Depuis l’interruption du service des calèches qui circulaient entre le Mont-Saint-Michel et les parkings installés à proximité, Transdev est dans le collimateur du syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel. « Depuis le 9 décembre 2013, le non-respect de cet engagement, par Transdev, fait courir des pénalités à hauteur de 500 euros par jour », indique le syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel qui a confié cette mission à la filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts. « Ces pénalités viendront s'ajouter à celles déjà versées par Transdev en 2012 et 2013, pour un montant global de 1,27 million d'euros ».
Le service des calèches est interrompu, depuis le 9 décembre, en raison d'un conflit entre Transdev et l'éleveur qui lui fournissait les chevaux. Une audience qui devait se tenir le 17 mars, entre les deux protagonistes, devant le tribunal de commerce de Paris a été reportée pour la troisième fois. Elle est maintenant programmée pour le 21 mars.
C’est en avril 2012 que des modifications ont été apportées par les autorités locales dans la desserte du site du Mont-Saint-Michel. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le Mont-Saint-Michel attire chaque année de 2,5 à 3 millions de touristes.
Les voitures ne peuvent plus se garer au pied du mont, mais doivent stationner sur la côte, dans des parkings situés à au moins 2 km du rocher. Transdev avait alors remporté la gestion du stationnement payant et de l'acheminement des touristes en leur proposant au choix des bus gratuits ou des navettes à cheval payantes.
Ce service hippomobile devait, au départ, fonctionner avec six maringotes, des navettes spécialement conçues pour cette desserte, à deux étages (dont le supérieur à impérial) d’une capacité de 50 personnes chacun. Mais elles ne se sont pas révélées suffisamment résistances et ont été rapidement retirées du service. « Les ingénieurs considèrent en effet que les tests de résistance effectués sur les prototypes n'ont pas été totalement probants et l'opérateur a préféré renoncer à leur utilisation par principe de précaution », avait indiqué l’entreprise, en août 2012. « On travaille sur une nouvelle navette hippomobile qui pourra être mise en service d'ici 2014 », avait-elle assuré. En attendant « dès fin 2012, on proposera un véhicule hippomobile provisoire, plus classique », de type calèche, capable de transporter « une vingtaine de personnes, afin de faire travailler les chevaux meneurs qui devaient tracter les attelages ». Ce sont elles qui circulaient encore en décembre 2013, avant le conflit entre Transdev et l’éleveur de chevaux.
Depuis le 18 mars, le réseau de Saint-Dizier, géré par Veolia Transdev, propose des histoires à lire dans ses bus. Non pas à travers des livres ou des magazines mis à la disposition des passagers, mais sur leurs téléphones portables. Depuis le 18 mars, le réseau de Saint-Dizier, géré par Veolia Transdev, propose des histoires à lire dans ses bus. Non pas à travers des livres ou des magazines mis à la disposition des passagers, mais sur leurs téléphones portables. Le voyageur n’a qu’à photographier, flasher comme disent les spécialistes, un code en 2D pour accéder à un site où il pourra télécharger une histoire. Découpées en feuilleton, suffisamment courtes pour être lues pendant un trajet en bus, les dix histoires proposées sont contemporaines aussi bien dans le ton que dans les sujets abordés.
Le principe est le même que celui du feuilleton au XIXe siècle. Les romans d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Sue, par exemple, étaient découpés en chapitres et publiés dans les journaux de l’époque tels que Le Temps ou Le Siècle.
Aujourd’hui, c’est un partenariat noué en 2009 entre SFR, Veolia Transdev et SmartNovel qui permet de proposer des textes à lire aux voyageurs. « J’ai découvert ces histoires il y a quelques années à Nice, sur le réseau de bus de l’agglomération, explique François Lourdelet, directeur de Ticéa. Mais je ne connaissais pas le nombre de clients qui possédaient un smartphone. Après m’être renseigné auprès des opérateurs, j’ai découvert que 40 % de la population locale était équipée. » Suffisant pour proposer ce service. « C’est un moyen de faire lire les plus jeunes en sortant des auteurs classiques », poursuit le directeur de Ticéa. Les histoires sont construites pour être lu en 30 minutes. Mais comme elles sont téléchargées sur le portable, leur lecture peut se poursuivre partout, à la maison, le soir par exemple. SmartNovel s’appuie aussi sur le principe de séduction des séries télé et de leur héros. « Le lecteur devient accro aux personnages, veut les retrouver, de savoir comment ils évoluent dans l’histoire », explique Véronique Girard, directrice littéraire de SmartNovel.
