L’entreprise de livraison Deret a fait face à un problème pour le moins cocasse lors de la mise en place de la circulation alternée le 17 mars. Ses camions, pourtant … à 100 % électriques ou hybrides, sont interdits de circulation dans les villes concernées, et notamment à Paris. La faute à une loi trop rigide, qui ne fait pas de distinction entre poids lourd propre et diesel.
En cas d’épisode de forte pollution, l’arrêté préfectoral du 27 octobre 2011 prévoit une interdiction de circuler en ville pour tous les véhicules de 3,5 tonnes et plus, notamment ceux au diesel. En dessous de ce poids, le texte prévoit des dérogations pour les véhicules hybrides ou électriques, mais pas au dessus. Pourtant, Deret avait commencé à s’équiper en camions électriques dès 2009, anticipant les mesures écologistes qui devaient être appliquées par la suite comme la taxe carbone, l’écotaxe…
Les efforts de Deret ne sont pas récompensés ! Et l’application de l’arrêté de 2011 punit un peu plus le transporteur qui s’est vu interdit de circulation au nom de la pollution alors qu’il est considéré l’un des précurseurs du transport de marchandises propre. La direction se réjouit de la mise en place de la circulation alternée, mais « déplore une loi inique, qui ne prend pas en compte les avancées faites par certains acteurs du secteur ». Lundi 17 mars, un camion de Deret a été arrêté à un contrôle à l’entrée de Paris, mais les agents de police l’ont laissé rentrer dans la ville, constatant que le camion était 100 % électrique. Preuve s’il le fallait que même ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi sont les premiers à constater ses failles.
A. N.