Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

L’Occitanie expérimente de nouvelles solutions pour le vélo

consultpj

Après avoir présenté un plan vélo à 100 M€ l’an dernier, le vice-président aux mobilités de la Région Occitanie Jean-Luc Gibelin a annoncé le déploiement ou l’expérimentation de plusieurs solutions élaborées en concertation avec les acteurs du vélo, tout en rappelant que « la solution n’est pas d’emporter son vélo dans le train car ce n’est pas possible en termes de places ».

Locations longue durée

Pour limiter le nombre de vélos dans les trains, la Région a annoncé une expérimentation de location longue durée (de 6 à 12 mois) pour 200 abonnés et usagers fréquents de ses lignes Toulouse-Montauban et Montpellier-Sète : 60 vélos musculaires et 140 à assistance électrique pour un tarif de 15€ à 25€ par mois incluant antivol, casque et box sécurisé. Le budget est de 250 000€ HT pour l’acquisition de vélos made in Occitanie, 127 000€ HT/an pour une gestion confiée à l’entreprise Koboo et 210 000€/an pour le stationnement.

Côté cyclotourisme, l’Occitanie a noué un partenariat avec 40 loueurs de cycles proches de ses gares afin de proposer des réductions à ses voyageurs. Elle va aussi décliner le concept à succès Skirail avec une offre combinée train+vélo de deux jours sur l’itinéraire Toulouse-Carcassonne le long du Canal des deux mers (V80) et de quatre jours entre Sète et Avignon sur la ViaRhôna (EV7), en partenariat avec le réseau de location de vélo Paulette.

Vélos à bord

Pour les cyclistes souhaitant embarquer leur vélo dans un TER, l’accès « Vélo serein » expérimenté depuis deux ans va être déployé sur toutes les lignes non seulement en juillet et août mais également durant les week-ends de mai et juin : il est toutefois nécessaire de réserver (gratuitement), via le site trainlio.sncf.com, une des six places proposées par train.

Une rame X73500 réaménagée offrira par ailleurs 13 places au lieu de 6 (comme le demande la Lom) sur la ligne Toulouse-Figeac-Aurillac en juillet et août afin de desservir quatre itinéraires touristiques vélo (V80, V85, V86 et V87) puis circulera sur la ligne des Cévennes les week-ends de septembre.

Ewa

Villes cyclables: la Fub lance son nouveau baromètre

Velo pistes villes cyclables

Près de 10 millions de Français pratiquent la bicyclette régulièrement. Ils pourraient être bien plus nombreux si les déplacements étaient mieux sécurisés, estime la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), qui a lancé le quatrième baromètre des villes cyclables lors de son congrès à Paris fin février.

La dernière enquête de ce type menée par la FUB date de 2021. Environ 278 000 contributions avaient été collectées. Elles soulignaient les bonnes pratiques mises en oeuvre par les élus mais aussi les manques et les points noirs.

A l’époque, plusieurs communes de l’ouest avaient été élevées au tableau d’honneur : Saint-Jean-de-Monts, La Tranche-sur-Mer (Vendée), Rennes (Ille-et-Vilaine), Séné (Morbihan)… Pour déterminer qui sera récompensé cette année, les habitants de la France entière, cyclistes ou non, ont jusqu’au 2 juin pour répondre à l’édition 2025 de l’enquête et indiquer les aménagements réalisés et les carences qui subsistent. Les résultats seront connus en septembre.

Etienne Demur, coprésident de la FUB, espère noter au moins 2000 communes. « Ces données seront ensuite libres d’accès », explique-t-il dans le  journal Ouest-France. « Les candidats aux élections municipales pourront s’en emparer. »

La France a du retard à rattraper par rapport aux pays scandinaves et ceux d’Europe du Nord. Alors que l’Hexagone compte un million de kilomètres de routes, on recense moins de 70 000 kilomètres de voies cyclables protégées. « Pour le prix d’un kilomètre de voie rapide urbaine destinée aux voitures, on peut faire 250 km d’aménagements cyclables », indique encore Etienne Demur.

Des progrès sont toutefois en cours et quinze grandes agglomérations (Grenoble, Lyon…) portent des projets de réseaux express vélo, continus et préservés de la circulation automobile. Mais en milieu rural, des communes qui pensent transformer des voies communales ou départementales en pistes cyclables n’ont pas toujours les moyens financiers pour le faire. Alors que le plan vélo d’Elisabeth Borne quand elle était Première ministre prévoyait plus de 1,5 milliard d’euros d’investissements sur cinq ans, 50 millions d’euros seulement sont budgétés pour le vélo. « C’est très peu pour améliorer les équipements, former les enfants », regrette Olivier Schneider, coprésident de la FUB, en estimant que « le deux-roues est perçu par le ministère des Finances comme de la décroissance, préjudiciable à l’industrie automobile. Alors qu’il a un vrai impact positif sur la santé des pratiquants. […] La bicyclette se pratique maintenant partout, même l’hiver ». Un développement inéluctable selon lui.

