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Ewa

Systra affiche des résultats « historiques » pour 2024

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Passée en octobre 2024 sous le contrôle majoritaire de la holding d’investissement Latour Capital alliée à Fimalac (58% du capital), l’ex-filiale commune de la RATP et de la SNCF voit l’avenir en grand. Dirigée par Jean-Charles Vollery, le numéro un français des sociétés d’ingénierie en transport ferroviaire et urbain, qui a participé à la conception d’un métro sur deux et une ligne à grande vitesse sur deux dans le monde, annonce des résultats « historiques » en 2024. Avec un chiffre d’affaires de 1,25 milliard d’euros, en hausse de 17 % par rapport à 2023. Et un taux de rentabilité (Ebitda) de 8,3 %, à + 0,6 point, se félicite le communiqué.

Le changement de structure actionnariale achevée à l’automne dernier visait justement à accompagner cette stratégie de croissance, en particulier à l’international, où l’ingénieriste réalise 80% de son chiffre d’affaires. L’Australie, le Canada et le Moyen-Orient sont dans le viseur.

La croissance passe aussi par une politique d’acquisitions agressive visant notamment des entreprises spécialisées dans les systèmes de signalisation ERTMS, ainsi que dans les tunnels. Systra s’est illustré en 2023 avec le rachat des entités scandinaves d’Atkins (groupe SNC-Lavalin), avant d’élargir son portefeuille avec l’intégration de Bamser et Rail Systems Australia, et de Subterra implantée en Espagne et en Amérique latine. Plus récemment, en 2024, Systra a fait l’acquisition d’une société française spécialisée en aménagement du territoire, Modaal.

Objectif 2025, franchir le cap des deux milliards d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2030.

Ewa

Les grands travaux reprennent de plus belle dans les transports franciliens

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Viaduc de Passy
Métro ligne 6 RATP

3,7 milliards d’euros, c’est le montant (qui représente les investissements sur le réseau des transports publics franciliens en 2025) dévoilé par  Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’Ile-de-France Mobilités, pour présenter la saison printemps-été des travaux dans le métro, RER, tramway et Transilien.

L’été, les transports sont moins fréquentés et cette année, le planning de travaux est particulièrement intense car il faut compenser l’absence totale de chantiers à l’été 2024 pour cause de JO. Financés par SNCF Réseau et Ile-de-France Mobilités (DFM), les travaux consistent à rajeunir les infrastructures pour notamment y faire rouler du nouveau matériel, mais aussi changer des postes d’aiguillage et remplacer deux ponts ferroviaires centenaires.

« Régénérer, développer, l’objectif est d’avoir un réseau moderne et stable en 2030 (…) d’être en mesure d’accueillir les nouvelles rames de métro MF19 sur les lignes 3, 3bis, 7, 7bis, 8, 10, 12 et 13 de la RATP, les MP 89 sur la ligne 6, les MI 20 sur le RER B, le RER NG sur le D et le E, et de préparer l’arrivée du Grand Paris Express », énumère le bras droit de Valérie Pécresse à l’autorité des transports d’Ile-de-France. A commencer par le maillage et les interconnexions avec la ligne 15 sud du futur métro automatique, maintenant attendue pour fin 2026.

La ligne 14 n’est pas en reste avec dores et déjà des interruptions de service épisodiques et un service totalement interrompu entre le 4 et le 8 août « pour une mise à niveau complète de tout le système de pilotage des trains dans sa version définitive, avec des nouvelles fonctions innovantes« , décrit le directeur des infrastructures à la RATP, Jean-Louis Houpert. Par exemple, « apprendre » aux rames automatiques à pratiquer la marche arrière, manœuvre utile en cas d’évacuation des voyageurs.

Un calendrier de travaux fourni, principalement de nuit, mais qui va aussi nécessiter des fermetures temporaires pouvant aller d’une journée à plusieurs semaines sur de nombreuses lignes. « Pour chaque fermeture, un plan de transport alternatif est proposé aux voyageurs, avec également des bus de substitution« , veut rassurer Grégoire de Lasteyrie.

