Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Grève SNCF : la guerre de positions de la CGT Cheminots et de Sud-Rail se poursuit

manifestation, grève, syndicats, Grève SNCF

La semaine dernière a donc été « aussi normale que possible » pour la SNCF. Comme elle le prévoyait au vu des déclarations d’intention des grévistes durant le pont du 8 mai et comme elle l’assumait face aux prévisions alarmistes des médias faisant monter la mayonnaise.

Comment l’expliquer? Les raisons du conflit étaient confuses, non seulement pour les voyageurs mais aussi pour les cheminots. Les deux syndicats appelant à la grève, Sud-Rail et la CGT Cheminots, ont lancé des mots d’ordre différents qui ont fini par se rejoindre (plus d’argent et des calendriers de travail plus stables).

La fermeté affichée par la direction (et la discrétion du gouvernement) a payé. Avec des arguments largement relayés par les médias sur les négociations menées en amont et sur les efforts salariaux consentis sans discontinuité depuis quatre ans : + 19,2 % de hausse salariale (mais ce n’est bien sûr qu’une moyenne et personne n’a vu son salaire grimper ainsi).

Un questionnement sur les justifications du mouvement

Finalement qui croyait vraiment aux justifications de cette grève à part Sud-Rail? s’interrogent plusieurs syndicalistes que nous avons contactés. La CGT Cheminots semble y avoir été à contrecoeur pour ne pas se laisser distancer sur le terrain des revendications et a lancé une autre date de démarrage du conflit devançant Sud-Rail. Avec davantage de succès puisque son appel à la mobilisation les 5 et 6 mai concernant notamment les conducteurs a été plus suivi que la grève durant le pont du 8 mai. Tout particulièrement en Ile-de-France et dans quelques régions.

D’où un discours très offensif de la part de représentants de Sud-Rail pour défendre les demandes des contrôleurs du CNA (Collectif national ASCT), obligé de recourir à un syndicat pour porter ses revendications. Les critiques ont d’abord porté sur l’absence de dialogue avec la direction : plus de 35 réunions ont été organisées a répondu l’entreprise. Puis sur son recours à des agents volontaires « surpayés » pour « casser la grève« . Le dispositif est connu de longue date. ll a notamment été utilisé lors d’une grève lancée durant les vacances de février 2024, permettant de faire circuler un maximum de trains.

La SNCF n’est pas la seule à recourir à ce procédé : comme d’autres transporteurs, elle dispose de réservistes, notamment des cadres, dans de nombreux corps de métiers. Ils permettent de suppléer les contrôleurs mais aussi les aiguilleurs, les conducteurs de TGV, TER, fret… Ils sont mobilisables à tout moment (et pas seulement en cas de grève, s’il faut par exemple dépanner une machine en pleine nuit ou s’il faut renforcer les équipes en cas de pics de trafic) et sont donc payés en conséquence (30 euros l’heure en semaine, 50 euros l’heure le week-end selon Sud-Rail).

Une mobilisation relative…

C’est ce qui explique, selon Sud-Rail, le nombre élevé de circulations de TGV alors que 60 % des contrôleurs étaient en grève. D’autres syndicats avancent des chiffres plus bas, autour d’une quarantaine de pourcents. La SNCF refuse de donner le taux de grévistes. Et se borne à rappeler le niveau des circulations assurées pendant la grève : plus 90 % de TGV ont roulé le dimanche 11 mai et le trafic était quasi normal les jours précédents.

L’utilisation de rames simples au lieu de rames doubles aurait aussi permis de réduire l’impact de la grève, souligne Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud-Rail. SNCF Voyageurs dément cette affirmation. La compagnie n’y avait d’ailleurs aucun intérêt puisque son but était de transporter tous les voyageurs ayant réservé un billet. Les plans de transport sont anticipés et calés en fonction du trafic attendu et des moyens à disposition. Et il suffit, pour respecter les règles, d’avoir un seul contrôleur à bord par rame (même si pour répondre à une demande des ASCT, elle en prévoit systématiquement deux par rame Inoui puis décembre 2024). Durant le pont du 8 mai, la compagnie a transporté 1,8 million de voyageurs.

… et pourtant de nouvelles mobilisations à venir

Malgré une grève finalement peu suivie, les deux syndicats contestataires ne comptent pas s’arrêter là. Sud-Rail doit déterminer en ce début de semaine s’il poursuit le mouvement. Le CNA a déjà menacé d’un mouvement « beaucoup plus méchant« . Le pont de l’Ascension pourrait être visé. Mais une fois encore, la CGT Cheminots leur a coupé l’herbe sous le pied en annonçant une grève le 4 juin (jour d’une réunion au sujet des primes pour la traction), puis le 5 juin (journée de mobilisation interprofessionnelle, notamment pour l’abrogation des retraites), puis le 11 juin (jour d’une réunion sur le travail des contrôleurs). « Nous appelons les cheminots à mettre la direction sous pression pour avoir un haut niveau de discussion« , justifie Romain Pitelet, secrétaire général adjoint de la CGT Cheminots.

La guerre de positions se poursuit donc. Avec en toile de fond un risque de divisions entre différents corps de métiers alors que la SNCF a besoin de toutes ses forces pour affronter une concurrence appelée à s’accroître.

Ewa

Collectif des contrôleurs : radiographie d’une organisation hors des schémas classiques

Smartphones Crossrail pour les agents d'escale et les contrôleurs de SNCF Voyageurs . Collectif des contrôleurs

Avec 90 % des circulations des TGV assurés durant ce pont du 8 mai par la SNCF,  la grève des contrôleurs ne produit pas les effets escomptés par le Collectif national des ASCT (CNA) qui espérait un mouvement massif comme il en a organisé dans un passé récent. Retour sur l’évolution de ce Collectif des contrôleurs qui met la pression sur la SNCF en se méfiant des syndicats traditionnels pourtant indispensables pour mener les négociations avec la direction de l’entreprise. 

Les 140 contrôleurs de TGV basés à Marseille se connaissent tous. Ils passent leurs journées ensemble et une dizaine de nuits par mois, loin de chez eux, à partager leurs repas et à se raconter leur vie. Des amitiés sont nées entre collègues et l’envie d’avoir un groupe de discussions a germé. « C’est une adhérente de la CGT qui était dans un groupe Whatsapp qui a eu l’idée. Elle ne savait pas trop comment faire et m’a demandé de m’en occuper », raconte Olivier. A l’époque, le contrôleur marseillais n’est présent sur aucun réseau social. Il est très loin du profil de geek, juste un employé « toujours bien noté par ses chefs », assure-t-il. Il va devenir un porte-parole d’un mouvement social inédit au sein de la SNCF.

Sur la boucle WhatsApp, les agents de service contrôleurs trains, les ASCT, commencent à commenter les difficultés de leur métier et ses spécificités par rapport aux autres cheminots. « Notre vie n’a rien à voir avec celle des conducteurs par exemple. On vit des choses que l’on ne peut partager qu’entre nous », justifie Olivier en évoquant les relations parfois tendues avec les passagers, la gestion des retards, les suicides sur les voies, …

Très vite, le groupe marseillais va élargir son club à de nouveaux membres, toujours contrôleurs, mais de toute la France, rencontrés aux hasards des « découchés ». Le nombre maximal de 450 invités sur le même fil de discussion est vite atteint. Il faut créer de nouvelles boucles. Les débats y sont libres, ouverts. Quelques membres se chargent de la modération quand le ton devient trop agressif ou même insultant.

L’audit social qui enflamme le réseau

En 2022, une consultation lancée par la direction sur les irritants du métier de contrôleurs va enflammer le réseau. L’échantillon de cheminots invités à partager leur expérience dans des groupes de travail, déballe difficultés et frustrations. Et partage sur WhatsApp la nature des échanges avec les « auditeurs » de la direction. « On a bien vu que personne n’était au courant de ce que l’on vivait au quotidien ». « Atout Bord », le nom de ce qui devait être un programme de veille sociale, tourne au fiasco. La naïveté de leurs interlocuteurs alimente la certitude des contrôleurs : leur mal-être au travail n’est pas reconnu par la direction.  « Aucun cheminot n’a les mêmes contraintes que nous et nous n’avons pas le même déroulement de carrière que les autres », tranche Olivier.

A partir de ce printemps 2022, l’initiative marseillaise se transforme en collectif national ASCT, rebaptisé CNA, autour d’un constat partagé : les dirigeants du groupe ne mesurent pas leur malaise. La responsabilité des organisations syndicales est elle aussi mise en cause. Le collectif estime avoir un raisonnement très pragmatique : si les dirigeants ne mesurent pas les attentes des contrôleurs, c’est que le dialogue social mené par les syndicats ne fonctionne pas.

8000 contrôleurs concernés

La série de boucles WhatsApp va être complétée par un site Facebook. « Il va nous permettre de gagner en visibilité, de devenir plus global, massif et finalement d’exploser », souligne le porte-parole du CNA. Le groupe de Marseillais, qui ne compte aucun militant syndical, mais des « employés lambda » propose une rencontre à toutes les organisations syndicales du groupe : CGT, CFDT, FO, Sud. « Certaines nous ont pris de haut, d’autres avec méfiance…. Une représentante nous a même dit, ça fait des années que l’on vous attendait », raconte Olivier. Le nombre de demandes d’inscription sur le réseau grimpe à 150, voire 300 par jour. La colère monte. L’appel à la mobilisation devient plus appuyé. Il faut un syndicat officiel pour porter un mouvement. « Théoriquement, nous étions pieds et poings liés pour lancer une grève… Mais on a dit aux syndicats, avec ou sans vous, on va se rebeller ». Le CNA contacte directement chaque organisation et en parallèle, propose la création d’une intersyndicale. Sa stratégie va s’avérer payante.

Avec les élections qui arrivent, aucune organisation ne peut se permettre de passer à côté du mouvement qui enfle au sein d’une population de près de 8000 salariés. Toutes les voix vont compter lors du prochain scrutin. Alors rallier les contrôleurs est plus pertinent que risquer de les décevoir. Les ACST savent qu’ils sont indispensables à toute grève. Ce sont les seuls, avec les mécanos, qui peuvent empêcher les trains de rouler. Leur taux de mobilisation est aussi généralement supérieur à ceux d’autres métiers de l’entreprise au point de susciter dans la corporation le sentiment d’être « de la chair à canon ». Lors de la dernière grève, pour les retraites des cheminots, beaucoup ont cessé le travail au-delà de dix jours, soit bien plus que la majorité de leurs collègues …

En décembre 2022, le tout premier appel à la grève de la CNA est soutenu par tous les syndicats à l’exception de la CGT qui explique ne jamais s’engager dans un mouvement « catégoriel ». « Elle l’a quand même fait pour le fret », remarque, amer, Olivier. La grève est un succès pour le CNA avec des taux de grévistes qui frôlent ou atteignent 100% chez Eurostar, Ouigo, InOui. Les contrôleurs en concluent qu’ils avaient raison, que leur mécontentement n’était pas surjoué. « Il n’y a aucun sujet d’égo là-dessous. On a juste fait le boulot des OS ».

Le malaise est loin de s’être dissipé avec la première grève. En position de force, les contrôleurs veulent profiter de la dynamique pour obtenir une liste de revendications qui mêle à la fois salaires, parcours de carrière, organisation du travail, … et reconnaissance. Ils reprochent à la direction de les flatter d’un côté, en les présentant comme la vitrine de la compagnie, mais de ne jamais manquer une occasion de leur taper sur les doigts pour l’absence d’un badge ou d’une casquette, de les « fliquer comme des enfants » par des clients mystère Un irritant est aussi toujours là : l’accès à la fameuse position 22 dans la hiérarchie du groupe, à laquelle aucun contrôleur ne pourraient selon eux accéder.

Pour la mobilisation nationale contre la réforme des retraites mi 2023, les syndicats comprennent qu’ils ne peuvent pas se passer des contrôleurs. Ces derniers attendent les instructions du CNA sur les réseaux sociaux. La grève de Noël 2022 n’est plus le « one shot » que les Marseillais avaient imaginé. Un canal direct de discussions est désormais ouvert avec la direction. Les contrôleurs comprennent qu’une brèche est ouverte sur les accords sur la fin de carrière. Jean-Pierre Farandou promet une amélioration du dispositif existant, qu’il va finalement accorder. Mais pourquoi s’arrêter là alors que la base continue de pousser ? Les contrôleurs ont pris la mesure d’un rapport de force qui penche en leur faveur. Le mouvement s’estime plus efficace que les syndicats, « ces entreprises tenues par des permanents salariés » qui comptent bien dans leurs rangs des représentants des contrôleurs, « mais dont la plupart ne sont pas montés dans un train depuis dix ans », soupire Olivier.

L’appel à la grève de mai est un nouveau test pour le CNA, mais le collectif se projette déjà après les 9,10, 11 mai. Rien ne filtre des réseaux sociaux dont l’accès est réservé aux seuls contrôleurs mais depuis Marseille, on promet déjà un prochain mouvement  « bien plus méchant » .

Ewa

Grève : une semaine « aussi normale que possible » à la SNCF

grèves
21/01/2004

Paris - Ile de France - France 

Paris Gare de l'est, jour de greve et de pluie

« Une semaine aussi normale que possible », c’est ce que promet la SNCF malgré les appels à la grève organisés par la CGT-Cheminots et Sud Rail pour réclamer notamment « une refonte de la prime traction et une amélioration des conditions de travail ».  Le 5 mai, premier jour du mouvement, si le service du TGV n’a pas été affecté, en revanche, le trafic a été perturbé dans plusieurs régions, notamment en Ile-de-France avec des suppressions de trains sur les lignes du RER B, C et E et sur les lignes H, N, U et V.

