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Ewa

En Grande-Bretagne, les franchises vont disparaître, pas les entreprises privées

Gare de Gospel Oak
Overground
Londres

« Ceci n’est pas une renationalisation. C’est plutôt une simplification ». C’est par ces deux mots-clés que Grant Shapps, secrétaire d’Etat britannique aux Transports a résumé la réorganisation des chemins de fer britanniques présentée dans le nouveau plan dont il est co-signataire, intitulé Great British Railways – The Williams-Shapps Plan for Rail. Un plan très attendu, suite à l’annonce de la fin du système des franchises britanniques, en septembre dernier. Résumant le nouveau plan, le ministre conservateur a précisé qu’une renationalisation aurait été le retour à une solution « qui a mené les chemins de fer à l’échec » ; un message de toute évidence destiné à l’opposition travailliste et, plus largement, à tous les partisans d’un retour à la situation antérieure au milieu des années 1990.

Un nouvel organisme public baptisé GBR

Comme son titre le laisse deviner, et conformément aux annonces de septembre dernier, la pièce maîtresse du plan Williams-Shapps est la création d’un nouvel organisme public, Great British Railways (GBR), responsable de l’intégration du système ferroviaire britannique (et non du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord n’étant pas concernée). Outre la gestion des infrastructures, ainsi que l’exploitation et la gestion des sillons sur le réseau, actuellement sous la responsabilité de Network Rail, GBR assurera également la gestion des gares, la perception des recettes d’exploitation, ainsi que l’établissement de la plupart des tarifs et des horaires, rôles actuellement assurés par de multiples acteurs, tant publics que privés. Enfin, GBR jouerait un rôle d’autorité organisatrice nationale, tout en laissant une grande latitude aux collectivités ou aux Autorités organisatrices issues de la dévolution pour la définition des dessertes ou des tarifs, les actuelles franchises accordées par le ministère britannique des Transports (DfT) étant destinées à être remplacées par des contrats d’exploitation.

« La plupart du temps, GBR signera des contrats avec des entreprises privées pour exploiter des trains avec les horaires et les tarifs qu’il aura spécifiés, d’une façon similaire à ce qui est fait par Transport for London (TfL) sur l’Overground et ses bus, avec succès », est-il écrit dans la préface du plan Williams-Shapps. Réseau de trains orbitaux et de banlieue constitué ces quinze dernières années dans la proche périphérie de Londres et actuellement exploité par Arriva (sur des lignes dont TfL est partiellement propriétaire, mais aussi sur le réseau ferré national), l’Overground est actuellement un des services ferroviaires ayant souvent les meilleurs résultats dans les enquêtes de satisfaction réalisées par l’organisme indépendant Transport Focus auprès des usagers britanniques.

Disparition de Network Rail

Comme on le voit, si les franchises ont vocation à disparaître, ce n’est pas le cas des entreprises privées dans la nouvelle organisation. En revanche, cette dernière devrait d’emblée faire disparaître le principal organisme public du paysage ferroviaire britannique actuel : le gestionnaire d’infrastructure Network Rail, qui devrait être absorbé en 2023 par Great British Railways. Ce dernier centraliserait, outre les revenus, les subventions versées par le DfT et par d’autres financeurs publics. Et le nouvel acteur aurait également pour rôle de simplifier et de (re)centraliser la structure des tarifications pratiquées sur le réseau ferré britannique, tout en assurant une meilleure intégration intermodale avec les autres transport publics ou le vélo. La conception des horaires et l’information destinée aux voyageurs devrait également être centralisée. Les entreprises privées garderaient quant à elles un rôle de prestataire de services pour le compte de GBR ou des Autorités organisatrices issues de la dévolution en cours outre-Manche, qui auraient leur mot à dire dans les décisions de GBR, Enfin, l’organisme de défense des usagers Transport Focus devrait se voir attribuer un rôle de conseiller auprès du secrétaire d’Etat pour les priorités concernant les voyageurs.