Dès le 8 mai

« Il n’y a pas beaucoup de façons d’intervenir » sur le réseau pour réaliser des travaux, justifie Jean-Louis Houpert. « Il y en a trois : la nuit courte, la nuit longue (au-delà des horaires de fermeture du métro, ndlr) et l’interruption temporaire qui peut aller d’un jour à plusieurs semaines », détaille-t-il.

  • Onze lignes de métro sont concernées par les interruptions temporaires de circulation, dès le week-end prolongé du 8 mai. Lire le détail : ici
  • Sur les lignes de RER A, B, C, D et E, les travaux estivaux n’entraînent pas forcément des fermetures, mais les circulations sont impactées sur certains axes. Lire le détail : ici
  • Du côté des tramways, seule la ligne T1 sera fermée du 15 juillet au 31 juillet entre Gare de Saint-Denis et Hôpital Delafontaine. Et pour la ligne T2, le terminus Porte de Versailles – en cours de réaménagement – sera fermé jusqu’en février 2026, l’arrêt Suzanne Lenglen devient le terminus provisoire ( deux arrêts avant la porte de Versailles).
  • Les lignes SNCF Transilien sont également concernées avec le gros chantier du remplacement du pont des Cathédrales à Saint-Denis, le renouvellement des tabliers du pont des Souverains près de la gare Saint-Lazare, le remplacement d’aiguillages gares de l’Est et Montparnasse, la régénération de la caténaire sur le RER C entre Choisy-le-Roi et Athis-Mons ou encore le remplacement plusieurs kilomètres de voie et de quatre aiguillages sur le RER C. Lire le détail : ici

Ewa

Violence routière contre les cyclistes : les recommandations prioritaires de la « mission Barbe »

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Après le décès du cycliste Paul Varry, 27 ans, tué par un automobiliste après une altercation en octobre 2024 à Paris, le gouvernement avait confié une mission au haut fonctionnaire Emmanuel Barbe sur les questions de partage de la voirie, de violences et tensions liées à la mauvaise cohabitation entre les usagers. « Une mort choquante et révoltante », a qualifié l’ancien délégué interministériel à la sécurité routière qui a remis le 28 avril son rapport au ministre des transports Philippe Tabarot.

Trois jours auparavant, un cyclotouriste perdait la vie sur une route départementale du Tarn, percuté par une voiture. En 2024, selon les chiffres cités dans le rapport Barbe, 222 cyclistes sont morts dans un accident de la circulation routière en France métropolitaine (7%). Au total, les adeptes de la mobilité douce (vélos, marche, trottinettes, gyropodes etc.) comptent pour 22 % de la mortalité routière. « Le partage de la voirie n’est pas vu comme une politique en tant que telle », a pu constater Emmanuel Barbe en auditionnant longuement les élus, les représentants des administrations, les techniciens. « L’Etat n’a aucun outil pour mesurer l’agressivité, la violence entre usagers de la voirie, dans l’enquête victimation, l’item violence a même disparu », regrette-t-il. Il s’exprimait à l’Hôtel de Ville de Paris lors d’un journée de débats organisée par le réseau Vélo&Marche.

40 recommandations

Parmi les 40 recommandations formulées dans son rapport (ici), 18 sont considérées comme « prioritaires » comme la vidéo-verbalisation des franchissements de feu par les automobilistes, le non-respect du sas vélo ou des voies réservées. Quitte à se servir de la surveillance algorithmique (récemment retoquée par le Conseil constitutionnel, lire ici) .

Ou des nouveaux barèmes d’amendes pour sanctionner davantage les infractions commises par les cyclistes. Il recommande aussi de changer les règles de dépassement d’un vélo par un véhicule motorisé, obligeant son conducteur à franchir complètement la ligne médiane, au lieu de se déporter d’un mètre (en ville) ou d’ 1,50 mètre (sur route) comme le code la route l’y oblige actuellement.