Le collectif des contrôleurs de nouveau mobilisé

Même effet limité, avec la grève des contrôleurs prévue pendant le pont du 8 mai, malgré une mobilisation plus ou moins forte selon les régions. La SNCF invitait même ses clients à ne pas annuler leurs voyages, par la voix de son président qui s’exprimait hier sur France Inter. « Tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi et jeudi. Et il y aura un train dimanche pour ramener tout le monde », a indiqué Jean-Pierre Farandou. « Si nous devons annuler certains trains, nous visons de proposer à chaque client de voyager le jour prévu vers sa destination » , annonçait également de son côté Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

Pour porter le mouvement, Sud Rail s’est fait le porte-parole du Collectif national ASCT (CNA) qui demande une hausse de 100 euros par mois de la prime de travail et une sécurisation des planning. « La fonction de contrôleur a été dévalorisée. Ce qui a mis le feu au poudre, ce sont les plannings de travail négociés tous les trois mois mais qui ne sont pas respectés« , explique Olivier, porte-parole du CNA. « Cela fait des mois que nous envoyons des courriers à la direction pour la prévenir« ,  ajoute-t-il.

Plusieurs dizaines de réunions ont été organisées entre les organisations syndicales et la direction mais le CNA estime « qu’il n’y a pas eu de discussions« . De son côté, la SNCF annonce qu’elle va revoir l’organisation des plannings pour apporter plus de stabilité et a lancé un audit sur le sujet. En revanche, elle ne semble pas prête à lâcher sur les salaires, qui ont déjà bénéficié d’une hausse moyenne de plus de 17 % entre 2022 et 2024, puis de 2,2 % cette année, pour faire face à l’inflation, rappelle-t-elle régulièrement.

Les deux autres organisations syndicales représentatives dans l’entreprise, l’Unsa Ferroviaire et la CFDT Cheminots ne se sont pas joints au mouvement. « La CFDT Cheminots porte l’ensemble de ces sujets en faisant le choix du dialogue avec des calendriers de discussions. Les questions formation et organisation du travail seront abordés très rapidement, puis le sujet de la rémunération est prévue en septembre. Les méthodes diffèrent selon les syndicats. Mais la direction aura intérêt à répondre à nos demandes« ,  souligne Thomas Cavel, le secrétaire général de la CFDT Cheminots.

Agents volontaires

Pour faire rouler les trains malgré la grève, la SNCF va faire appel à des agents volontaires habilités à porter la caquette de contrôleur et qui vont donc pouvoir remplacer les grévistes. Ces cheminots « mercenaires » comme les appelle Olivier vont contribuer « à casser le mouvement« , selon le représentant du Collectif, amer face à ce manque de solidarité : « Nous sommes vus comme les vilains petits canards alors que tous les cheminots ont profité de nos demandes« , regrette-t-il, tout en agitant la menace d’une suite plus dure  : « Nous avons conseillé aux collègues de se déclarer gréviste un mois avant. La prochaine fois, nous serons moins sympas et nous nous déclarerons que 48 heures à l’avance ». 

Reste que le CNA a besoin du relais des organisations syndicales qui ont seules le pouvoir de négocier avec la direction. Or, les stratégies concurrentes de la CGT Cheminots et de Sud Rail, dans une sorte de course à l’échalotte, agissant d’abord chacune de leur côté avec des dates et des mots d’ordre différents puis se rejoignant, brouillent la lisibilité de leurs messages. Et semblent pour le moment avoir échoué à faire la jonction entre les différents métiers pour les entraîner dans une grève plus générale comme elles le souhaiteraient.

 

Le sujet majeur de l’info voyageurs

La SNCF prévoit d’envoyer un mail et/ou un SMS à chaque voyageur pour lui indiquer si son TGV circule ou pas. « Pour le pont du 8 mai, tous les clients seront prévenus avant de partir concernant leur train retour : ils seront prévenus avant le début du pont mercredi pour les circulations allant jusqu’à dimanche 11 mai« , précise-t-elle en rappelant que les billets sont échangeables et remboursables sans frais sur TGV INOUI comme sur OUIGO.
Pour les trains régionaux et en Ile-de-France, l’information est communiquée la veille à 17h sur les canaux habituels.

Ewa

Les quatre syndicats de la SNCF signent les accords sur le fret sur fond de menace de grève qui s’affaiblit

Syndicats SNCF

Carton plein pour les accords sur le fret à la SNCF. La CGT Cheminots,  l’Unsa Ferroviaire, Sud Rail et la CFDT-Cheminots ont indiqué signer les deux accords sur le fret proposés par la direction. Ces accords permettront aux 4500 cheminots, lorsqu’ils seront transférés le 1er janvier prochain dans les deux nouvelles entreprises remplaçant Fret SNCF (Hexafret et Technis), de continuer à travailler dans les mêmes conditions qu’actuellement pendant 36 mois au lieu de 15 mois, période habituellement prévue par la loi.

Cette durée prolongée va permettre aux syndicats d’avoir plus de temps pour négocier les futurs accords d’entreprise qui s’appliqueront par la suite, au sein de ces deux nouvelles sociétés, une fois que les élections professionnelles auront eu lieu.

Par ailleurs, la direction de la SNCF propose aussi aux syndicats un accord de même nature pour les cheminots qui seront transférés le 15 décembre dans les trois nouvelles sociétés dédiées qui exploiteront des TER pour les régions Sud, Hauts-de-France et Pays-de-la-Loire dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Si les syndicats l’acceptent, les cheminots pourront travailler selon la même organisation qu’aujourd’hui pendant 24 mois avant la mise en place de nouveaux accords d’entreprises.

Ces signatures ne devraient toutefois pas empêcher la grève du 11 décembre, soutenue par deux syndicats (la CGT Cheminots et Sud Rail), alors que l’Unsa Ferroviaire et la CFDT-Cheminots n’appellent déjà plus à la grève. Mais le mouvement s’annonce peu suivi.

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Les syndicats maintiennent leur appel à la grève du 11 décembre 

Manifestation grève syndicats
Greve de Juin 2014 - greve ferroviaire 
Rassemblement CGT aux Invalides le 17 Juin 2014
La grève du 21 novembre a été inégalement suivie et n’a donné aucun résultat, même si les discussions salariales (qui ne faisaient pas officiellement partie des motifs de la grève) ont finalement conduit la direction à proposer une hausse moyenne des salaires de 2,2 % en 2025.
Difficile du coup pour les syndicats d’en rester là. D’où une deuxième séquence : les quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF maintiennent leur appel à une grève reconductible et illimitée à partir du 11 décembre. Avec toujours la demande d’un moratoire sur la fin programmée de fret SNCF, l’arrêt de la filialisation dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des TER et la demande d’une loi de programmation pluriannuelle pour le financement des infrastructures. Une liste un peu fourre-tout qui ne dépend pas forcément de la SNCF. Et dont certaines demandes arrivent tardivement : difficile d’imaginer un moratoire alors que la disparition de Fret SNCF n’est plus qu’une affaire de quelques semaines et que les deux nouvelles structures pour la remplacer sont quasiment lancées…
D’ici là, les discussions continuent. Une table ronde doit notamment se tenir le 27 novembre sur le fret. Parmi les demandes à suivre, des syndicalistes souhaiteraient que les négociations du futur cadre social du fret se tiennent au sein du groupe, et non au sein des deux sociétés appelées à remplacer Fret SNCF à compter du 1er janvier prochain.

Ewa

Primes JO : fin des négociations à la RATP, grève à la SNCF

Greve GDN 2019

Les négociations sur les primes qui seront versées aux agents de la RATP durant les JO sont achevées depuis le 14 mai, a indiqué Jean Castex. Selon le PDG du groupe, qui s’exprimait le 15 mai devant des journalistes, douze négociations ont été tenues, la dernière concernant les tramways. La RATP a en effet mené des discussions distinctes, selon les métiers, avec les conducteurs du métro, de RER, des bus ou des tramways, les agents de station ou de maintenance.

« Pour les équipes qui seront les plus mobilisées pendant les JO, soit les conducteurs du métro et du RER et les agents de station, les accords ont été signés par tous les syndicats, y compris la CGT« , a commenté Jean Castex. Pour les conducteurs de métro et de RER par exemple, une prime allant de 1600 à 2500 euros pourra être versée à ceux qui travailleront entre le 22 juillet et le 8 septembre.

En revanche, il n’a pas été possible de trouver un accord pour six métiers. Dans ce cas, le dispositif de primes décidé par la direction sera unilatéralement appliqué, a expliqué le patron de la RATP. Pendant les JO, 19 000 agents seront mobilisés chaque jour et, sur l’ensemble de la période, 30 000 personnes seront appelées à travailler. Un agent mobilisé durant cet événement touchera en moyenne une prime de 1000 euros bruts, selon les calculs de l’entreprise.

