Peu avant l’édition 2022 de l’exposition ferroviaire Innotrans, à Berlin, l’élément automoteur iLint à hydrogène d’Alstom avait fait sensation en effectuant un parcours de 1 175 km en Allemagne sans ravitaillement. Un an et demi plus tard, c’est au tour d’un autre train à hydrogène, également présenté en 2022 à Innotrans, de battre un record d’autonomie pour un train de voyageurs à pile à combustible : le Flirt H2 de Stadler, qui a parcouru aux Etats-Unis une distance de 1 741,7 miles (soit 2 803 kilomètres) sans ravitaillement en hydrogène après son départ. Du 20 mars au soir au 22 mars à 17 h 23, cette distance a été effectuée en plus de 46 heures, durant lesquelles les équipes de conduite et de mesures ont dû se relayer ! Un record pulvérisé « sans ravitaillement ni rechargement, sous la surveillance étroite de l’équipe d’arbitrage de Guinness World Records » !
Contrairement au précédent record, la distance n’a pas donné lieu à un long parcours sur le réseau ferré, mais sur l’anneau d’essais du Transportation Technology Center (TTC) à Pueblo, dans l’Etat du Colorado. C’est sur ce centre, géré depuis 2022 par ENSCO, qu’un élément Flirt H2 destiné au réseau de la San Bernardino County Transportation Authority (SBCTA, dans le sud de la Californie), ainsi que les solutions qu’il met en œuvre, termine une série de tests, après ses premiers essais en Suisse.
À l’occasion, Stadler rappelle être détenteur d’un autre record d’autonomie homologué par Guinness World Records : celui du plus long parcours effectué en mode batteries par une automotrice équipée de ces dernières, soit 224 kilomètres par un Flirt Akku, en Allemagne. À batteries ou à hydrogène, ces rames Flirt ont en commun d’avoir, entre leurs caisses d’extrémité, un module central assurant leur alimentation. Dans le cas du Flirt H2, ce module contient les réservoirs d’hydrogène et les piles à combustible qui, associées à une batterie, fournissent via un convertisseur l’électricité nécessaire à la traction du train. Cette chaîne de traction permet également de récupérer l’énergie de freinage dans la batterie. Une configuration similaire à module central se retrouvera sur les Flirt H2 en version à quatre caisses commandées par les autorités californiennes l’automne dernier.
En service, le Flirt H2 pour la SBCTA devrait donc fonctionner toute la journée sans ravitaillement, transportant confortablement 108 voyageurs à 79 mph (130 km/h) maximum, à des températures ambiantes pouvant aller jusqu’à 120 degrés Fahrenheit (49°C).
P. L.
Stadler et KiwiRail, l’entreprise ferroviaire nationale de Nouvelle-Zélande, ont signé deux nouveaux contrats : le premier porte sur une tranche de neuf locomotives diesel-électriques DM destinées à l’île du Nord, alors que le deuxième comprend la fourniture de 24 locomotives hybrides (batteries et diesel) de manœuvre, des pièces de rechange, de l’outillage spécialisé et de l’assistance technique.
Les locomotives DM font l’objet d’un contrat-cadre signé en 2021, en vertu duquel KiwiRail a déjà commandé à Stadler 57 de ces engins à faibles émissions, destinés principalement à l’île du Sud. Destinées à l’île du Nord, les dix dernières DM seront équipées ETCS, de même que les neuf récemment commandées, afin de circuler dans la région d’Auckland, où est déployé le niveau 1 du système de sécurité européen, qui devrait également équiper la région de Wellington.
Rappelons que le réseau ferré national de Nouvelle-Zélande, qui dessert les deux grandes îles, est à voie étroite de 1 067 mm.
P. L.
Metra, le réseau de trains de banlieue de Chicago, et Stadler ont signé un accord pour la fourniture d’un maximum de 16 automotrices électriques à batterie (Battery Electric Multiple Unit, BEMU), sont 8 rames bicaisses (avec module central, typique des rames Stadler) pour la commande initiale. Cette commande fait suite au premier appel d’offres passé aux États-Unis pour des trains à batterie. Vu par le constructeur suisse, cette commande, ainsi que celles de trains à hydrogène en Californie, renforce sa position sur le marché américain des matériels roulants ferroviaires offrant des alternatives au diesel.
Metra a l’intention de mettre en service ces trains à batteries sur la Rock Island Line, entre la gare de LaSalle Street, à Chicago, et l’Union Station de Joliet (Illinois), soit une distance de 40 miles (64 km) à parcourir dans chaque sens. Les huit rames de deux caisses concernées par la commande initiale pourront être rallongées à trois ou quatre caisses.
