La gratuité instaurée dans l?Aveyron en 2009 a amené 15 % d?enfants de plus dans les transports scolaires Auparavant financé à hauteur de 67 % par le département, le transport scolaire en Aveyron a été rendu gratuit pour tous les enfants à la rentrée 2009. Résultat : 15 % de cartes supplémentaires ont été délivrées aux 12 400 élèves demi-pensionnaires et aux 3 000 internes, s’empresse-t-on de communiquer. Dans ce vaste département, très rural et à l’habitat dispersé, 140 circuits seront assurés par autocars et 310 par voitures particulières à compter de la rentrée 2010. Budget : 15,2 millions d’euros et un coût moyen par élève sur service régulier scolaire ou ordinaire de 747 euros en 2008, donc en deçà de la moyenne nationale (840 euros). Le coût de la gratuité s’élève à 2 millions d’euros.
Mais subsistait une injustice : les élèves domiciliés sur le territoire du Grand Rodez devaient eux acheter un abonnement donnant accès à tous les transports, scolaires et urbains. Elle est réparée aujourd’hui. « On a négocié et le département verse une compensation au Grand Rodez sur la part correspondant au transport purement scolaire d’un aller-retour par jour », explique-t-on au service communication du conseil général. Soit 40 euros par élève. De la maternelle au bac, les élèves de l’agglomération bénéficient donc désormais gratuitement de « Mobi scolaire » (deux voyages par jour sur le réseau Octopus) et, pour 20 euros, de « Mobi scolaire plus », donnant un accès illimité au réseau toute l’année, vacances scolaires comprises.
Alors que tout pourrait aller pour le mieux dans ce département, une polémique a agité les élus cet été, suite à l’attribution d’un marché de 3 millions d’euros à Veolia dans le sud de l’Aveyron. Certains conseillers généraux dénoncent un changement de critères d’attribution de l’appel d’offres : le prix aurait pesé pour 60 % au lieu des 40 % habituels, rendant difficilement concurrentielles les offres des PME. Ils mettent aussi en cause la gratuité qui aurait été mise en place « à la va-vite », rendant nécessaire la réalisation d’économies de fonctionnement… La pérennité de certains transporteurs locaux, dont l’activité scolaire est le principal gagne-pain, serait selon eux mise à mal. Un faux débat pourtant, puisque souvent les groupes sous-traitent les lignes aux entreprises locales.
Cécile?NANGERONI
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt