« On voit des outils d’attaque coécrits par un cybercriminel et l’IA »
Wavestone, et administrateur du Clusif, l’association française de
professionnels de la cybersécurité. © DR
Gérôme Billois est associé en cybersécurité au cabinet de conseil Wavestone, et administrateur du Clusif, l’association française de professionnels de la cybersécurité.
Ville, Rail & Transports : Dans son dernier bilan annuel des cybermenaces, le Clusif a accordé une place notable aux dangers que fait peser l’intelligence artificielle sur les entreprises...
Gérôme Billois : Pour les cybercriminels, l’IA est du pain béni : grâce à elle, ils peuvent accélérer et massifier leurs attaques. En particulier, faire des deepfakes, des fausses vidéos ou de faux audios de collaborateurs en entreprise.
L’intelligence artificielle permet aussi d’améliorer la qualité des emails frauduleux. Dans toutes les langues ! Au Japon, traditionnellement épargné par les fraudes à cause du japonais qui est une langue difficile (les cybercriminels ne viennent pas des pays où ils attaquent), le nombre de phishing a bondi.
C’est très simple de demander à un moteur d’intelligence artificielle de traduire un mail frauduleux en japonais, sans aucune faute !
Troisième axe d’attaque, l’utilisation de l’IA pour trouver des failles dans les systèmes et écrire des logiciels d’attaque. On voit maintenant des scripts coécrits par un cybercriminel et par un système d’intelligence artificielle.
VRT : Les opérateurs de transport sont des cibles idéales ?
Gérôme Billois : Ce sont des cibles très prisées parce qu’ils collectent énormément de données à caractère personnel, et des données financières. À chaque fois qu’on achète un billet de train, ou un abonnement de transport, on donne ses coordonnées, son nom, son email, son numéro de carte bancaire, etc. Des trésors pour les cybercriminels !
Par ailleurs, les transports sont des infrastructures critiques et elles peuvent intéresser des groupes d’attaquants cyber de haut vol, liés à des États qui, pour déstabiliser un pays, peuvent tenter de créer un sentiment de panique – faire évacuer des gares, troubler le bon déroulement du trafic ferroviaire, arrêter potentiellement des trains. Tout ce qui amèneraient à désorganiser le pays et participerait à une perte de confiance des citoyens.
Sans aller jusqu’à dire qu’il pourrait y avoir des accidents physiques, parce que normalement, il y a beaucoup de mécanismes de sûreté indépendants du numérique. Mais si jamais, une IA conduit un jour toute seule un train, il f
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !