Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

La RATP se prépare à l’après-Catherine Guillouard

catherine guillouard e1662026732477

C’est la surprise de la rentrée à la RATP! Catherine Guillouard a annoncé à ses troupes qu’elle allait quitter la RATP le 30 septembre prochain. La PDG de la RATP a expliqué sa décision  « pour raisons personnelles« , indique la Régie. Dans son entourage, on précise que sa démission s’explique par des raisons uniquement familiales, liées à des problèmes de santé de ses parents.

Dans un communiqué, la RATP reprend le message adressé par Catherine Guillouard aux salariés de l’entreprise, les remerciant notamment pour « ces 5 années à la tête de l’entreprise », qui « ont été une aventure humaine et collective formidable », et rappelant que « le groupe RATP est devenu le troisième opérateur de transport public urbain dans le monde« .

Agée de 57 ans,  diplômée de Sciences Po Paris et de l’ENA, Catherine Guillouard était arrivée à la tête de la RATP en août 2017, après avoir occupé des postes de direction chez Rexel, Eutelsat et Air France. Elle avait alors succédé à l’actuelle Première ministre, Elisabeth Borne, qui était devenue à ce moment-là ministre des Transports dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Elle avait été reconduite à ce même poste en juillet 2019 pour un mandat de cinq ans.

Sous sa présidence, la RATP  s’est tout particulièrement attachée à se préparer à l’ouverture à la concurrence de ses bus, de ses métros et de ses RER dont elle va perdre le monopole dans les années à venir en Ile-de-France. Le  premier « choc » se produira le 31 décembre 2024 avec l’ouverture à la concurrence des bus à Paris et en petite couronne. 18 000 salariés, soit 40 % des effectifs du groupe, seront alors concernés, avait-elle indiqué il y a plusieurs mois devant quelques journalistes. D’où le lancement, pour répondre aux futurs appels d’offres en Ile-de-France, de la filiale RATP CAP IDF .

Catherine Guillouard a aussi cherché à diversifier les activités du groupe en créant des Business Units (BU), comme la BU RATP Solutions Ville pour proposer aux collectivités de nouveaux services couvrant cinq secteurs : l’immobilier, les nouvelles mobilités urbaines, l’énergie, la logistique urbaine et les télécommunications.

Elle quitte toutefois le groupe dans un contexte marqué par des revendications salariales et par plusieurs conflits sociaux autour de l’ouverture à la concurrence et de la réorganisation du temps de travail pour gagner en compétitivité.

Les pouvoirs publics ont salué l’action de la dirigeante, le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire estimant notamment qu’elle a « transformé en profondeur le groupe RATP et a accéléré son développement ».  Le gouvernement a indiqué qu’une  « procédure de recrutement est d’ores et déjà enclenchée pour nommer en Conseil des ministres un(e) prochain(e) présidente-directrice générale du groupe RATP« . Un intérim sera mis en place à compter du 30 septembre : Pierre-Alain Roche, le président de la section mobilités et transports à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), et actuel représentant de l’Etat au Conseil d’Administration du groupe RATP, prend la présidence du Conseil d’administration du groupe RATP, et Jean-Yves Leclercq, directeur de la Performance économique et financière du groupe, prend la direction générale de l’entreprise.

MH P

 

 

 

Ewa

Lutte contre l’inflation : abonnements gratuits dans les trains de banlieue espagnols

Madridsite e1662016660317

C’est la mesure star de la rentrée en Espagne. Du 1er septembre au 31 décembre, les trains de banlieue et une partie du réseau régional de la RENFE, équivalent de la SNCF chez nos voisins, seront gratuits pour les usagers réguliers. Les lignes régionales à grande vitesse ainsi que 13 trajets interrégionaux à grande vitesse seront accessibles à moitié prix. Financée par le gouvernement, cette initiative vise à soulager les usagers frappés par l’inflation, 10,4 % en août, et à faire diminuer le nombre de voitures sur les routes.

Autour de 75 millions de voyages devraient ainsi être effectués gratuitement selon la RENFE. 26 millions rien que dans les trains de banlieue de Madrid, pour lesquels l’abonnement mensuel coûte normalement de 28,90 à 92,90 euros, et 22 millions dans ceux de Barcelone, pour lesquels il faut d’habitude débourser entre 25,55 et 83,85 euros par mois.

Afin de cibler les usagers réguliers, ces titres de transport ne sont complètement pris en charge par l’État que si le titulaire effectue au moins 16 trajets au cours des quatre mois que dure le coup de pouce. Pour les lignes régionales “Media Distancia”, ils ne seront valides que pour un itinéraire défini.

Depuis l’ouverture de la distribution des abonnements gratuits, mercredi dernier, “plus de 300 000 personnes [en] ont déjà acquis pour les trains de banlieue”, se félicitait, avant-hier, la ministre des Transports, Raquel Sánchez.

Suivant la même logique, du 1er septembre au 31 décembre, le gouvernement financera, par ailleurs, 30 % des abonnements de tous les transports en commun au niveau local. Métro, tram, bus…

Alban Elkaïm

 

Ewa

Le stationnement payant des deux-roues n’est plus un tabou

voiture Paris pollution

Le stationnement des motos et scooters est devenu payant à Paris le 1er septembre. Les motos et les scooters peuvent stationner sur 42.000 places pourvues à cet effet, mais également sur les bandes de stationnement payant aménagées initialement pour les voitures. Le tarif varie en fonction des arrondissements et des zones : 3 euros par heure dans la zone 1 qui comprend les arrondissements centraux de Paris, du premier au onzième. Au-delà, en zone 2 (du douzième au vingtième arrondissement), le tarif motos s’établit à 2 euros au minimum par heure. Pour inciter à la rotation des emplacements, le tarif augmente fortement pour le stationnement de longue durée, jusqu’à 37,50 euros pour six heures en zone 1. Les résidents peuvent bénéficier d’un tarif préférentiel en souscrivant à un abonnement (22,50 euros par an), qui donne droit à un tarif de 0,75 euros pour stationner une journée, et de 4,50 euros pour une semaine.

Paris n’est pas la première commune à franchir le pas. Dans le Val-de-Marne, après Vincennes et Charenton, Saint-Mandé a imposé le stationnement payant des deux-roues motorises depuis le 1er janvier 2022. Afin, selon la mairie, « d’éradiquer le stationnement parfois anarchique des motos et scooters, d’en finir avec les engins ventouses et de reporter vers les parkings ceux qui sont peu utilisés« .

Ailleurs en France, les élus semblent attendre le retour de l’expérience parisienne avant de lancer leurs expérimentations. « Ce n’est pas d’actualité pour le moment. Et au moins jusqu’à la fin de ce mandat« , a prévenu Denis Tallédec, l’élu chargé de la circulation et du stationnement à Nantes, dans un entretien avec la presse locale. Une retenue similaire a été observée à Strasbourg, où les élus ont longuement débattu en septembre 2021 de la nouvelle stratégie pour le stationnement dans la ville, sans aborder la question des deux-roues motorisés.

« Laissez nous choisir où nous garer, en toute sécurité et ne nous punissez pas en nous faisant payer pour notre choix de mobilité intelligente« , a déjà prévenu la fédération des motards en colère, qui a organisé en août une manifestation à Paris pour dénoncer le stationnement payant. Enquête européenne à l’appui, les motards rappellent que « le stationnement gratuit pour les motocyclistes est et devrait rester la norme« . Ils laissent toutefois la porte ouverte aux discussions et rappellent qu’ils seraient « prêts à payer pour le stationnement des motocyclettes, tant qu’il y a des installations en place« . Les installations les plus demandées dans les aires de stationnement payantes sont les mesures antivol et l’espace de rangement pour les casques et les vêtements de moto.

Olivier Mirguet

Ewa

Eurostar mettra fin l’été prochain à la liaison Londres – Disneyland Paris

Eurostar Saint Pancras

La compagnie ferroviaire transmanche a annoncé qu’elle allait arrêter, à partir de l’été prochain, de desservir la liaison Londres – Disneyland Paris. L’entreprise a indiqué le 30 août à l’AFP avoir « pris la décision de ne plus assurer la liaison directe entre Londres et Marne-la-Vallée à l’été 2023 », mais aucune décision n’a été prise pour l’année suivante. « Nous réexaminerons nos options pour 2024 dans le courant de l’année prochaine », ajoute Eurostar.

En cause, les effets de la pandémie et du Brexit. La compagnie, qui « continue à se remettre financièrement de la pandémie », précise vouloir se « concentrer » sur ses « trajets principaux ». Elle rappelle que les passagers peuvent toujours se rendre au célèbre parc d’attractions via ses trains allant à Paris ou à Lille depuis la capitale britannique.

Ewa

Christophe Fanichet « réfute » le chiffre de 1200 conducteurs manquants à la SNCF, mais reconnaît « une tension qui obère le plan de transport »

C.F-carousel

La SNCF a réalisé un bel été en transportant 23 millions de personnes sur son marché domestique, soit 10 % de plus qu’en 2019, souligne, dans une interview accordée à Ville, Rail & Transports, Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. Alors que des pénuries de main-d’œuvre se font de plus en plus sentir dans de multiples secteurs, le dirigeant fait du recrutement une de ses priorités.

Ville, Rail & Transports : La SNCF parle d’un été record. Quel est le bilan chiffré ?

Christophe Fanichet : C’est un très bel été pour le tourisme, pour le train et pour la SNCF. Sur les grandes lignes, nous avons transporté 10 % de voyageurs en plus comparé à l’année 2019. Soit 23 millions de voyageurs sur le marché national, et 28 millions en comptant l’international. Sur septembre, les premiers indicateurs montrent que l’envie de train ne se dément pas pour les voyageurs loisirs. Pour les pros, il faudra attendre la fin septembre.

L’été s’est globalement bien passé malgré la canicule et les conditions climatiques exceptionnelles. Des dizaines et des dizaines de milliers de cheminots ont été sur le pont et ont permis la réalisation de notre plan de transport. Je leur dis un grand merci. Le 14 juillet, tous les trains sont partis et 2 millions de voyageurs ont été acheminés même si la canicule nous a obligés à adapter nos plans de transport, c’est-à-dire à réduire la vitesse de circulation des trains. Nous avons su le faire. Ce qui n’a pas été le cas partout ailleurs en Europe.

VRT : Comment mieux anticiper les canicules qui devraient se multiplier à l’avenir ?

C. F. : J’ai demandé aux équipes de SNCF Voyageurs et plus particulièrement à la direction Industrielle de travailler sur les retours d’expérience concernant tous les trains et de prendre en compte la canicule dans nos standards.

Cet été, personne ne nous en a voulu quand les trains avaient 5 à 10 minutes de retard à cause de la canicule : les voyageurs ont reçu des SMS les informant que leur train aurait peut-être du retard. Mais cela peut faire rater une correspondance. Il faut donc que nous revoyions nos standards pour mieux nous adapter. Nous regardons comment les intégrer dans nos process, en coopération avec SNCF Réseau. Nous ouvrons tout le champ du possible sans que cela nuise à l’attractivité du train.

VRT : En début d’été, on a entendu des critiques sur l’insuffisance de sièges offerts sur certaines liaisons, en particulier sur l’axe Paris-Bordeaux. Limitez-vous les circulations en raison du coût des péages ?

C. F. : Cet été, nous avons sorti tous nos trains et proposé, au plan national, 500 000 sièges de plus qu’en 2019. Il n’y a ainsi jamais eu autant de places offertes sur la ligne Paris-Bordeaux que cette année ! L’offre y a été accrue d’environ 3 %. Cela peut paraître un petit pourcentage mais, à l’échelle de la SNCF, un petit pourcentage concerne beaucoup de voyageurs.

Toutefois, les péages sont très élevés sur cette ligne. Il faut trouver une solution sur leur montant. Nous en discutons avec Lisea. La SNCF ne dimensionne pas son plan de transport seulement sur les quelques week-ends de pointe de l’année mais de façon à être en équilibre économique sur une durée longue.

VRT : Vous avez commandé à Alstom 15 TGV M supplémentaires, capables de circuler en Europe. Pour quelles lignes ?

C. F. : Cette levée d’option entre dans le cadre d’une commande de 100 TGV M qui seront livrés à partir de 2024. Il était prévu de pouvoir commander des TGV internationaux. Comme nous voyons que les trafics repartent et que le ferroviaire est un temps long, nous commandons dès maintenant ces rames qui pourront aller partout, aussi bien en France qu’en Suisse, qu’en Italie, en Belgique. Ces rames n’arriveront qu’en 2026-2027. Elles sont modulaires, ce qui est très important car elles permettront d’ajuster le nombre de voitures en fonction du marché ou de reconfigurer la composition entre 1re et 2de classe.

VRT : Après ce bel été, la rentrée s’annonce plus compliquée… La SNCF fait-elle face à une pénurie de conducteurs comme l’affirment les syndicats et la presse (1 200 conducteurs manquants selon Libération) ? Y a-t-il eu un manque d’anticipation ?

C. F. : Plusieurs phénomènes s’additionnent en cette rentrée. Il y a le sujet, vécu par tous, de la baisse du pouvoir d’achat, de l’inflation, de la crise énergétique, des difficultés d’approvisionnement en pièces industrielles. Si des problèmes d’approvisionnements perdurent, il y aura un impact sur notre plan de transport que nous devrons adapter.

Nous rencontrons aussi des difficultés, comme tous les secteurs, à recruter. Cela vient d’une forme de situation de plein-emploi pour les profils industriels très recherchés.

Il y a aussi l’effet de la crise Covid, pendant laquelle nous n’avons pas pu autant former et recruter que nous aurions voulu. Toutefois, contrairement à d’autres secteurs, nous avons maintenu l’emploi et continué à recruter. C’est ce qui nous a permis de réaliser tous nos plans de transport cet été, même si nous avons dû les adapter ici ou là. Pour autant, cet effet retard dû au Covid se ressent maintenant car il faut 12 mois pour former un conducteur.

Nous reconnaissons qu’il y a une tension sur le métier de conducteur qui obère le plan de transport. Mais c’est ponctuel et c’est sous maîtrise. Il peut manquer quelques conducteurs, mais c’est circonscrit à quelques zones. Cela nous oblige à modifier certains de nos plans de transport comme sur le RER C à hauteur de moins de 5 %. Nous connaissons aussi des tensions sur d’autres métiers, en particulier dans les ateliers. C’est une situation difficile qui nous mobilise pleinement, mais quand nous nous comparons à d’autres industries, nous constatons que nous maîtrisons bien mieux le sujet.

En revanche, je réfute le chiffre de 1 200 conducteurs manquants, publié par le journal Libération. Ce chiffre correspond aux formations de conducteurs que nous comptons faire en 2022 pour qu’ils soient opérationnels en 2023. Plus précisément, nous recruterons cette année un bon millier de conducteurs en externe et une grosse centaine en interne.

Sur ces 1 100 postes de conducteurs à pourvoir en externe, nous avons déjà recruté 450 personnes. Nous sommes donc quasiment à mi-chemin de notre plan de recrutement. L’ensemble des agences de recrutement tournent à plein régime, les transporteurs, TGV, TER, Transilien sont sur le pont sur ce sujet. C’est une des priorités que je leur ai fixées.

VRT : Ne faut-il pas aussi encore augmenter les salaires pour être plus attractif ?

C. F. : Suite aux discussions en juillet avec les organisations syndicales, une hausse de 3,1 % des salaires ainsi qu’un effort sur les bas salaires ont été décidés. Ces augmentations ont fait suite aux 2,7 % de hausse déjà prévue dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires, ndlr). Nous continuerons à discuter de cette question, en raison de l’inflation et du sujet du pouvoir d’achat. Mais cela se traite au niveau de l’ensemble du groupe.