Certaines recommandations lui tiennent particulièrement à cœur, « même si elles ne sont pas sexy »,  admet Emmanuel Barbe. Par exemple, renommer le Code de la route, « Code de la voie publique », comme nos voisins belges. « Une mesure performative », pour lutter contre la place dominante de la voiture, défend-il « Le fait de le dire permet de le faire, et en plus, cette mesure ne coûterait rien ». Une autre, « très pratico-pratique« , consiste à peindre toutes les pistes cyclables de la même couleur. Ou d’ouvrir les portières de voiture « à la hollandaise » : c’est-à-dire avec la main droite afin de se retourner et voir un cycliste ou un piéton arriver.

Repasser le code ?

Il avait bien envisagé d’obliger les automobilistes à repasser périodiquement le code de la route pour apprendre les nouvelles règles nées avec la pratique du vélo (le double-sens cyclable, par exemple), ou de rendre le permis de conduire vélo obligatoire, mais a décidé d’écarter ces mesures « impopulaires ».

Il propose aussi des mesures visant à améliorer la formation et l’apprentissage du partage de l’espace public : des cours de vélo pour les nouveaux cyclistes, finançables par le compte professionnel de formation, et des enseignements plus ciblés sur les mobilités douces dans les auto-écoles.

Le rapport souligne le fort levier que représente la vélo pour répondre aux enjeux de pouvoir d’achat, de santé publique et de transition écologique. Un potentiel sous-exploité en raison du manque d’infrastructures, juge son auteur. Qui juge « dommage que l’Etat ait décidé d’abandonner le Plan vélo. Ça sanctionne la ruralité, regrette-t-il, les petites communes et intercommunalités n’ayant pas les moyens de construire des aménagements cyclables sécurisées, sans l’aide de l’Etat.

Le ministre des Transports Philippe Tabarot doit annoncer la suite qu’il entend donner aux recommandations de la mission Barbe dans les deux prochains mois. Avant cela, il ouvrira la conférence de financement des transports, le 5 mai prochain. Et les associations représentatives du vélo se disent « très inquiètes de ne pas y être invitées », souligne Françoise Rossignol, présidente de Vélo&Marche.

Ewa

Une panne électrique géante bloque le trafic ferroviaire espagnol et portugais

Renfe, société nationale des chemins de fer espagnols

Plusieurs heures après le début d’une coupure de courant massive qui a touché l’Espagne, le Portugal, et même une partie du Pays basque français lundi 28 avril, les causes étaient toujours inconnues. Ce sont toutes les communications, les aéroports, les bâtiments, les feux de signalisation, et tout le réseau ferré, comprenant les métros madrilènes et catalans, qui ont été interrompus.

Alors que la direction générale du trafic routier a demandé aux automobilistes de ne pas circuler, Red Eléctrica, gestionnaire du réseau électrique espagnol, estimait en milieu d’après-midi que le réseau serait entièrement rétabli à partir de 21 heures.

Sur le réseau social X, l’ADIF, administrateur des infrastructures ferroviaires espagnoles déclare qu’« une panne générale qui affecte l’approvisionnement en électricité a entraîné l’interruption du trafic ferroviaire sur l’ensemble du réseau ». RTE, gestionnaire français du réseau électrique, a annoncé une coupure de « quelques minutes dans le Pays basque », le courant a été rétabli depuis. Il assure également qu’ « aucune contagion » du problème « n’est à craindre » en France.

En milieu d’après-midi, Antonio Costa, président du Conseil européen déclare qu’il n’y a « pas d’indication d’une cyberattaque à ce stade ». Mais à l’heure où nous écrivions ces lignes, la cause de cette panne électrique géante restait toujours à déterminer.

Ivan Ramaye

Ewa

Le Conseil constitutionnel censure la vidéosurveillance algorithmique dans les transports

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La loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports adoptée le 18 mars dernier et qui étendait notamment jusqu’en 2027 l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) subit un revers.

Dans une décision du 24 avril, le Conseil constitutionnel a en effet censuré cette disposition de la loi initiée par l’actuel ministre des Transports, Philippe Tabarot. Les membres ont examiné plusieurs saisines dont une visait l’article 15 la loi, qui étendait ce dispositif permettant d’analyser par des logiciels d’intelligence artificielle, pendant les grands événements publics, les images de vidéosurveillance pour détecter des situations jugées à risque ou suspectes, comme les mouvements de foule ou les intrusions sur les voies, par exemple.