Pour ce qui est du fret ferroviaire, Grant Shapps estime qu’il n’y a pas vraiment besoin de redresser un secteur qui fonctionne déjà bien, est en grande partie privé « et le restera ». L’objectif serait plutôt de l’aider à se développer, avec une coordination, un soutien et des garanties supplémentaires au niveau national. À cet effet, le plan Williams-Shapps envisage de créer « une équipe de coordination nationale du fret au sein de GBR en tant que point de contact unique pour les opérateurs de fret et leurs clients sur tout le réseau ». Cette équipe aiderait en particulier à « intégrer le fret dans les décisions stratégiques », qui comprennent en particulier la modernisation et l’électrification du réseau ferré.

Peu de place pour l’open access

Enfin, on notera que le plan Williams-Shapps est très vague sur les opérateurs en open access, qui n’ont pas vraiment prospéré du temps du système britannique des franchises, alors qu’ils étaient en plein développement ailleurs en Europe avant la crise sanitaire. En effet, alors qu’en Italie, en Suède ou en Allemagne, les nouveaux entrants se sont généralement lancés sur des dessertes reliant entre elles les principales villes du pays, en concurrence avec les entreprises « historiques », les trains britanniques hors franchises assurent généralement des relations directes « oubliées » par ces franchises, entre Londres et des villes de moyennes ou petites tailles, d’où des fréquentations plutôt faibles… Évoquées moins de dix fois tout au long de la centaine de pages que compte le plan Williams-Shapps, les dessertes en open access « seront également étudiées là où il restera de la capacité » est-il écrit au point 25 des 62 engagements listés en fin de l’ouvrage. On ne saurait dire plus élégamment que les opérateurs de trains de voyageurs hors du cadre, s’ils ne sont pas exclus, ne ramasseront que les miettes !

P. L.

Ewa

Cinq acteurs du rail en Europe demandent une prorogation des exemptions de péage

Commission européenne

C’est par une lettre adressée à la direction générale de la mobilité et des transports (DG MOVE) de la Commission européenne que cinq acteurs du rail en Europe – Allrail, CER, ERFA, UIP et UIRR – « exhortent vivement la Commission européenne à proroger le règlement 2020/1429 de six mois ». Entré en vigueur le 7 octobre dernier, ce règlement 2020/1429 « autorise les gestionnaires d’infrastructure à réduire, supprimer ou reporter les frais d’accès à l’infrastructure ferroviaire », dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Initialement introduit jusqu’au 31 décembre dernier, ce règlement a déjà été prorogé une fois, jusqu’au 30 juin prochain, alors que certains États membres ont signalé leur intention de maintenir ces mesures de soutien jusqu’à la fin de 2021.

Si cinq acteurs demandent cette prorogation supplémentaire, c’est parce que « toutes les entreprises ferroviaires – en particulier celles qui fournissent des services de transport commercial de voyageurs – continuent de subir des pertes de revenus importantes ». Le CER a noté pour le premier trimestre 2021, par rapport à la même période en 2019, « plus de 50 % de pertes de revenus en moyenne sur le transport de voyageurs, plus de 80 % de pertes sur l’open access, alors qu’Eurostar et les trains internationaux de voyageurs longue distance enregistrent des pertes allant jusqu’à 97 % ». De son côté, l’alliance Allrail, qui regroupe les « nouveaux entrants », a noté « plus de 81 % de pertes de revenus en moyenne sur les trains internationaux de voyageurs longue distance, certaines des pertes allant jusqu’à 100 % ».