La question de la formation initiale se pose aussi. Puisqu’il y a un appétit de train, il faut que la filière ferroviaire propose des formations. Et pour donner envie, il y a une carte à jouer autour de l’écologie. Nous n’avons sans doute pas assez dit que nous étions une entreprise déjà ancrée au cœur de cette réflexion. Notre credo, c’est d’être l’entreprise de transport et de mobilité partagée la plus écolo de France ! Nous devons expliquer aux jeunes que s’ils veulent contribuer à la transition énergétique, il faut qu’ils viennent travailler à la SNCF !

VRT : La SNCF n’a-t-elle pas perdu de son attrait avec la fin du statut ?

C. F. : J’entends ce que disent les organisations syndicales, selon lesquelles nous avons perdu une part d’attractivité et peinons désormais à recruter avec la fin du statut. Je ne le pense pas car c’est une situation qui concerne tous les secteurs industriels, avec ou sans statut.

LVDR : Craignez-vous une rentrée sociale compliquée ?

C. F. : Il peut y avoir, ici ou là, des tensions mais elles sont locales et elles sont traitées par le management localement. La rentrée est une période sensible. Dans son discours il y a quelques jours, la Première ministre a parlé de sobriété et de rationnement. La SNCF se doit d’être au rendez-vous pour accompagner les Français.

VRT : La SNCF n’a-t-elle pas perdu de son attrait avec la fin du statut ?

C. F. : J’entends ce que disent les organisations syndicales, selon lesquelles nous avons perdu une part d’attractivité et peinons désormais à recruter avec la fin du statut. Je ne le pense pas car c’est une situation qui concerne tous les secteurs industriels, avec ou sans statut.

VRT : Craignez-vous une rentrée sociale compliquée ?

C. F. : Il peut y avoir, ici ou là, des tensions, mais elles sont locales et elles sont traitées par le management localement. La rentrée est une période sensible. Dans son discours il y a quelques jours, la Première ministre a parlé de sobriété et de rationnement. La SNCF se doit d’être au rendez-vous pour accompagner les Français.

Propos recueillis par
Marie-Hélène Poing
t

Ewa

La SNCF, Systra et SNCF Réseau seront jugées pour l’accident d’Eckwersheim

Accident de la rame d'essai sur la LGV Est-européenne phase 2 à Eckwersheim le 14 novembre 2015

La SNCF, ses filiales Systra (commanditaire des essais) et SNCF Réseau (gestionnaire des voies), ainsi qu’un conducteur principal, un cadre et un pilote seront jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blessures et homicides involontaires par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité », ont ordonné le 2 août deux juges d’instruction.

Le 14 novembre 2015, un TGV d’essai avait déraillé à Eckwersheim dans le Bas-Rhin, faisant 11 morts et 42 blessés. Ce jour-là, 53 personnes (salariés ferroviaires et membres de leurs familles, dont quatre enfants) avaient pris place à bord du TGV pour l’ultime test du tronçon de la nouvelle ligne à grande vitesse entre Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) et Vendenheim (Bas-Rhin). L’instruction, qui a duré six ans, a abouti à considérer que le déraillement de la rame avait été provoqué par « une vitesse excessive » et un freinage tardif. Le manque de communication au sein de l’équipage avait aussi été pointé par le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transports terrestres (BEA-TT).

Ewa

Le génie civil de la future gare Eole à La Défense est terminé

Gare Eole à la Défense

Il existe, sous le CNIT à La Défense, un espace insoupçonné aux volumes impressionnants. C’est la future gare d’Eole à La Défense. Une « boîte » de 120 mètres de long, 80 mètres de large et 18 mètres de hauteur.

Une prouesse technologique car la gare a été creusée sous le CNIT, sous les parkings, « seul emplacement possible » selon Aurélie Carmel, directrice d’opérations zone Défense et pilote synthèse du projet Défense – Nanterre. « À La Défense, il y a des tours partout avec des fondations qui plongent très profondément. Or le CNIT, lui, est posé sur le sol. »

La gare repose sur plusieurs sous-sols de parking. Il a fallu réaliser un travail de reprise en sous-œuvre jamais réalisé auparavant à cette échelle, pour emprunter les termes des architectes.

La qualité du béton des piliers a rendu le travail particulièrement compliqué et long, cinq ans au total. « Autour de chacun des 120 piliers du parking, on a d’abord enfoncé profondément quatre nouveaux piliers », explique Aurélie Carmel. « Ces nouveaux piliers ont été fixés au principal afin d’en reprendre les forces. » Puis, une dalle a été coulée en dessous pour pouvoir creuser et dégager, avec des méthodes traditionnelles, un demi-niveau de 1,5 à 2 m, permettant d’accéder avec des engins. Il a fallu ensuite creuser jusqu’à 24 m de profondeur. Depuis mars dernier, la gare est totalement excavée. Résultat, une immense cathédrale souterraine soutenue par 60 robustes colonnes de près de 2 m de diamètre et de 18 de haut. Une partie d’entre elles seront d’ailleurs cachées des voyageurs, seulement visibles dans les locaux techniques de la future gare ou fondues dans les parois.

Le gros œuvre est désormais terminé. Les compagnons doivent maintenant équiper les accès, notamment avec des escaliers mécaniques. Il y en aura pas moins de 56. S’ajouteront 12 ascenseurs entre la mezzanine et les quais.

Les accès annexes ont demandé des modes constructifs de génie civil aussi compliqués que pour la partie centrale de la gare. Dans l’un des couloirs, SNCF Réseau teste une coque moulée aux formes arrondies qu’il faut fixer morceau par morceau sur les murs pour atténuer le bruit.

Plus bas au niveau du radier, les rails sont déjà posés mais pas la caténaire. Vers l’ouest, les rails continuent jusqu’à la station Nanterre-Préfecture et, vers l’est, jusqu’à celle de Porte Maillot. Seuls « deux kilomètres restent à poser jusqu’à Haussmann, mais ça devrait être terminé à la fin de l’année ».

À la gare de La Défense, les équipes de Vinci devraient avoir terminé en octobre

Yann Goubin

Ewa

La SNCF teste un robot nettoyeur dans ses trains

st pierre essai spot escalier v2n

Utiliser des robots dans les trains ? L’idée est actuellement étudiée par la SNCF. Les agents du programme « Robots & Humains » de la direction Technologies, Innovation et Projets Groupe ont en effet testé un robot dans une rame Z2N, le 31 mars au Technicentre industriel de Saint-Pierre-des-Corps.

Ils souhaitaient vérifier si le robot Spot, prêté par le distributeur Génération Robots, était capable de circuler dans ces rames Transilien à deux niveaux afin d’y effectuer des missions de désinfection et de contrôle de présence de voyageurs en bout de ligne, avant d’envoyer une rame au remisage.

Le robot Spot a été développé par Boston Dynamics, une entreprise spécialisée dans la conception de robots depuis 30 ans. Elle a imaginé plusieurs modèles de différentes tailles (chien, cheval, homme) dont le point commun est d’être équipés de jambes et non de roues. Cette caractéristique leur permet de monter des marches. C’est notamment pour cette raison que la SNCF a décidé de tester Spot en condition réelle.

Si Spot s’est révélé tout à fait capable de grimper les escaliers, par ailleurs à la même vitesse que sur une surface plane (1,6 mètre/seconde en vitesse max), il a en revanche montré des limites pour circuler entre les sièges. Étant donné sa taille, Spot a besoin d’un espace minimum de 65 cm pour se mouvoir. Or, dans une Z2N, le couloir central entre les sièges mesure 60 cm…

D’où la décision de poursuivre les tests mais avec des robots de plus petites tailles.

Y. G.

Ewa

Le bel été de Keolis

France, Hérault (34), Balaruc les Bains, bus de l'Agglopôle

Le groupe de transport public Keolis a engrangé cet été plusieurs contrats, en renouvellement mais aussi au détriment d’opérateurs concurrents. La Communauté d’Agglomération de Sète agglopôle méditerranée a ainsi renouvelé son contrat pour l’exploitation et la maintenance de son réseau de transport public SAM. Cette délégation de service public doit débuter le 1er septembre pour une durée de 7 ans et 4 mois. Il doit générer 88 millions d’euros de chiffre d’affaires au total. Keolis prévoit une augmentation de la fréquentation de 17% à 3,6 millions de voyageurs d’ici là.

« Le renouvellement de ce contrat permet à Keolis, exploitant du réseau de transport de l’agglomération depuis 2015, de conforter sa présence dans la région Occitanie. Outre le réseau de transport urbain de Sète, Keolis y exploite notamment ceux des agglomérations d’Agde, d’Alès, d’Auch, de Foix, de Narbonne et de Tarbes-Lourdes« , indique dans un communiqué l’opérateur de transport public.

La filiale de la SNCF a aussi été retenue par Perpignan Méditerranée Métropole pour exploiter et maintenir les services de transports, Sankéo, à partir du 1er septembre, au détriment de l’actuel délégataire, Vectalia. Le contrat doit générer un chiffre d’affaires total de 295 M€ sur  8 ans.

D’ici 2030, Keolis s’engage à augmenter de 30,2% les recettes commerciales, indique le groupe dans un communiqué. D’ici là, l’opérateur devra notamment renforcer l’information voyageurs et lancer une nouvelle application unique intégrant l’information sur la mobilité et les moyens de paiement via la solution M’ticket.

A partir de 2023, les nouvelles lignes à haut niveau de service « Pulséo » seront lancées avec la mise en circulation de 20 véhicules 100% électriques d’ici la fin du contrat.

Autre succès, Keolis a été sélectionné par le Syndicat Intercommunal d’Organisation et de Mobilité Urbaine du Valenciennois (SIMOUV) pour l’exploitation et la maintenance de son réseau de transport public Transvilles, en remplacement de RATP Dev. D’une durée de 7 ans, le contrat débutera le 1er janvier 2023 et devrait générer un chiffre d’affaires cumulé de plus de 400 M€.

Ewa

Pourquoi les régions sont (en partie) responsables de la pénurie de conducteurs dans le transport scolaire

scol49DB8053 e1661446176901

Selon la Fédération nationale des transports de voyageurs, il manque 7000 conducteurs pour assurer les transports scolaires. Une réunion, le 24 août, rassemblant la profession autour des ministres des Transports (Clément Beaune), du Travail (Olivier Dussopt) et de l’Education nationale (Pap Ndiaye), a fait le point sur la question pour tenter de rassurer les familles, à la veille de la rentrée scolaire. Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV, a expliqué à VRT pourquoi cette pénurie de conducteurs dure depuis si longtemps. Parmi les causes, le manque d’attractivité du métier soumis aux temps partiels et aux salaires qui vont avec. La pression des collectivités locales  qui cherchent à prendre les transporteurs les moins chers (certaines pondèrent le critère prix à hauteur de 80 % dans leurs appels d’offre) ne va pas dans le bon sens.

Ville, Rail & Transports : Pourquoi y a-t-il des évaluations aussi différentes sur la pénurie de conducteurs?

ingridmareschal dr

Ingrid Mareschal : Selon la FNTV, il manque 7000 conducteurs, ce qui reflète le nombre de conducteurs à recruter. Régions de France souhaite rassurer en cette rentrée et évalue la pénurie de conducteurs à 3700. Mais ce chiffre, deux fois moindre, tient compte des solutions provisoires trouvées pour assurer la rentrée scolaire, comme par exemple la réaffectation de personnels dans des entreprises de transport, des embauches en CDD ou l’appel à des retraités.

Le transport des enfants sera donc assuré pendant la rentrée scolaire mais il le sera dans des conditions fragiles, sans marges de manoeuvre en cas d’absences de conducteurs. Il faut absolument desserrer la pression sur les entreprises de transport.

VRT : Les organisations syndicales évoquent un chiffre de 15000 conducteurs manquants…

I. M. : Ils se basent sur des chiffres de l’Observatoire des métiers dans le transport et la logistique qui évalue les besoins annuels de recrutements. Dans les années d’avant-crise, les besoins tournaient plutôt autour de 10 000. Mais sur les 15000 emplois recensés par cet observatoire, on en a pourvu une bonne moitié. Toutefois, je le répète, beaucoup de solutions sont provisoires… Il y a des endroits où le service ne pourra pas être assuré. 5 % des circuits pourraient ainsi ne pas être assurés ou faire l’objet d’un service dégradé.