La Stac, filiale de Veolia Transdev, associée à la communauté d’agglomération du Grand Chalon (Chalon-sur-Saône avec ses 110 000 habitants répartis dans 39 communes), et aux Autocars Girardot (délégataire des transports) a fait appel aux services de Jean-Baptiste Adolphe Michel (JBAM) pour un clip publicitaire. La Stac, filiale de Veolia Transdev, associée à la communauté d’agglomération du Grand Chalon (Chalon-sur-Saône avec ses 110 000 habitants répartis dans 39 communes), et aux Autocars Girardot (délégataire des transports) a fait appel aux services de Jean-Baptiste Adolphe Michel (JBAM) pour un clip publicitaire. Le basketteur vedette du club Elan Chalon (Pro A) y vante le réseau de bus Zoom qui a lancé en septembre 2012 son BHNS baptisé Flash. Le sportif emprunte le bus entre la gare et la salle d’entraînement, alors que trois coéquipiers de l’Elan, embauchés eux aussi pour le tournage, circulent en voiture. On vous laisse imaginer qui arrivera à l’heure…
Déjà en 2007, les joueurs avaient participé à la campagne locale « Respecte ton bus ». Cette année, avec « Joue-la comme JBAM », « l’idée est d’inciter les habitants à privilégier le bus pour leurs déplacements dans l’agglomération, voir au-delà grâce à l’intermodalité possible avec le train, explique Ludovic Jourdain, directeur de la Stac. Les basketteurs professionnels de l’Elan Chalon transmettent un message avec humour, sans se prendre au sérieux. D’ailleurs lors du tournage les passants les interpellaient, ils ont su rester disponibles pour répondre aux sollicitations tout en humour. Grâce à eux, davantage de personnes auront envie de voir le film, et, j’espère prendre le bus. »
Le réseau Zoom enregistre aujourd’hui sept millions de voyages par an soit 23 000 voyages par jour. La Stac s’est engagée auprès du Grand Chalon sur une fréquentation de 9 millions de voyages annuels en 2018. Quant au BHNS, avec 4 200 voyages quotidiens dès son lancement, il atteint aujourd’hui 4 700 voyages, soit une progression de 12 %.
Un peu plus de cent jours après sa prise de fonction, le PDG du groupe qu’il faut désormais nommer Transdev dévoile les axes de sa politique destinée à redresser l’entreprise qui sort d’une fusion éprouvante avec Veolia. Ville, Rail & Transports. Après une période d’immersion d’un peu plus de trois mois, est-ce que vous avez découvert une entreprise conforme à ce que vous imaginiez de l’extérieur ou bien complètement différente et en quoi ?
Jean-Marc Janaillac. Les deux ! C’est effectivement une situation difficile sur différents plans : financier avec une dette d’1,9 milliard en 2012, très importante par rapport au résultat, donc difficilement soutenable ; au plan des résultats économiques, puisqu’ils sont très impactés par une dépréciation d’actifs liée au fait que lors de la fusion, au moment haut d’un cycle, leur valorisation avait été boosté, donc c’est le retour à la réalité. Indépendamment de cela, des résultats opérationnels courants négatifs : 380 millions d’euros de pertes, dont 320 de dépréciation d’actifs. 60 millions c’est trop, mais c’est redressable. Sur un plan commercial, beaucoup de contrats perdus l’année dernière. Enfin, des équipes avec un moral morose, assez pessimiste. Tout cela ne m’a pas surpris. En revanche, en me rendant sur le terrain en France et à l’étranger, j’ai vu des choses que je n’attendais pas : des gens beaucoup plus jeunes que ce que j’imaginais, des savoirs opérationnels et des expertises techniques pointus, efficaces, en particulier dans le marketing, les services numériques, le transport à la demande. Enfin, des cadres motivés pour repartir, ayant envie de se battre et l’espoir de retrouver un sens, une direction, une stratégie. De là est née une conviction, que j’ai appliquée dans un certain nombre de domaines : aller vite car il y a un vrai potentiel de redressement, mais il y a eu trop d’attente. Dans beaucoup de domaines, des tas d’études avaient été faites, des projets, des travaux de consultants qui n’avaient pas été mis en œuvre. J’ai décidé de ne pas repasser trois à six mois à les refaire. Ce n’est pas l’intelligence qui a manqué dans l’entreprise, mais l’esprit de décision…
VR&T. Ce qui a bloqué par le passé, c’était le processus non finalisé entre les deux actionnaires. Il ne l’est pas complètement ; pourtant, vous avancez, c’est une façon assez différente de voir les choses…
J.-M. J. Il y a eu toute une période grise, Veolia Environnement (VE) était présent mais partant, on attendait les conditions de son départ. La signature de l’accord entre la Caisse des Dépôts et Veolia a donné des perspectives claires. L’objectif est que ce soit finalisé avant le 30 juin. Par ailleurs, quand on change d’équipe, c’est pour avoir une vision, une attitude, un management un peu différent… On peut être un peu plus volontaire vis-à-vis des actionnaires.
VR&T. Vous parliez tout à l’heure du programme de cession, pouvez-vous nous dire quelle taille vous visez et quelles cessions sont prévues ?
J.-M. J. Le programme de cessions poursuit deux objectifs : nous désendetter et nous donner les moyens de financer le développement organique sur notre périmètre recentré. L’objectif est d’avoir une activité un peu supérieure à 6 milliards d’euros, soit une attrition relativement importante, puisque le chiffre d’affaires 2012 est à 7,567 milliards sans les actifs en vente des pays d’Europe centrale et orientale ni la SNCM (qui retourne dans le giron de VE, ndlr), et à 8,1 milliards avec, soit une croissance de 2,3 % par rapport à 2011. À 6 milliards, nous restons une des grandes entreprises du secteur. Par ailleurs, l’international est à 60 % donc la France, mécaniquement, augmente à 40 %. Les autres principaux pays seront les États-Unis et les Pays-Bas, mais nous serons présents dans 17 pays au total (contre 27 actuellement, ndlr), des zones matures ou en développement. Concernant les cessions, nous finalisons la vente de nos activités dans les Pays de l’Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Serbie, Croatie, ndlr) à Deutsch Bahn, des activités représentant 250 M€ de CA. Cette décision est antérieure à mon arrivée. Pour le reste, le Comex avait approuvé une liste, on y va ! On constitue des « data rooms » pour aller vendre des actifs en Allemagne, Finlande, Suède, Belgique et la partie Veolia des Pays-Bas, un total de 1,490 milliard d’euros de CA, le principal étant en Allemagne. Ce sont des pays où soit la rentabilité est difficile, soit pour lesquels la lourdeur des investissements rend difficile la gestion de notre présence tout en se développant ailleurs. C’est typiquement le cas de l’Allemagne.
VR&T. Pourquoi les Pays-Bas, c’est un des marchés où vous êtes fort ? L’intégration n’était pas satisfaisante ?
J.-M. J. Premièrement, il n’y avait pas d’intégration du tout entre Connexxion et Veolia Pays-Bas. Deuxièmement, aujourd’hui on a plus de 50 % de parts de marché aux Pays-Bas. Tout garder donnerait une position très forte, même un peu dominante dans un marché extrêmement concurrentiel, et donc un poids dans l’ensemble un peu disproportionné par rapport à la taille du pays. Avec Connexxion, nous resterons leader avec 38 % de parts de marché.
VR&T. De la même manière, vous avez dû lister les pépites à faire fructifier… En dehors des États-Unis et de l’Australie, où sont-elles ?
J.-M. J. On a une présence en Europe avec la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et le Portugal, pays où le travail à faire, c’est de l’organisation, de la relance commerciale, de l’innovation, etc. Et puis on a des opérations aux États-Unis, en Australie, en Asie, au Chili, pour lesquelles il y a des perspectives de développement importantes. Nous utiliserons la dynamique propre de ces pays pour accroître nos implantations.
VR&T. Vous y serez très agressifs ?
J.-M. J. Commercialement oui, financièrement non ! L’agressivité portera plus sur la capacité d’innovation pour répondre aux besoins des clients. On ne cassera pas les prix.
VR&T. Sur l’Asie, vous avez une joint-venture (JV) avec la RATP dont le patron a manifesté son souhait de la récupérer, qu’en pense le patron de VTD ?
J.-M. J. Nous essayons de voir dans quelles conditions il est possible de continuer à travailler ensemble en Asie. Parce qu’il y a une bonne complémentarité entre les entreprises et que ça ne paraît pas illogique de voir deux entreprises françaises qui, sur des marchés tiers, ne se font pas une concurrence stérile – je pense à d’autres cas ailleurs – et qui regroupent leurs forces d’une maison France.
VR&T. Est-ce qu’on ne pourrait pas extrapoler cette logique puisqu’on a trois groupes contrôlés par l’Etat pour imaginer qu’on ait une instance – ou peut-être l’Agence des participations de l’Etat – qui déterminerait qui est le mieux placé sur chaque grand appel d’offres pour y aller seul ?
J.-M. J. Il ne faut rien de systématique sur ces questions-là. Les trois groupes ont certes des participations directes ou indirectes de l’État, mais sont positionnés de façons différentes. C’est bien de voir des entreprises françaises exporter le savoir-faire dans le grand international. Chacune doit avoir la liberté de ses opérations, de sa vision stratégique globale. Il y a des zones de croissance sur lesquelles VTD ne souhaitera pas s’implanter parce que des entreprises françaises y sont déjà, comme les pays du Golfe.
VR&T. Mais sur les zones où vous seriez tous les trois intéressés, est-ce que ça ne fait pas un peu désordre vu de l’étranger de voir trois Français contrôlés par l’État se chamailler ? Par ailleurs, ça vous oblige parfois à rogner les marges…
J.-M. J. C’est compliqué d’organiser les réponses aux appels d’offres et ce n’est sûrement pas au service de l’Agence des participations de l’État de le faire. Ce sont des questions qu’on peut se poser… Les réponses ne sont ni simples, ni évidentes. Il faut trouver des réponses qui assurent à la fois aux entreprises l’autonomie nécessaire à leur développement et qui font en sorte que la maison France ne se trouve pas en opposition frontale sur des marchés lointains. La question a une certaine pertinence, je ne sais pas complètement y répondre.
VR&T. En France, pas mal de contrats ont été perdus récemment, y compris des symboliques comme Strasbourg ; les élus se plaignent d’avoir perdu confiance dans le groupe, comment comptez-vous la restaurer, cette confiance ?
J.-M. J. Ils disaient avoir perdu confiance, premièrement, parce qu’ils avaient des questions sur l’avenir de l’actionnariat et la pérennité du groupe, inquiétude qu’ils n’ont plus ; deuxièmement, par crainte de démotivation de nos équipes ; or les choses sont claires avec la présentation de nos axes stratégiques. Troisièmement, nous avons une concurrence très active de Keolis, et dans certains cas, anticoncurrentielle. Sur le dossier de Strasbourg, nous avons déposé une plainte à l’Autorité de la concurrence. Si SNCF Partenariats et Keolis ont gagné, à écouter les élus, c’est grâce à la capacité d’ajouter l’offre ferroviaire nationale et de créer des liens, critère qu’ils sont les seuls à remplir. Nous souhaitons donc que les choses soient clarifiées. Ceci étant, à Grenoble, nous sommes entrés le 25 mars en négociations exclusives, et je ne vois pas ce qui pourrait empêcher qu’on se mette d’accord. Cet exemple montre qu’avec un actionnariat stabilisé et des nouveaux axes de travail, on est capables de redonner confiance à des élus qui s’interrogeaient.
VR&T. Avez-vous lancé la renégociation des contrats français déficitaires et quel nouveau cap entendez-vous donner à la France ?
J.-M. J. Nous sommes handicapés en France par des pertes sur un certain nombre de gros contrats. Nous avons commencé à rencontrer les élus et à chercher des solutions acceptables pour tous, permettant de revenir à une situation moins difficile économiquement et socialement. Une dizaine de contrats sont concernés, tout sera fait dans un esprit de transparence et de dialogue. Quant à l’organisation, l’idée est de resserrer le Comex – passé de 10 à 8 –, le renouveler pour symboliser le nouveau départ, le féminiser aussi : l’état-major était à 100 % masculin ! La nouvelle directrice France, Laurence Broseta, vient de l’extérieur tout en connaissant bien le secteur, pour faire une véritable intégration des équipes. Dans mon tour de France, j’ai trouvé beaucoup de savoir-faire, mais fonctionnant beaucoup en silo avec peu de partage entre nos opérations. Donc un des axes de notre politique, c’est de faire mieux partager les expériences. Le projet de réorganisation qui avait été lancé début 2012 est mis en œuvre. Il permettra de simplifier le système actuel – filiales, pôles régionaux, directions régionales, direction France et direction corporate – et de rapprocher l’organisation du terrain. Au lieu de 7 régions et 36 pôles, nous gardons 16 pôles régionaux dont 4 pour l’Île-de-France tout en laissant une forte autonomie aux filiales.
VR&T. Ces nouveaux axes sont symbolisés par votre nouvelle marque ?
J.-M. J. Plus qu’une marque, c’est une identité. À mon arrivée, il y avait des travaux aboutissant à trois possibilités, aucune totalement satisfaisante : Connex, Transdev, et un nouveau nom que je tairai. Pour décider, nous nous sommes abstenus de nouvelle grande étude et avons pensé à nos clients en prenant le nom le plus efficace, tout de suite opérationnel : Transdev. L’identité, c’est le rouge de Veolia dans un logo fort et une signature : Inventons votre mobilité. Le tout exprime à la fois notre histoire, une dynamique, la modernité, la proximité. Ça n’est pas du tout un choix institutionnel.
VR&T. Comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas de clause de non-concurrence dans les contrats comme le vôtre dans les transports ?
J.-M. J. D’abord, le secteur n’est pas isolé : le patron d’Eiffage vient de chez Vinci, le président de Generali était chez Axa… Ensuite, il n’y a pas un seul cas depuis ma prise de fonction – à part la JV – où je sois amené à utiliser des informations que j’aurais eues chez RATP Dev. Nous ne sommes pas présents dans le Maghreb ni au Moyen-Orient ; ils ne le sont pas en Australie ; en France et aux États-Unis, ils sont plutôt les challengers. Théoriquement, c’est une question, mais pratiquement non. Et si vous pensez au Grand Paris, je crois que je serai à la retraite depuis longtemps le jour où la question pourra se poser !
Propos recueillis par Guillaume LEBORGNE et Cécile NANGERONI
Veolia-Transdev a profité de l’été pour remanier le réseau de bus qu’il exploite à Saint-Dizier. Principaux aménagements : la « rediamétralisation » de certaines lignes, le cadencement et l’information des voyageurs à bord des véhicules. Le réseau de bus de Saint-Dizier (30 000 habitants), dans la Marne, a été remanié le 9 juillet dernier. En choisissant le début de l’été pour lancer ces modifications, l’exploitant Veolia-Transdev, qui a obtenu le contrat de DSP en mars dernier pour les cinq prochaines années, offre aux usagers la possibilité de s’approprier les changements. En premier lieu, c’est le retour de la diamétralisation des lignes. Car la ligne circulaire n’a pas été reconduite, faute d’avoir trouvé son public. Pourtant, ce type de desserte rencontre souvent le succès dans les villes où elle est installée, car elle permet aux usagers d’éviter une correspondance en centre-ville pour des trajets de périphérie à périphérie. « Une maison de santé a été ouverte après la création de la ligne, mais pas sur son parcours, si bien que les usagers devaient changer de bus », explique François Lourdelet, directeur du réseau Ticéa. Désormais, la desserte de la maison de santé se fait avec la seule ligne 2, alors qu’elle était alternativement desservie par la 1 ou la 2, en fonction des heures de la journée. Simplifier le réseau était en effet l’une des demandes de la collectivité. L’instauration du cadencement participe également de cette simplification. On compte maintenant un bus toutes les demi-heures sur les lignes 1 et 2, et un toute les heures sur la nouvelle ligne 3. « C’est une ligne qui dessert des quartiers pour l’instant peu urbanisés mais qui sont appelés à se développer. » En revanche, les deux autres desserviront toutes le deux le quartier à forte population du Vert-Bois, permettant à ses habitants une double relation vers le centre-ville.
Le reste de l’agglomération bénéficiera d’un transport à la demande virtuel et non zonal, de point d’arrêt à point d’arrêt, du lundi au vendredi, et à heure fixe. En revanche, la réservation, obligatoire, pourra se faire jusqu’à 2 heures avant le départ. « Il a été conçu pour des salariés, puisqu’il dessert notamment l’Afpa et une zone d’activités », explique François Lourdelet. Les habitants pourront aussi emprunter l’un des quatre circuits à vocation scolaire, même si ceux-ci n’ont été dessinés qu’à cet usage. L’autre nouveauté du réseau, c’est l’information à bord. Des écrans TFT, doublés d’annonces sonores, avertiront les voyageurs des prochains arrêts. Ce nouveau réseau semble emporter l’adhésion du public. « Nous avons fait + 13 % de validation en juillet. Mais il faut confirmer », dit prudemment François Lourdelet.
Nouveau nom, nouveaux bus, nouveaux services A Vannes, le big bang des transports publics urbains s’est produit le 3 septembre, le jour de la rentrée. Nouveau nom, nouveaux bus, nouveaux services… A Vannes, le big bang des transports publics urbains s’est produit le 3 septembre, le jour de la rentrée. Sous le nom de Kicéo, c’est un service de 33 % de kilomètres supplémentaires qui est proposé. C’est la seconde fois en quatre ans que Vannes fait évoluer son réseau, puisqu’en 2008, déjà, une refonte importante a permis « un gain de fréquentation de 10 % par an », a calculé Denis Bertholom, vice-président transports à Vannes Agglo. Avec le PDU adopté en février 2011, il s’agit de « faire reculer la voiture et capter 15 000 voyageurs de plus chaque jour dans les bus », décrit l’élu. Partant d’une fréquentation quotidienne de 20 000 personnes en 2008, l’objectif est d’atteindre 30 000 voyages en 2015, puis 38 000 en 2020.
Mesure phare du nouveau réseau : la création d’une ligne de BHNS. La ligne majeure de l’agglomération (la 1), qui concentre le tiers du trafic, sera dotée de cinq Crealis Néo d’Iveco, puis de cinq autres en 2013. Des améliorations de voirie pour un montant de 1,4 million d’euros ont été apportées, et la ligne est cadencée aux 10 mn. Le reste de l’offre est parfaitement hiérarchisé : deux lignes essentielles avec une fréquence de 10 mn (la 1 et la 2), complétées de 5 lignes principales desservant les pôles d’attraction, avec des intervalles de 20 mn en semaine et de 30 mn le samedi et l’été. Au troisième niveau, on trouve 4 lignes complémentaires (un bus toutes les 30 mn en pointe, toutes les heures en périodes creuses). Le maillage est complété de 8 lignes périurbaines et de lignes spécifiques (périphérique, scolaire, dimanches et jours fériés, soirée).
De manière générale, il n’y a plus de service à deux vitesses (périodes scolaires / vacances). « Le réseau est vraiment orienté tout public », insiste Denis Bertholom. Enfin, le TAD est densifié avec deux fois plus de points d’arrêt (109) sur 21 communes de l’agglo. 43 arrêts supplémentaires sont prévus à la rentrée 2013, portant à 70 % le pourcentage de population « captable ». Le PDU prévoit également un BHNS sur la ligne 2 et, au global, une augmentation de l’offre kilométrique de 60 % en 2020. Afin de gagner en efficacité et lisibilité du service, la gamme tarifaire a été simplifiée, avec 3 titres selon les âges. Cette année, la collectivité locale a investi 5,5 millions d’euros en matériel neuf, mise en couleurs du parc et travaux divers. Et sa contribution forfaitaire passera de 8,7 millions d’euros à 12,2 millions d’euros en 2012. Un avenant a donc bien sûr été signé avec Veolia Transdev, dont le contrat de DSP signé en 2005 court jusqu’en 2015. Car même si Kicéo sonne comme Keolis, c’est bien VTD le délégataire !
Le réseau de transports en commun de Grand Roanne Agglomération, Star, exploité par Veolia-Transdev, et les commerçants réunis dans l’association Vitrines de Roanne ont dressé, le 5 avril, un bilan du Point City. Le réseau de transports en commun de Grand Roanne Agglomération, Star, exploité par Veolia-Transdev, et les commerçants réunis dans l’association Vitrines de Roanne ont dressé, le 5 avril, un bilan du Point City. Ouvert en décembre 2010, le Point City est un espace réunissant les services utiles aux usagers de tous les modes de transport en commun, y compris la SNCF, ainsi que les modes doux, et les attentes de la clientèle des commerces et services, soit plus de 200 enseignes.
Installé en plein centre-ville, dans l’ancienne agence Star, cet espace associant transports et commerces est d’autant plus original – par rapport aux exemples de Bayonne, Metz, ou Angers – qu’il mutualise les moyens humains comme matériels.
Tous les employés, les trois de la Star et les deux de Vitrines de Roanne, sont polyvalents. Après avoir suivi une formation, ils peuvent renseigner les usagers des transports comme les clients des commerces. Les outils informatiques qui les assistent ont été pensés pour être compatibles aux deux usages. Les deux partenaires partagent également le loyer et les charges. Pour mettre en place cette structure originale, ils ont bénéficié du plan Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce), une aide de l’Etat visant à redynamiser le commerce de centre-ville, complété par le soutien de l’agglo, la ville et Veolia.
Après plus d’un an de fonctionnement, les deux partenaires ont gagné en qualité de service, en visibilité et en amélioration de leurs performances commerciales respectives (plus de clients touchés et des opportunités de mener des actions commerciales communes). Au total, plus de 40 000 produits ont été vendus (chèques Cad’Oh ! et titres Star), avec une progression de 23 % de titres de transport. Le Point City joue aussi la carte du service, en nouant des partenariats avec l’équipe de basket la Chorale de Roanne, et celle de rugby à 15, attirant ainsi au Point City, un public toujours plus large. Deux mille places pour les matchs de basket de La Chorale ont été vendues dans le Point City.
Développer encore l’offre de billetterie fait d’ailleurs partie des objectifs pour cette année et les suivantes. D’ici l’été, le Point City proposera un service de livraison à domicile des achats faits en centre-ville. Une manière d’inciter les clients à utiliser les transports en commun. Et cette livraison (3 euros en ville, 6 euros dans l’agglo et 9 euros hors agglo dans un rayon de 10 km) se fera grâce à des véhicules électriques conduits par des chauffeurs de l’association d’insertion Aid’auto 42, qui collabore déjà avec le réseau Star.
