Cela ressemble à une grande désertion : de plus en plus d’entreprises, de collectivités, de personnalités quittent la plateforme X (ex-Twitter) après les dérapages de son propriétaire, Elon Musk. Le département des Landes ou la région Bretagne l’ont annoncé mi-janvier. Quelques jours après, c’était au tour de Grand Est. Son président, Franck Leroy (divers droite), a précisé à l’AFP « désactiver » son compte personnel X et celui de la collectivité qu’il préside, en expliquant que « les évolutions récentes, à la fois des prises de position d’Elon Musk inacceptables sur certains scrutins européens, notamment en Allemagne où il apporte un soutien appuyé à des néonazis, et des algorithmes mis en place encouragent le développement des fake-news et des thèses complotistes« .
La Ville de Paris a elle aussi choisi de franchir le pas en janvier. Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris, a expliqué à l’AFP que « par le biais de ses algorithmes, la toxicité croissante de X empêche tout débat public équilibré et serein« ,
Des organismes comme France Nature Environnement et la CFDT ont également quitté X pour publier sur Bluesky ou sur Threads.
Dans le monde des transports en revanche, rien ne bouge. Ou si peu. Les quatre plus grands opérateurs (SNCF, RATP, Transdev et Keolis) avancent des arguments comparables. Les clients et les élus sont sur X, il faut donc y rester.
SNCF Voyageurs par exemple, suivi par 211 000 abonnés sur X n’a pas de projet d’en partir, nous explique-t-on. « Nous sommes présents sur tous les principaux médias sociaux, là où sont nos clients, et il n’est pas prévu de changer. Nous étudions en permanence les évolutions des différents médias sociaux et nous y adaptons pour en avoir le meilleur usage ».
Même position du côté du groupe SNCF. « A titre personnel, je ne regarde plus mon compte X. Mais pour la SNCF, ne pas y être du tout, alors que nos clients y sont, est impossible« , nous a indiqué Jean-Pierre Farandou, son PDG.
Keolis, la filiale de transport public de la SNCF, a lancé une réflexion sur le sujet mais n’a pas décidé de bouger pour le moment. « Nous avons un compte corporate pour le groupe et sommes également présents sur Linkedln et Instagram », indique Laurent Gerbet. Mais, ajoute le directeur des relations médias et e.réputation de l’entreprise, « nous avons déjà fait évoluer notre ligne éditoriale il y a plus d’un an sur X car les commentaires devenaient très trash. A chaque fois que nous postions un message, il y avait des propos offensants. Nous sommes désormais très factuels et nous ne cherchons pas à interagir. Nous souhaitons continuer à poster sur X car nos clients, et en particulier les élus, y sont« .
Keolis souhaite également rester sur X « pour ne pas laisser la place« . Selon Laurent Gerbet, « quand il y a une crise, c’est sur X que cela se passe. Nous restons pour surveiller et suivre. » Le responsable de l’image de Keolis n’exclut pas d’ouvrir un compte sur Bluesky, « très semblable au Twitter du début« . Et il rappelle que les réseaux de Keolis en région sont autonomes et peuvent communiquer différemment sur les réseaux de leur choix. « Besançon par exemple ne fait plus d’informations voyageurs sur X« , précise-t-il.
La RATP est elle aussi une grande utilisatrice de X avec une trentaine de comptes pour les lignes de métro, de tram, de RER… « Le réseau X est une plateforme particulièrement utilisée pour l’information voyageurs et très consultée par les usagers. Sa consultation est entrée dans les pratiques », souligne-t-on à la Régie. « A ce stade, nous n’envisageons pas de quitter X. Nous regardons avec intérêt l’évolution de la plateforme et l’émergence de nouvelles« .
Enfin, Transdev nous indique ne pas vouloir se retirer de X parce que « c’est un canal d’information donné aux voyageurs » et que « les autorités organisatrices l’utilisent aussi ». L’opérateur veut ainsi « partager les connaissances et l’info voyageurs, en concertation avec les AO« .