Côté fret, la situation est moins mauvaise, avec toutefois des pertes de plus de 10 % pour le premier trimestre 2021. Mais les opérateurs « ont eux aussi subi des pertes importantes et une augmentation des coûts ». Et les signataires d’avertir que « pour un secteur qui fonctionne avec une faible marge bénéficiaire, cela peut avoir un impact significatif sur la viabilité à long terme des opérateurs ». Ils soulignent aussi que « dans les États membres où les redevances d’accès aux voies ont été réduites ou supprimées, la perte de revenus estimée des gestionnaires d’infrastructure est de 6 à 8 fois plus élevée que dans les États membres où les redevances sont restées en vigueur ». Par conséquent, selon les signataires, « il est impératif que la réduction ou la dérogation sur la base du règlement 2020/1429 soit toujours accompagnée d’une compensation par les États membres des pertes financières subies par les gestionnaires d’infrastructure ».

P. L.

Ewa

Eurostar trouve une solution de refinancement (sans aide d’Etat) pour éviter la faillite

eurostar les 40 du royaume uni sont en vente jusqua fin octobre

Il y avait urgence mais l’appel à l’aide d’Eurostar auprès des gouvernements français et britannique est resté lettre morte. La compagnie ferroviaire transmanche s’est donc résolue à se tourner uniquement vers ses actionnaires et ses banquiers pour éviter la faillite . Malmené par la crise sanitaire qui a fait plonger son trafic voyageurs, l’exploitant des trains à grande vitesse reliant la Grande-Bretagne au continent risquait en effet de se trouver dans très peu de temps en cessation de paiement.

Il y a quelques mois, Eurostar avait déjà emprunté 450 millions d’euros et obtenu 210 millions d’euros de ses actionnaires. La compagnie a finalement trouvé un nouvel accord de refinancement, annoncé le 18 mai, et portant sur 250 millions de livres sterling (290 millions d’euros ), sous forme essentiellement de capitaux propres et de nouveaux prêts bancaires garantis par les actionnaires : la SNCF, actionnaire principale d’Eurostar avec 55 % des parts, le consortium Patina Rail – composé pour 30 % de la Caisse de dépôt et placement du Québec et 10 % du fonds britannique Hermes Infrastructure – qui en détient 40 % et la SNCB, l’entreprise ferroviaire publique belge, qui en possède 5 %.

Ces fonds se décomposent en « 50 millions de livres sterling en capitaux propres des actionnaires, 150 millions de livres sterling de prêts garantis par les actionnaires et 50 millions de livres sterling de facilités de crédit existantes restructurées« , indique Eurostar, en expliquant que ces mesures « lui permettront de faire face à ses obligations financières à court et moyen termes« .

 Désormais, une « étape majeure » a été franchie « pour assurer la pérennité d’Eurostar« , s’est réjoui Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. Mais il reste peut-être un goût amer : Londres n’a pas cédé à la pression et Paris n’a pas apporté son aide, alors que le transport aérien a bénéficié d’un important soutien public et que « Eurostar est plus touché par la crise que le transport aérien », rappelait en début d’année Christophe Fanichet.

Espérant une reprise du trafic, la compagnie transmanche prévoit de remonter son offre de trains très progressivement à partir du 27 mai avec deux allers-retours quotidiens entre Paris et Londres (contre un actuellement), puis un troisième service à compter de fin juin. La fréquence sera augmentée au cours de l’été, au fur et à mesure de l’assouplissement des restrictions de voyage.

MH P

Ewa

Augmentation des circulations de trains et petits prix

gare de Paris-Montparnasse avril 2021

Les Français ont envie de bouger. A peine l’interdiction de se déplacer au-delà d’un rayon de 10 km autour de chez soi levée, beaucoup de Français se sont rués sur le site de la SNCF pour réserver un billet de train. Le week-end du 1er mai, près de 250 000 réservations par jour étaient enregistrées.

Face à la demande, la SNCF a rehaussé son plan de transport, pour le faire passer de quatre TGV sur dix en moyenne, à huit TGV sur dix à partir du 7 mai. Pour les ponts de l’Ascension et de la Pentecôte, 100 % des TGV étaient prévus vers le Sud-Est et l’axe Atlantique. « Pour le pont de l’Ascension, plus de 2 000 TGV vont circuler », précise SNCF Voyageurs. Et cet été, le TGV à bas coûts Ouigo desservira quatre villes bretonnes de plus : Quimper, Auray, Vannes et Lorient.

