C’est une étape importante dans l’amélioration de la qualité de l’air dans les stations de métro et les gares du RER de la RATP : le 10 octobre, les agents de la maintenance ont installé les dernières garnitures de freins moins émettrices de particules sur les trains du RER A, dans le principal atelier dédié au matériel ferré de la RATP, à Sucy-en-Brie. Jean Castex, alors PDG du groupe RATP, était présent au côté de Valérie Pécresse, présidente de région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM).
Pour tenter de réduire les émissions de particules à la source, la RATP a testé, à partir d’octobre 2020, des garnitures de freins moins polluantes, développées sous le nom de Green Friction par l’équipementier Wabtec. Après différents essais de composition, d’abord sur banc, dans différentes conditions (forte température due à des freinages intenses, froid, pluie… ), puis sur le matériel (sur dix rames MI09), ces nouvelles garnitures ont été installées sur les 182 trains dédiés à la ligne A (80 garnitures à changer par train) au gré des entretiens programmés. Cette solution, intégralement financée à hauteur de 1,25 million d’euros par IDFM, va permettre de réduire de 70 % les émissions de particules. Des études sont aussi prévues concernant des garnitures moins émissives sur le MI20 (RER B).
Discussions avec Alstom
Pour le métro, l’arrivée de matériel ferré neuf, comme le MF19, à freinage électrique et non mécanique évite les émissions de particules. Néanmoins, les freins mécaniques sont toujours utilisés dans quelques cas comme pour le freinage d’urgence. La RATP discute avec Alstom pour équiper le MF19 des garnitures de Wabtec. Pour le matériel déjà en service comme le MF01 qui circule sur les lignes 2, 5 et 9, Wabtec et la RATP travaillent depuis 2024 à la mise au point de garnitures Green Friction adaptées à ce matériel. Les essais sur banc devraient commencer au premier semestre 2026 pour une installation en 2027. Les MP89 et MP01 des lignes 1, 4 et 6 devraient aussi bénéficier de semelles moins émissives, à l’horizon 2028-2029.
Par ailleurs, la RATP cherche à renouveler l’air dans les stations. Une vingtaine d’extracteurs sont en train d’être remplacés par des modèles plus puissants Ils sont financés dans le cadre du contrat IDFM pour 54 millions d’euros. Ils vont permettre de réduire de 60 % les émissions dans les stations les plus exposées.
Analyses sur le réseau
La RATP poursuit aussi les analyses sur le réseau. Marqués par les enquêtes menées par des associations de défense de l’environnement dans le métro en 2021, montrant des chiffres alarmants, la Régie a créé en 2024 un comité des parties prenantes rassemblant services de l’État, instituts scientifiques, élus, industriels et associations, placé sous la présidence de Francelyne Marano, professeure de biologie cellulaire et toxicologie à l’Université de Paris et présidente du Comité des Parties Prenantes externes (CPPe). « Il n’existe malheureusement pas de référentiel pour les lieux fermés », souligne Jean Castex, tout en assurant que le dispositif de la RATP est “le plus complet au monde selon Airparif“. Et de conclure : « La RATP mène depuis plus de 30 ans un travail encadré par des protocoles et la communauté scientifiques, avec des appareils homologués pour mesurer et évaluer les effets de la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines sur les usagers et sur ses agents. Le dispositif sera encore doublé sur 2025-29 (avec 5 points de mesure supplémentaires, soit 10 points de mesures au total en 2029) ».