VRT : Certaines régions sont-elles plus touchées que d’autres?

I. M. : Toutes les régions sont concernées, certaines plus que d’autres comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, mais cela s’explique par le fait qu’elle emploie plus de conducteurs.

VRT : Cela fait plusieurs années que les professionnels tirent le signal d’alarme… Comment expliquer l’absence de résultats alors que le sujet fait, de longue date, partie de vos priorités?

I. M. : Nous travaillons depuis longtemps sur la question de la pénurie de conducteurs. C’est pourquoi nous avons demandé, et obtenu suite à la publication d’un décret (du 2 mai 2021 ndlr), l’abaissement à 18 ans pour passer le permis D. Nous demandons aussi un plan d’urgence sur lequel nous avons travaillé toute l’année et nous avons signé, en mars, une convention avec Elisabeth Borne pour réduire la pression. Les pouvoirs publics ont été sensibilisés à la question du délai d’obtention du permis D en sortie de formation. Ces délais administratifs sont tels que des personnes formées se tournent vers d’autres métiers et sont perdues pour le transport de personnes.

VRT : La réunion du 24 août avec trois ministres (Transports, Emploi, Education nationale) a-t-elle fait avancer la question?

I. M. : Nous avons surtout fait le point pour rassurer les familles et leur expliquer que les services seraient en majorité assurés. Mais la situation reste compliquée avec des solutions provisoires. Si on ne recrute pas de façon pérenne, on risque de faire face à de lourdes difficultés. Le ministère des Transports doit nous transmettre prochainement un plan d’action.

VRT : Selon vous, quelles sont les principales actions à mener pour redresser la situation?

I. M. : Il faut attirer de nouveaux profils car la moyenne d’âge des conducteurs est élevée, autour de 50 ans Nous n’avons pas de candidats jeunes, ni de filières d’apprentissage. Nous travaillons depuis six mois sur le CAP agent d’accueil et de conduite de transport en commun qui existe mais pour lequel il n’y a pas d’enseignement à la conduite.

Il faut aussi expérimenter le décalage des heures d’entrée et de sortie à l’école comme le font déjà certaines régions. Si nous parvenions à le généraliser à toute la France, cela permettrait d’augmenter le temps de travail des conducteurs. Cela contribuerait à renforcer l’attractivité du métier, alors qu’aujourd’hui, les temps partiels, et les salaires qui vont avec, peuvent dissuader. Il faudrait aussi pouvoir confier d’autres missions aux conducteurs de cars scolaires, comme la conduite de bus interurbains ou du transport à la demande. C’est possible si les collectivités locales lancent des marchés mixtes. Certaines intercommunalités essaient de le faire mais c’est coûteux. Si on met en place l’ensemble des mesures que nous préconisons, les effets se feront sentir. Mais les mesures sont longues à mettre en place….

VRT : Les collectivités locales ont une part de responsabilité dans cette situation : elles choisissent les transporteurs les moins chers…

I. M. : Nous travaillons avec les régions sur des propositions pour réduire la pondération du critère prix, qui peut aller de 40 % à 80 %… Nous demandons une pondération plus neutre. Nous souhaiterions une meilleure prise en compte du critère social et du critère environnemental. Nous souhaiterions aussi pouvoir répercuter de façon plus régulière la hausse des prix de l’énergie et les revalorisations salariales.

Aujourd’hui, les contrats de transport sont principalement basés sur des indices INSEE qui ne correspondent pas à la progression des coûts de l’énergie et des salaires de branche.  Nous avons travaillé pour créer des indices spécifiques afin que les régions puissent les intégrer. Certaines régions commencent à le faire. Mais cela ne sera possible que lors de nouveaux contrats.

VRT : Les salaires ne sont-ils pas trop bas?

I. M. : Nous avons augmenté cette année les salaires de 5 %, en faisant un effort supplémentaire de 6,5 % pour le transport scolaires. Mais les plus bas coefficients sont rattrapés par la hausse du Smic au 1er septembre. Nous allons nous remettre autour de la table pour voir si les entreprises peuvent faire un geste.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt