Plus de 100 milliards d’euros d’investissement en cinq ans en faveur du rail. C’est ce que prévoit le groupe Ferrovie dello Stato Italiane dans son plan stratégique 2025-2029, présenté le 12 décembre.
Sur les 100 milliards, 14 proviendront du plan de relance européen et les 86 autres à la fois par les FS mais aussi et surtout par l’Etat italien, son actionnaire. La majeure partie sera affectée aux infrastructures, a expliqué l’administrateur délégué et directeur général, Stefano Antonio Donnarumma.
Les FS visent une hausse de 30 % des voyageurs sur les lignes à grande vitesse italiennes et de 40 % en dehors de ses frontières. Le groupe est présent dans une trentaine de pays, dont la France, l’Allemagne et l’Espagne.
A l’horizon 2029, il table sur un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards d’euros et un bénéfice net de plus de 500 millions. Le groupe veut « renforcer la résilience du réseau ferroviaire et routier, améliorer la qualité de service, soutenir l’achèvement de l’infrastructure et promouvoir une mobilité de plus en plus durable », souligne-t-il dans un communiqué.
Thessalonique a dû attendre près de 20 ans avant que son métro puisse accueillir ses premiers voyageurs : la première ligne de son métro automatique flambant neuf relie en effet désormais en 18 minutes, depuis le 30 novembre dernier, l’est et l’ouest de la deuxième ville de Grèce, qui compte plus d’un million d’habitants. Un chantier long car il a permis de mettre au jour plus de 300 000 trésors archéologiques.
La ligne a été construite sur l’ancienne avenue romaine qui traversait autrefois la ville et le long de laquelle ont été découverts des vestiges archéologiques. L’entreprise publique Elliniko Metro a attribué le contrat pour l’exploitation et la maintenance de cette première ligne de 9,6 km, desservant 13 stations, à la société Thema, partenariat entre le français Egis et ATM, la société publique des transports publics de Milan en Italie.
Le métro de Thessalonique présente des similitudes avec celui de Copenhague, notamment l’utilisation de rames automatiques de type AnsaldoBreda Driveless Metro fournies par Hitachi Rail Italy. Une extension de la ligne vers l’est est en cours.
On les surnomme les « trains fantômes ». Selon une enquête du quotidien berlinois « Der Tagesspiegel », cinq à six ICE circulent chaque nuit à vide autour de Berlin faute de voies de garage suffisantes. Les conséquences sont des coûts supplémentaires pour la compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn (DB) mais aussi un manque de personnel en journée qui provoquerait des annulations de trains.
Selon les indiscrétions d’employés de la DB, les trains resteraient même parfois à l’arrêt pour prolonger le temps de trajet, ce que la DB dément. Selon un porte-parole, le processus des transferts d’ICE d’un point à un autre est « tout à fait normal dans l’exploitation ferroviaire ».
La BD confirme néanmoins la pénurie de voies de garages. La compagnie a prévu la construction, à partir de 2026, sur l’ancienne gare de marchandises de Schönholz, au nord de Berlin, de huit voies de garages de 400 mètres de long pour « plusieurs dizaines de millions d’euros ». Mais elle ne seront disponibles qu’à partir de 2028.
Terminus et peut-être vrai départ pour le train à hydrogène élaboré par le constructeur espagnol CAF en association avec le consortium FCH2RAIL. En effet, à l’occasion de la rencontre « Rail Live » qui s’est tenue fin novembre à Saragosse, ce projet est arrivé à sa conclusion : la phase essais ayant été positivement conclue, la rame peut passer à l’étape du service commercial en ligne.
Renfe a proposé comme base à ce projet une automotrice de banlieue électrique de la série 460 « Civia », celle qui est en service dans les banlieues ibériques. En plus de son équipement d’origine, elle peut désormais utiliser l’électricité provenant de piles à combustible à base d’ hydrogène et de batteries LTO. Devenu hybride, le prototype repeint en bleu peut circuler sur des tronçons électrifiés comme sur ceux sans caténaires.