En application du Buy America Act, ces rames seront construits aux États-Unis et seront conformes à toutes les normes de l’Americans with Disabilities Act (ADA) et de la Federal Railroad Administration (FRA). De plus, les trains commandés par Metra seront « winterisés » pour être adaptés aux conditions hivernales rigoureuses de la région de Chicago. Outre une climatisation « efficace », ces trains proposeront un chauffage par le sol sous les espaces de montée et de descente, ainsi qu’une isolation renforcée des espaces étanches pour loger la chaîne de traction.
P. L.
Dans le cadre d’un contrat signé à l’automne dernier avec Stadler, l’État de Californie a levé une option portant sur six trains à hydrogène. Chiffrée à 127 millions de dollars (118 millions d’euros), cette commande supplémentaires porte à dix unités le parc de trains à piles à combustible destiné à la California State Transportation Agency (CalSTA) et au département des Transports de Californie (Caltrans). Rappelons que jusqu’à 25 de ces rames Flirt H2 de quatre caisses (plus module central) peuvent être commandées dans le cadre de ce contrat. Ces rames sont destinées à assurer, à partir de 2027, des relations intercités entre Merced et Sacramento, en prolongement des dessertes de la vallée de San Joaquin et de l’Altamont Corridor Express (ACE) d’Amtrak. À terme, ces dessertes doivent offrir une correspondance avec la future relation ferroviaire à grande vitesse entre Merced et Bakersfield.
Avec cette levée d’option, Stadler annonce avoir vendu plus de 150 trains à batteries ou à pile à combustible à hydrogène. Ces rames Flirt Akku ou H2 sont destinées aux États-Unis (H2), à l’Allemagne (Akku), à l’Italie (H2 pour voie étroite), à l’Autriche (Akku) et à la Lituanie (Akku).
Les CFF ont commandé à Stadler cinq exemplaires de plus du Giruno, le plus rapide des trains suisses, autorisé à 250 km/h. Pour le constructeur, qui les produira dans son usine suisse de Bussnang (Thurgovie), ces trains sont une déclinaison de sa plateforme de trains à grande vitesse Smile. Pour les chemins de fer fédéraux suisses, qui ont déjà 29 Giruno en service sur l’axe du Saint-Gothard entre Bâle/Zurich et Lugano/Milan, mais aussi jusqu’à Gênes, Bologne et Venise, la nouvelle commande est destinée à répondre à la demande croissante sur les relations entre la Suisse et l’Italie, assurées en coopération avec Trenitalia. Les cinq nouvelles rames sont attendues à partir de 2026, année qui devrait également voir la mise en service des sept Giruno commandés en 2022 pour circuler, quant à eux, entre la Suisse et l’Allemagne via Bâle.
La nouvelle commande représente, pour les CFF, un investissement qui « avoisine 170 millions de francs » (presque 180 millions d’euros). Les cinq rames supplémentaires font partie des options du contrat signé en 2014 avec Stadler. Sur un maximum de 92 rames, les CFF ont désormais commandé 41 Giruno.
P. L.
Stadler annonce avoir signé un contrat de maintenance Full service avec Alpha Trains, la principale société de leasing de locomotives et de trains en Europe. Ce contrat, qui n’est pas le premier à être signé entre ces deux entreprises, couvre cette fois l’ensemble des tâches de maintenance préventive, corrective et lourde sur les locomotives Euro9000 commandées en octobre
dernier par Alpha Trains à Stadler. La période contractuelle sera d’au moins 10 ans à compter de la livraison de ces machines, qui, pour les 12 premières, est prévue pour 2025 et 2026.
Hybrides (diesel et électrique) de grande puissance, les locomotives multisystèmes à six essieux (CoCo) Euro9000 peuvent circuler sous les quatre principaux systèmes d’alimentation électriques européens. A l’occasion de Lal signature du contrat, Stadler Service AG précise pouvoir intervenir dans la région DACHINLB (Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Pays-Bas et Belgique).
Les Saudi Arabia Railways (SAR) et Stadler ont signé un double contrat, l’un pour la fourniture de 10 trains intercités de nouvelle génération en tranche ferme, plus 10 en option, et l’autre pour leur maintenance pendant dix ans. D’une valeur d’environ 600 millions de francs suisses (640 millions d’euros) pour la fourniture de la tranche ferme et sa maintenance, ce marché est le premier remporté par le constructeur suisse dans la région du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), mais pas le premier dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
L’appel d’offres international avait été émis par les SAR en 2022 et Stadler avait été désigné soumissionnaire privilégié en 2023. « Soulignant l’importance stratégique de cette coopération pour les relations bilatérales entre le Royaume d’Arabie saoudite et la Suisse », la signature du contrat s’est déroulée en présence de Saleh bin Nasser Al-Jasser, ministre saoudien des Transports et de la Logistique et président du conseil d’administration des SAR, ainsi que du conseiller fédéral suisse Guy Parmelin.