Tous d’accord donc pour ne pas se retirer du réseau d’Elon Musk. Une posture qui peut néanmoins être questionnée. Parce que ces quatre entreprises seraient évidemment immédiatement suivies par leurs clients si elles décidaient de changer de canal. Ils ne voudraient pas rater l’information dont ils ont besoin pour voyager. « Quitter X est un acte militant« , reconnaît Laurent Gerbet, de Keolis. Ce qui pourrait être mal pris par une partie des clients mais aussi par un bon nombre d’élus donneurs d’ordre…
Marie-Hélène Poingt
Quid de Ville, Rail & Transports?
Ville, Rail & Transports ainsi que La Vie du Rail ont décidé de rejoindre Bluesky tout en maintenant pour le moment leur compte sur X. Cette démarche est commune à de nombreuses entreprises similaires à la nôtre : le compte est maintenu sur X, en attendant de voir si les internautes nous suivent vers cette nouvelle plateforme. De grands médias comme Le Monde ou Libération ont pris la décision plus radicale de ne plus animer leur compte X. Pas encore de le quitter.
Vous trouverez ci-dessous une liste ( à enrichir) des acteurs des transports et de la mobilité qui ont ouvert un compte sur la plateforme BlueSky.
Ferroviaire
Villes et Territoires
Organisations
- Demain la ville : espace de réflexion prospective sur la ville de demain.
- C40 Cities : réseau mondial de villes leaders engagées dans la lutte contre la crise climatique.
- Métropoles : revue scientifique sur la ville et la métropolisation.
- Vivre en Ville : mobilisation pour la transformation écologique des territoires.
- Mémoire2cité : histoire et mémoire de l’habitat collectif.
- Association Respire : association pour l’amélioration de la qualité de l’air.
Particuliers
- Sylvain Grisot : expert en urbanisme et transformation des villes.
- Phileas : Passionné d’urbanisme et de mobilités
Mobilités
Organisations
- Forum Vies Mobiles : think tank français, expert de la mobilité.
- T&E : ONG Transport & Environnement
- Women in Mobility : Communauté pour les femmes travaillant dans le secteur de la mobilité.
Particuliers
- L’Explorateur de Mobilités : consultant explorant et décryptant les solutions de mobilités.
- Mathieu Chassignet : ingénieur en mobilités durables.
- Aurélien Bigo : chercheur sur la transition des transports.
- Gregory Rambour : expert en mobilités.
Transports urbains
Entreprises
- RATP Group : opérateur majeur des transports publics en Île-de-France. Pour l’instant inactif
- Bruxelles Mobilité : autorité organisatrice des transports de la région Bruxelles Capitale.
Réseaux
- MobiLille : compte officiel de MobiLille, accompagnant les usagers dans leurs déplacements.
- Commu:TER Lyon : voyageur pendulaire des TER lyonnais.
- RER B : compte non officiel du RER B, reprenant les tweets du compte officiel.
Elu
- Bruno Bernard : président de la Métropole de Lyon et Sytral Mobilités.
Vélo
Organisations
- Paris en Selle : association pour le développement du vélo dans le Grand Paris.
- CycloTransEurope : agissant pour la réalisation de la Scandibérique et le développement du tourisme à vélo.
- Collectif Vélo Île-de-France : collectif de 42 associations pour la promotion du vélo en Île-de-France.
- Place au Vélo Angers : association des usagers du vélo à Angers.
- La Ville à Vélo Lyon Métropole : association pour promouvoir l’usage du vélo dans la Métropole de Lyon.
- Urban Cycling Institute : Institut dédié à la mobilité active et inclusive.
- Solcy – Solutions Cyclables : vureau d’étude spécialisé dans les aménagements cyclables.
Particuliers
- Altis : créateur de contenu vulgarisant la mobilité urbaine et le vélo.
- Puissant Lobby Cycliste : militant du vélo.
Médias
Médias
Vous avez un compte Bluesky et pensez qu’il mérite d’être ajouté à cette liste ?