Ewa

Hausse modérée du nombre de cyclistes en France

Un vélo ultra rapide (speed pedelec) qui va à 40 km/h ou un tricycle à assistance électrique ? Dans les deux cas, le poids est limité.
Plus d’un tiers des Français (37 %) font du vélo au moins une fois par mois et un quart (25 %) au moins une fois par semaine. C’est ce que révèle l’enquête annuelle sur l’usage du vélo en France dont les résultats de 2023 ont été dévoilés le 21 mai. Elle a été réalisée par l’institut CSA auprès de 12 576 personnes âgées de 11 à 85 ans, au cours des mois de juin et d’octobre 2023 pour le compte du ministère délégué chargé des Transports en association avec la délégation interministérielle à la Sécurité routière.
Par comparaison, 59 % des Allemands pratiquent le vélo au moins une fois par mois.
En France, parmi les utilisateurs réguliers (au moins une fois par semaine), on compte plus d’hommes (31 %) que de femmes (19 %). La part des cyclistes réguliers est décroissante avec l’âge (34 % pour les 11-34 ans et 14 % pour les 65-85 ans) et globalement croissante avec le revenu du foyer. La pratique reste plus forte en ville centre (supérieure à 30 %) qu’en banlieue ou milieu rural (inférieur à 26 %).
Autre enseignement, les déplacements à vélo pour les loisirs représentent plus d’un tiers des trajets et plus de la moitié des distances parcourues. En moyenne, les Français possèdent “0,5 vélo“ par personne, contre 1,3 aux Pays Bas. Dans le détail, 47 % des foyers possèdent au moins un vélo et 8 % un vélo à assistance électrique.
L’enquête montre aussi que plus du tiers des cyclistes (37 %) ne portent jamais de casque.
Pratique stable dans les zones rurales et périurbaines
Une autre enquête de l’association Vélo & Territoires, qui réunit 220 adhérents institutionnels, a été rendu publique le même jour. S’appuyant sur 1 731 compteurs répartis dans toute la France en ville, en zone périurbaine et rurale, elle montre que la pratique du vélo a augmenté en 2023 de 5 % par rapport à 2022. L’association pointe une hausse « modérée par rapport à l’élan acquis au cours des cinq dernières années ». L’association avait ainsi enregistré  une croissance de 37 % de passages de vélos entre 2019 et 2023. D’où, selon Vélo & Territoires, « un palier d’après-Covid » qui « semble atteint ».
Dans le détail, l’enquête montre une hausse des pratiques utilitaires (+ 7 %) et mixtes (+ 3 %) en milieu urbain, ainsi qu’une hausse de la fréquentation dans les grandes villes (+ 6 %). En revanche, la fréquentation dans les zones rurales et périurbaines reste stable, comme la pratique de loisirs.
Yann Goubin

Ewa

Les Parisiens utilisent plus le vélo que la voiture pour se déplacer

Anne Hidalgo vélo

« C’est officiel, il y a aujourd’hui plus de déplacements à vélo qu’en voiture à Paris (…). C’est l’objectif que nous nous étions fixé dans le cadre du plan vélo« ,  s’est félicité dans un tweet Belliard, l’adjoint écologiste municipal chargé des mobilités à Paris.

C’est ce qui ressort de l’enquête régionale sur la mobilité des Franciliens publié le 4 avril par l’Institut Paris Région. « 30 % des déplacements à vélo en Île-de-France sont effectués par les Parisiens« , précise l’étude.

La marche reste  toutefois le premier mode de déplacement pour les Parisiens (44 %) et pour les habitants de la petite couronne (33 %). Les transports collectifs constituent aussi le principal mode motorisé les résidents de Paris et de la petite couronne. Il est aussi le premier mode, dans la région, pour aller travailler (45 % de part modale contre 33 % en voiture) et pour aller étudier (67 %).

 

Ewa

Le vélo continue de progresser dans les déplacements quotidiens

velo 1 scaled e1706628782919

Les derniers chiffres de l’association Vélos & Territoires publiés mi-janvier révèle une augmentation de 5 % de l’usage du vélo en France en 2023, et notamment de la pratique du « vélotaf », comme mode de déplacement domicile-travail. Avec une poussée du vélo à assistance électrique.

Des chiffres toujours en hausse mais qui ne permettent pas d’atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement, dans son Plan vélo, à savoir 12% de part modale d’ici à 2030. Un bilan consolidé, qui intégrera l’ensemble des données de la Plateforme nationale des fréquentations, doit paraître au printemps 2024.

Que retenir de ce bilan provisoire ? Après une période post crise sanitaire qui avait soufflé du vent dans les mollets des cyclistes, l’usage du vélo diffère aujourd’hui selon les territoires et les périodes observés. En semaine et en milieu urbain, le nombre de passages de vélos enregistrés progresse respectivement de 7 % et 6 % par rapport à 2022. Dans le même temps, la fréquentation du week-end et dans les zones périurbaines et rurales atteint un plateau.

