
La question de l’accès à des ateliers de maintenance est un impensé de l’ouverture à la concurrence dans le ferroviaire selon de nombreux acteurs du secteur qui se sont exprimés au cours des RNTP organisées début novembre à Orléans. «Il ne suffit pas de dire que c’est une facilité essentielle accordée aux nouveaux entrants. Car rien n’est réglé. Il faut aussi que les ateliers aient la capacité d’accueillir plus de trains et il faut s’assurer que cela se fasse dans des conditions adéquates», souligne un des acteurs en regrettant aussi la longueur des procédures qui créent beaucoup d’incertitudes car rien n’est jamais acquis.
Trenitalia qui s’apprête à augmenter, en décembre, la fréquence de ses circulations entre Paris et Lyon, souhaiterait avoir son propre atelier de maintenance, tant la question est essentielle pour maîtriser la production et les roulements des trains, a indiqué à Orléans Marco Caposciutti, le PDG France de la compagnie.
Le futur opérateur Le Train s’apprête aussi à prendre la même voie. « Nous sommes condamnés à réaliser notre propre atelier de maintenance », a indiqué Alain Getraud, son président, lors d’une table ronde consacrée à la concurrence.
Lisea, la filiale de Vinci, concessionnaire de la LGV Tours-Bordeaux, a en effet choisi la compagnie Velvet et va lui ouvrir les portes de son futur site de maintenance actuellement en construction à Marcheprime, non loin de Bordeaux. Ce ne sera pas le cas pour Le Train qui pourra certes demander à faire de la petite maintenance sur ce site (facilité essentielle oblige) mais pas de maintenance lourde, affirme Alain Getraud. « Nous étions prêts à partager un atelier mais n’avons pas été retenus par Lisea» , explique le fondateur du Train, qui avait toutefois envisagé cette hypothèse et prospecte depuis deux ans et demi pour trouver un site raccordé au réseau ferré ou potentiellement raccordable. Le dirigeant affirme avoir déjà trouvé un site pour la maintenance de ses trains et avoir signé des accords avec des associés sérieux.De son côté, Lisea n’a pas répondu à nos sollicitations.
Dans le même temps, Le Train qui veut relier des villes du grand ouest et a choisi la rame Avril de Talgo, est en train de la faire homologuer. 70 % de l’homologation seraient déjà réalisés, affirme Alain Getraud qui espère un lancement commercial en 2028.