Les habitants de la communauté d’agglomération du Grand-Chalon (110 000 habitants répartis dans 39 communes) ont jusqu’au 27 mars pour faire trois propositions de nom pour le futur BHNS qui sera mis en service au 1er septembre 2012. Les habitants de la communauté d’agglomération du Grand-Chalon (110 000 habitants répartis dans 39 communes) ont jusqu’au 27 mars pour faire trois propositions de nom pour le futur BHNS qui sera mis en service au 1er septembre 2012. Du 2 au 13 avril, un jury interne au Grand-Chalon retiendra entre cinq et dix noms qui seront à leur tour soumis au vote des habitants entre le 16 et le 30 avril. Le gagnant, celui dont le nom sera tiré au sort, recevra un an d’abonnement gratuit au réseau. Si la tradition veut que, jusqu’à présent, les différents services de transport portent des noms communs issus de la photographie (le réseau de bus Zoom, le TAD Déclic, le VLS Réflex et le TPMR Pixel), en référence à Nicéphore Niepce, pionnier de la photographie et natif de Chalon, et à l’usine Kodak qui fut un important employeur de la ville, rien n’interdit de créer une rupture dans cette série. D’autant plus que le futur TCSP marque un tournant symbolique dans les transports de l’agglo et que l’usine Kodak a fermé ses portes. Le tracé du BHNS desservira d’ailleurs la zone d’activité Saôneor, située au nord de la ville, à côté de l’ancien site Kodak. La zone rassemble déjà plus de 300 entreprises représentant 6 800 emplois, et l’agglomération devrait justement l’agrandir sur les terrains vacants de l’ancien géant de la photographie.
Le tracé de la ligne nord – sud empruntera peu ou prou celui de l’actuelle ligne 1, la plus fréquentée du réseau Zoom, avec le tiers des voyageurs transportés, soit environ 4 600 voyageurs par jour. Elle desservira également 66 % des établissements scolaires, soit les trois quarts de l’effectif des scolaires, lycées et étudiants de l’agglomération, représentant 7 800 élèves. Au total, le futur TCSP concerne un potentiel de 18 000 usagers habitant à moins de 500 m de la ligne. En effet, elle desservira aussi bien la zone d’activité que le centre-ville, le centre hospitalier et la gare, deuxième gare de Bourgogne en termes de fréquentation. Pour cela, son amplitude horaire sera plus large que la ligne actuelle de bus. Le service commencera à 5h50 contre 6h15 aujourd’hui. Il s’agit de s’adapter aux usagers dont beaucoup occupent un travail posté. C’est le cas des employés de l’hôpital, par exemple, qui embauchent à 6h. Outre cette amplitude, le matériel du BHNS aura également une plus grande capacité. Le Grand-Chalon a en effet commandé 6 Heuliez GX 327, un bus d’une longueur de 12 m en version 3 portes latérales, une pour la montée, deux pour la descente. Le choix de ce matériel est lié au parc d’Heuliez déjà exploité par le délégataire de service public Veolia-Transdev. Son contrat arrivera à échéance à la fin de l’année, trois mois après la mise en service du BHNS.
Le groupement TCRA-TRA (Transports en commun de la région d’Avignon-Transport du Grand Avignon) va avoir la lourde tâche de réorganiser de fond en comble le réseau de bus de l’agglomération avignonnaise, préparant la mise en service de deux lignes de tramway, prévue fin 2016, dont il assurera l’exploitation. class= »rtejustify »>
Le groupement TCRA-TRA (Transports en commun de la région d’Avignon-Transport du Grand Avignon) va avoir la lourde tâche de réorganiser de fond en comble le réseau de bus de l’agglomération avignonnaise, préparant la mise en service de deux lignes de tramway, prévue fin 2016, dont il assurera l’exploitation. La DSP de huit ans, qui démarre le 1er janvier 2012, a été accordée le 21 novembre par la communauté d’agglomération à cette ancienne double filiale de Transdev, aujourd’hui Veolia-Transdev, qui exploite déjà les transports en commun avignonnais.
A partir de septembre 2012, l’offre kilométrique commerciale sera augmentée de 20 % avec notamment la mise en place de quatre lignes structurantes, 17 lignes complémentaires, de nouvelles navettes, de meilleures fréquences et des amplitudes horaires élargies. L’exploitant devra aussi adapter le réseau de bus pendant les travaux du tramway, prévus entre 2014 et 2016, et il devra le coordonner aux deux lignes de tramway dont il aura l’exploitation jusqu’à la fin de la DSP, soit le 31 décembre 2019. Les recettes d’exploitation forfaitaires ont été estimées par le délégataire à 44,2 millions d’euros pour l’ensemble de la délégation. Quant à la contribution financière forfaitaire de l’agglomération, elle sera de 208,9 millions d’euros sur huit ans, y compris l’exploitation du futur tramway, soit une moyenne annuelle de 26,1 millions d’euros au lieu des 24,1 millions d’euros en 2011. « Le coût kilométrique négocié pour l’exploitation du tramway est ainsi l’un des plus bas de France », a souligné la présidente du Grand Avignon, Marie-Josée Roig, en insistant sur l’importance du tramway. « C’est en effet l’augmentation du versement transport à 1,8 % pour financer et exploiter le futur tramway qui rend possible le financement de ces nouveautés sur le réseau de bus. Si nous avions dû nous contenter des recettes du versement transport à 1,05 %, c’est-à-dire le taux avant le lancement du tramway, nous n’aurions pas été capables de mettre en place ces nouveautés. » Une autre offre avait été faite par Keolis, qui s’est retiré en septembre dernier.
Profitant d’échéances comptables ou organisationnelles, les 4 grandes familles de transports publics – même si l’on n’oublie pas l’offre de Car Postal, de Vectalia ou des petits exploitants privés – ont dévoilé leur stratégie pour 2011. L’intégration de Transdev dans Veolia-Transdev et le départ soudain de Joël Lebreton, qui incarnait l’esprit maison, ont créé un appel d’air pour une offre de service intermédiaire entre la régie et la DSP pure et dure. Les trois groupes et Agir entendent se positionner sur ce créneau. Veolia-Transdev
Jérôme Gallot veut être « une passerelle » entre public et privé
Jérôme Gallot a été nommé PDG de Transdev le 28 février et directeur général de Veolia Transport le 4 mars. A lui seul, l’ancien président de CDC Entreprises (51 ans) incarne maintenant l’union de Veolia et de Transdev (VTD), dont la clôture de l’opération de rapprochement a été commentée lors d’une conférence de presse début mars. Jérôme Gallot nommé directeur général de VTD reprend donc les fonctions de Joël Lebreton et de Cyrille du Peloux, auxquels il a été proposé de rester administrateurs du groupe unifié (seul le dernier a accepté). « De par mon parcours, je suis en quelque sorte une passerelle entre le public et le privé », nous a confié en aparté le nouveau dirigeant de ce mastodonte de 110 000 salariés, dont la première mission sera de marier deux cultures d’entreprises si différentes. Dans l’immédiat, Jérôme Gallot va évidemment se plonger dans la finalisation de la nouvelle organisation dont les contours devraient être vite connus. Les synergies (notamment sur les achats et la maintenance) doivent permettre d’économiser 70 millions d’euros dès les premières années. Comme le prévoit l’accord de méthodologie signé par les partenaires sociaux, ce rapprochement exclut les départs forcés. Jérôme Gallot veut entrer très vite dans la gestion des affaires en participant « dès le début du mois de mars à des comités d’appel d’offres ». Le groupe qui pèse 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires – et estime avoir une part du marché mondial accessible de 8 % – a pour objectif de passer à 10 milliards de CA en 2015. VTD dispose selon Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) « d’une capacité d’autofinancement de 500 millions d’euros, pour saisir toutes les opportunités pouvant se présenter sur le marché ». Jérôme Gallot indique que ce développement se fera « avec un souci de rentabilité ». Le nouveau dirigeant entend ne « pas se disperser » et veut « d’abord renforcer les positions du groupe sur ses plus grands marchés : la France, les Pays-Bas, les Etats-Unis et l’Allemagne ». Concernant l’entrée en Bourse que l’on peut attendre au début de 2012, Antoine Frérot, le PDG de Veolia Environnement, a indiqué que les deux partenaires ne céderaient pas « une énorme participation. Les spécialistes conseillent pour ce type d’opération de céder un minimum de 20 %, ce qui nous laisserait 40 % et 40 % à la CDC », a-t-il indiqué.
RATP
Pierre Mongin veut 30 % de son CA hors d’Ile-de-France
2009 n’aurait donc été, pour la RATP, qu’une année entre parenthèses ? En 2010, le trafic est reparti à la hausse. La RATP comptabilise quelque 39 millions de voyageurs supplémentaires, soit une progression de 1,3 %, fruit conjugué d’un rebond de la fréquentation touristique, de la croissance du nombre de bénéficiaires de forfaits sociaux. La tendance devrait se confirmer car la hausse du coût de l’essence a une forte incidence sur la fréquentation des transports en commun. Selon Pierre Mongin, PDG de la RATP, « lorsque le baril flirte avec les 120 dollars, cela représente un point de plus sur l’année, soit 30 millions de voyages supplémentaires ». De quoi risquer une certaine saturation en attendant le Grand Paris Express ?
Cela incite le groupe à maintenir ses investissements dans la région Ile-de-France. Soit 1,25 milliard d’euros en 2010 et 1,5 milliard prévus pour 2011. « Le problème, c’est que si la demande dépasse l’offre, le réseau sature. D’où mon obsession pour l’investissement », souligne Pierre Mongin. Si elle y réalise l’essentiel de ses investissements, la RATP ne voit plus son horizon limité aux frontières de l’Ile-de-France et se déploie en province, notamment dans le Centre. En 2020, le groupe estime que 30 % de son chiffre d’affaires sera généré hors de l’Ile-de-France, contre 9,2 % en 2010. Déjà, son PDG note que « ce sont les filiales qui tirent la RATP vers le haut. Cette ouverture vers le monde est une ère nouvelle ». Les filiales du groupe sont en forte progression, avec près de 22 % de chiffre d’affaires supplémentaire.
Significatif à cet égard, depuis le 4 mars dernier – contrepartie de la sortie de la RATP de Transdev –, la RATP exploite 57 lignes avec 820 mythiques bus à impériale rouges de Londres. La société des autobus LUB est devenue une filiale à 100 % de la RATP. Pour être reconduits, il faudra suivre à la lettre une grille comprenant quelque 50 critères précis de qualité, en particulier de ponctualité. De Paris à Londres, avec un espoir affiché : « Nous allons faire des progrès en Ile-de-France par le partage d’expérience que vont nous apporter les bus londoniens. »
Keolis
Michel Bleitrach sous le signe de l’offensive
Le groupe Keolis va pouvoir se consacrer tout entier à son expansion. 2010 était pour la filiale de la SNCF l’année de tous les dangers, notamment en France (55 % de l’activité) où l’exploitant défendait 30 % de son chiffre d’affaires avec deux réseaux à 2 milliards en appel d’offres, Lyon et Lille.
