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Ewa

Scandinavie : le retour de Transdev sur l’Öresund

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Comme prévu, Transdev a repris à l’opérateur historique suédois SJ l’exploitation des trains régionaux transfrontaliers du détroit de l’Öresund pour le compte d’Öresundståg AB, qui réunit six autorités organisatrices régionales ou départementales du sud de la Suède. Ces trains relient les gares de Copenhague, la capitale danoise, à Malmö, du côté suédois du détroit, avant de continuer vers Göteborg, Karlskrona ou Kalmar.

Pour Transdev, il s’agit d’un retour, après deux ans d’absence, sur une desserte que le groupe français avait déjà exploitée entre décembre 2014 et décembre 2020. A cette dernière date était entré en vigueur un nouveau contrat, de huit ans plus deux années en option, entre Öresundståg AB et l’opérateur historique suédois SJ. Contrat rapidement résilié d’un commun accord par les deux signataires, Öresundståg AB n’étant pas satisfait de l’état général des trains, et SJ ne s’y retrouvant pas financièrement.

C’est dans ces circonstances que Transdev a été rappelé pour deux ans, jusqu’en décembre 2024. Entre-temps, un nouvel appel d’offres sera lancé pour l’exploitation et la maintenance des trains régionaux transfrontaliers. En attendant, Transdev a repris la quasi-totalité des 700 salariés de SJ Öresund, la filiale mise sur pied par SJ il y a deux ans.

La maintenance du matériel roulant, un parc de 111 rames X31K ou X32K aptes à circuler sur les réseaux ferrés suédois et danois, est quant à elle reprise par l’entreprise spécialisée Mantena, filiale de Vy (anciens chemins de fer de l’Etat norvégien). A l’occasion du changement d’horaire de décembre dernier, 24 de ces rames, qui appartenaient aux Chemins de fer de l’Etat danois (DSB) ont été transférées à Skånetrafiken, l’autorité organisatrice des transports de Scanie, désormais responsable des trains régionaux sur la lien fixe de l’Öresund.

P. L.

Ewa

Le défi social dans les transports publics franciliens

GPRC Conf 2022

La rentrée a été marquée par le manque de conducteurs de bus en Ile-de-France, se traduisant par une diminution de l’offre (en particulier à Paris intra-muros où l’offre était 25 % inférieure à ce qui était attendu par IDFM, l’autorité organisatrice des transports). Les différents acteurs de la mobilité, invités de la table ronde qui s’est tenue juste avant la cérémonie de remise des Grands Prix de la Région Capitale, ont cerné l’origine des tensions et expliqué leurs plans pour y remédier.

Les opérateurs de transport peinent à recruter. « Nous connaissons des difficultés de recrutements inédites », reconnaît Alexandre Guyot, DRH bus et tramways à la RATP. Pour retenir et attirer les meilleurs talents, les différents opérateurs se font concurrence entre eux et subissent celle d’autres secteurs d’activité également en tension en cette période où le taux de chômage s’établit autour de 7 %. En région parisienne, où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre est exacerbée par les départs vers la Province.

Pour faciliter le recrutement de conducteurs de bus, le gouvernement a publié un décret (n° 2021-542) permettant d’abaisser l’âge minimal de conduite de 21 à 18 ans. Les pouvoirs publics cherchent aussi à renforcer l’apprentissage. Pour autant, la situation reste tendue. La RATP qui évalue ses besoins à 1 500 conducteurs de bus cette année, en avait embauché 820 à fin septembre.

De leur côté, les entreprises d’Optile recherchent 800 conducteurs. Leur président, Youenn Dupuis constate : « Entre 2015 et 2019 l’offre en grande couronne a augmenté de 20 %. Jusqu’alors, nous étions parvenus à relever le défi de cette croissance. Mais la tension s’est accentuée en raison de la hausse du taux d’absentéisme des conducteurs en poste. » Sous sa casquette de président d’Optile, « il y a là un sujet structurel, lié au niveau social de la France. Comparé au même secteur à l’international, on est à des niveaux qui ne se justifient pas par l’exercice de ce métier », insiste Youenn Dupuis. Egalement DGA IDF de Keolis, il pointe un problème et évalue à 3 % l’augmentation de l’absentéisme. La RATP est tout particulièrement touchée par cette vague d’absentéisme. Le renforcement des contrôles menés en interne a permis de relever 500 arrêts frauduleux concernant 230 salariés et a donné lieu à des révocations et des licenciements. Pour faciliter le retour à la normale, la RATP a mis en place une prime de présence. « Depuis octobre et au moins jusqu’à la fin de l’année, les conducteurs assidus toucheront entre 100 à 200 € mensuels », explique le DRH.

