par an au tout début de la coopération, puis de +3 à +5 % à partir de 2012, le trafic a chuté en 2016 en atteignant 1,6 million de passagers contre 1,8 million l’année précédente », relate Emmanuel Mroz, le directeur d’Alleo côté France. « En 2017, notre objectif est de rattraper ce retard et même de gagner encore du trafic. Nous sommes sur la bonne voie », ajoute-t-il.

Les évolutions de dessertes proposées depuis 2016 devraient y aider. Tout particulièrement l’ouverture de la deuxième phase du TGV Est en juillet dernier, qui a permis de gagner 30 minutes entre Paris et Stuttgart et une dizaine de minutes entre Paris et Francfort. A cette occasion, l’offre a été augmentée et portée à 5 allers-retours chaque jour entre Paris et Stuttgart (en 3 heures 08 pour le meilleur temps de parcours) et à 6 allers-retours quotidiens entre Paris et Francfort (3 heures 38, meilleur temps de parcours). De plus, un train relie chaque jour Francfort à Marseille.

Un billet combiné a également été mis en place permettant de prendre facilement et avec un seul titre de transport une correspondance entre les trains Alleo et sept destinations importantes (Hambourg, Berlin, Heidelberg et Kassel côté allemand, Bordeaux, Montpellier et Marne-la-Vallée, côté français). « Nous avons dû fournir un travail important pour trouver les meilleures correspondances et des tarifs avantageux qui ne correspondent pas à l’addition du prix des deux billets. Cela répondait à une vraie demande », commente Emmanuel Mroz.

Pour conquérir de nouveaux voyageurs, Alleo mise aussi sur le service. Le Wi-Fi sera proposé à bord des trains gratuitement à partir de juillet. Et une réflexion est lancée sur l’extension des périodes de réservation : aujourd’hui, il est possible de le faire jusqu’à 4 mois avant, pourquoi pas plus ? s’interroge Alleo.

Enfin les responsables franco-allemands vont prochainement plancher sur la suite de l’accord de coopération Alleo prévu pour durer jusqu’en 2020. Il y a du potentiel estime-t-on, puisque si sur la ligne Paris – Stuttgart, le train accapare 65 à 70 % des parts de marché face à l’avion, il n’en détient que 30 à 35 % sur l’axe Paris – Francfort. En attendant, 10 000 billets vont être vendus en France au prix promotionnel de 29 euros en seconde classe (39 euros en 1re) du 1er au 10 juin pour des voyages à effectuer du 19 juin au 30 septembre sur les lignes Alleo. Et 10 000 billets seront vendus aux mêmes conditions côté allemand pour marquer les dix ans de l’accord.

M.-H. P.