Les périodes les plus marquées par la hausse de l’utilisation du vélo ont été le début et la fin d’année 2023.  Sans doute lié aux grèves et manifestations contre la réforme des retraites au premier trimestre 2023, ainsi qu’à une météo exceptionnellement clémente entre fin-septembre et mi-décembre.

Chiffres clés du 1er janvier au 31 décembre 2023

# Par rapport à 2022

+ 5 % de passages de vélos
+ 7 % en semaine
+ 0 % le week-end

# Selon le milieu

+ 6 % en urbain
+ 0 % en périurbain
+ 0 % en rural

(bulletin de fréquentation réalisé en partenariat avec la société Eco-Compteur. L’analyse repose sur un échantillon national de 308 compteurs représentatifs de l’ensemble des compteurs partagés avec la Plateforme nationale des fréquentations).

 

Ewa

Un nouveau service de vélos en gare se déploie en Nouvelle-Aquitaine

Sur le stand de Fifteen, au salon Autonomy Mobility World Expoo

Lancé en juillet, un nouveau service de vélos en gare a fait son apparition en Nouvelle-Aquitaine : 160 vélos électriques sont proposés dans 25 stations le long de la ligne TER Royan-Angoulême. Huit villes (1) disposent ainsi d’une station vélo en gare, les plus grandes (Royan, Cognac, Angoulême) en accueillent aussi dans leur centre ville.

« C’est une première en France », a affirmé Amira Haberah, cofondatrice de la société Fifteen et directrice du développement, en présentant le 18 octobre lors des Rencontres nationales du transport public ce service géré par sa société. Selon elle, en France, il est possible, soit de laisser son vélo dans la station d’une gare avant de monter dans un train, soit de l’embarquer à bord. Mais pas d’avoir un service de location en libre service complet, au départ et à l’arrivée. Or, c’est ce qui se fait ailleurs avec succès, en particulier aux Pays-Bas (le système OV-Fiets), exemple qui a inspiré Fifteen pour proposer cette expérimentation avec le soutien de l’Ademe et du syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine Mobilités.

Les usagers du TER peuvent ainsi souscrire un abonnement au vélo Modalis pour 15 euros par mois, pour 12h de location par jour, permettant de poursuivre leur trajet (en train ou en car) avec un vélo lorsqu’ils arrivent en gare. Le service est plébiscité, les « gens souhaitent avoir des vélos disponibles en gare« , affirme Jérôme Kravetz, le directeur de Nouvelle-Aquitaine Mobilités.  « Les premiers résultats sont très encourageants avec plus de 300 utilisateurs répertoriés », indique la région.

L’expérimentation doit s’achever à la fin de l’année prochaine. Avec l’espoir, pour ses promoteurs, d’avoir donné, entretemps, des idées à d’autres collectivités locales.

MHP

Angoulême, Châteauneuf-sur-Charente, Jarnac, Cognac,Beillant, Saintes, Saujon, Royan.

 

Ewa

Rencontres de Clermont-Ferrand : « Affirmer une position commune sur les besoins de financement du transport public »

marc delayer vice pdt utp 1024x536 1 e1688388247759

Marc Delayer préside le GIE Objectif Transport Public qui organise les Rencontres nationales du transport public (RNTP) du 17 au 19 octobre, à Clermont-Ferrand.

Ville, Rail & Transports : Dans tous les salons professionnels consacrés aux transports collectifs, les bus électriques sont portés au pinacle.  Et si le tout électrique n’était pas la seule solution pour décarboner le transport ? Aux prochaines RNTP, vous allez poser la question. Réponse ?

Marc Delayer : Avant toute chose, remettons les chiffres en perspective : seulement 2,7% des 30% de émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports routiers sont le fait des bus et des cars. Et globalement, moins de 1% de GES en France sont émis par le transport collectif de voyageurs. Les opérateurs et les collectivités locales ont plutôt une approche de mix-énergétique, avec différentes filières qui ont chacune des avantages et des inconvénients. Certes, l’électrique est la réponse la plus naturelle, c’est la solution la plus poussée en Europe avec la filière hydrogène, même si elle n’est pas encore mature et pose encore la question de sa production. Il y a aussi le biogaz avec des formes de méthanisation qui commencent à être plus vertueuses. Pour autant, nous sommes isolés en Europe sur la filière biogaz, et quand la Commission européenne souhaite qu’­­à partir de 2030, on ne produise plus de véhicules thermiques, ça interroge… Le biogaz doit être intégré d’une façon ou d’une autre dans la transition énergétique, il doit trouver sa place pour, au minimum, pouvoir répondre aux besoins des collectivités qui ont investi dans la filière pour leurs flottes d’autobus. Elle ne doit pas être complètement condamnée à court terme. Quant aux biocarburants, les carburants de synthèse issus d’autres sources que les énergies fossiles, ce sont des évolutions à interroger dans le cadre d’un mix énergétique.