Côté SNCF en revanche, les négociations se poursuivent et reprennent dès ce mercredi. Pour mettre un coup de pression, un mouvement de grève, à l’initiative de Sud Rail et de la CGT Cheminots, est prévu la veille. Le trafic sera «fortement perturbé sur les lignes Transilien », soit les lignes H, J, K, L, N, P, R et U, annonce le site du transporteur. Les lignes du RER devraient également être touchées.

Ewa

Le secrétaire général de l’Unsa Ferroviaire d’accord pour mieux encadrer les préavis (mais sans toucher au droit de grève)

didier mathis c twitter 1 e1708529998461

Après la grève des contrôleurs, rebelote avec celle des aiguilleurs, appelée les 23 et 24 février par Sud Rail. Mais ce mouvement devrait être peu suivi : la SNCF s’attend à un trafic « quasi-normal ». Interrogé par VRT à propos d’une limitation du droit de grève pendant des périodes de vacances, demandée par des politiques après les perturbations du week-end dernier, Didier Mathis s’y montre opposé.  C’est un droit fondamental, rappelle le secrétaire général de l’Unsa Ferroviaire. En revanche, il reconnaît que les préavis de grève à durée illimitée posent problème.

Ville, Rail & Transports. Quel bilan dressez-vous après la grève des contrôleurs ? Pour le moment, ils n’ont rien gagné de plus que ce qu’a proposé la direction ?

Didier Mathis. On ne peut pas dire ça. Cette grève a montré que les contrôleurs ont été très motivés pour défendre leur métier. C’était une grève catégorielle, c’est pourquoi l’Unsa n’a pas appelé à la grève. Notre posture, c’est de considérer que si l’entreprise enregistre des résultats positifs, cela doit bénéficier à l’ensemble des salariés qui contribuent tous à sa bonne santé.

Les différentes réunions organisées avec la direction, et notamment celle du 7 février spécifiquement sur les contrôleurs, ont montré que l’entreprise a respecté ses engagements, à l’exception du CPA (cessation progressive d’activité, ndlr). Mais les organisations syndicales ne voulaient pas discuter d’une loi pas encore adoptée sur le sujet.

En décembre 2022, la colère des ASCT était légitime. D’autant qu’il y a de quoi discuter la gestion managériale de la SA Voyageurs. Quand les contrôleurs parlaient entre eux, notamment lorsqu’ils se retrouvaient lors de découchés dans les résidences hôtelières, ils se rendaient compte de grandes disparités dans le déroulement de leur carrière. Une situation due essentiellement à la suppression de la direction pour le métier de chef de bord. C’est pourquoi nous avons demandé à la SNCF son rétablissement, ce qui a été fait.

Il existe encore des disparités dans chaque activité. Nous réclamons la remise en place des cadres d’organisation qui existaient auparavant dans chaque établissement et permettaient notamment de comprendre les qualifications demandées pour tenir tel ou tel poste, ou de faire des comparaisons.

VRT. Des politiques ont réclamé des restrictions au droit de grève. Que leur répondez-vous ?

D. M. Vu la gêne occasionnée lors de ce week-end de chassé-croisé, qui nous a attiré les foudres des voyageurs et des élus, le thème du droit de grève est revenu sur le devant de la scène. C’est un poncif. Mais cette fois-ci, le nombre de politiques qui se sont positionnés pour restreindre le droit de grève m’a semblé beaucoup plus important qu’habituellement. J’ai l’impression qu’un cap psychologique a été franchi. Or, la grève est un droit à valeur constitutionnelle. Il ne faut pas y toucher. Quand on commence à mettre le doigt dans l’engrenage, jusqu’où va-t-on?

De plus, le transport ferroviaire n’est pas le seul moyen de se déplacer. La voiture est le moyen le plus utilisé en France. On a vu récemment les agriculteurs bloquer des routes et des aéroports, et donc potentiellement toucher beaucoup plus de Français. Mais ces blocages n’ont pas été dénoncés. Il y a donc deux poids, deux mesures.

VRT. Mais ne faudrait-il pas mieux encadrer les préavis de grèves, qui sont, pour certains, fourre-tout, ou peuvent durer des mois ?

D. M. Il est clair qu’il vaudrait mieux encadrer les préavis, plutôt que les modalités de la grève. Les préavis qui durent six mois, huit mois, voire un an, s’éloignent de leur finalité : un préavis doit avoir une problématique précise.

On peut toutefois le concevoir pour un mouvement comme celui contre la réforme des retraites pour laquelle personne ne savait combien de temps cela allait durer.

VRT. Où en sont les négociations avec SNCF réseau concernant les agents de circulation pour lesquels Sud Rail a déposé un préavis de grève ?

