Le technicentre de la ligne N fait peau neuve
La transformation du technicentre de Trappes-Montrouge, à cheval sur Bagneux et Châtillon au sud de Paris, touche à sa fin après huit ans de travaux sans interruption de l’activité. Le nouvel atelier trois voies a ainsi été officiellement inauguré le 21 octobre. Il est destiné à l’entretien des Regio 2N, le nouveau matériel affecté à la ligne N (Paris-Montparnasse – Rambouillet –Mantes-la-Jolie – Dreux via Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines et Plaisir-Grignon), et dont la dernière des 73 rames dédiées à cette ligne a été livrée en janvier 2023.
Ponctualité en hausse
L’arrivée de ce nouveau matériel sur la ligne N — Il était déjà en service sur la ligne R — a notamment permis d’améliorer la ponctualité des trains empruntés chaque jour par 132 000 voyageurs : le taux de régularité atteint 95,4 %. Et le taux de satisfaction des voyageurs s’élève à 86,1 %. « Les tout derniers chiffres de ponctualité atteignent même 96 à 97 %, ce qui en fait une ligne plus fiable qu’une ligne de métro ! », assure Laurent Probst, le directeur général d’Île-de-France Mobilités.
Le nouvel atelier est destiné à la maintenance de niveau 3, celle qui concerne les organes dits lourds comme des groupes climatiseurs, et qui nécessite entre un et cinq jours d’immobilisation des trains. Avec ses larges entrevoies, il offre une surface au sol débarrassée de la plupart des outils qui sont désormais suspendus. Il s’agit de faciliter les accès aux organes importants et de sécuriser le travail les agents.
Gain de temps
Pour les opérations de maintenance moins longues, qui peuvent s’effectuer dans les “creux de roulement“, entre 9 h 30 et 15 h 30, le Technicentre dispose d’un autre atelier dit Site de maintenance et de garage en ligne (SMGL). Il s’agit d’une structure plus légère qu’un atelier classique destiné aux opérations maintenance simples (niveau 2) comme la vérification des organes de sécurité, du système de freinage, des portes, le remplacement de petites pièces (archets de pantographes, sièges) mais également le nettoyage intérieur. Le bâtiment, long de 240 m, accepte les rames Regio 2N entière, en unité multiples (UM), sans avoir besoin de les désaccoupler, ce qui fait gagner en temps d’intervention. Il a été construit en légère courbe, pour épouser le tracé de la voie d’accès déjà existante. Le SGML est équipé de passerelles fixes y compris les combles lacunes en brosses pour s’adapter au matériel, et d’une voie sur pilotis d’1,55 m de hauteur.
En complément de ces deux ateliers, les travaux sur le site ont consisté à allonger deux voies de garage, de petite maintenance et de nettoyage à 220 m chacune, d’adapter une des voies d’un bâtiment existant au détagage et au décrassage des bogies et d’y installer à l’entrée un banc de mesure d’essieux pour la vérification automatisée des essieux au défilé. Les installations de traction électrique ont aussi été renforcées sur le faisceau de voies.
Redimensionnement
L’entrée du technicentre a été redimensionnée pour pouvoir stationner un Regio 2N en UM, et l’ancienne rotonde, datant de 1920, dont il ne restait déjà plus que 14 alvéoles a été conservée et restaurée pour servir de locaux mixtes (bureaux, stockage, local à déchets), comme un symbole de la mémoire du site.
L’ensemble du chantier, de la conception à la réalisation, a été mené par l’Agence de maîtrise d’ouvrage Ateliers et installations fixes (A2IF) de Transilien SNCF Voyageurs. Elle a conduit les chantiers avec un groupement d’entreprises du BTP et une maîtrise d’œuvre intégrée (ingénierie et architecte), des études de conception jusqu’à la réalisation.
Le financement a été apporté par Île-de-France Mobilités qui a investi 100 millions pour moderniser le technicentre de Trappes-Montrouge et 1,6 milliard pour l’ensemble des ateliers de maintenance de Transilien entre 2015 et 2025. Si on ajoute l’acquisition du matériel, a précisé Laurent Probst, « IDFM aura investi 15 milliards sur le train contre 10 milliards sur le métro ». sur la dernière décennie.
Publié le 15/07/2025 - Francois ENVER
Publié le 17/06/2025 - Marie-Hélène Poingt