Envoyez nous un message sur notre compte Bluesky
Le terminal de transport combiné « Ouest Provence » a été inauguré le 31 janvier. Installé dans la zone logistique et multimodale de Clésud, situé sur les communes de Miramas et de Grans, il a été conçu et réalisé par la société Terminal Ouest Provence.
L’investissement, d’un montant de 28,4 millions d’euros a été pris en charge par l’Union Européenne à hauteur de 6,9 millions d’euros, par l’État (6,7 millions), la Région (6,1 millions) la Métropole (1,9 million) et par une contribution de la maîtrise d’ouvrage privée de 6,9 millions. L’outillage est financé par le groupe Open Modal qui a apporté 7,7 millions d’euros et par l’Union européenne (2,6 millions).
« Cet équipement contribue à reconstituer l’offre de transport combiné sur le territoire de la métropole d’Aix Marseille Provence, à la suite de la fermeture du site ferroviaire du Canet à Marseille, et à développer le transport combiné ferroviaire », indiquent ses promoteurs dans un communiqué. « D’une capacité de l’ordre de 70 000 UTI (Unité de Transport Intermodal), ce terminal consolide le pôle ferroviaire de Miramas – Grans, déjà constitué de la gare de triage de Miramas et du terminal de transport combiné Clésud Terminal« , ajoutent-ils.
Les politiques RSE (responsabilité sociétale et environnementale) montent en puissance et représentent un enjeu majeur pour les entreprises. C’est le cas à la SNCF qui cherche à développer les initiatives dans ses différentes filiales. Voici quelques exemples concrets qui permettent d’appliquer au quotidien de meilleures pratiques environnementales.
La SNCF est le premier consommateur d’énergie électrique en France. « Nous consommons 1 % de l’électricité en France et 90 % de cette énergie est destinée la traction des trains », rappelle Cécile Lière, directrice Sobriété et efficacité énergétique à SNCF Voyageurs. « Le stationnement des trains pèse 20 % de nos consommations d’énergie de traction », poursuit-elle.
Les trains restent ainsi sous tension lorsqu’ils sont à quai en attendant leurs missions. Ce qui permet de maintenir les équipements en fonction, comme la lumière dans la rame, le chauffage ou la climatisation. Dans les technicentres, le maintien sous tension permet d’avoir des rames immédiatement disponibles, prêtes être déplacées. SNCF Voyageurs a décidé d’arrêter de laisser les rames sous tension au-delà d’une heure sans mouvement.
Des progrès ont déjà été réalisés : l’énergie de traction consommée à l’arrêt est passée de 14,7 % du total de l’énergie de traction consommée en 2022 à 12 % en 2023. Soit une économie de 7000 tonnes de CO2e. « L’objectif en 2025, c’est que l’énergie de traction consommée à l’arrêt ne représente que 10 % de l’énergie de traction totale consommée », annonce Cécile Lière.
« Le respect des sillons pour les conducteurs, a toujours été une priorité. Les anciens conducteurs s’appuyaient sur une fiche train, en papier, qui indiquait les vitesses à suivre. Ces fiches fonctionnaient selon les vitesses de référence pour chaque portion de ligne. Charge à nous, conducteurs, de les respecter », explique Didier Stewart, de la direction de la Traction. Qui a participé au développement du Drive assistant system (DAS).
Désormais, les fiches trains sont disponibles sur les tablettes numériques des conducteurs. L’outil Sirius, développé par SNCF Connect & Tech, sur l’ensemble des lignes, a généralisé l’Opti Conduite de Didier Stewart. Il est ainsi possible d’adapter plus finement les vitesses de conduite au profil exact de la voie. Les conducteurs savent utiliser les rampes en respectant les marches et les horaires et peuvent adapter leur vitesse grâce aux données en temps réel qui intègrent les ralentissements liés à des travaux ou à des incidents comme un éboulement ou un glissement de terrain.
L’écoconduite a permis « une économie d’énergie de 7 % à 20 %, selon les lignes », assure Didier Stewart. Le DAS est en cours de déploiement sur Eurostar.
« 20 % de nos trains sont responsables de 46 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Traction », indique SNCF Voyageurs.
Pour ces quelque 1000 rames TER qui circulent sur des lignes peu ou pas électrifiées, l’entreprise teste plusieurs solutions de décarbonation.
Depuis 2021 déjà, quinze Regiolis fonctionnent, sur la ligne Paris-Granville, au B100, un carburant composé à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras. L’avantage de cette solution est de ne pas nécessiter de modification du matériel. Après « 6,2 millions de kilomètres parcourus à fin 2023, on a évité près de 22 000 tCO2», assure SNCF Voyageurs.
Une autre solution a été testée avec un AGC qui a été équipé, en 2021, de batteries rechargeables à la place des moteurs thermiques. Elle offre une autonomie de 80 kilomètres. Cinq régions (Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et Sud) ont financé chacune une rame, qui devrait entrer en service en septembre 2025.
Une autre rame AGC a été hybridée. Deux de ses quatre moteurs thermiques, ont été déposés pour laisser la place à des batteries. Elles sont rechargées par un système de récupération d’énergie au freinage. Elles permettent une économie de 20 % d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre.
La rame a été testée en ligne, dans les quatre régions partenaires du projet, à tour de rôle : Centre-Val de Loire, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie. Un premier bilan devait être dressée en fin d’année dernière.
Enfin, douze rames TER à hydrogène ont été commandées à Alstom en 2021. Elles sont équipées de piles à hydrogène à la place des moteurs thermiques. La rame de présérie, équipée en 2023, a été homologuée en 2024.
Les premières devraient circuler en service commercial fin 2025 en région Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand Est et Occitanie.
Prolonger la vie des AGC et des TER 2 N est vertueux. Au lieu de mettre au rebut ce matériel âgé d’une vingtaine d’années, SNCF Voyageurs a lancé en 2018, le programme de rénovation OPTER. L’objectif est faire durer ces matériels de 15 à 20 ans de plus.
Cette opération dite de mi-vie, consiste à mettre à nu le chaudron et à changer les pièces qui doivent l’être. C’est aussi l’occasion d’améliorer l’efficacité énergétique du matériel, en optant par exemple pour de l’éclairage Led, moins consommateur d’énergie. Ou pour installer des filtres à particules sur les moteurs des engins thermiques. En 2023, douze régions ont signé pour ce programme, ce qui correspond à 40 % du parc TER français.
Dans le même esprit, un programme de rénovation a été engagé pour les TGV. Baptisé O2D, pour Opération d’obsolescence déprogrammée, il vise à prolonger de quatre à dix ans la durée d’usage des rames TGV, en réutilisant notamment les pièces des rames radiées. En 2025, 19 rames serviront de “magasins“, offrant plus de 3000 pièces (sièges, accoudoirs, pièces mécaniques et électroniques) pour rénover d’autres rames.
Les 104 rames éligibles du programme O2D seront remises en circulation entre 2026 et 2033.
Un technicentre consomme en moyenne 100 000 m2 d’eau par an. Principalement pour le lavage des rames, mais aussi pour le lavage des pièces. S’y ajoutent les sanitaires (douches, toilettes). SNCF Voyageurs cherche à réduire de 20 % l’eau prélevée d’ici à 2030.
« Le premier objectif c’est le zéro prélèvement d’eau », explique Mathilde Daquin, responsable de l’environnement au Technicentre industriel de Vénissieux. Dans un établissement dont la première implantation date de 1880, doté d’un réseau d’adduction potentiellement vieillissant, les risques de fuites peuvent être importants.
L’installation de robot de lavage, de machines à laver le matériel dont l’eau est recyclée, a permis de réduire de 30 % les besoins en eau de Vénissieux qui consomme 3000 m2 par an.
« 90 % de notre eau est recyclée », assure par ailleurs Mathilde Daquin. « L’apport d’eau pluviale nous conduit à ne prélever que 3 % d’eau sur le réseau public. Cela représente 60 m3, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un Français », ajoute-t-elle.