Transdev fait aussi la chasse aux arrêts maladie de complaisance. Pierre Talgorn insiste sur la nécessité de mieux concilier vie privée et professionnelle. « Pour garder et attirer des candidats aux postes de conduite, nous devons chercher à concilier les rythmes de vie professionnel et personnel, prendre en compte les trajets domicile travail de nos salariés et travailler avec eux sur les salles de repos et les sanitaires », préconise le directeur régional IDF chez Transdev.

Keolis a également réalisé un sondage auprès de ses conducteurs, dont les résultats ont permis de tordre le cou à certains préjugés. « Nous avions tendance à penser qu’ils voulaient des horaires de bureaux, travailler de jour, ce qui n’est pas toujours le cas. Certains préfèrent travailler le matin, d’autres les soirs ou le week-end. Nous essayons d’en tenir compte », assure Youenn Dupuis.

Renforcer l’attractivité des métiers

Tous cherchent des panoplies de mesures pour rendre les métiers plus attractifs. Chez Transdev, cela passe par l’envoi de candidatures simplifiées et par un système de cooptation incitatif. « Nous versons une prime aux salariés qui parrainent des candidats », détaille Pierre Talgorn. Le dirigeant mise aussi sur la communication pour valoriser et mieux faire connaître le métier de conducteur, y compris sur le terrain. Pour présenter le métier et tenter de susciter de nouvelles vocations, Transdev va à la rencontre des Franciliens, avec un bus pour l’emploi équipé d’un simulateur de conduite. « Sur une demi-journée, nous pouvons recevoir jusqu’à 50 CV », se félicite Pierre Talgorn. « Nous favorisons aussi l’apprentissage et avons plus de 300 postes en formation prévus d’ici la fin de l’année. Tout cela cumulé devrait nous permettre de passer la vague difficile », espère-t-il. 

La situation s’est déjà améliorée. « Nous avons connu une vraie difficulté au sortir de l’été, au moment où des salariés avaient prolongé leurs congés. Les efforts menés par l’entreprise ont permis de rétablir la situation. Nous sommes passés de 250 conducteurs manquants en septembre, à moitié moins, en recourant à l’intérim. Pour assurer le service, chaque matin, nous réorganisons le planning en fonction des absences de dernière minute, en donnant priorité au scolaire et au transport à la demande dans des lieux où l’on est dépendant du service. Et nous effectuons des rotations, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes usagers qui soient impactés », détaille-t-il.

La SNCF n’est pas tout à fait logée à la même enseigne. « Nous avons la chance que le métier de conducteur de train soit encore attractif », affirme Sylvie Charles. La directrice de Transilien rappelle que cette profession permet de gagner 32 000 euros annuels, auxquels peuvent s’ajouter 5 000 euros de variable.

Actuellement, il manque encore 50 conducteurs sur les 2 650 employés par Transilien. D’où la suppression de quelques trains. En cause : le Covid qui a fait prendre du retard dans les formations. Or, former un conducteur prend un an…

Pour accélérer le mouvement, la SNCF souhaite réduire le temps de formation à 10 mois. Elle le fait déjà dans quelques écoles. « Dédier les conducteurs à la ligne à laquelle ils seront destinés pour leur premier emploi permettrait de réduire à quatre mois leur formation. Ils auraient ensuite la possibilité d’en changer en recourant à la formation continue », explique Sylvie Charles. Avec le risque, reconnaît la dirigeante, d’une certaine monotonie au fil du temps. « Mais il est possible d’évoluer fortement au sein de la SNCF », rappelle-t-elle.

Nouveaux publics

Pour recruter, les entreprises se tournent vers de nouveaux publics. Elles vont chercher des candidats à la reconversion, militaires, postiers… et proposent de les former au métier de conducteur de bus pour la deuxième partie de leur carrière. En Ile-de-France, des centres d’apprentissage ont été ouverts et, en guise d’incitation, IDF mobilités promet une prime de 2000 € aux personnes qui se formeront.

La féminisation des équipes fait aussi partie des ambitions. « Il faut changer les préjugés. Pour être conducteur, plus besoin de compétences techniques. Le métier a évolué. Quand il y a une panne, pas besoin de savoir faire de la mécanique, il faut connaître les procédures », indique Sylvie Charles.

Transilien a mis en place des partenariats avec les universités, notamment avec celle d’Evry, où des professeurs sont chargés de repérer les étudiants en échec qui pourraient devenir conduire des trains. La faculté prend en charge l’enseignement théorique et la SNCF la partie pratique. Pour que les candidats puissent vérifier s’ils sont faits pour ce métier, la SNCF leur propose un Mooc. La compagnie vérifie aussi leurs capacités d’apprentissage et de raisonnement.

Partenariat à revoir avec les AO

« Ce qui s’est passé à la rentrée dans les transports publics, en raison de la pénurie de conducteurs, est désastreux », commente de son côté François Durovray, le président de l’Essonne. « Il y avait une vraie attente. Beaucoup de Franciliens soucieux de réduire leur impact environnemental, avaient décidé d’abandonner leur voiture. Confrontés aux dysfonctionnements, ils ont renoncé. Il faut en tirer les leçons », estime l’élu, également administrateur d’IDFM. « Pour attirer des talents, il faut revaloriser les métiers de service. Démontrer qu’être conducteur, cela a du sens, que ce sont des acteurs de la transition, utiles aux autres. »

Regrettant que notre pays valorise davantage les professions intellectuelles aux dépens de celles de la main et du cœur, il invite au changement. « Ce qui passe par une meilleure répartition de la valeur entre les différents métiers », affirme François Durovray. Le président de l’Essonne recommande aux opérateurs de transport d’accueillir des collégiens pour leurs stages de 3e, afin de leur faire connaître les métiers et susciter des vocations. Il leur suggère également d’aller piocher des candidats parmi les deux millions de bénéficiaires du RSA. 

« Dans mon département, 37 % des bénéficiaires du RSA ont entre 25 et 35 ans. Il faut leur offrir des perspectives d’emploi. La région doit nous aider à nous adresser à ces personnes et à les former pour les remettre dans un processus positif. » François Durovray considère que la crise francilienne a mis le doigt sur la nécessité de renforcer le partenariat entre AO et opérateurs. « Cette crise arrive alors qu’on était arrivé à la fin d’un cycle. Les opérateurs avaient peu de visibilité sur le plan de charge pour les années à venir. On doit se poser la question de l’avenir, des besoins de mobilité, au-delà de nos mandats électoraux, pour mobiliser les moyens techniques et humains. »

L’impact de la concurrence

Si les opérateurs reconnaissent qu’améliorer les salaires peut contribuer à l’attractivité, Pierre Talgorn, rappelle qu’un chauffeur de bus démarre à 1900 €, sans compter la partie variable. Au-delà des conditions salariales, il faut aussi créer un climat de confiance, comme l’a constaté Transdev après avoir voulu réorganiser le travail, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des bus Optile. « Nous avons été confrontés à la forte sensibilité des conducteurs aux changements. Nous avons réagi et réajusté le temps de travail pour donner des garanties supplémentaires sur les rémunérations et les conditions de travail », rapporte Pierre Talgorn. « Chez Keolis, l’ouverture à la concurrence a permis d’instaurer un dialogue avec les employés et les OS, pour formaliser et cadrer les choses », affirme Youenn Dupuis. « Il y a deux phases dans la mise en place de nouveaux contrats. Une première phase de stabilisation. Le temps de recréer une entreprise ex nihilo, avec des salariés venant de différentes sociétés. Ensuite seulement on peut travailler à l’harmonisation pour gagner en performances. Cela ne doit intervenir que lorsque collectif est créé et que la confiance vis-à-vis de l’équipe de direction est là », prévient-il.

Pour la RATP, l’ouverture à la concurrence du réseau historique de bus de la RATP est prévue à partir du 1er janvier 2025. Le changement concernera 16 000 conducteurs (4 700 bus) 19 000 salariés perdront leur statut et seront transférés vers les entreprises qui auront remporté les lots. « Nous nous y préparons. Le temps de travail est un sujet essentiel et le législateur a décidé de mettre en place des règles spécifiques pour les conducteurs de bus ou d’autocar dont le parcours est majoritairement effectué dans la zone dense urbaine francilienne », explique Alexandre Guyot.

La direction mène des discussions avec les organisations syndicales pour se préparer aux échéances de 2025. « Tout le monde est rétif aux changements. Les faire accepter demande de la proximité et du sens. Il faut répondre aux interrogations légitimes des salariés. C’est pourquoi nous sommes en attente des textes qui permettront d’éclairer les conditions des transferts », souligne le DRH.

Pour anticiper les changements à venir, la RATP a procédé, le 1er août dernier, à la modification de l’organisation de travail des conducteurs de bus de la RATP. « Nous avons enregistré 269 démissions de conducteurs de bus dans les premiers mois de 2022. Le double par rapport à 2019. Mais le turn-over reste limité à 2 %, bien moindre que dans d’autres secteurs », précise Alexandre Guyot, en référence aux affirmations de syndicats sur une envolée du nombre de démissions.