D. M. Les négociations se poursuivent, d’ailleurs le dialogue social est meilleur avec SNCF Réseau qu’avec la SA Voyageurs. Nous mettons en avant la sacralisation des temps de remise de service. Ce temps n’était pas payé, maintenant il est comptabilisé dans la journée de service de l’agent.

Nous avons aussi obtenu des embauches supplémentaires. Dans les 1000 recrutements supplémentaires annoncés par la SNCF cette année, 100 agents iront à la Suge, 200 au contrôle et sur les 800 restants, un bon nombre sera fléché vers les EIC (Etablissements Infra Circulation) pour répondre à la charge de travail de ces agents, leur permettre de prendre leurs congés en temps et en heure ou d’évoluer s’ils le souhaitent dans le groupe.

La situation des EIC reste encore tendue, d’autant qu’une fois embauché, un agent doit suivre une formation ad hoc assez lourde. S’agissant des mesures de fin de carrière s’appliquant aux 81 métiers reconnus pénibles, nous proposons d’ajouter une liste de postes qui ne sont pas encore reconnus comme étant pénibles.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

En Allemagne, des conducteurs de train inflexibles

32DB8539 e1705399177535

Après trois jours de grève dure en Allemagne, du 10 au 13 janvier, qui s’est traduit par la suppression de 80 % de circulations de trains selon la Deutsche Bahn, le syndicat des conducteurs (GDL) a refusé toute médiation pour tenter de trouver un compromis avec la compagnie ferroviaire. Selon le patron du GDL, Claus Weselsky, les « revendications de fond » ne nécessitent aucune médiation.

Malgré l’offre de la DB sur une plus grande flexibilisation du temps de travail, le GDL est resté inflexible sur ses revendications : prime d’inflation non imposable unique de 3000 euros, une augmentation de salaire d’un minimum de 555 € et le passage à semaine de 4 jours sans réduction de salaire. Claus Weselsky a également réclamé une convention collective spécifique pour les agents régulateurs de la DB.

Les deux parties n’ont pas réussi à établir un nouveau calendrier de négociations. « Nous laissons à la DB le temps de retrouver la raison », s’est contenté de déclarer le syndicat GDL qui promet de « durcir le mouvement si la situation l’exige». Claus Weselsky n’a pas posé de nouvel ultimatum, sans pour autant exclure une grève illimitée envisagée au départ.

La DB appelle le syndicat minoritaire, plus militant que le syndicat des cheminots (EVG), à réduire ses prétentions pour sortir de l’impasse. « Il est impossible de faire une grève avec comme objectif d’obtenir 100% des revendications, ce n’est pas comme cela que fonctionnent les négociations », a déclaré une porte-parole de la DB.

Rappelons que le GDL a créé une coopérative d’embauche (Fair Train) pour externaliser le recrutement des conducteurs. Cette société est chargée de « louer » les personnels aux entreprises de transport ferroviaire, privées ou publiques, comme le ferait une agence de travail temporaire. Claus Weselsky estime que cette structure indépendante permettrait d’imposer des salaires sans les négocier sans les conventions collectives et d’entrer ainsi en concurrence directe avec la DB en tant qu’employeur.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

Grève à Tisséo : la direction déboutée

Toulouse-tisseo-bus

A treize reprises depuis le mois d’avril et encore le 21 juin pour la fête de la musique, des grèves très suivies avec blocage de dépôts de bus ont eu lieu à Toulouse pour réclamer le réalignement des salaires sur l’inflation. Le tribunal de Toulouse a débouté, le 23 juin, la direction de Tisséo Voyageurs qui avait assigné en référé les quatre syndicats de l’intersyndicale (la CFDT, la CGT, la FNCR et Sud) pour exercice abusif du droit de grève et blocages illicites. Tisséo Voyageurs a été condamné à 1 000€ pour les frais de justice et n’a obtenu gain de cause sur aucune de ses demandes : recourir aux forces de l’ordre pour empêcher tout nouveau blocage des dépôts et sommer toute personne bloquant de cesser ces comportements sous astreinte de 200 € par refus constaté.

Bien que n’ayant pas eu obtenu satisfaction de la part de la direction sur le rétablissement de la clause de sauvegarde qui autorisait l’alignement des salaires sur l’inflation depuis 2008 et n’a pas été renouvelée lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) de janvier dernier (la proposition de la direction de +2,8 % et +1 % si l’inflation dépasse les 5 %, a été rejetée), les syndicats ont décidé de suspendre le mouvement jusqu’à la rentrée. « La mobilisation et le combat ne doivent pas s’arrêter mais nous devons tous ensemble remobiliser et reconduire nos actions dès la rentrée de septembre, avec de grosses journées spécifiques comme lors des matchs de la coupe du monde de rugby », a communiqué l’intersyndicale le 21 juin.