Côté Intercités, l’offre est remontée à 75 % depuis le 3 mai. La SNCF travaille également avec les régions pour remonter un plan de transport permettant de passer à neuf TER sur dix, contre huit sur dix auparavant.

Pour accélérer la reprise, la SNCF met en vente cinq millions de billets à 39 € maximum. Vendus du 3 au 19 mai, les titres seront valables pour des départs du 3 mai au 29 août.

Pour les enfants de moins de 12 ans, le tarif des billets TGV InOui, Ouigo et Intercités est de 8 € quelle que soit la destination, du 4 au 15 mai, pour des voyages jusqu’au 29 août.

Y. G.

Ewa

Réouverture de la ligne Nice – Breil – Tende

Nice Tende Breil

Comme prévu, ce 3 mai a vu la réouverture, dans son intégralité, de la ligne Nice – Breil – Tende, partiellement interrompue après le passage de la tempête Alex, les 2 et 3 octobre 2020. Parti de la gare de Fontan en direction de Tende, puis revenu à Breil-sur-Roya, le train inaugural avait à son bord Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Régions de France, Xavier Pelletier, préfet des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, président délégué de la région, président de la Métropole Nice Côte d’Azur et maire de Nice, ainsi que Karim Touati, directeur territorial Provence-Alpes-Côte d’Azur de SNCF Réseau.

Ces personnalités ont été accueillies par Jean-Claude Guibal, président de la Communauté d’Agglomération de la Rivera française, Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende, Philippe Oudot, maire de Fontan, Brigitte Bresc, maire de Saorge et Daniel Alberti, maire de la Brigue. Sur place, les hôtes ont constaté l’ensemble des travaux réalisés par SNCF Réseau et les entreprises mobilisées dans les communes et ont rappelé leur engagement pour redonner vie à cette voie ferrée partagée avec l’Italie. Sur les quelque 30 millions d’euros qu’aura coûté la remise en état de l’infrastructure ferroviaire, du moins sur sa partie française, sept millions ont été consacrés à ce stade à la consolidation d’un mur à arcatures, qui doit se poursuivre au-delà de la réouverture de la ligne (pendant quelques semaines d’observation, la vitesse sur ce mur sera limitée à 10 km/h au lieu de 40 km/h). Sur ce total, l’Etat a mobilisé 10,5 millions d’euros, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a déployé un plan de financement d’urgence de 7,5 millions d’euros et le département des Alpes-Maritimes a débloqué deux millions d’euros. La desserte Nice – Breil – Tende bénéficiera en outre de 246 millions d’euros sur les 580 millions d’euros pendant 10 ans, budgétés dans le cadre du plan de sauvegarde des lignes de desserte fine du territoire signé le 22 février dernier par la région et l’Etat.

Dès la réouverture, un service TER « haute saison » est mis en œuvre. Il comprend six allers-retours quotidiens, dont quatre entre Breil et Tende, en continuité vers Nice, et deux vers Coni (Italie) avec Trenitalia. Du fait de cette réouverture complète, les rotations par hélicoptère seront supprimées à partir du 10 mai.

Ewa

Un protocole d’accord pour sauvegarder les « petites lignes » en Nouvelle-Aquitaine

TER Nouvelle Aquitaine

Après les régions Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Nouvelle-Aquitaine a signé à son tour, le 22 avril, un protocole d’accord avec l’Etat pour la sauvegarde de ses petites lignes ferroviaires. « Cet accord proposé par l’Etat vise à pérenniser 1 856 km de petites lignes en région Nouvelle-Aquitaine grâce à une convention qui fixera les besoins en matière de régénération et les participations financières de chaque acteur », explique le ministère des Transports. « 21 lignes sont concernées pour un investissement de 1 524 M€ sur les 10 ans à venir », précise-t-il.