La recrudescence des incivilités peut aussi peser dans la décision des conducteurs de bus à quitter le métier. « Les conducteurs qui avaient été traités en héros durant le Covid se retrouvent à nouveau victimes d’insultes. Ce manque de reconnaissance les affecte et a pu en pousser certains à passer à autre chose », regrette Youenn Dupuis. Keolis forme son personnel aux gestes et postures permettant d’éviter de rentrer en conflit avec les voyageurs et diffuse des messages de prévention.

De son côté, Transilien compte non seulement sur ses agents de sûreté mais aussi sur des techniques d’influences comportementales comme le recours aux Nudges, qui cherchent à inciter les voyageurs à adopter des comportements citoyens.

Plus globalement, François Durovray appelle à une réflexion sur la place à accorder au travail dans notre société. « Il faut en faire un débat politique et citoyen. C’est le meilleur coup de main qu’on pourrait donner pour résoudre les difficultés de recrutement auxquelles les sociétés sont confrontées ». Et l’élu de conclure :  « Pour trouver des solutions à ces tensions, il va falloir qu’on se réinvente. »

Valérie Chrzavzez

Ewa

Recalé en Ile-de-France, l’Espagnol Moventia ne désarme pas

Josep Maria Marti , pdg du groupe de transport espagnol Moventia, dont la filiale française Moventis est dirigée par un ancien de Transdev et ex-directeur général de Smovengo.

Candidat malheureux aux appels d’offres d’Ile-de-France Mobilités pour les lignes de bus de la grande couronne, Moventia vient de remporter coup sur coup les contrats de bus de la communauté d’agglomération de Grasse et des vélos en libre-service de la métropole de Rouen.

Ne dites pas à Josep Maria Marti qu’en cinq ans, Moventia, le groupe de transport qu’il dirige en famille, n’a fait que deux prises sur l’Hexagone : Montbéliard et tout récemment Grasse. Et réussi à percer dans deux autres villes françaises, Clermont-Ferrand et Marseille, pour prendre le guidon des vélos partagés, avec sa filiale Inurba. Bientôt trois avec Rouen où, selon nos informations, l’Espagnol a remporté le marché.

Il a en revanche échoué en Ile-de-France, sur les appels d’offres des lignes de bus Optile, en grande couronne. « En France, les appels d’offres sont extrêmement fermés », commente le pdg de Moventia.

« Transdev et Keolis nous savonnent la planche »

« En 2017, Montbéliard était un ballon d’essai et surtout, le moyen de montrer comment on travaille, c’est un cycle de développement long, il faut démontrer aux élus nos capacités industrielles, les rassurer sur nos différences. Faire la chispa, comme on dit en espagnol », poursuit Josep Maria Marti. La chispa ? L’étincelle.  A Montbéliard, on a même réussi à gagner de l’argent », se défend l’opérateur de transport catalan.

Faire des étincelles sur le marché français n’est visiblement pas chose facile, « Les deux majors du secteur, Transdev et Keolis, défendent leur forteresse, font un lobbying intense auprès des élus, nous savonnent la planche », reprenait Jorge Azevedo, directeur du développement France de Moventia, le 22 novembre lors d’un point presse. Avant de filer au salon des Maires qui se tenait à deux pas, porte de Versailles… Cet ancien de Transdev a aussi dirigé Smovengo, l’opérateur de Vélib’ Métropole, le service de vélos en libre-service de la Ville de Paris et des 60 communes de la métropole.

Deuxième concessionnaire Renault en Espagne

Originaire de Sabadel, dans la région de Barcelone, le groupe familial bientôt centenaire, créé par le grand père des actuels dirigeants (trois frères et sœurs) avait donc remporté en 2017 son premier contrat hexagonal en 2017 à Montbéliard (142 000 hab.) pour exploiter pendant six ans et demi le réseau de bus urbains, jusqu’alors aux mains de Keolis. Un contrat de 112 millions d’euros, remporté selon Jorge Azevedo en gagnant la confiance des syndicats. La même année, l’Espagnol gagnait un contrat de bus urbains à La Mecque.

Cinq ans après, en novembre 2022, le Catalan qui a également une grosse activité de concessionnaire automobile multi-marques (c’est le deuxième concessionnaire Renault en Espagne) vient de déloger Transdev de Grasse dans les Alpes-Maritimes. La communauté d’agglomération (100 000 hab.) lui a confié les clés du réseau de 70 bus, dont 9 électriques, et la construction d’un nouveau dépôt. Un contrat de dix ans qui démarre le 1er janvier 2023 pour un montant de 100 millions d’euros. Moventia dit étudier trois nouveaux appels d’offres sur l’Hexagone, principalement dans des villes moyennes.