En septembre, les syndicats reprendront le chemin du tribunal puisque la direction leur réclame 40 000€ chacun pour quatre blocages particuliers.

Catherine Stern

Ewa

La SNCF confrontée au mal-être des contrôleurs

agent SNCF contrôleur cheminot

Confrontée à la grogne des contrôleurs qui préparent une grève pour le week-end de Noël, après avoir réussi une première mobilisation largement suivie du 2 au 5 décembre, la SNCF a choisi d’anticiper. Constatant d’ores et déjà un nombre important de déclarations de grève de la part des contrôleurs, elle a décidé de présenter le plus en amont possible son plan de transport pour le vendredi 23 décembre : deux trains sur trois sont prévus en moyenne*. La SNCF estime que quelque 200 000 voyageurs (sur environ 800 000) pourraient être empêchés de se prendre le train. La situation pourrait s’aggraver les deux jours suivants avant un retour à la normale le lundi. Et peut-être avant un nouveau mouvement lors du week-end du jour de l’an.

Les voyageurs dont les trains ont été supprimés se verront rembourser le double du montant de leur billet, a annoncé le 21 décembre Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, en présentant les excuses de l’entreprise pour cette grève « inacceptable« . Et en indiquant qu’elle grève coûterait plusieurs dizaines de millions d’euros à la SNCF.

Un mois de discussions pour rien

C’est donc un constat d’échec pour la compagnie qui affirme avoir mené plus d’un mois de discussions : ses propositions n’ont pas convaincu les contrôleurs qui se sont organisés depuis cet automne dans le cadre d’un collectif via Facebook car ils souhaitent prendre leurs distances avec les organisations syndicales. Depuis, le collectif national ASCT (CNA, comprenant 3 500 membres) multiplie les revendications en faveur de hausses de salaires, de déroulements de carrière plus rapides ou de meilleures conditions de travail, même s’il a dû s’appuyer sur les organisations syndicales représentatives pour porter ses demandes et déposer des préavis de grève.

« Nous avons proposé des mesures concrètes, fortes et immédiates, qui pouvaient réellement améliorer le quotidien des contrôleurs« , se défend Christophe Fanichet, en rappelant que les négociations annuelles obligatoires (NAO), qui se sont tenues en juillet puis en décembre, ont donné lieu à une hausse des rémunérations de 5,7 % en 2022 et de 5,9 % en 2023. Soit + 12 % en deux ans. A cela, la direction a ajouté des « mesures spécifiques aux contrôleurs, telles que l’intégration partielle de la prime de 600 euros au salaire fixe à partir de 2024, une hausse significative du nombre de promotions dès 2023, une indemnité spécifique de 600 euros, et un meilleur accompagnement financier pour faciliter les changements de métiers« , liste le dg de SNCF Voyageurs.

Hors du cadre syndical

La direction rappelle que la porte est toujours ouverte mais la situation semble particulièrement difficile à dénouer. D’une part parce que les contrôleurs, qui ne s’expriment pas dans le cadre syndical, ne défendent pas forcément tous le même point de vue et sont appelés à se positionner individuellement par le collectif. D’où parfois « des demandes contradictoires« , estime un syndicaliste.

D’autre part parce que les organisations syndicales représentatives sont un peu gênées aux entournures, désireuses de coller aux revendications des contrôleurs mais sans se laisser déborder par un mouvement qui deviendrait incontrôlable. Leurs prises de position le reflètent : alors que l’UNSA-Ferroviaire a retiré son préavis de grève jugeant les mesures « d’un très bon niveau« , la CGT d’un côté, Sud Rail et la CFDT de l’autre, ont décidé de maintenir leur préavis, tout en n’appelant pas à la grève…

Une position paradoxale qui s’explique aussi peut-être par la crainte d’une grève impopulaire et la volonté de garder des forces pour janvier, au moment de la présentation de la réforme des retraites.

MH. P

Prévisions de trafic

Axe Sud Est : 2 trains sur 3

Axe Atlantique : 2 trains sur 3

Axe Nord : 1 train sur 2 (mais navette Paris-Lille quasi normale)

Axe Est : 3 trains sur 4

Ouigo : 3 trains sur 4

TGV Province-Province : 1 train sur 2

Intercités : trafic normal

Trains internationaux : normal pour les Thalys et Eurostar (sauf le 26/12 sur la partie britannique d’Eurostar du fait de la grève en Angleterre), normal sur Alleo (c’est-à-dire sur l’Allemagne), 3 trains sur 4 sur Lyria (Suisse), et 2 trains sur 3 sur les trains franco-italiens.