En France on a condamné rapidement les dernières motorisations diesel et pourtant on aurait sans doute plus vite vu baisser les émissions si on avait laissé les bus avec une motorisation Euro 6 renouveler tranquillement les anciennes générations de bus. Car aujourd’hui, compte tenu du mur d’investissement que représentent les motorisations électriques, pour un bus électrique acheté, on laisse deux ou trois vieilles générations de bus sur le carreau. On aurait été plus vite si on avait accompagné la sortie du diesel plus doucement.

VRT : L’association des paralysés de France pointe les difficultés de déplacement pour les personnes handicapées qui viendraient suivre les épreuves des JO en 2024. D’autres associations militant pour les droits des malvoyants réclament des annonces vocales pour annoncer les arrêts, notamment à Paris. Où en est-on ? 

Marc Delayer : Le sujet est vaste et large, il concerne l’accès dans les véhicules et l’accès aux points d’arrêt. L’information voyageurs aussi. De larges progrès ont été réalisés, notamment en province. Aujourd’hui les parcs de bus et de tramways sont tous accessibles. Ce qui pose problème, ce sont les métros historiques, ceux de Paris et Marseille notamment.  Il reste des lignes non accessibles et sans perspective de le devenir, car c’est techniquement très difficile.

Pour les JO de Paris, il est clair que cela posera un problème. En dehors des lignes de tram, de RER et de bus, ll y aura des navettes dédiées aux personnes en situation de handicap pour compléter la desserte. Quant aux annonces sonores, elles ne seront pas en place pour les JO, mais en 2036. Les lois de 2005 puis de 2015 sur le handicap n’ont pas encore permis de combler les trous dans la raquette. En milieu rural, c’est l’accès aux arrêts par la voirie qui pose encore problème. Parfois, les services de transport de substitution peuvent être une réponse pragmatique même si, en première intention, ce n’est l’objectif recherché. A Cholet, nous avons récemment recruté un conducteur sourd, une fois que les médecins de préfecture l’ont laissé passer le permis de construire. Il a ensuite fallu adapter tous nos équipements intérieurs à un fonctionnement spécifique, tout en restant dans le fonctionnement collectif. On peut le faire, ça montre bien qu’il y a des perspectives mais cela prend du temps et arrive progressivement.

VRT : Le boom des modes actifs (vélos, trottinettes, marche) aiguise les problèmes de cohabitation sur la voirie, et surtout sur les trottoirs : 60 millions de piétons sonne l’alerte. Quelles sont les pistes pour apaiser les différentes mobilités ?

Marc Delayer : La mobilité est une forme de schizophrénie. On peut être est tour à tour piéton, automobiliste, cycliste ou usager des transports collectifs, et à chaque fois, on change de comportement en fonction du mode de transport. Au-delà des déplacements, c’est le respect de l’autre qui est en question, il va bien falloir faire de la pédagogie, mettre en place des actions – le code de la rue en est une – auprès de tous les publics, pour parler des règles de cohabitation. Cela passe aussi par l’aménagement de l’espace public pour laisser de la place à chacun. Et on ne pourra pas se passer de la coercition. Car c’est juste scandaleux de voir des vélos et trottinettes débouler sur les trottoirs ou de ne pas s’arrêter aux feux rouges.

VRT : De l’Ile-de-France à la province, le modèle économique des transports publics se cherche toujours. Allez-vous de nouveau interpeller le gouvernement sur ce sujet aux RNTP ? Sous quelle forme ?

Marc Delayer : L’UTP comme le Gart ont récemment mis en avant un certain nombre de pistes de financement, le rapport sénatorial sur le sujet, publié aujourd’hui, en apportera peut-être d’autres. Au débat organisé par le Gart le 28 juin, le sénateur Hervé Maurey (co-rapporteur avec Stéphane Sautarel, ndlr) n’a voulu lâcher aucune information. Louis Nègre a annoncé sa volonté de tenter de réunir toutes les associations d’élus impliqués dans la gestion urbaine, autour de dix solutions de financement pérennes pour le transport public. Les RNTP seront le moment d’affirmer cette position commune. On est face à un mur et face à un paradoxe : d’un côté, il faut un choc d’offre de transport car c’est la seule voie pour inciter au report modal et décarboner les déplacements du quotidien. Et pour cela, il faut de l’argent. Or, les collectivités, malgré ce qu’en dit le gouvernement, n’ont pas les moyens de décarboner leur flotte et de la renouveler rapidement. Il va bien falloir prendre conscience qu’il est nécessaire de protéger le modèle économique du transport collectif urbain et de mettre en avant toutes les solutions financières pour accompagner l’intelligence et l’agilité locale. Clément Beaune est invité aux RNTP, mais d’ici à octobre, sera-t-il encore ministre des Transports ? Quoi qu’il en soit, les Rencontres de Clermont-Ferrand seront le moment pour porter tous ensemble ce discours, être entendus, et peut être écoutés.