Nathalie Arensonas

Moventia en chiffres

Implantations : Espagne (bus, tramways, vélos), France (bus, vélos), Finlande (bus, vélos), La Mecque (bus)
1 850 bus
45 000 vélos (dont 30 000 en France), 4 500 stations
41 tramways (à Barcelone)
150 millions de passagers/an

Ewa

La Cour des Comptes pointe la faible rentabilité de Transdev malgré une organisation « pertinente »

RER Brême

Le contrôle des entreprises bénéficiant de concours financiers publics étant prévu par le code des juridictions financières, la Cour des Comptes s’est penchée sur la situation de Transdev. L’institution de la rue Cambon a publié hier l’intégralité du rapport qu’elle consacre à cet opérateur de transport public, présent dans 17 pays, sur tous les continents, et exploitant 17 modes de transports : bus, trams, métros,  tram-trains, trains (plus précisément, 820 trains transportant dans cinq pays 180 millions de passagers par an), mais aussi navettes maritimes ou téléphériques…

Dressant le bilan de la période 2017-2020, la Cour des Comptes estime que le groupe français, fortement affecté par la crise sanitaire, a mis en place une organisation « pertinente » et que sa stratégie a été « confortée« . Toutefois, notent les « Sages » de la rue Cambon, son chiffre d’affaires, de plus en plus tourné vers l’international (64 % en 2020), a connu une baisse significative en 2020 (- 8,9 %). « Le résultat opérationnel est très fluctuant selon les exercices (EBIT négatif en 2018 et 2020), d’où une faible rentabilité sur la période étudiée. De même, le résultat net est déficitaire en 2018 (- 94,3 M€) et surtout en 2020 (- 112 Md€) », écrivent-ils.

Situation déficitaire en Allemagne

Les rapporteurs pointent une situation contrastée selon les pays. « Si l ’activité se révèle rentable en France (143 M€ au total entre 2017 et 2020), celle poursuivie dans les autres pays européens et dans le reste du monde s’avère en revanche déficitaire (respectivement – 70 M€ et – 150 M€ au cours de la période étudiée) »

Ainsi, la France reste le principal marché de Transdev, qui y emploie 31700 salariés (42 % des effectifs) réalisant un chiffre d’affaires de 2,5 Md€, soit 36 % de l’activité du groupe en 2020. Mais le recul de l’activité par rapport à 2019 (-12,2 %) est plus marqué que celui de la moyenne du groupe (-8,9 %).

L’Allemagne constitue zone particulièrement importante pour Transdev, détenu à hauteur de 66 % par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et, depuis janvier 2019, à hauteur de 34 % par le groupe allemand Rethmann. Avec 6000 salariés, l’activité procure la deuxième source de revenus du groupe derrière la France et juste devant les États-Unis. Elle est en progression pour le transport par bus grâce à l’acquisition de la holding Rhenus Veniro. Mais cet accroissement de l’activité en Allemagne a nui à sa profitabilité. « Le résultat net, déjà déficitaire en 2019 (– 25 M€), a chuté durant la crise sanitaire pour atteindre – 74 M€ en 2020. Il s’agit de la filiale ayant enregistré la plus forte perte enregistrée au sein du groupe en 2020« , indique le rapport.

Vigilance aux Etats-Unis

L’Amérique du Nord, où Transdev emploie environ 17 000 salariés, représente 17 % des activités du groupe, avec un chiffre d’affaires marqué par une forte baisse en 2020 (- 16,2 %) à 1 145 M€. « Sur la période étudiée, les activités outre-Atlantique sont fortement déficitaires, même si les pertes se sont réduites en fin de période, le total des pertes nettes s’élevant à respectivement à 328 M€. Le poids des charges de personnel y est particulièrement élevé par rapport au reste du groupe. La situation aux États-Unis appelle ainsi à une vigilance particulière« , prévient le gardien des finances publics.

La répartition des activités du groupe au niveau mondial et les négociations qui ont eu lieu au plus près du terrain pour adapter les contrats ont permis au groupe Transdev de limiter les pertes au cours de la crise sanitaire, reconnaît la Cour. Et les mesures prises par la direction de Transdev ont porté leurs fruits. Ainsi, après s’être recentré sur le B2G (c’est-à-dire sur les activités assurées pour le compte des autorités publiques) et avoir optimisé sa trésorerie, le groupe a su réduire son endettement et profiter des mesures prises par les autorités publiques pour aider les entreprises de transport à faire face à la chute de leurs recettes suite aux restrictions de déplacements imposées par le Covid.