En Île-de-France, Transilien travaille avec 11 associations d’insertions. Cela représente 300 emplois, répartis dans 95 gares de la région. Ces salariés, dont 180 en insertion, sont employés à l’entretien d’espaces verts, la rénovation légère de bâtiments ou dans des services comme l’entretien de vélos dans les ateliers installés dans certaines gares d’Île-de-France.
« Tous nos postes peuvent être occupés par des femmes », rappelle Katia Nowaczyk, directrice des ressources humaines du Matériel. Pour convaincre les femmes d’entrer dans les métiers techniques, il faut les mettre en avant dans les campagnes de recrutement, estime l’entreprise. Ce qui passe par la cooptation par des femmes déjà embauchées et par la lutte contre le sexisme ordinaire, avec tolérance zéro face au harcèlement pouvant aller jusqu’à des mesures disciplinaires, voire le licenciement. Le bien-être passe aussi par les vêtements de travail qui doivent être féminisés pour s’adapter à la morphologie des femmes.
Au cours des cinq dernières années, les postes de direction occupés par des femmes dans les établissements et les lignes ont doublé, passant de 12 à 24 %. Et à la conduite, on compte désormais 12 % de femmes conductrices contre 5 % auparavant.
L’objectif de la SNCF est de recruter 30 % de femmes en 2030, et de féminiser l’encadrement à hauteur de 40 % à la même échéance.
Créer un îlot de fraîcheur planté d’arbres et d’arbustes dans le technicentre de maintenance des TER de Rennes, c’est ce qu’a voulu faire son directeur Nicolas Poisson. Un défi dans ce lieu ferroviaire qui a longtemps banni jusqu’à la moindre pousse d’herbe par crainte d’être envahi. Mais le changement climatique oblige à voir le monde autrement. « À l’été 2022, il a fait jusqu’à 42° C sur le site », note Nicolas Poisson. « Organiser un espace de 1000 m2 est une aubaine pour les agents qui peuvent y prendre leur pause à l’ombre des arbres ».
Sa création est néanmoins une gageure car le sol n’est pas très riche. Le directeur a fait appel, pour analyser le sol de la parcelle, à I’Institut Agro Rennes-Angers où sont formés des ingénieurs agronomes. Sans surprise, ils ont trouvé beaucoup de houille sur ce site qui a connu la vapeur. Avec l’association Plante & Cité, le technicentre a sélectionné les essences les plus susceptibles de se plaire dans le terrain. « Nous voulions planter dans le sol existant et ne pas apporter de terre végétale », raconte Nicolas Poisson. Autre souhait, il fallait rendre le projet « inclusif« . Le technicentre s’est alors tourné vers l’Alaph, une association locale d’insertion de personnes handicapées qui ont participé aux plantations, aidées par les agents bénévoles de la SNCF.
Les plantations ont eu lieu en mars. Il faudra attendre le printemps prochain pour voir quels arbres et arbustes (une vingtaine d’arbres et 180 arbustes, chêne, prunellier, sorbier, charme, merisier) ont le mieux apprécié ce terrain.
« SNCF Voyageurs consomme 5,5 térawatts/heures par an pour faire rouler ses trains », rappelle Khadidja Bouaddou, directrice des opérations à SNCF Énergie, une filiale de SNCF Voyageurs. Le transporteur souhaite acheter 40 à 50 % d’énergies renouvelables pour la traction des ses trains à horizon 2027-2028. Pour diminuer son empreinte carbone mais aussi pour répondre aux exigences de ses clients, les régions, qui souhaitent plus d’énergies « vertes ».
Pour atteindre cet objectif, SNCF Énergie a opté pour des contrats d’électricité PPA (Power Purchase Agreement). Ce type de contrat, passé avec un fournisseur d’énergie renouvelable, permet d’acheter l’électricité à un prix garanti à l’année, sans subir les fluctuations du marché. L’entreprise s’engage avec son fournisseur sur une période de 20 à 25 ans. En 2026, ces contrats PPA devront représenter 20 % de l’électricité renouvelable achetée par SNCF Voyageurs.
Au printemps 2024, SNCF Énergie avait conclu 18 contrats PPA avec des fournisseurs : un tiers dans l’éolien et deux tiers dans le photovoltaïque.
Le réseau de transports en commun de Toulouse a battu un record de fréquentation en 2024 avec 206 millions de validations, soit 13 millions de plus que 2023, faisant tomber le précédent record de 198 millions qui datait de 2019.
De quoi augmenter les recettes commerciales de Tisséo (120 M€) de 9% avec une hausse du nombre de kilomètres réalisés (40 millions) de 4%. Cette hausse est due principalement au métro, dont les deux lignes ont cumulé 57% des validations. L’essor des Linéo à haut niveau de service ont représenté 40% de la fréquentation des bus (et 34% des validations). Enfin, des événements exceptionnels ont aussi contribué à booster la fréquentation comme l’opéra urbain de la Machine qui a duré trois jours et généré un trafic passagers de 1,73 million de voyageurs.
Le service « VéloToulouse » affiche aussi au compteur 3 647 331 trajets effectués depuis que le service en libre service a été renforcé le 30 août dernier. 3 300 de ces nouveaux vélos avaient alors été déployés dans 400 stations, dont la moitié sont des VAE. Soit 700 de plus qu’il y a un an. Mi-janvier, Tisséo Collectivités comptabilisait 51 765 abonnements annuels. L’utilisation des VAE a ainsi fait un bond de 45 %, tandis que l’usage des vélos mécaniques augmentait de 55 %.
« La demande est au rendez-vous avec plus de 3 700 tickets vendus par jour soit une augmentation de 350% par rapport à l’an dernier sur la même période », se réjouissait à l’automne dernier le président de Tisséo Collectivités Jean-Michel Lattes. En plus des nouvelles stations (117), les caractéristiques des vélos permettent d’expliquer ces bons résultats : un déblocage à partir du point d’attache, une application permettant de réserver un vélo à l’avance et de débloquer un ou plusieurs vélos en même temps et à distance. Prochaine étape en septembre 2025 : le déploiement de 75 nouvelles stations dans les villes voisines de Toulouse, en cours de sélection, et de 525 nouveaux vélos. Le réseau sera à alors le deuxième de France après Paris.
Catherine Stern
Alors qu’elle vient à peine d’être réouverte mi-décembre, la ligne Francfort-Mannheim (dénommée Riedbahn), est victime de restrictions en raison de tests de vitesse mais surtout de pannes à répétition. Problèmes d’aiguillages, de caténaires ou de la signalisation… La compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn ne parvient pas à faire arriver ses trains à l’heure sur l’une des artères ferroviaires (74 kilomètres) les plus importantes du réseau.
Ce chantier était considéré comme un « projet pilote » pour le programme de rénovation du réseau (avec fermeture complète des lignes) qui comprend de 41 corridors. Ce genre de perturbations est « tout à fait normal au démarrage pour un projet de cette dimension avec des milliers de kilomètres de nouveaux câbles », a justifié Philipp Nagl, le chef de la société d’infrastructure ferroviaire InfraGo. Selon la DB, les trains pourront bientôt circuler à 200 km/h contre 160 km/h actuellement.
Chaque année, la plateforme de transport combiné de Vénissieux-Saint-Priest permet de faire transiter 140 000 unités de transport intermodal (conteneur maritime, caisse, mobile, remorque routière…). Mais le site de 17 hectares, créé dans les années 1970, n’était plus dimensionné pour absorber de nouveaux flux ferroviaires.
Afin d’augmenter les capacités de la plateforme, un vaste chantier de réaménagement s’est déroulé entre septembre 2022 et l’automne 2024. « Les travaux permettent de passer de 7 à 10 trains allers-retours par jour, soit une augmentation de trafic de près de 40 % », a détaillé Isabelle Delon, directrice générale Clients et Territoires de SNCF Réseau, lors de l’inauguration le 21 janvier 2025.
Les travaux ont notamment porté sur l’aménagement d’une nouvelle cour sur une réserve foncière de deux hectares, la construction d’un bâtiment administratif de 1 000 m2, l’allongement des voies ferrées existantes, la création de nouvelles voies… pour un investissement de 18,7 millions d’euros.
Le projet a été financé par l’Union européenne (3,2 M€), l’Etat (9,26 M€), la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura, 4 M€) et la Métropole de Lyon (2,24 M€). Ces nouveaux équipements bénéficieront à Naviland Cargo et Novatrans, les deux opérateurs de transport combiné du site. « Le réaménagement de la plateforme de Vénissieux-Saint-Priest n’est qu’une première étape. Nous menons des études pour identifier où créer de nouveaux équipements de ce type en Auvergne-Rhône-Alpes », a annoncé Fabienne Buccio, préfète de la région Aura et préfète du Rhône.
Après Lyon, Grenoble lance officiellement le chantier de son RER métropolitain. Les études démarrent pour dessiner plus précisément le projet et obtenir le statut de Service express régional métropolitain (Serm).
En ce 20 janvier, un voile blanchâtre recouvre la capitale des Alpes. Depuis quatre jours, la cuvette grenobloise est en proie à un pic de pollution aux particules fines, contraignant les automobilistes à réduire leur vitesse. La solution se discute peut-être, au même moment, au siège de la métropole : tous les acteurs publics (Préfecture, collectivités locales, SNCF Réseau) présentent la première pierre du futur « RER de l’aire grenobloise » ou Service express régional métropolitain (Serm). L’étude de préfiguration du projet est lancée, chiffrée à plus de 1,4 million d’euros, financée par l’Etat à 50%, par la région à 25% et par les autres collectivités locales (département, Métropole) à 25%. « Cela va nous permettre d’aller plus loin et à plus grande échelle. Plutôt que de dialoguer avec un partenaire autour d’un projet précis, nous aurons une vision d’ensemble », se réjouit Sylvain Laval, président du Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (SMMAG). Des comités de pilotage se réuniront dès le premier semestre 2025.
L’objectif du RER grenoblois est ambitieux : 80% de fréquentation supplémentaire sur l’étoile ferroviaire grenobloise, des trains tous les quarts d’heure, et un maillage avec les réseaux secondaires (cars express, bus, tramway). Les premiers jalons ont déjà été posés : depuis le 2 septembre 2024, les réseaux de transports grenoblois et du Grésivaudan (la vallée entre Grenoble et Chambéry) ont fusionné pour former M Réso, avec une tarification unique. Sur le terrain, plusieurs chantiers ont été engagés dans la perspective du futur RER métropolitain, notamment le futur terminus de Brignoud, pour lequel la communauté de communes du Grésivaudan (43 communes, 105 000 habitants) a voté fin décembre dernier une enveloppe de 8,5 millions d’euros.
Il reste une inconnue, de taille : le financement du RER. Son coût total est estimé à plus d’un milliard d’euros. « Le projet est relativement avancé à Grenoble. Mais si on veut encore accélérer, il faut consolider les financements sur la durée. Ce sera probablement le plus long », reconnaît Frédéric Aguilera, vice-président en charge des transports de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Si les collectivités locales envisagent le projet avec enthousiasme, elles s’inquiètent des efforts financiers à consentir. « Le contexte budgétaire et politique est catastrophique, l’incertitude est totale. Je pense qu’il faut être prudent. Et que l’Etat assume une part importante du financement », avance Bruno Cattin, président de la Communauté de communes du Pays Voironnais (31 communes, 96 000 habitants).
Le chantier colossal du RER grenoblois ne fait que commencer. La métropole promet que « les premières améliorations de dessertes seront visibles à partir de l’automne 2028 ». Pour aller plus loin, il faudra régler la question épineuse du financement.
Théo Baudemont