A Paris, 1 000 rues à contresens cyclable
27 Juil 2010
Ile-de-France , Paris , Ecomobilité , Vélo
Mis à jour le 23 mai 2017
Après le Canada, où Montréal a été la pionnière, la Belgique, la Suisse, le Japon, l?Allemagne ou encore le Danemark, la France se convertit peu à peu au contresens cyclable Paris – qui en matière de politique vélo a mis le grand braquet depuis 2001 – inaugurait le 12 juillet la création de ces aménagements dans 65 quartiers « apaisés » et plus de 1 000 rues. Soit 185 km (sur le point d’être achevés) correspondant à une augmentation du réseau cyclable parisien de plus de 30 % en seulement six mois. « Ces aménagements répondent au décret ministériel de juillet 2008 qui autorise les villes à aménager des doubles-sens cyclables dans les zones 30. Ce décret étant issu des travaux préparatoires de la loi Grenelle 1, a rappelé Annick Lepetit, ajointe chargée des transports, des déplacements et de l’espace public à la mairie de Paris. Nous préférons dire double-sens plutôt que contresens car ainsi nous ne nous plaçons pas du côté de l’automobile. »
Mais concrètement il s’agit de faire circuler les vélos dans les deux sens dans des rues qui sont à sens unique pour les voitures. Avantages : éviter des détours aux cyclistes tout en les mettant à l’abri des grands axes, souvent plus dangereux. Bordeaux, Nantes ou Strasbourg ont aussi expérimenté le système avec succès. A Paris, le dispositif fait partie d’un plan vélo voté au Conseil de Paris en juin dernier. « A l’unanimité, c’est une petite révolution », a souligné l’élue, qui rappelle aussi que le Vélib’, qui a largement contribué au boom de la petite reine dans la capitale, a fêté ses trois ans mi-juillet. La municipalité souhaite encore « relier les pistes cyclables entre elles, les recoudre car les discontinuités posent problème ». Cela se fera notamment en utilisant les doubles-sens cyclables, mais cette fois ailleurs que dans les zones 30, la possibilité est à l’étude. Ce sont aussi les places et les portes de Paris qui constituent encore des points durs non résorbés sur lesquels il faudra travailler.
La question de la sécurité a longtemps fait douter les villes. Pourtant, « l’expérience de Montréal montre que ce n’est pas plus dangereux, ni pour les cyclistes ni pour les piétons », a assuré Michèle Blumenthal, maire du XIIe arrondissement, où un ruban a été symboliquement coupé. Mieux, comme le vélo arrive en face, le risque d’ouverture intempestive de portière est minimisé. De plus, dans les quartiers où ces aménagements sont déjà en place, on constate une augmentation du nombre de cyclistes et une baisse de la vitesse des voitures. Cependant, les Parisiens n’étant pas – encore – coutumiers du double-sens cyclable, la municipalité communique. Annick Lepetit a même demandé au gouvernement qu’une campagne nationale sur la sécurité routière y soit consacrée. Elle n’a pas de réponse à ce jour, mais promet de revenir à la charge.
Cécile NANGERONI