Ces deux affaires dans la poche, fort de l’intégration d’Effia et de résultats financiers 2010 d’un bon cru (un chiffre d’affaires de 4,13 milliards, en hausse de 20,1 %, un résultat net de 34,7 millions, en augmentation de 74,7 %, et une profitabilité (Ebitda) de 246,1 millions d’euros, en hausse de 27,2 %), le groupe souhaite maintenant passer à l’offensive.
A l’international, Keolis entend conforter ses places fortes. En Grande-Bretagne, le groupe estime avoir le recul, la connaissance du marché et les effectifs pour dorénavant viser le gain de franchises en position majoritaire. « Avant, on était partenaire financier, maintenant on se présente en opérateur de transports, en véritable opérateur international », assume Michel Lamboley, directeur général de Keolis. L’exploitant compte répondre à certains appels d’offres sans partenaire local : ce sera le cas pour la West Coast Main Line, où il se présentera en groupement avec la SNCF.
Le groupe compte également améliorer sa position en Allemagne, aux Pays-Bas et en Scandinavie. Il regardera par ailleurs les opportunités d’implantation en Europe du Sud dans un contexte où sa filiation avec la SNCF n’est pas forcément le meilleur sésame.
Côté acquisitions, Keolis est actuellement à la manœuvre au Etats-Unis (dans le secteur des bus) et au Canada pour renforcer les positions sur ces deux marchés plus récents. « Nous souhaitons que notre développement se traduise par une certaine taille dans tous les pays où nous nous implantons », résume le président du directoire, Michel Bleitrach.
Sur son marché domestique, Keolis, tout comme RATP Dev, fait des appels du pied aux nostalgiques de l’ancien Transdev. Le groupe dit vouloir se renforcer dans le secteur des sociétés d’économie mixte, tout en reconnaissant que ce sera un travail de longue haleine et que sa montée en puissance sera « progressive ».
Keolis regarde par ailleurs avec gourmandise les opportunités « offensives » qui vont se présenter (Orléans, Metz, Chambéry, Aix-en-Provence, Nice, Nancy, Avignon, Le Havre, Saint-Etienne). Même si une enveloppe est garantie pour chaque participation – au titre du fonds d’animation de la concurrence, suite au rapprochement entre Veolia et Transdev –, Keolis veut établir des priorités dans la réponse à ces appels d’offres. En clair, être plus sélectif dans ses choix et attentif à la future rentabilité de l’exploitation dans un contexte général de baisse des recettes (baisse de fréquentation, hausse du prix du gazole) et d’augmentation de la fraude. Sans attribuer sa non-reconduction à Besançon – le grand et « douloureux » échec de l’an passé – à cette unique raison, Keolis a indiqué n’avoir pas voulu s’engager sur les objectifs très (trop ?) ambitieux de la collectivité en termes d’augmentation de la fréquentation.
Agir
Gilles Bourdouleix joue les séducteurs
Le message n’est pas totalement nouveau, mais il sera porté de manière plus offensive dans les prochaines années : « Le choix de la gestion indépendante pour un réseau de transports urbains n’est pas fait par dépit, c’est le choix d’un service public de qualité à coûts maîtrisés », martèle Gilles Bourdouleix, le député-maire de Cholet, qui vient tout juste d’être reconduit à la présidence d’Agir. Dans un contexte de concentration des exploitants, l’association souhaite encourager les élus à créer un opérateur interne. « C’est souvent la bonne formule, en régie ou en société publique locale (SPL), qui offre de plus l’opportunité de gérer le stationnement et les parkings, par exemple, si l’AOT créée la SPL avec la mairie, comme c’est le cas à Saumur. »
Que propose Agir face aux puissants groupes qui disposent d’une capacité d’innovation et promettent de réaliser des économies d’échelle ? « Ces arguments tombent face à la réalité des chiffres, estime Gilles Bourdouleix. On constate au contraire qu’une régie est souvent plus économique, avec une efficacité au moins égale à celle du privé, et offre plus de souplesse dans la gestion : pas d’avenant à signer au moindre besoin d’adaptation du réseau notamment. » Le président d’Agir met en avant la capacité des adhérents et des directeurs de réseau à mutualiser les expériences, y compris dans le domaine de l’innovation, « avec par exemple l’achat de tickets par SMS ».
Par ailleurs, Agir est en train de créer une centrale d’achats indépendante pour tous les matériels, y compris les bus, « de quoi réaliser de belles économies ». L’idée, c’est aussi de déployer la fonction de conseil aux AO, en les accueillant alors qu’elles sont encore en DSP ou en réflexion sur leur mode de gestion. C’est ainsi qu’Agir a apporté son aide juridique à l’Ille-et-Vilaine, aux Pyrénées-Orientales et à Forbach, qui viennent tout juste de basculer. Si la gestion directe souffre encore d’une image poussiéreuse et peu dynamique, les choses devraient changer. « Ce n’est pas aussi pépère qu’on l’imagine ! réfute l’élu. Des réseaux comme Troyes, La Rochelle ou Cholet (+ 23 % de fréquentation en cinq ans) sont très dynamiques. D’ailleurs, ce sont les mêmes directeurs qui passent du privé au public, et vice-versa ! »
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