Victime des coupes budgétaires, le vélo rétropédale

Des deux milliards d’euros promis par l’Etat pour le Plan vélo jusqu’à la fin du quinquennat, il n’en reste plus que 500 millions, sauvés in extremis dans le budget 2025. La suite est incertaine et les collectivités locales commencent à mettre la pédale douce sur les aménagements cyclables.
Rétropédalage sur le plan vélo à deux milliards d’euros [250 M€ par an jusqu’en 2027] lancé en 2023 par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Au total, grâce à la participation des collectivités locales, six milliards d’euros devaient être mobilisés d’ici à la fin du quinquennat pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone : porter la part du vélo dans les déplacements de 4 % à 12 % d’ici à 2030.
Les subventions pluriannuelles du Plan vélo permettaient de donner de la visibilité aux collectivités locales, c’était la promesse de doubler le réseau cyclable à 100 000 km. En aidant les territoires les moins bien dotés en infrastructures cyclables, notamment dans le périurbain et le rural. Cette ambition venue du sommet de l’État avait dépassé tous les espoirs des défenseurs de la petite reine. Elle a finalement été désavouée deux ans plus tard dans le budget 2025.
Compromettant le financement de projets lancés un peu partout en France. Quant à l’aide à l’achat de vélos, elle dépend désormais du quotient familial ; seules les aides des collectivités locales sont maintenues, sans conditions de revenus.
« Ce sont les missions des mairies que de s’occuper des pistes cyclables. On peut dire que l’État s’est décentré de son rôle principal », a justifié le gouvernement, par la voix de Sébastien Lecornu. Interviewé au printemps dernier sur France Inter au sujet des leviers mobilisables pour renforcer le budget de la défense nationale, le ministre des Armées avait répondu que « sans faire la tran- sition écologique versus la défense, au moment où on doit faire des choix, il faut être capable de recentrer l’État sur ces missions régaliennes ».
Pas une mission régalienne
Depuis, Françoise Rossignol, co-présidente du Réseau vélo & marche ne décolère pas: « Le Plan vélo a été tué en plein vol. C’est un recul de la parole de l’État, nous espérons qu’il va se ressaisir ». « Pédaler un kilomètre évite un euro de coûts sociaux de santé, selon une étude du CNRS de 2024 », enchaîne Catherine Pillon, directrice de l’association qui réunit le Club des villes cyclables et Vélo & territoires.
Ce sont justement les territoires, et non pas les grandes villes déjà lancées dans des politiques pro-vélo, qui risquent de souffrir le plus de l’arrêt des subsides de l’Etat pour doper le vélo sur les trajets du quotidien, en lieu et place de la voiture. Ces villes, « petites, moyennes ou rurales », où la pratique reste la plus dangereuse – sont aujourd’hui « mal ou insuffisamment sou- tenues
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