Amorcé en 2021, le projet a abordé une première phase statique sur le site CAF de Saragosse, puis sont venus, en 2022, des essais en ligne simulant un service normal. En particulier, le train a affronté sans peine les rampes pyrénéennes de Canfranc avant de parcourir 10 000 km en Espagne mais également au Portugal.
Le projet FCH2RAIL a pour partenaires autour de CAF Toyota, l’opérateur Renfe, le gestionnaire de réseau Adif et les spécialistes des applications hydrogène DLR, CNH2 et Stemmann-Technik. Le tout est observé avec intérêt par les instances européennes de normalisation ferroviaire. Développée sur quatre ans, l’initiative a été dotée d’un budget de 14 millions d’euros dont les deux tiers sont abondés par des fonds européens. Commentaire de CAF : « A ce jour, l’objectif qu’un train puisse utiliser l’hydrogène est atteint. »
Michel Garicoix
Le 10 décembre, un convoi a été lancé sur le port de Cherbourg, entre le terminal de ferroutage et la gare de Cherbourg Cotentin. Un premier essai qui doit conduire à la relance de la desserte du port de la Manche par des lignes ferroviaires régulières disparues depuis 2008.
Plus précisément, ce test vise la mise en route de la future autoroute ferroviaire Cherbourg-Bayonne (Pays Basque) qui démarrera le 15 mars. Les liaisons se feront avec un convoi de 750 m pour charger 42 semi-remorques à raison de trois fois par semaine.
Au total, le projet a nécessité un investissement de 17,5 M€ pour le terminal du port du Cotentin et de 5,8 M€ pour les travaux de rénovation et de sécurisation des voies entre le port et la gare de Cherbourg-Cotentin.
Un nouveau chapitre s’ouvre pour le ferroviaire en France. Le 15 décembre, trois nouvelles sociétés ferroviaires vont s’élancer en même temps sur les rails : SNCF Voyageurs Sud Azur, qui desservira l’Etoile de Nice (les lignes Cannes/Grasse – Les Arcs/Vintimille – Cannes /Nice/Monaco/Vintimille et Nice à Azur); SNCF Voyageurs Etoile d’Amiens exploitera les liaisons de l’Etoile d’Amiens (Amiens-Tergnier-Laon, Amiens-Saint-Quentin, Amiens-Albert, Amiens-Abbeville, Beauvais-Abancourt-le-Tréport, Amiens-Creil, et Amiens-Montdidier-Compiègne) et SNCF Voyageurs Loire Océan exploitera dans un premier temps le tram-train, qui dessert les lignes Nantes – Nort-sur-Erdre – Châteaubriant et Nantes – Clisson, puis, dans un second temps, le lot Sud Loire.
« Les trois sociétés ont travaillé en ayant de très forts échanges entre elles, notamment sur le certificat de sécurité« , a précisé Arnaud Ramackers, directeur général de SNCF Voyageurs Étoile d’Amiens, lors d’une présentation de sa société le 14 novembre. Des élections devront avoir lieu dans chacune des filiales de la SNCF, puis des accords d’entreprise devront être mis en place.
Un train tous les quarts d’heure, toute la journée, entre Cannes, Nice, Monaco et Menton. C’est l’une des mesures phare qui sera mise en place à partir de la mi-décembre dans le Sud.
SNCF Voyageurs Sud Azur assurera 4,4 millions de trains-km. Soit une hausse de l’offre de près de 75 % sur des liaisons voyant passer chaque jour pas loin de 50 000 voyageurs par jour.
SNCF Sud Azur comptera près de 511 équivalents temps plein (ETP), soit environ 540 personnes. « Plus de 80 % d’entre elles étaient volontaires« , assure Jean-Aimé Mougenot, le directeur TER délégué chez SNCF Voyageurs. Les autres ont été désignées.
La société mise beaucoup sur le futur centre de maintenance à Pont-Michel à Nice (pour 54 millions d’euros), et sur un centre de supervision moderne pour repérer le moindre pépin. 39 rames seront utilisées par la filiale de la SNCF.
Le lot remporté par SNCF Voyageurs, baptisé Etoile d’Amiens, couvre principalement les départements de la Somme et de l’Aisne avec une incursion dans l’Oise (à Compiègne, Beauvais, Creil). Il permet de desservir des villes de et vers Amiens et représente 4,3 millions de trains-km. Il représente 17% du réseau TER. Il s’agit des lignes Amiens-Tergnier-Laon, Amiens-Saint-Quentin, Amiens-Albert, Amiens-Abbeville, Beauvais-Abancourt-le-Tréport, Amiens-Creil, et Amiens-Montdidier-Compiègne.
La société SNCF Voyageurs Etoile d’Amiens, qui emploiera 450 agents et disposera de 47 rames de type AGC, s’est vue confier un contrat d’une durée de 9 ans. Elle a obtenu sa licence ferroviaire en août et aura son propre certificat de sécurité. Elle gèrera 27 points de vente.
« Il y aura une grande continuité sur les horaires, avec quelques modifications. L’offre sera en hausse« , a commenté Christophe Coulon, le vice-président chargé des transports au conseil régional, en présentant en novembre la nouvelle société ferroviaire. SNCF Voyageurs s’est engagé sur un objectif de régularité de 98,5% et à une augmentation de l’offre de 9,5%. Les pénalités seraient multipliées par quatre en cas de dysfonctionnements du réseau et la Région aurait la possibilité de résilier le contrat en cas de faute, sans verser d’indemnités.
Avec le lancement de SNCF Loire Océan, l’offre sera développée de 26 % à partir de 2026, indiquait la SNCF après avoir remporté le lot de TER mis en compétition par les Pays de la Loire. Puis, à partir de 2030, la hausse atteindra 33%. « Au global ce sont 32 trains en circulation en plus chaque jour de la semaine (196 aujourd’hui)« , selon la SNCF.
360 agents travaillent pour la filiale de SNCF Voyageurs, dont un peu moins d’un tiers pour le Tram-train nantais. Là encore, 80 % des agents se sont portés volontaires pour travailler dans cette nouvelle structure, assure la SNCF.
La société s’est engagée à assurer une présence humaine systématique dans tous les trains sur le périmètre Sud Loire, qui couvre les lignes Nantes – Pornic, Nantes – Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Nantes – La Roche-sur-Yon – Les Sables-d’Olonne, Nantes – La Rochelle, Nantes – Cholet et Angers – Cholet. Les dessertes dites du « Tram train » regroupe les lignes Nantes – Nort-sur-Erdre – Châteaubriant et Nantes – Clisson.
Ces lignes représentent 30 % environ du réseau ferroviaire régional. Et une activité de quelque 500 millions d’euros pendant dix ans, durée du contrat. La région attend du nouveau contrat une économie de 100 millions d’euros sur dix ans, qui seront réinjectés pour financer les trains-km supplémentaires et le site de maintenance, promet-elle.
Un nouveau site de maintenance Sud Loire est en effet prévu à Nantes pour la fin 2026. La SNCF estime qu’elle gagnera en qualité de service en liant mieux l’exploitation et la maintenance des rames.
Marie-Hélène Poingt
La SNCF remporte la grande majorité des trains-km en jeu
La SNCF a remporté trois contrats sur les cinq lots mis jusqu’à présent en compétition (les deux autres ayant été gagnés par Transdev). La compagnie historique se voit ainsi attribuer 82 % des trains-km en jeu. La hausse de l’offre ferroviaire mise en place à cette occasion représentera en réalité 110 % des trains-km.
Cette année, notre Palmarès des Mobilités est légèrement resserré et remanié. Resserré, car nous n’attribuons plus que cinq pass thématiques contre sept auparavant. Nous n’avons pas eu moins de candidatures (merci à tous ceux qui nous ont fait connaître les initiatives mises en place pour améliorer le transport public). Mais certaines catégories étaient moins pertinentes que d’autres, ce qui justifie cette clarification. Remanié, car faute de chiffres de l’année 2023 sur lesquels s’appuyer, notre jury a décidé de n’attribuer qu’un seul Grand Prix au lieu de nos habituels Pass d’or, d’argent et de bronze. Et a désigné à l’unanimité le syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise pour sa politique d’élargissement de son réseau visant à gommer les frontières administratives et à simplifier la vie des voyageurs. La direction à suivre pour convaincre les automobilistes de laisser leur voiture au garage pour prendre les transports publics. C’est aussi le but de Saint-Nazaire Agglo qui parie sur le développement du vélo, tellement adapté aux déplacements urbains. Saint-Nazaire obtient donc notre Prix des villes moyennes.
Au niveau européen, le jury s’est tourné vers Milan, un exemple de coexistence réussie entre l’ancien et le moderne qui s’adaptent à la géographie. C’est le Grand Prix européen de cette 33ème édition du Palmarès des Mobilités.
Cette édition prend place dans un contexte budgétaire plus que difficile. Le secteur sait qu’il devra compter avant tout sur lui-même et sur ses bonnes idées. C’est pourquoi nous avons aussi décidé, cette année, de donner un coup de chapeau à une personnalité des transports publics que vous découvrirez dans les prochaines pages. Son nom a été cité spontanément par plusieurs membres du jury. Son engagement pour avancer coûte que coûte, malgé les obstacles, a été souligné. à l’image de ce que font, au quotidien, de nombreux professionnels du secteur.
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Le groupe RATP voit enfin le bout du tunnel à Londres. Il a en effet annoncé le 10 décembre la signature d’un accord d’exclusivité pour la vente à FirstGroup plc de son activité de bus dans la capitale anglaise.
RATP Dev, qui gérait cette activité via sa filiale RATP Dev Transit London (RDTL), enregistrait depuis des années de lourdes pertes et cherchait de longue date à s’en défaire. Des difficultés qu’elle expliquait principalement par les conséquences du Covid, l’inflation et la forte hausse des coûts de l’énergie.
Des efforts ont donc été engagés pour redresser la barre et rendre la mariée plus belle. Ils ont abouti. Le montant de la transaction approcherait les 109 millions d’euros. « Cette opération permettra à RATP Dev de concentrer ses ressources sur sa stratégie de rail urbain, notamment sur les projets de métro automatique et de rail régional capacitaire, ainsi que sur les marchés où l’entreprise dispose d’une présence multimodale significative« , souligne le groupe dans un communiqué. « Nous sommes actuellement impliqués dans six importants projets de reprise, démarrage ou extension de réseaux de métro automatique et rail urbain dans le monde, ainsi que dans huit appels d’offres majeurs« , précise Mehdi Sinaceur, directeur général Adjoint et membre du directoire de RATP Dev cité dans le communiqué.
FirstGroup plc emploie près de 30 000 collaborateurs dans les métiers du rail et du bus, au Royaume-Uni et en Irlande et détient First Bus et ses 4 900 bus transportant plus d’un million de voyageurs chaque jour. RDTL regroupe de son côté London United Busways Limited, London Sovereign Limited et London Transit Limited, qui emploient 3 700 personnes. Les trois sociétés assurent 180 millions de voyages chaque année, principalement dans l’ouest et le centre de Londres, pour le compte de Transport for London (TfL). L’acheteur britannique va ainsi mettre la main sur 89 lignes et 10 dépôts ainsi que sur une flotte de 982 bus.
La transaction, qui doit encore être soumise à des procédure réglementaires, pourrait prendre plusieurs mois.