Conformes aux normes européennes et internationales les plus récentes, tout en étant adaptés aux conditions climatiques et environnementales en Arabie saoudite, les nouveaux trains auront une longueur d’environ 175 m et accueilleront de l’ordre de 320 voyageurs. Il s’agira d’éléments automoteurs encadrés par deux motrices diesel-électriques indépendantes et conformes aux normes européennes d’émissions Stage V. Destinés à circuler sur le réseau SAR, ces nouveaux trains sont en particulier attendus entre la capitale Riyad et la ville côtière de Dammam, sur le golfe Persique. En effet, la fréquentation de la ligne 1 (via Al-Hofuf et Abqaïq) entre Riyad et Dammam est en forte hausse et les nouveaux trains devraient permettre de doubler l’offre entre ces deux villes, dans le cadre des objectifs de la Vision 2030 pour les chemins de fer fixée par l’Arabie saoudite.
P. L.
Si le contrat-cadre que les chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB) et Stadler s’apprêtent à signer cet automne porte sur un maximum de 120 rames Flirt Akku, la commande initiale ne devrait concerner que 16 de ces automotrices à batterie. En tout cas, rien de devrait s’opposer à cette signature, vu que Siemens, candidat malheureux à l’appel d’offres autrichien avec son Mireo Plus B, n’a pas déposé de recours dans les dix jours qui ont suivi l’attribution du marché.
Les rames à batteries commandées par les ÖBB sont destinées à éliminer la traction diesel des dessertes voyageurs actuellement assurées dans l’est de l’Autriche sur des lignes qui ne sont que partiellement électrifiées, voire dépourvues de caténaires. C’est lorsque les nouvelles rames circuleront sous ces dernières que la recharge des batteries sera effectuée, ainsi que lors des phases de freinage. L’autonomie des Flirt Akku, de l’ordre de 100 km (le record actuel étant de 224 km en mode batterie uniquement), devrait leur permettre d’assurer « presque tous les itinéraires non électrifiés en Autriche ».
Toujours en Autriche et en ce mois de juillet, Stadler a reçu des ÖBB la commande d’une nouvelle tranche de 35 automotrices Kiss à deux niveaux, dont 14 pour les trains grandes lignes et 21 pour le transport de proximité. Cette tranche constitue la première levée d’option passée depuis la signature du contrat-cadre de 2022 pour un maximum de 186 rames Kiss. Sur ce total, 76 ont maintenant été commandées, première levée d’option comprise. Vu l’augmentation du volume de commandes passées par les ÖBB ces derniers temps, Stadler a décidé d’étendre son site de Vienne : au bureau de vente du site autrichien s’ajoutera un centre d’ingénierie « afin de pouvoir mettre en œuvre à l’avenir des solutions sur mesure efficaces et rapides pour les clients en Autriche ». Pour ce nouveau centre, environ 50 nouveaux postes d’ingénieurs qualifiés seront créés dans les domaines du développement, de l’homologation et des services.
P. L.
C’est une première à double titre. Déjà produite pour la Californie et en vedette l’automne dernier à Innotrans, la rame automotrice Flirt H2 à hydrogène de Stadler a été commandée pour la première fois en Europe, plus précisément par deux réseaux italiens à voie étroite (950 mm). Et de ce fait, Stadler réalisera le premier train à hydrogène produit en série pour voie étroite. Le constructeur a en effet signé un contrat-cadre avec l’Azienda Regionale Sarda Trasporti (ARST), en Sardaigne, et les Ferrovie della Calabria (FdC), en Calabre. Si les deux commandes fermes de ce contrat-cadre portent sur la livraison de 6 éléments automoteurs à chacun des deux réseaux, assortie de leur maintenance, un maximum de 10 rames pourra être produit pour la Sardaigne, contre 15 pour le réseau calabrais. Ces deux réseaux, qui sont déjà clients de Stadler, bénéficieront d’un financement par des fonds européens dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR) italien.
Développées et construites par Stadler à Bussnang (Suisse), les rames d’environ 50 m de long seront composées de deux caisses en aluminium, qui offriront au total 89 places assises, reliées par un module central où seront placés les piles à combustible et les réservoirs d’hydrogène, ainsi que d’autres équipements techniques. Entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite, les Flirt H2 pour voie étroite offriront des emplacements pour fauteuils roulants, poussettes et vélos à proximité des accès, ainsi qu’un cabinet de toilettes conforme à la STI PMR.