Propos recueillis par Nathalie Arensonas

Ewa

Deux milliards d’euros pour le vélo sur quatre ans

vélo piste cyclable à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne)

Au moment où la pratique du vélo continue de progresser (+ 8 % au 1er trimestre 2023 selon Vélo & territoires), le gouvernement annonce un plan vélo et mobilités actives à hauteur de deux milliards d’euros entre 2023-2027. Ces investissements seront consacrés au développement de la filière de production (objectif, plus de 1,4 million de vélos produits en 2027 contre 854 000 en 2022), de la pratique du vélo et des infrastructures cyclables : pistes et voies réservées. Ainsi que les véloroutes touristiques via des contrats de plan Etat-région.

Au total, le gouvernement ambitionne 80 000 km de voies cyclables sécurisées en 2027, 100 000 km en 2030, soit le double par rapport à aujourd’hui.

Les aides de l’Etat pour l’achat d’un vélo (y compris d’occasion, revendus par des professionnels) sont prolongées jusqu’à la fin du plan vélo en 2027.  Lequel prévoit des modifications du code de la route à titre expérimental pour améliorer la circulation des vélos. Par exemple, des repose-pied en bord de chaussée permettant aux cyclistes de s’arrêter aux feux tricolores sans avoir à descendre de selle, et un temps de décalage du passage au feu vert pour permettre aux cyclistes d’évacuer le sas et de retrouver une vitesse suffisante avant le départ des autres véhicules.

Enfin, le forfait mobilité durable pour la fonction publique va passer de 200 à 300 euros, au même niveau que pour les employés du privé.

N.A

Le dernier bulletin de fréquentation publié par l’association Vélo & territoires montre une augmentation moyenne de 8% de la pratique du vélo au 1er trimestre 2023, 12% en semaine. Principalement en ville, alors que l’usage du vélo recule de 7% dans le périurbain et de 10% dans le rural.

Ewa

Vélib, le service que le monde nous envie, selon Stéphane Volant

Le Club VRT s’est tenu le 21 mars dans nos locaux au 29 rue de Clichy dans le 9e arrondissement de Paris.

club vrt mars 2023 volant 20 copieC’est à Bertrand Delanoë et à l’opérateur JCDecaux qu’on doit l’offre de location de vélos en libre service à Paris. « Vélib’ 1, c’est une formidable intuition qui s’est avérée gagnante », raconte Stéphane Volant. Lorsque la concession a été remise en concurrence en 2017, il a été décidé d’étendre le service, qui se limitait alors à Paris intra-muros, à l’ensemble des 60 villes de la métropole, soit sur 450 km2, et d’y ajouter une offre de vélos à assistance électrique. Smovengo remporte le marché, coiffant sur le poteau JCDecaux. Les pistes cyclables se développent de plus en plus vite, surtout lorsqu’en 2019, le gouvernement lance son grand plan vélo prévoyant de faire passer de 3 % à 9 % la part modale des bicyclettes. Dans l’euphorie, Smovengo ou les pouvoirs publics ont-ils vu trop grand ? Stéphane Volant est appelé à la tête de Smovengo en juillet 2022. Avec la mission de resserrer les liens avec les élus et de venir à la rescousse d’un service victime de son succès. Selon le dirigeant, le contrat a été « mal fagoté ». Et il explique : « A mon arrivée, Smovengo était dans une situation où, plus il y avait de vélos en circulation, plus nous perdions d’argent. » L’aventure aurait pu mal se terminer si les Parisiens n’avaient pas été aussi attachés à ce qu’il décrit comme «  le plus beau système au monde de vélos partagés en station ». Pour remonter la pente, Stéphane Volant a renégocié le contrat et cherché à rééquilibrer le modèle économique afin de sauver le service.

D’importantes pénalités

En raison de ses débuts compliqués, Vélib’ a dû verser des dizaines de millions d’euros de pénalités. Une sanction financière justifiée, selon Stéphane Volant, puisque le service n’était pas au rendez-vous. Mais qui empêchera les actionnaires de Smovengo de rentrer dans leurs frais à la fin du contrat. Aujourd’hui, l’entreprise équilibre ses comptes et continue à payer des pénalités, mais les montants sont moins importants car le service s’améliore et les modalités de calculs sont jugées plus justes. La société Smovengo a désormais dix ans devant elle (date d’échéance du contrat) pour démontrer que son modèle économique lui permet de dégager de la valeur, d’investir dans la qualité de service, de partager les bénéfices avec ses salariés et de faire remonter des dividendes aux actionnaires. Avec, si possible, « un partage du succès à hauteur d’un tiers chacun », espère le président.

Un audit commandé par le SAVM, et attendu dans les prochaines semaines, devrait tracer de nouvelles perspectives pour Smovengo. Mais avant même de connaître ses conclusions, Stéphane Volant estime que le succès est au rendez-vous. Et le démontre par les chiffres. 45 millions de courses ont été enregistrées en 2022, soit 12 % de plus que l’année précédente. Les vélos partagés ont permis de parcourir 140 millions de km, en hausse de 20%, dont 62% réalisés en vélo électrique. Chaque jour, 62 000 utilisateurs enfourchent un Vélib’, soit 24 % de plus qu’en 2021. L’an passé Smovengo a comptabilisé 765 000 utilisateurs, dont 380 000 abonnés. « Il n’y a pas de système aussi performant que le nôtre en France ou dans le monde. Nous sommes au rendez-vous des attentes des Parisiens, puisque le nombre d’abonnements augmente et que nous avons de plus en plus de clients et d’usages », en déduit Stéphane Volant.