L’expérimentation de ces caméras dites « augmentées » avaient été autorisées par la loi encadrant les JO, jusqu’en mars 2025, mais la loi sûreté dans les transports prolongeait le test pendant deux années supplémentaires. Des députés « insoumis », écologistes et socialistes. avaient saisi le Conseil constitutionnel à ce propos, estimant que la mesure, introduite par un amendement, était un cavalier législatif, c’est-à-dire que l’article n’avait aucun rapport avec le texte de loi initial. Les sages de la rue de Valois sont allés dans leur sens.

Le prochain numéro de Ville, Rail & Transports du mois de mai consacre un dossier à la sûreté dans les transports publics

Ewa

SNCF Energie va acheter de l’électricité verte d’origine photovoltaïque

SNCF Energie

La filiale énergie de SNCF Voyageurs et le producteur d’énergie renouvelable JP Energie Environnement (JPee) ont signé début avril un contrat de 20 ans pour l’achat direct d’électricité renouvelable. Jpee fournira à SNCF Energie environ 32,4 gigawatts heure (GWh) d’électricité renouvelable par an. Au total, 740 GWh ont été contractualisés

«  Un engagement dans la durée pour se prémunir de la volatilité du marché de l’électricité et financer la transition énergétique », commente SNCF Voyageurs dans un communiqué de mi-avril. Selon les calculs du transporteur ferroviaire, l’achat de cette énergie renouvelable « évitera l’émission de 1105 tonnes d’équivalent CO2 chaque année ».

Le contrat d’achat porte sur deux tranches de la centrale solaire de la Brande des Grands Cours dans le Cher, mise en service en septembre 2024. Les deux tranches « produisent l’équivalent de la consommation annuelle des TER Paris-Bourges et Paris-Orléans », compare le transporteur.  Elles offrent une puissance installée de 27 mégawatts (MW) et produiront donc environ 32,4 GWh d’électricité par an.

SNCF Voyageurs a pour ambition d’atteindre 40 à 50 % d’énergies renouvelables – dont 20% issus des contrats « corporate PPA » – dans son mix de consommation d’électricité pour la traction des trains à l’horizon 2026. « L’objectif de SNCF Voyageurs est de disposer d’une production de 1100 GWh d’électricité d’origine renouvelable issue de cPPA à l’horizon 2027-2028, soit 20% de ses besoins électriques pour la traction de ses trains ».

Ewa

SNCF Connect : après les hôtels et les voitures, les taxis Uber

SNCF Connect - Uber

Lors d’un récent point presse présentant la nouvelle stratégie de SNCF Connect & Tech en direction des collectivités locales (lire ici), Anne Pruvot, sa dirigeante, insistait sur son souhait de faciliter les déplacements de bout-en-bout en incluant sur la plateforme de mobilités, en plus du train, des trajets en VTC ou en taxi. C’est fait, en partenariat avec Uber.

L’appli « tout-en-un des mobilités durables », comme elle l’appelle, intègre déjà le métro, les bus et tramways dans les recherches d’itinéraires et l’achat de titres de transport dans plusieurs dizaines de villes. Elle propose donc désormais une offre de VTC. En plus de la location de voiture, de chambres d’hôtel et d’un guidage piétons.

Ewa

La nouvelle vie du Paris-Briançon

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Cinq ans avant les Jeux olympiques d’hiver organisés du 1er au 17 février 2030 dans les Alpes françaises, le décrié train de de nuit Paris-Briançon qui a vu sa fréquentation augmenter de 6% en 2024 (155 000 voyageurs), avant de connaître des fermetures pour travaux à l‘hiver 2025, va connaitre un nouvel élan. Après l’annonce fin mars par le ministre des Transports de la commande de nouveaux matériel (lire ici), la visite, le 17 avril, de Jean-Pierre Farandou et de Mathieu Chabanel, respectivement pdg de la SNCF et de SNCF Réseau, signe le renouveau de la ligne. De nuit, comme de jour.