Cependant, ajoute l’institution, « sur l’ensemble de la période, la rentabilité opérationnelle de Transdev est faible et ses fonds propres sont en baisse (- 13,8 % entre 2017 et 2020). Le groupe doit rester vigilant sur le sujet des provisions pour risques et charges, ces dernières augmentant de manière significative sur la période étudiée (+ 46,5 %), du fait des litiges (« claims ») en cours dans la zone Amérique ».

D’où la recommandation de « poursuivre le recentrage sur les activités et les implantations les plus rentables, avec une vigilance particulière sur les contrats aux États-Unis. » Parmi les autres recommandations, la Cour insiste sur l’importance de la prise en compte du facteur humain,  puisque »le recrutement et la fidélisation des conducteurs représentent un enjeu spécifique pour l’ensemble des filiales du groupe » du fait notamment du taux de rotation des personnels structurellement important (autour de 23 % en moyenne, mais 15 % en France et 50 % aux États-Unis). Un aspect fondamental pour toutes les entreprises de transport qui cherchent à attirer des candidats, d’autant plus dans un contexte d’ouverture à la concurrence.

Marie Hélène Poingt

Ewa

Transdev récupère les trains de l’Öresund en Suède

train de l resund en livre publicitaire en sortie du tunnel du hallandss

Le 10 décembre prochain, Transdev reprendra à l’opérateur historique SJ l’exploitation des trains régionaux du détroit de l’Öresund pour le compte d’Öresundståg AB, qui réunit six autorités organisatrices régionales ou départementales du sud de la Suède. Ce changement interviendra deux ans seulement après le précédent, qui avait vu SJ succéder à Transdev, exploitant de décembre 2014 à décembre 2020. A cette dernière date est entré en vigueur un contrat de huit ans, plus deux années en option, entre Öresundståg AB et SJ. C’est ce contrat qui a été résilié d’un commun accord par les deux signataires, Öresundståg AB n’étant pas satisfait de l’état général des trains et SJ ne s’y retrouvant pas financièrement. En vertu de l’accord entre les deux parties, Transdev a été nommé exploitant à titre provisoire à partir de décembre prochain, en reprenant le personnel roulant de SJ, le temps de lancer un nouvel appel d’offres pour l’exploitation et la maintenance des trains régionaux de l’Öresund. Un nouveau responsable de la maintenance à titre provisoire doit également être choisi.

Ewa

Un ancien de Suez à la direction Europe de Transdev

Antoine Grange

Thierry Mallet, lui-même ex-Suez, n’en finit pas de puiser dans le vivier de son ancien groupe. Dernier recrutement en date du PDG de Transdev, Antoine Grange va prendre, à partir du 19 avril, le poste de directeur Europe de l’opérateur de transport public.

Agé de 52 ans, polytechnicien, ancien élève de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées (1995) et de l’Université Technique de Munich, Antoine Grange travaillait jusqu’alors sur le projet de nouvelle entité « New Suez », après avoir été directeur général Recyclage & Valorisation, Suez Asie. Directement rattaché à Thierry Mallet, il est chargé de la zone européenne comprenant les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni et l’Irlande, l’Espagne et le Portugal, la République Tchèque et la Slovaquie et le Maroc.

Ewa

Le contrat de Transdev reconduit à Saint-Etienne

Tram Saint-Etienne

Transdev a annoncé aujourd’hui avoir été retenu par la métropole de Saint- Etienne pour continuer à assurer la délégation de son service public de transports urbains. D’une durée de 8 ans (avec prolongation d’un an possible), ce contrat débutera le 1er juillet prochain.

Parmi les nouveautés, « figurent le prolongement du tramway à 1 heure du matin, la création de 5 nouvelles extensions de ligne, une refonte du fonctionnement du transport à la demande et l’évolution du transport réservé aux personnes en situation de handicap« , indique Transdev dans un communiqué. « Sur la durée du nouveau contrat, 222 véhicules de la flotte (trams, trolleybus et bus) dont 90 bus seront remplacés pour rouler à l’électrique pour faire en sorte que d’ici 2032, 100% des bus circulent avec une énergie propre« , ajoute l’opérateur de transport public.