A titre de comparaison, le patron de Vélib’ évoque le système de vélos partagés de New York, Citi Bike, qui, « avec autant de vélos fait deux fois moins de courses. Ce qui ne les empêche pas de s’apprêter à doubler leur flotte pour répondre à la demande exponentielle », précise-t-il. Smovengo prévoit également d’augmenter son parc de vélos, en consacrant 20 millions d’euros pour se doter de 10 000 cycles supplémentaires. Un investissement qui se fera en tandem avec Paris Métropole, qui prévoit de financer de nouvelles stations et des bornettes, indissociables pour monter en puissance.

A mon arrivée, Smovengo était dans une situation où, plus il y avait de vélos en circulation, plus nous perdions d’argent Stéphane Volant

De nombreuses pannes

« En acquérant ces vélos, nous serons à même de proposer véritablement, 3000 bicyclettes de plus en circulation, lors des JO de 2024 et faire ainsi le plein du système Vélib’ prévu à son contrat », explique Stéphane Volant. Car les Vélib’ sont souvent immobilisés pour réparation. Vendus pour être utilisés 6 à 7 fois par jour, ils le sont 3 à 4 fois plus. Cet usage intensif explique une usure accélérée des pneus et des freins, qui nuit à la qualité de service. Les équipes de Smovengo s’efforcent de les réparer sur place et ne les envoient en atelier que lorsque que c’est indispensable. Pour limiter leur immobilisation, les rotations pour grosses réparations en atelier sont passées de 24 à 48 heures, contre 72, il y a encore quelques mois. Stéphane Volant regrette qu’il n’existe pas de filière française (sauf pour des niches haut de gamme). Les constructeurs se trouvent en Asie. Ce qui pose le problème d’approvisionnement des pièces détachées, qui mettent 15 à 18 mois pour parvenir jusqu’ici. Pour tenter de limiter sa dépendance à l’Asie, Smovengo joue la carte de l’économie circulaire en réutilisant des pièces récupérées sur des vélos hors service pour construire de nouvelles bicyclettes. « Sur les 10 000 vélos supplémentaires prévus, 1000 seront fabriqués à partir d’engins hors service», indique le président de Smovengo.

Une clientèle hétérogène

« Nos clients représentent toute la palette de la population parisienne et métropolitaine. L’utilisateur moyen ressemble aux habitants de la métropole. Nous avons de plus en plus de femmes qui circulent, majoritairement sur des vélos mécaniques et ne renoncent pas à pédaler les jours d’intempéries. Et si les déplacements de Vélib’ 1 se faisaient entre arrondissements et en vélo mécanique uniquement, désormais nos clients traversent le périphérique et prennent goût au vélo électrique. Les distances parcourues s’allongent en mécanique, comme en électrique », rapporte-t-il, fier du succès populaire du vélo partagé.

« Vélib’ n’est pas un service élitiste, puisque notre abonnement le plus bas est à 1,55 euros par mois, tandis que la formule la plus onéreuse, Vmax, ne revient qu’à 8,30 euros mensuel ». Et comme ces abonnés utilisent de plus en plus leur abonnement, le dirigeant se dit favorable à un tarif Vmax Plus, qui prendrait davantage en compte l’utilisation réelle, de manière à être plus juste et à faire payer en fonction du nombre de courses réalisées. Stéphane Volant insiste aussi sur la nécessité de conserver une offre accessible aux plus modestes, afin de leur offrir une solution pour se déplacer à très bas prix. La politique tarifaire de Vélib’ ne dépend de pas de Smovengo. Les prix sont décidés par le SAVM et subventionnés à hauteur de 60 % par la métropole. Les utilisateurs ne payent que 40 % du coût du service.

Un succès qui frise souvent la surchauffe

Si le taux de satisfaction du Vélib’ progresse de 0,5 point par an et atteint désormais 50 %, il reste autant d’insatisfaits. « Il reste une marche à monter pour améliorer la qualité de service et satisfaire ses clients », reconnaît Stéphane Volant. « J’aimerais qu’on puisse bâtir son agenda avec Vélib’ comme on peut le faire avec la RATP : c’est-à-dire en ayant la certitude en temps réel de trouver un vélo en état de marche dans la station Vélib’ la plus proche. Nous n’y sommes  pas encore, notamment aux heures de pointe. Mais nous y allons», assure-t-il.