Ewa

L’Occitanie cofinance une étude sur l’étoile ferroviaire toulousaine

Gare de Toulouse-Matabiau.

Le conseil régional d’Occitanie a voté un investissement de 927 000€ dans le cadre du CPER 2015-2020 afin de répondre à la hausse des besoins en déplacement par la modernisation de l’étoile ferroviaire toulousaine. Pour augmenter la capacité de la gare Matabiau, qui accueille 480 trains par jour, une étude de modernisation du remisage de 818 000€ sera financée à hauteur de 39% par la région. Par ailleurs, des études complémentaires à l’étude multimodale métropolitaine engagée pour soutenir l’ambition d’un RER/SEM (service express métropolitain) – étoile ferroviaire de Toulouse, d’un montant de 1,2 million d’euros, seront cofinancées à 50/50 par l’Etat et la Région. « Tout développement ultérieur de l’offre aux heures de pointe et de contre-pointe nécessitera la réalisation d’aménagements permettant d’augmenter la capacité du complexe ferroviaire de Toulouse Matabiau et des branches du nœud », indique la convention. Les scénarios d’ores et déjà définis s’appuient sur des dessertes diamétralisées et limitées aux haltes en interconnexion avec le métro. Trois personnes travailleront sur ces études pendant 24 mois au sein de SNCF Réseau.

L’association Rallumons l’étoile, qui milite pour la mise en place d’un RER sur l’étoile toulousaine, s’est félicitée de cette initiative volontariste mais s’est inquiétée auprès de la présidente de Région Carole Delga de l’absence de Tisséo Collectivités, pourtant en charge des transports en commun de l’agglomération. « Comment trouver un accord technique, politique et financier à l’avenir si Tisséo n’est pas pleinement associé à cette étude dès le début, y compris dans la définition de ses objectifs et dans son pilotage ? N’y a-t-il pas un risque que cette nouvelle étude ne permette pas d’aboutir à des choix partagés à la hauteur des enjeux, notamment dans le cadre du Contrat Etat-Région qui doit être signé à l’automne ? », s’interroge-t-elle dans un courrier, rappelant ses trois propositions pour une première étape du RER toulousain d’ici 2024 : tarification intégrée, lignes TER cadencées de 6h à minuit, meilleure coordination des bus avec les horaires des trains.

Catherine Stern

Ewa

Alstom remporte une commande historique au Danemark

Coradia Stream Alstom pour DSB Danemark

Le 12 avril, les Chemins de fer de l’Etat danois (DSB) ont annoncé avoir passé la plus importante commande de leur histoire en attribuant à Alstom un marché portant sur un minimum de 100 rames automotrices électriques Coradia Stream, tout en envisageant de porter ce parc à 150 unités. Représentant « un investissement total supérieur à 20 milliards de couronnes », soit 2,7 milliards d’euros, ces rames devraient être mises en service sur les principales relations grandes lignes du réseau ferré danois entre fin 2024 et 2029.

Aptes à 200 km/h, ces rames Coradia Stream commenceront par remplacer les automoteurs diesel IC4 construits entre 2003 et 2013 par AnsaldoBreda : après les déboires rencontrés lors de la mise en service de ces derniers, les DSB ont cette fois décidé de commander une plateforme éprouvée, déjà en service en Italie et commandée aux Pays-Bas. L’accent sera mis sur l’accessibilité pour les PMR, poussettes grand format et vélos.

Le montant annoncé pour la commande de ces nouveaux trains, qui doit maintenant être approuvé par la commission des finances du Folketing (Asssemblée nationale danoise), comprend leur maintenance par Alstom dans deux nouveaux ateliers spécialisés que les DSB font construire à Aarhus et Copenhague.