Ewa

Transdev s’inquiète de la hausse des prix de l’énergie

Thierry Mallet PDG de Transdev

Pas encore sorti du Covid et déjà de plein pied dans la crise de l’énergie. C’est ce qui ressort du bilan dressé par Thierry Mallet lors de la présentation ce matin des comptes 2021 de son groupe. Si Transdev affiche une hausse de son activité de 3,8 % en 2021 comparé à 2020, ce qui porte le chiffre d’affaires total à plus de 7 milliards d’euros, le nombre de passagers transporté est toujours globalement inférieur de 20 % par rapport à son niveau de 2019 (9 millions de passagers transportés en 2021).
Cette moindre activité a fait perdre 64 millions d’euros à l’opérateur. Au total en 2021, la perte nette du groupe s’élève à 162 millions d’euros (le résultat net du groupe a été amputé de 195 millions d’euros pour tenir compte de dépréciations de « goodwill, en clair d’une dépréciation de la valeur de l’entreprise par rapport à son estimation au moment de la fusion Veolia-Transdev en 2011). Sans cette dépréciation, le bénéfice atteindrait 33 millions d’euros.
La situation de groupe est extrêmement solide, assure Marcos Garcia, le directeur financier. Le plan de « performance » prévoyant 66 millions d’euros d’économies a été mis en place et n’a pas empêché de maintenir un niveau d’investissement élevé : 521 millions d’euros dépensés l’an dernier.

Augmenter la subvention ou adapter l’offre

La situation est différente selon les pays. Certains, comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, ont mis en place des mécanismes permettant d’absorber les pertes. Mais pas tous. D’où la nécessité de négocier avec les autorités organisatrices des transports pour trouver des solutions. Les Pays-Bas ont aussi décidé d’une baisse moyenne de 15 % de l’offre de transport public. C’est d’ailleurs ce que préconise Thierry Mallet : il faut soit augmenter les subventions de la part des collectivités locales, soit adapter l’offre (autrement dit, ou réduire l’offre de transport ou bien la redéployer vers les zones périphériques où les besoins sont moins bien couverts que dans le centre). Le dirigeant constate de nouvelles façons de se déplacer. « On ne récupèrera pas tous les déplacements d’avant-Covid », estime-t-il.
« La première priorité est de faire revenir les passagers, la seconde d’adapter l’offre, la troisième de trouver des réponses face à l’envolée très forte du prix de l’énergie » résume Thierry Mallet, qui indique également vouloir poursuivre une politique de transition énergétique et une croissance rentable. « Nous souhaitons éviter les contrats à faible valeur ajoutée », en rappelant que c’est ce conduit son groupe à ne pas répondre aux appels d’offres du Grand Paris Express.

Une année 2022 riche en perspectives…

Présent dans 18 pays, Transdev réalise 80 % de son activité dans six pays, à commencer par la France (où le groupe réalise 37 % de son chiffre d’affaires) suivie par l’Allemagne (17 %) et les Etats-Unis (13 %). Parmi les succès enregistrés l’année dernière, le PDG de l’opérateur de transport public cite, entre autres à l’international, le contrat de Sydney, le plus important pour le groupe (une activité annuelle de près de 100 millions d’euros), et, en France, la future exploitation des TER sur la ligne Marseille-Toulon-Nice pour la région Sud Paca, la délégation de service public gagnée à Cherbourg ou encore le renouvellement des contrats à Roanne ou à Arcachon. En Ile-de-France, la moitié des contrats d’Optile ont déjà été attribués. Transdev a récupéré 40 % du marché, loin encore de sa part initiale mais « cela correspond à nos prévisions », assure Thierry Mallet qui attend prochainement les appels d’offres pour les premiers lots de bus jusque-là exploités par la RATP en petite couronne.
En plus du marché francilien qui s’ouvre de plus en plus, 2022 s’annonce riche en perspectives. Parmi les grandes échéances à venir : le choix du futur délégataire des transports publics de Bordeaux, les appels d’offres de la métropole de Lyon qui va allotir son réseau ou l’offre à remettre fin mars pour les TER de l’Etoile d’Amiens.
Reste aujourd’hui une très forte inquiétude liée à la crise énergétique. L’impact sur les comptes de Transdev a représenté un surcoût de 41 millions d’euros en 2021. Sur les deux seuls premiers mois de l’année, il atteint déjà 15 millions d’euros.

… mais déjà impactée par la hausse des prix de l’énergie

L’impact de la hausse du gasoil n’est pas négligeable, mais il est bien moins important que ce qui se produit sur les prix de l’énergie ou du gaz, pour lesquels les prix ont été multipliés entre 3 et dix fois. D’où la demande de Transdev de réactualiser plus fréquemment les indices de prix pour que les hausses soient prises en compte par les subventions des AO et non par les seuls transporteurs aux marges déjà faibles. « Cela fait partie des demandes portées par les professionnels comme la FNTV et l’UTP. Aujourd’hui, on voit bien que les transporteurs ne font plus rouler leurs camions au gaz. Il faut trouver rapidement des solutions », demande-t-il. Faute de quoi, prévient-il, on risque de décourager les investissements en faveur des énergies décarbonées.Il rappelle que son entreprise exploite 1400 véhicules électriques (400 de plus rouleront d’ici 15 jours en Colombie ) ainsi qu’une vingtaine de bus à hydrogène (une cinquantaine à la fin de l’année).
Marie Hélène Poingt

Ewa

Voici le futur train Marseille – Nice de Transdev

Train Transdev Marseille Nice

On savait, depuis l’attribution à Transdev de l’exploitation de ses TER sur l’axe Marseille – Toulon – Nice à partir de l’été 2025, qu’une commande de 16 rames Omneo Premium de 8 voitures serait passée auprès d’Alstom pour remplacer les rames Corail actuelles. Le lancement formel de la mise en œuvre du contrat a eu lieu le 16 décembre sur le site de Crespin, qui produira ces rames « Origine France Garantie », en présence d’Olivier Delecroix, directeur commercial d’Alstom France, et de Vincent Destot, directeur régional de Transdev Hauts-de-France.

D’un montant d’environ 250 millions d’euros, selon Alstom, cette commande comprend également le support à la maintenance des trains pour une durée de 10 ans. C’est fin 2024 que débutera la livraison de ces rames aptes à 200 km/h, issues de la plateforme Omneo héritée de Bombardier, qui alterne des caisses à un ou deux niveaux. Au total, 491 rames Omneo ont actuellement été commandées par 10 régions françaises, dont 373 rames Regio 2N périurbaines et régionales et 118 rames Intercités du type Omneo Premium. Les équipes Services d’Alstom en France « assureront l’ingénierie de maintenance, fourniront les pièces de rechange et réaliseront la révision des principaux organes (dont les bogies, les moteurs, les pantographes…) ».

Les Omneo Premium destinés à la ligne Marseille – Toulon – Nice « seront adaptés pour répondre aux enjeux propres de l’exploitation de Transdev ». L’aménagement comprendra notamment un « espace de convivialité permettant aux voyageurs de profiter d’une zone de restauration (avec un espace snack) », ainsi que « l’ensemble des services souhaités par la Région Sud, tels que des emplacements vélo (12 par rame), des portes de salle pour séparer les zones 1ère classe, ou encore une harmonie intérieure à l’image de la région et de la ligne sur laquelle les rames circuleront ». Outre la climatisation et les toilettes, ces rames auront des « systèmes innovants » pour la vidéo-surveillance, la réservation à la place ou la réservation des espaces vélo, le comptage passagers ou encore la communication par 4G du train avec le sol.

D’une longueur de 110 m, ces nouveaux trains de 8 voitures offriront 352 places assises « larges », dont le confort est « particulièrement travaillé pour des trajets longs », dans deux classes, ainsi que 66 strapontins « pour les voyageurs réalisant un trajet court ». Les voyageurs bénéficieront enfin d’une information « claire avec des écrans et des afficheurs », du wifi et des prises électriques ou USB.

P. L.

Ewa

Jean-Paul Bailly chargé de réfléchir aux conditions sociales des futurs appels d’offres pour les bus franciliens

JP Bailly

Comment sortir des grèves qui paralysent depuis des semaines des dépôts gérés par Transdev en Ile-de-France ? Après avoir demandé l’intervention de l’inspection du travail, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a décidé de confier à Jean-Paul Bailly, le 11 octobre, une mission de conciliation pour faire cesser les grèves.

Transdev a en effet mis en œuvre une nouvelle organisation du travail après avoir négocié des « évolutions d’organisation » qui ont été acceptées « par une large majorité des représentants du personnel », rappelle l’autorité régionale des transports dans un communiqué. Ces accords n’ont pourtant pas empêché le déclenchement d’un conflit. Transdev estime que les syndicats ont été dépassés par une partie de leur base. La filiale de la Caisse des dépôts pointe aussi, au fil du temps, une politisation du conflit sur fond d’opposition à l’ouverture à la concurrence. Toutefois, un accord vient d’être trouvé à Sénart (Seine-et-Marne), l’un des dépôts qui était jusqu’alors à la pointe du conflit.

Jean-Paul Bailly devra « faire converger les points de vue entre les représentants du personnel et les syndicats d’un côté, et les directions des différents réseaux concernés de l’autre », afin de « faire aboutir rapidement les négociations sur les réseaux qui ne seraient pas parvenus à un accord », indique IDFM

L’autorité organisatrice demande aussi à l’ancien patron de la RATP et de la Poste de « lui faire des recommandations pour la prise en compte des résultats de cette négociation et des enjeux sociaux correspondants dans les prochains appels d’offres ».

Jean-Paul Bailly sera assisté de Jean Bessiere, ancien adjoint au directeur général du Travail et ancien président de la commission mixte paritaire de la branche ferroviaire et de Jean Grosset, ancien délégué général adjoint de l’UNSA et ancien questeur du CESE.

M.-H. P.