Reste toutefois un autre défi à relever : la majorité des besoins se concentre sur quelques heures. En effet, Vélib’ compte 380 000 abonnés pour une flotte de 20 000 vélos. 10 % des besoins des utilisations ont lieu aux heures de pointes. « Nous gérons de la frustration », reconnaît Stéphane Volant qui ne peut que constater qu’à certaines heures, le système est en surchauffe, même si Smovengo s’efforce de réguler le trafic, en procédant à des ajustements. « Nous savons de mieux en mieux quels sont les besoins de nos clients, d’où ils partent, où ils vont, à quelle heure et là où il y a des déficits de bornettes, de stations et de vélos. Nous déclenchons donc les interventions de nos équipes pour corriger ce flux naturel et assurer une meilleure répartition. » Le système a des limites car des tests menés entre les 11e et 8e arrondissements ont mis en évidence qu’entre 8h et 10h en semaine, 700 vélos sortent de l’arrondissement de l’est parisien et autant entrent dans celui situé à l’ouest. « Pour réguler les déplacements sur ce créneau horaire, il faudrait 53 camions, à raison de 13 cycles par véhicule. A Paris, le déséquilibre est de l’ordre de 2000 à 3000 vélos et ce sont 230 camions qu’il faudrait pour déplacer les vélos afin de régulariser la situation. Cela n’a pas de sens », indique le dirigeant qui plaide pour davantage d’achats de vélos et d’installations de bornettes dans les stations. Les  60 communes de la métropole se sont engagées à ajouter 1700 bornettes, le président de Smovengo rêve d’un système avec 40 000 vélos.

Se préparer pour les JO

Lorsque Paris accueillera les JO en 2024, il devra se contenter de 20 000 Vélib’. Toutefois des stations éphémères humanisées pourraient être mises en place à proximité des lieux où se tiendront les compétitions olympiques, comme cela se fait déjà lors d’évènements exceptionnels, par exemple au moment du tournoi de Roland Garros ou lors du festival Solidays. « Un test sera fait lors de la Coupe du monde de rugby, afin d’estimer les besoins et les coûts», précise Stéphane Volant.

Le patron de Smovengo réfléchit à la mise en place de hubs de transport bas carbone en villes. Autrement dit, « des stations électrifiées où il serait possible de recharger sa trottinette, sa batterie de vélo propriétaire, avec un standard pour pouvoir accéder aux prises des bus et où on pourrait accueillir des voitures électriques. Sur ces hubs, Vélib’ pourrait mettre à profit les compétences de ses 500 salariés pour proposer des micros ateliers où l’on pourrait regonfler des pneus, changer des freins ou faire du gardiennage de vélos propriétaires et de véhicules électriques », détaille-t-il.

L’importance du lobbying

Stéphane Volant évoque l’urgence à développer le vélo partagé, mode de transport « écologique, démocratique et économique » et encourage à monter au créneau pour le défendre. «Il faut qu’une filière vélo continue à se développer. Un lobbying en faveur du vélo doit émerger dans ce pays. L’automobile et l’avion savent donner de la voix. Il faut mettre plus d’énergie dans une activité militante, de manière à pousser cette mobilité douce et partagée, comme nous le faisons chez Smovengo.» La tâche est n’est pas simple, alors que les secteurs de l’aérien et de l’industrie automobile bénéficient de milliards pour se réinventer, la filière vélo doit se contenter de millions, bien qu’il existe des besoins colossaux d’aménagement. « Nous avons besoin d’une grande politique d’infrastructures et de disposer de véritables pistes cyclables. Ce qui nécessite des investissements lourds pour donner au vélo la place qu’il mérite en France », souligne Stéphane Volant. Selon lui, « pouvoir utiliser un vélo partagé électrique sur tout le territoire, pour moins de 10 euros par mois peut être un moyen de permettre aux personnes éloignées de s’arrimer à bas coûts aux services essentiels des villes ».

La Métropole de Marseille a lancé un nouveau service de vélos électriques en libre-service et sera regardé de près par les grosses métropoles alentours, estime-t-il. « Elle pourrait, par capillarité, irriguer la région plus vite et mieux que d’autres ». En revanche, poursuit-il, une ville comme Lyon propose une offre très en deçà des besoins, avec seulement quelques centaines de vélos en libre accès et un service expérimental d’une vingtaine de vélos cargo à assistance électrique en libre-service.

Jouer la carte de l’intermodalité

La nécessité d’arrimer les vélos partagés aux différents modes de transport est un autre impératif. « Je regrette que certains opérateurs de transport se vivent encore en concurrence avec les autres modes ». Lorsqu’il était à la SNCF, il se souvient du peu de considération affiché pour les vélos. « Lorsque les TER ont été conçus, les deux roues étaient considérés comme un embarras. On n’en voulait ni dans les trains, ni dans les gares. Et comme les élus ne réclamaient pas de vélos, la direction n’était pas encouragée à modifier sa stratégie. Les temps ont changé, mais on ne va pas encore assez loin pour faciliter l’intermodalité ». Pour appuyer sur l’accélérateur, il faudrait bénéficier d’une cartographie de toutes les infrastructures et modes de transport existants et se voir proposer un service de MaaS (mobility as a service) intégrant tous les moyens de déplacements, marche, vélo, RER, avion…, les connecter et permettre de voyager avec un seul billet, tout en reversant son dû à chaque opérateur. « On en est encore loin, car on ne connecte pas encore tous les modes de transport et on se jalouse…  », déplore Stéphane Volant, qui assure ne pas se sentir en compétition avec le service Véligo de location de longue durée de cycles, mis en place par Île-de-France Mobilités. « Beaucoup de mes abonnés en sont également clients, ou utilisent des services de trottinette ou une voiture ».

Pour un meilleur usage des mobilités douces dans la capitale et faire baisser le nombre d’accidents de la route, dont les piétons, cyclistes et utilisateurs de trottinettes sont les premières victimes, Stéphane Volant plaide pour plus de pédagogie et se dit favorable à l’enseignement du code de la rue dans les écoles. Mais il rappelle aussi que beaucoup d’accidents sont liés à des voieries défaillantes.

capture decran 2023 04 18 a 153049
Les vélos électriques (à droite) connaissent de plus en plus de succès.

 

Des hausses de tarifs mi-mai

L’abonnement V-Max de Vélib’ passera de 8,30 à 9,30 euros mensuel en mai, soit une hausse de 12 % pour ce forfait qui inclut deux trajets par jour. Comme les courses à vélo électrique hors forfait augmenteront de un euro, les abonnés V-Max les paieront deux euros, au lieu d’un aujourd’hui pour tout trajet supplémentaire. La demi-heure supplémentaire de VAE, au-delà des 45 minutes incluses, passera elle aussi à deux euros. Le pass 24 heures et le pass trois jours électrique n’incluront plus que cinq trajets, au lieu de six, par tranche de 24h. Les autres formules restent inchangées. Des hausses justifiées par le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole par le contexte inflationniste et par la volonté d’assurer un meilleur partage des Vélib’ à assistance électrique, dont l’utilisation intensive reste concentrée sur un faible nombre d’abonnés.
En 2021, Vélib’ avait déjà avait mis fin aux courses illimitées à vélo électrique, pour freiner leur sur utilisation par des livreurs, coûteuse en termes de maintenance.

 

Valérie Chrzavzez

Ewa

Après le vélo, les villes s’emparent du sujet de la marche

Islande passage pieton 3D

Avec une augmentation de 34% des déplacements à vélo, en moyenne en 2022, dont 38 % en milieu urbain, 15 % en milieu périurbain et 16 % en milieu rural selon l’association Vélos & Territoires, la petite reine prend de plus en plus de place dans la ville, les trottinettes aussi quand elles existent. Et la cohabitation avec les piétons devient parfois difficile.

Ajoutons à cela les terrasses qui depuis l’après-Covid, prennent leurs aises, cela donne des trottoirs très encombrés. Avec le conflit autour de la réforme des retraites, les tonnes d’ordures ménagères qui jonchent les trottoirs de Paris ont fini par exacerber la guerre du bitume.

Mais ce n’est pas la grève des éboueurs qui ont poussé les collectivités locales à travailler sur leur stratégie marche. Les « plans marche » sont une grande première dans beaucoup de villes. C’est ce que révèlent les résultats d’une enquête nationale sur les politiques modes actifs menée par le Club des villes cyclables et marchables avec Vélos & territoires. Et présentés le 22 mars 2023.

Mille deux cents collectivités locales, communes, communautés de communes, départements, régions ont répondu au questionnaire fourni (170 questions !)  sur leurs politiques cyclables, marchables, les moyens humains et financiers déployés, les dispositifs etc.

L’enquête montre que ces démarches sont en plein boom. Quatre collectivités sur cinq bénéficient d’un « portage politique » sur la marche. « Ces stratégies s’inscrivent dans un renversement des hiérarchies. D’abord la marche, ensuite le vélo, puis le transport en commun et les voitures », constate Françoise Rossignol, présidente du club des villes et territoires cyclables.

Le vélo tient le haut du pavé et est plébiscité tant dans les communes, que les départements et les régions. Les sommes en jeu montent en flèche. Les dépenses cumulées des collectivités pour les politiques cyclables s’élèvent désormais à 15 euros par an et par habitant (aides de l’Etat et de l’Union européenne comprises). Objectifs des associations de promotion du vélo au quotidien : 30 euros par habitant et par an pour améliorer les  conditions de déplacement en vélo, et les sécuriser.

Depuis 2019, les ressources humaines dédiées au sujet dans les collectivités a doublé par selon l’étude du Club des villes et territoires cyclables et marchables et de Vélo & territoires.

Selon les 1 200 collectivités qui ont répondu au questionnaire, il s’agit de réaliser 28 000 kilomètres supplémentaires d’aménagement cyclable d’ici la fin du mandat. Et 480 000 nouvelles places de stationnement vélo, avant d’atteindre, à terme, le million de places.

Avec quels moyens financiers ? « Il nous faudrait une aide de 500 millions. L’Etat nous en promet 250, mais, pour l’heure, on n’en a vu que 100 millions », indique Françoise Rossignol.

N.A

Les résultats de l’enquête (synthèse et complets) : ici