P. L.

Ewa

Le « tram lumière » francilien est en service

T9 tram

Le 10 avril, le réseau de transport francilien s’est enrichi d’une nouvelle ligne radiale de tramway, avec l’ouverture du T9 entre le 13e arrondissement de Paris (Porte de Choisy) et le centre-ville d’Orly (Gaston Viens) par un tracé de 10,3 km pour 19 arrêts, rectiligne sauf au niveau des trois stations les plus au sud. La distance moyenne entre arrêts ne dépasse pas 600 m et la vitesse commerciale est de l’ordre de 20 km/h, si l’on considère que les deux terminus sont censés être reliés en une demi-heure, soit en deux fois moins de temps qu’avec le bus 183, dont le T9 reprend une partie du parcours.

D’une certaine façon, la boucle est bouclée, le 183 ayant succédé au tram 83 au début des années 1930 ! Mais cette fois, le tracé du T9 bénéficie d’aménagements tout le long de son site propre, de même que la voirie dans toute sa largeur (10 km de chaussée refaite à neuf, 20 km d’aménagements cyclables, 88 000 m2 d’espaces végétalisés). Six communes sont traversées (Paris, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur Seine, Thiais, Choisy-le Roy et Orly-Ville) et parmi les destinations culturelles desservies, on peut citer le Mac Val ou la Briqueterie. A Orly, le T9 ne va pas à l’aéroport, mais un prolongement vers ce dernier (avec correspondance avec le T7 et le Grand Paris Express) est envisageable.

En dépit de la crise sanitaire, cette nouvelle infrastructure a été réalisée dans des délais très conformes aux autres projets de tram : de 2016 à 2020, deux ans de travaux préparatoires ont précédé deux ans de construction de la ligne proprement dite. L’ensemble est revenu à 404 millions d’euros HT, financés par la région Ile-de-France (52,5 %), l’Etat (22,5 %), le département du Val-de-Marne (21 %), la Ville de Paris (3 %) et Grand Paris-Orly Seine Bièvre (1 %), auxquels s’ajoutent 74,75 millions d’euros pour les 22 rames, entièrement financés par Ile-de-France-Mobilités. Tout compris, le T9 revient à plus de 46 millions d’euros par kilomètre, ce qui est cher pour un projet en France, mais acceptable pour être en Ile-de-France (les prolongements du T3 peuvent revenir jusqu’à moitié plus cher).

En correspondance avec le T3a et une des deux branches de la ligne 7 du métro à son terminus nord, ainsi qu’avec le RER C à Orly (Gare des Saules), voire à Choisy-le-Roi, moyennant une petite marche, le T9 croisera également la future ligne 15 du Grand Paris Express à Vitry-sur-Seine. A l’occasion de l’ouverture du nouveau tramway, le réseau de bus en correspondance a été repensé et adapté en conséquence.

On pourra regretter une fois de plus que les tramways franciliens ne forment toujours pas un réseau, mais restent un ensemble de lignes indépendantes, chacune avec son matériel, même si le Citadis 405 commandé à Alstom pour le T9 – dit « tramway lumière » pour son design extérieur faisant largement usage de lignes lumineuses – a également été retenu pour équiper le futur T10, qui reliera Clamart et Antony (La Croix-de-Berny, RER B) à l’horizon 2023.

En plus de son matériel roulant, dont la maintenance est effectuée au nouvel atelier-garage d’Orly, le T9 se distingue par le fait qu’il s’agit du premier projet entièrement piloté par Ile-de-France Mobilités, des études à la construction. Autre première pour une ligne en Ile-de-France : l’exploitation de ce tram, ainsi que du réseau de bus Seine Grand Orly (anciennement Bord de l’Eau), a été confiée à Keolis.

Sur le T9, où les intervalles de passage sont initialement de cinq minutes en heure de pointe (pour descendre à 3 minutes 30 à terme), entre 70 000 et 80 000 voyageurs quotidiens sont attendus, contre 56 000 par jour sur le 183.

P. L.

Ewa

Quatre régions commandent les premiers trains à hydrogène français

Logos des acteurs du Coradia Polyvalent H2

Un mois après l’annonce de la commande de trois rames Coradia Polyvalent (Régiolis) bimodes électrique-hydrogène destinées à la région Bourgogne-Franche-Comté, Alstom l’a confirmé dans le cadre de la commande d’une première tranche, de 12 de ces rames, passée à Alstom par SNCF Voyageurs. Chiffrées à « un montant total de près de 190 millions d’euros », ces 12 premières rames à hydrogène commandées en France sont destinées, à parts égales, à quatre régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté (comme annoncé il y a un mois, pour 51,9 millions d’euros), Grand Est et Occitanie. A ces 12 premières unités pourraient s’y joindre deux rames en option pour le Grand Est, dont le président souligne qu’elles seront assemblées à Reichshoffen. « Par ailleurs, d’autres régions ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour participer au projet dans un second temps », ajoute Alstom. Et, en soulignant que le gouvernement financera « les frais de développement du premier train régional à hydrogène français à hauteur de 47 millions d’euros ». Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, envisage bien une commande de 14 trains.

Si « la France a tout pour devenir un champion de l’hydrogène », selon le ministre, les présidents et présidentes des quatre régions ne sont pas en reste dans les annonces. Pour Laurent Wauquiez, « depuis notre engagement dans le projet européen Zero Emission Valley, dans un territoire qui concentre la quasi-totalité des acteurs de la filière hydrogène, nous avons souhaité faire de la région Auvergne-Rhône-Alpes une des plus décarbonées d’Europe en développant les usages de cette énergie nouvelle ». « Pionnière sur cette technologie stratégique, la grande région a su combiner les talents et les compétences à la fois de la Bourgogne et de la Franche-Comté pour prendre le virage de l’hydrogène », proclame Marie-Guite Dufay. Pour le Grand Est, « l’expérimentation menée sera fondamentale pour développer une filière ferroviaire hydrogène française et, dans un deuxième temps, produire le train léger hydrogène dont la région a absolument besoin pour développer sa politique de sauvegarde et de développement des petites lignes ferroviaires ». Et en Occitanie, « la réindustrialisation décarbonée et les mobilités vertes ne sont plus une utopie, elles sont déjà à l’œuvre dans les territoires », a déclaré Carole Delga, qui souligne « la mobilisation collective de ces quatre régions qui ont su démontrer leur capacité à initier et porter ce projet pour l’émergence d’une filière d’avenir dans notre pays ».

S’inscrivant dans le programme Planeter, la démarche de réduction de l’impact environnemental des mobilités régionales de SNCF Voyageurs, cette commande officielle « marque l’aboutissement de deux ans de travail commun entre les différents acteurs de ce projet », rappelle Alstom. En fait de « train à hydrogène », le Coradia Polyvalent commandé pour les quatre régions est un élément automoteur bimode électrique-hydrogène, donc alimenté en énergie électrique par son pantographe ou par pile à combustible. Contrairement à l’iLint allemand, le Régiolis français tirera donc profit des lignes électrifiées du réseau ferré national et bénéficiera d’une autonomie « pouvant aller jusqu’à 600 km » en l’absence de caténaire. Composé de quatre caisses, cette rame de 72 m offrira au total 218 places assises et « les mêmes performances dynamiques et de confort que la version bimode électrique-diesel ».

Développer une nouvelle filière décarbonée est, a priori, une bonne chose pour l’environnement, mais reste à aller au-delà de l’effet d’annonce. Car s’il est présenté au public comme une alternative au diesel sur les lignes non électrifiées, le train à hydrogène est en pratique le rival de l’électrification des « petites lignes », ou du moins un bon moyen de ne pas s’engager dans la démarche de poser des caténaires, pourtant bien plus durable. Rappelons que la ligne Montréjeau – Luchon, qui doit rouvrir pour accueillir les trois Régiolis à hydrogène de l’Occitanie à l’horizon 2025, a été désélectrifiée en 2018, année qui a également vu l’abandon du projet d’électrification entre Auxerre et Laroche-Migennes au profit de la commande des trains à hydrogène.

P. L.