Un Serm aussi

Outre son caractère stratégique en vue des JO, ce train d’équilibre du territoire va aussi permettre, dès les prochaines semaines, les déplacements intrarégionaux. A partir du 19 mai, il sera en effet possible d’utiliser cette ligne Intercités pour se déplacer au sein du territoire de la région Sud. Paris-Briançon répondant aux besoins des transports du quotidien, la collectivité locale a décidé de l’expérimenter comme un Service métropolitain express régional (Serm). Une navette ferroviaire entre Gap et Briançon, en correspondance avec les autocars régionaux, sera donc testée. « Les habitants des Hautes Alpes pourront emprunter le train de nuit moyennant l’achat d’un billet simple Intercités. Aucun changement pour les abonnés ZOU [abonnés des TER] qui détiennent un Pass Intercités à 5 €/semaine ou 15 €/mois », explique la région dans un communiqué du 22 avril.

Le plan de travaux doit se prolonger, indique aussi la région Sud, mais des plages de circulation du train de nuit à l’automne pourrait être ouvertes par SNCF Réseau, « sous réserve de faisabilité, lanalyse est en cours ».

Ewa

Conférence de financement des transports : les maires veulent avoir voix au chapitre

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A deux semaines du lancement d’Ambition France Transports, la conférence nationale sur le financement des mobilités, à Marseille par le ministre des Transports, l’Association des maires de France (AMF) donnent de la voix. « En France, 90% [80% en moyenne selon l’Observatoire des territoires] des déplacements se font en voiture, cette part n’a pas changé depuis 30 ans malgré tout le développement [en faveur] des transports collectifs. Parler du financement des mobilités, c’est parler des transports collectifs en site propre, du ferroviaire mais aussi de cette réalité automobile. Et donc, du réseau routier », interpelle David Lisnard, maire de Cannes et président de l’AMF qui représente les maires des 35 000 communes et du millier d’intercommunalités françaises.

Or, selon l’élu qui tenait une conférence de presse ce matin à Paris, l’essentiel de la charge des routes et des voiries (entretien, aménagements) repose sur ces collectivités locales qui se sont vu transférer par l’Etat 717 000 km de routes, soit 65,5% de réseau routier. Sans transfert de ressources, ni recettes dédiées, martèle l’élu. Les départements gèrent 32,5% du réseau routier, l’Etat 20 000 km, dont 10 000 km sont concédés au privé.

« Les communes ont aussi hérité des 120 000 ponts et ouvrages, pas toujours en bon état, et de 750 000 km de chemins communaux à entretenir », renchérit Frédéric Cuillerier, maire de Saint-Ay (Loiret) et coprésident de la commission Transports de l’AMF. « Ces charges ont augmenté sous l’effet des conséquences du dérèglement climatique, de l’usure des routes avec des véhicules de plus en plus lourds, des aménagements cyclables et du renchérissement du prix des matières premières », calcule l’élu. En 2025, ces dépenses se sont élevées à quinze milliards d’euros, dont sept milliards pour les communes de moins de 3 500 habitants. Lesquelles, avec le phénomène d’étalement urbain en zone rurale, voient le réseau routier s’étaler lui aussi, commente-t-il encore.

Fin des concessions d’autoroutes : ne pas être écarté des discussions

L’AMF avance des pistes pour dégager des ressources et « ne plus récolter des miettes ». C’est-à-dire un peu plus que le milliard d’euros que l’Etat reverse aux communes sur les 45 milliards d’euros de produits de recettes de la route (TICPE, immatriculations, péages autoroutiers, amendes, etc.), détaillent ses porte-paroles.

Première piste : reverser aux communes le produit des amendes automobiles dressées par les policiers municipaux. Deuxième proposition : partager les ressources des péages autoroutiers. « Avec la fin des concessions, c’est le moment ou jamais de repenser le modèle de financement » interpelle David Lisnard. Troisième proposition : rouvrir la possibilité pour les communes de s’emparer de la compétence mobilités et donc, d’avoir droit au chapitre. Pour rappel, cette possibilité leur avait été offerte par la loi d’orientation des mobilités (Lom) adoptée fin 2019, « mais la fenêtre de tir avait été très courte pour se déterminer », constate Sylain Laval, élu de la métropole de Grenoble qui copréside la commission Transports de l’AMF. Censée effacer les zones blanches de mobilité, « la Lom n’a pas remédié aux déséquilibres territoriaux », estime de son côté le patron de l’association d’élus.

Prudent sur le versement mobilité (VM), cette taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés qui est la principale source de financement des transports urbains, il la juge « nécessaire mais anti-compétitive pour les entreprises ».  Et « pas une solution dans les zones rurales, reprend Sylvain Laval où « il ne permet de lever que quelques milliers d’euros : pas assez pour déployer des services de transports adaptés aux zones peu denses. Et donc incompréhensible pour les entreprises comme pour les habitants ».

« On ne peut pas parler de mobilité, envisager la fin des concessions autoroutières sans les collectivités qui voient sortir des autoroutes des millions de véhicules sur leurs routes, on ne peut pas être écarté de cette discussion. On ne peut pas déployer des Serm (services express métropolitains régionaux) sans associer les collectivités qui ont en charge des routes sur lesquelles vont circuler des autocars express », martèle à son tour Frédéric Cuillerier.

Sur les quatre ministres des Transports qui se ont succédés en 2024, « un seul a accepté de nous recevoir : François Durovray, mais deux semaines plus tard, il n’était plus ministre… », indique l’AMF.  Redevenu président du conseil départemental de l’Essonne, l’éphémère locataire de l’hôtel de Roquelaure a toujours été sensible au manque de moyens des collectivités locales, et notamment des départements, pour entretenir les routes non structurantes.

L’AMF va maintenant tenter de faire entendre sa voix à l’atelier consacré aux routes et aux autoroutes auquel participera l’association lors du conclave sur le financement des transports qui démarre le 5 mai et doit durer dix semaines (plus de détails ici). Plus que celui au Vatican ?

Ewa

Dans les Pays de la Loire, Transdev fait rouler un car scolaire rétrofité au biogaz

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La Région des Pays de la Loire et Transdev ont inauguré mi-avril à Sillé-le-Guillaume un autocar diesel Iveco Crossway Euro 6 converti au biogaz sur une ligne de transport scolaire. « Une transformation avec un moteur et des composants auxiliaires produits en Europe (…) moins coûteuse que l’achat d’un véhicule neuf », insistent les partenaires dans un communiqué. Autonomie annoncée : 300 km.

Le rétrofit, réalisé par la société d’ingénierie lyonnaise CMRT, consiste à remplacer le moteur diesel d’un véhicule par une motorisation plus propre, ici au BioGNV. « Les différents éléments du moteur ont été transformés par des systèmes au gaz : circuits et système de stockage, chauffage auxiliaire. Il intègre  un nouveau système de pilotage et de surveillance électronique, de dépollution et une recalibration électronique de la boite de vitesse« , précise le communiqué.

Le BioGNV vise à réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport au diesel ; de 95% les émissions de particules fines et 50% de NOx par rapport au seuil de la norme Euro VI.  Il est produit localement à partir de déchets organiques (résidus agricoles, effluents d’élevage, déchets ménagers) sur les 62 sites de méthanisation de la région. Au total, la production de biogaz dépasse un térawatt-heure (TWh) par an, équivalent à la consommation d’environ 4 000 bus ou cars, insiste encore la collectivité locale.

Aujourd’hui, un tiers de la flotte de cars régionaux est déjà composée de véhicules à faibles émissions: 7 électriques, dont certains ont été convertis d’un moteur thermique à une propulsion 100 % électrique sans hydrogène par CBM. Dix hybrides électriques-diesel, 120 au biocarburant, et 180 au biogaz. Dans le Maine-et-Loire, les nouveaux contrats de transport scolaire prévoient la conversion de 80 véhicules vers le gaz ou l’électrique d’ici à 2032. Sur les lignes de la Mayenne et du Nord Maine-et-Loire, une vingtaine de cars rétrofités électriques devraient intégrer la flotte scolaire dans les prochaines années.