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Ewa

La RATP signe avec IDFM sa première convention excluant les bus

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Plus de ponctualité, plus de productivité, plus d’engagement commercial et plus de malus si les engagements ne sont pas tenus : le nouveau contrat signé le 10 juillet entre Ile-de-France Mobilités et la RATP élève le niveau d’exigence de l’autorité organisatrice vis-à-vis du transporteur. Il était temps, le précédent contrat couvrait la période 2021-2024. Mais les discussions ont été longues et serrées, chaque partie demandant des concessions à l’autre.

C’est aussi la première convention ne couvrant pas le service des bus, ceux-ci étant désormais ouverts à la concurrence. Avec deux options : soit ils sont remportés par des opérateurs alternatifs (Keolis, Transdev, Lacroix Savac, ATM...), soit ils sont remportés par une société dédiée lancée par la filiale RATP Cap Ile-de-France.

1,2 % de productivité en plus chaque année

D’où un montant de rémunération moins élevé pour la RATP : il atteindra pas loin de 3,7 milliards d’euros chaque année sur cinq ans, durée du contrat (et donc hors bus). « Cette subvention sera augmentée chaque année en fonction des indices caractéristiques du secteur des transports, pour que l’inflation ne pénalise pas la RATP », précise IDFM dans un communiqué. Le précédent contrat, d’ailleurs qualifié de contrat de transition, portait sur 21 milliards d’euros sur quatre ans mais il comprenait alors la rémunération pour le service des bus.

L’autorité organisatrice des transports franciliens demande par ailleurs des efforts de productivité à la Régie, fixés à 1,2% par an. Le précédent contrat prévoyait déjà 1% de productivité en plus par an. « L’atteinte de cet objectif reposera sur des leviers tels que l’arrivée de nouveaux matériels roulants, la performance achats, la sobriété énergétique, la performance industrielle », souligne IDFM.

Hausse des objectifs de ponctualité

L’autorité organisatrice a également revu à la hausse les objectifs de régularité du métro, ligne par ligne. Elle demande notamment un taux de ponctualité de 99,5 % pour les lignes automatiques 1 et 14, de 99 % pour la ligne 4, également automatisée, et de 97 % pour la 10 et la 11. « Pour les lignes en cours de modernisation : des trajectoires progressives, tenant compte des travaux et des livraisons de matériel roulant  » , précise-t-elle.

Côté RER, l’objectif de la ligne B passe à 90% au 1er janvier 2027, soit une hausse d’un point par rapport à la période précédente puis à 90,5% au 1er janvier 2029.  Le RER A doit viser 94 %.

Les bonus et malus sont réévalués pour inciter la RATP à faire mieux, non seulement pour la régularité mais aussi en fonction du ressenti du voyageur (propreté, contact avec les agents…) après enquête. Un nouveau critère est pris en compte : l’accessibilité qui sera évaluée en tenant compte notamment du fonctionnement des équipements.

La lutte contre la fraude doit aussi être intensifiée alors qu’elle s’élève globalement, selon IDFM, à 700 millions d’euros de pertes de recettes annuelles. Pour le tramway, qui affiche 15,4% de taux de fraude en 2024, l’objectif est de réduire la fraude à 4,4% sur la durée du contrat. Pour le métro, où la fraude atteignait 4% en 2024, le but est d’arriver 3 % en fin de contrat.

La RATP est également incitée (et intéressée) à la validation des billets, ce qui passe notamment par un meilleur fonctionnement des automates de vente et doit lui permettre d’augmenter ses recettes. « La RATP n’avait pas d’incitation financière à augmenter le trafic. L’incitation financière n’était liée qu’aux recettes voyageurs, pas au nombre de validations sur son réseau ferré », justifie IDFM en expliquant que la RATP sera soumise à un bonus-malus en fonction du nombre de validations sur le réseau ferré, avec une enveloppe pouvant aller jusqu’à 30 millions d’euros par an. « Ce sera une forte incitation à augmenter le trafic sur ses lignes et à lutter encore plus efficacement contre la fraude », conclut IDFM.

10,5 milliards d’investissements sur cinq ans

IDFM prévoit une enveloppe de 10,5 milliards d’euros d’investissements sur cinq ans. Soit une hausse de 30 % par rapport au précédent contrat. Parmi les investissements, citons la poursuite de l’achat de matériels roulants ou rénovés sur toutes les lignes de métro, avec notamment le MF19 sur hui lignes de métro (1,6 milliard d’euros), sur les RER A et B, avec notamment la fin de la rénovation des RER A et le déploiement du MI20 sur le RER B (715 M€ sur la période).

Il est aussi prévu le déploiement du système de signalisation semi-automatique (Octys) sur toutes les lignes de métro pour améliorer la régularité, ainsi que la poursuite des études et le lancement des travaux pour l’automatisation intégrale de la ligne 13 prévue pour 2035, le lancement des études pour l’automatisation des lignes 7 et 8 ou encore la modernisation de tous les ateliers de maintenance des métros et RER (Châtillon pour la ligne 13, Vaugirard pour la ligne 12, Créteil pour la ligne 8, Saint Fargeau pour la ligne 3, La Courneuve pour la ligne 7…), pour un total d’environ 600 millions.

Près de 700 millions d’euros seront également investis sur une période  de cinq ans pour rénover des gares et des stations.170 millions seront par ailleurs consacrés à la modernisation des valideurs et des automates de vente.

Enfin, 15 millions d’euros sont prévus pour poursuivre le Schéma directeur du stationnement vélo, avec la création de 6 000 nouvelles places et l’étude de 6000 de plus à proximité des gares et stations RATP. « Ces nouveaux objectifs viennent s’ajouter à 5 000 places déjà en service et à 2 800 places financées lors du précédent contrat », note IDFM.

Un bémol

Reste un bémol à l’ensemble de ces engagements : la mise en œuvre du contrat signé avec la RATP « reste subordonnée au respect des engagements financiers pris par l’État, dans le cadre des accords « Valls » de 2016 et « Borne » de 2023« , nuance IDFM. « Ainsi, les 80 millions d’euros de recettes issues de la TICPE, qui étaient versées jusqu’à présent à Île-de-France Mobilités et qui ont été supprimées à compter du 1er janvier 2026 dans la loi de finances 2025, devront être intégralement compensées par une recette fiscale d’un montant équivalent », ajoute l’autorité organisatrice en précisant que le ministre des Transports et la ministre du Budget s’y sont engagés par courrier reçu le 10 juillet.

Ewa

Lancement d’une première ligne de covoiturage sans réservation en Ile-de-France

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Ile-de-France Mobilités a lancé le 10 juin la première ligne de covoiturage sans réservation de la région. Cette ligne L1 dessert six communes du plateau de Saclay reliant Cernay-la-Ville à Guyancourt et Gif-sur-Yvette avec des arrêts, matérialisés comme des arrêts de bus.
Exploitée par la société Ecov, elle fonctionne grâce à une application de mise en relation conducteurs – passagers en temps réel, ce qui n’impose pas de réservation préalable. La prime pour les conducteurs pourra aller jusqu’à 200 euros par mois, estime IDFM.
Ce lancement fait suite à un accord-cadre signé entre l’autorité organisatrice des transports franciliens et Ecov, prévoyant un investissement de 39 millions d’euros pour la mise en service de 20 lignes sur huit ans. Deux nouvelles lignes doivent être déployées à partir de septembre.

 

Ewa

Le fonctionnement des transports publics s’améliore en Ile-de-France malgré les grands chantiers

© Ile-de-France Mobilités

Le bilan dressé par la présidente d’Ile-de-France Mobilités et de ses deux principaux opérateurs, la RATP et la SNCF est globalement positif. Mais le trafic reste perturbé par des dizaines de chantiers et des points d’amélioration sont encore attendus.

L’occasion de voir Jean-Pierre Farandou et Jean Castex presque côte à côte alors que la succession du premier pourrait être confiée au second, valait à elle seule le déplacement à Saint-Ouen, pour la traditionnelle audition des opérateurs d’Ile-de-France Mobilités par l’autorité organisatrice des transports. Interrogé sur son intérêt supposé pour le poste de son collègue de la SNCF, Jean Castex s’est dit satisfait de son poste actuel. « Un journal m’avait promis l’enfer sous terre, je suis bien où je suis », a déclaré l’ex-Premier ministre. Jean-Pierre Farandou a juste commenté laconique qu’il n’était pas encore parti…

Ces quelques commentaires n’ont pas manqué d’amuser Valérie Pécresse, malgré la sensibilité du thème du jour : la qualité de service dans les transports franciliens. La présidente d’IDFM s’est déclarée globalement satisfaite de la prestation de ses deux opérateurs, la RATP et la SNCF. Elle s’est félicitée de la remontée des taux de régularité, de l’amélioration de la satisfaction client. Elle a bien sûr appelé à la vigilance sur certaines lignes, d’une fragilité réelle et pour lesquelles elle attend « une réaction rapide ». Avec plus de dix milliards d’euros mis sur la table d’ici à 2035, le renouvellement du matériel commandé et la modernisation du réseau va devenir une réalité, promet l’élue. « Nous avons saturé les usines d’Alstom », se réjouit-elle.

Valérie Pécresse a surtout souligné les deux sujets sur lesquels elle entend reprendre la main :  la programmation des travaux et la communication et l’information des voyageurs sur lesquels « un cap doit être franchi », estime-t-elle.

Sur le premier point, l’ajustement des travaux en fonction du trafic peut, selon elle, être amélioré. La présidente de la région souhaite aussi une homogénéisation de l’information fournie aux voyageurs quand des incidents interviennent. « Ce sont encore des jeux de pistes qui ne sont plus acceptables », a-t-elle martelé, en réclamant plus de réactivité et une prise de parole plus fréquentes des contrôleurs.

La vidéo surveillance attend toujours le décret d’application

Côté RATP, Jean Castex « très en verve » selon Jean-Pierre Farandou, se satisfait lui aussi des progrès de régularité, face à une offre réhaussée, à l’exception de celle des bus, qui souffrent encore des difficultés de circulation. Il a confirmé l’augmentation très progressive de la circulation de métros, sur certaines lignes, le week-end et en soirée, comme l’a réclamée la présidente.

Le patron de la régie estime avoir pris la mesure des difficultés de recrutement de son groupe et tient une comptabilité des CV reçus (350 000 à ce jour) comme de celui des démissions. Le président Castex assure aussi continuer de lutter contre l’absentéisme et d’améliorer le présentéisme, selon le jargon RATP. Il s’est également réjoui de la signature par les partenaires sociaux des négociations annuelles obligatoires « même si elles ne sont pas aussi favorables que dans d’autres entreprises au regard du niveau de vie élevé en région parisienne ». Une réflexion qui n’a pas manqué de faire lever les yeux de Jean-Pierre Farandou de son téléphone.

Parmi les mesures qui permettent de limiter les retards, la prise en charge des malaises voyageurs sur le quai et non plus dans la rame, constitue selon l’opérateur un vrai changement de paradigme. La gestion des objets délaissés est toujours problématique malgré le renforcement d’équipes cynophiles. Enfin, le problème de l’utilisation de la vidéo surveillance reste entier tant que le décret d’application de la loi qui en permet l’utilisation n’est pas promulgué.

La SNCF mobilisée par des centaines de chantiers

Jean-Pierre Farandou a donc lui aussi dressé un bilan positif de l’activité en Ile de France, même si la régularité ne progresse que d’un point et que tous les problèmes du RER B notamment ne sont pas réglés. « Mais cranter ne serait-ce qu’un point, c’est beaucoup de travail », a rappelé le cheminot en chef pour qui l’Ile-de-France représente deux clients sur trois de la branche SNCF Voyageurs. Avec 3,5 millions de personnes à acheminer chaque jour, le réseau de Paris et sa banlieue représente le deuxième au monde derrière Tokyo mais devant Londres.

Le patron de la SNCF est aujourd’hui mobilisé par le suivi de grands travaux. Les interconnexions avec le Grand Paris Express représentent à elle seules huit chantiers. L’arrivée de nouveau matériel roulant entraine aussi l’adaptation de nombreux ouvrages, d’infrastructures, et la multiplication des chantiers de nuit, qui se comptent par centaines. Ils représentent une bonne partie des investissements du groupe ferroviaire. A ce sujet, la présidente de la région espère que la conférence de financement permettra de trouver le milliard et demi d’euros supplémentaire par an dont a tant besoin SNCF Réseau.

Ewa

Trains de banlieue parisienne : la SNCF conserve l’exploitation de la ligne L

Gare Saint-Lazare Trains de banlieue

La première ligne de train en banlieue parisienne à être ouverte à la concurrence va rester à la SNCF : Ile-de-France Mobilités a annoncé le 2 mai que Transilien SNCF Voyageurs est l’opérateur « pressenti » de cette  ligne reliant la gare de Paris-Saint-Lazare à celles de Versailles-Rive-Droite, Saint-Nom-la-Bretèche et Cergy-le-Haut. Le prochain conseil d’administration d’IDFM fixé le 20 mai devrait approuver ce choix.

Une victoire importante pour l’opérateur historique qui devrait aussi rassurer les associations d’usagers inquiets d’une possible complexification du système de transport ferroviaire avec l’arrivée d’opérateurs différents. La ligne L représente 4,2 millions de trains kilomètres commerciaux par an, soit 6,5% du réseau exploité par Transilien. Ou encore près de 297 000 voyages par jour, soit 8,7% du trafic Transilien SNCF Voyageurs avec 36 gares desservies.

 

 

Ewa

Le tramway T1 repart avec des stations rénovées

Le nouveau terminus Gare de Noisy-le-Sec a été implanté à quelques dizaines de mètres de la gare du RER E. Tzen 3
Fermées pour rénovation depuis plus de sept mois, les six dernières stations du T1, à l’est de la ligne (Bobigny Pablo-Picasso, Jean-Rostand, Auguste Delaune, Pont de Bondy, Petit Noisy et Gare de Noisy-le-Sec) sont à nouveau desservies depuis le 22 avril. Elles ont été inaugurées le 30 avril.
Les quais ont été allongés pour s’adapter aux nouvelles rames TW20 et le mobilier des stations a été changé.
Deux stations ont fait l’objet de transformations plus approfondies. La station Bobigny – Pablo Picasso a été déplacée, agrandie et dotée de quais de 110 m de long pouvant accueillir chacun trois rames de 33 m simultanément. Avec un total de 400 m linéaire, elle pourra servir de station de régulation lorsque le T1 sera exploité en 3 tronçons après la mise en service des prolongements à l’ouest et à l’est. Le terminus du T1, la gare de Noisy-le-Sec, a aussi été déplacé afin d’être rapproché de la gare ferroviaire desservie par la ligne E du RER.
La RATP a aussi profité de l’interruption du trafic pour effectuer des opérations de maintenance, notamment le remplacement d’environ 1 500 mètres de rails et de bitume entre les stations Auguste Delaune et Pont de Bondy ainsi qu’entre Pont de Bondy et Petit Noisy.
Les aménagements et rénovations de ces six dernières gares s’inscrivent dans le programme de modernisation progressive des 26 stations historiques du T1. Il a été financé par Île-de-France Mobilités (55 millions d’euros) et le département de la Seine-Saint-Denis (pour près de 8,5 millions d’euros).
Les travaux à la station Gare de Noisy-le-Sec, ont été mis à profit pour déplacer les réseaux, en prévision du futur prolongement vers Val de Fontenay. Celui-ci est prévu en deux phases, d’abord en 2028 jusqu’à la station Rue de Rosny à Montreuil, puis en 2030 jusqu’à Fontenay-sous-Bois.
À l’ouest de la ligne, la ligne devait atteindre Rueil-Malmaison en 2030, mais cette échéance a été repoussée en janvier, 2025.

Ewa

Plus de métro à Paris la nuit et le week-end

métro à Paris la nuit

La hausse de la fréquentation du métro, en soirée et en fin de semaine se fait fortement sentir en Ile-de-France. Une étude a même démontré qu’elle était supérieure de plus de 20% par rapport à 2019. Après un premier renfort initié en mars sur la ligne 12, avec une augmentation des fréquences de +4%, la mesure va s’étendre aux lignes 5, 9 et 12, au cours des semaines prochaines.

La 5 et la 9 vont voir leur offre progresser de 5% à 8%, les dimanche à partir de mai et les samedi dès le mois de juin.  La ligne 9 va également proposer le samedi après-midi des fréquences supplémentaires « sur une plage étendue« .

En semaine, la ligne 5 sera renforcée à partir d’octobre 2025 après 18h. Sur la ligne 11, plus de trains pourraient circuler le week-end dès la rentrée 2025. Par ailleurs, une étude sur les lignes 2, 3, 7 et 8 pourrait aboutir à plus de trains à horizon 2026.

La réserve de conducteurs pérennisée

Par ailleurs, Ile-de-France Mobilités a voté lors de son conseil d’administration d’avril la pérennisation de plusieurs mesures mises en place durant les JO Paris 2024. L’autorité francilienne a ainsi décidé du maintien d’un effectif important de conducteurs, notamment sur les lignes 6 et 8, et pour la desserte de sites événementiels comme l’Aréna Bercy (Ligne 6), ou le Stade de France (Ligne 13).

Côté Transilien, la réserve de conducteurs mobilisée pendant les J0 va être renforcée d’ici courant 2026 avec l’intégration des vingt conducteurs supplémentaires qui conduisent déjà sur d’autres lignes du réseau.

Renforcement de la vidéoprotection

La décision a aussi été entérinée de renforcer le nombre de régulateurs de flux à la gare du Nord et à Châtelet-les-Halles sur le RER B. Une équipe de maintenance supplémentaire d’intervention mixte signalisation-voie va être ajoutée à Necker, afin de prendre en charge les pannes survenant à la reprise d’exploitation du métro.
De son côté, SNCF Réseau s’est engagé à pérenniser un centre de supervision en Île-de-France pour analyser de manière systématique et opérationnelle les alertes remontées par les capteurs prédictifs de vidéoprotection aux heures de pointe, pour mieux sécuriser les infrastructures du réseau.
Enfin, Transilien SNCF Voyageurs augmentera ses stocks de pièces sensibles dans ses technicentres.

Ewa

Le succès du Navigo Liberté+ menace les recettes d’Ile-de-France Mobilités

Systra a travaillé sur le prolongement du RER E effectif depuis début mai. île-de-france mobilités navigo liberté+

Prolongement du RER E, des lignes 11 ou 14 du métro… le réseau de transports franciliens n’en finit pas de se développer, marqué en 2024 par l’organisation des JO de Paris qui ont nécessité d’en renforcer l’offre. Le compte administratif 2024 d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), dévoilé lors du conseil d’administration du 10 avril, montre comment l’autorité organisatrice a financé ses transports. Premier enseignement, les dépenses de fonctionnement et d’investissement sont quasiment conformes à ce qui était prévu puisqu’elles ont été exécutés à plus de 98 %.

Hausse des dépenses

Deuxième constat, ces dépenses ont continué à croître. Les dépenses de fonctionnement supportées l’an dernier par IDFM s’élèvent à 11,5 milliards d’euros, en hausse de 7 %. Soit près de 800 millions d’euros de plus, dont 250 millions liés aux JO. Impactés par l’indexation des coûts de l’énergie, la hausse des salaires et le renforcement de l’offre de transports pour les JO de Paris, les contrats d’exploitation avec les opérateurs (RATP, SNCF, Optile) ont coûté plus cher.

Les investissements (avec une hausse qui atteint 3 % entre 2023 et 2024) représentent au total 3,4 milliards d’euros. Un plateau haut si on se souvient qu’avant 2015, les investissements s’élevaient à 500 millions d’euros annuels. « Ils sont restés soutenus et ont permis de poursuivre le renouvellement du matériel roulant (métros, tram, trains, bus et cars) et de répondre aux grands enjeux de mobilités (renforts d’offres ou prolongement de lignes) », justifie Ile-de-France Mobilités. La collectivité a aussi investi dans la rénovation ou la construction de dépôts bus, des sites de maintenance de tramways, des ateliers ferroviaires et pour améliorer l’accessibilité ou la billettique.

Le poids de la dette

1,6 milliard d’euros de dettes ont été levés pour financer les investissements. Globalement, le poids de la dette continue de peser. Malgré l’apport de nouvelles recettes financières, elle s’élevait en fin d’année dernière à 11,7 milliards d’euros. « L’encours de la dette reste maîtrisé en dépit d’une hausse des taux d’intérêt observée », selon l’autorité présidée par Valérie Pécresse, qui émet depuis quelques années des obligations vertes (green bonds), dont une européenne d’un milliard d’euros début 2025.

Pour Jacques Baudrier, adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Ile-de-France Mobilités, « la dette augmente de deux à trois milliards par an depuis dix ans, le recours à l’emprunt va peser de plus en plus lourd, le niveau du remboursement pourrait passer de 500 millions d’euros à 1 milliard d’euros par an à partir de 2025″. Il dénonce « une stratégie insoutenable »

Les élus communistes et écologistes estiment qu’à ce rythme, les capacités d’investissements futures d’Ile-de-France Mobilités seront réduites à néant à partir de 2028. Jacques Baudrier milite pour l’augmentation du versement mobilité (VM, taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés), dans les « zones premium » de l’Ile-de-France, à savoir les arrondissements parisiens de 1 à 9, ainsi dans certaines communes des Hauts-de-Seine bien dotées en entreprises. La même géographie fiscale que pour la taxe locale sur les bureaux qui aide à financer le métro Grand Paris Express.« Valérie Pécresse refuse de se battre pour cette hausse du VM. Immanquablement, c’est le prix du passe Navigo qui devra augmenter », présage-t-il.

IDFM explique au contraire avoir obtenu une hausse du VM et mis en place plusieurs autres augmentations (taxe de séjour, contribution des collectivités et des voyageurs) et avoir ainsi sécurisé les recettes de fonctionnement jusqu’en 2031.

Les agences de notation comme Fitch dernièrement, ne doutent d’ailleurs pas de la capacité d’Ile-de-France Mobilités à rembourser les emprunts. Mais les finances sont soumises au tensions internationales sur les marchés, et au risque inflation. Le débat sur les nouvelles ressources fiscales de la collectivité, et sur des hausses du tarif du passe Navigo risqueraient alors de ressurgir.

Les effets inattendus du Navigo Liberté +

Les trois sources de financement de l’autorité régionale des transports sont le versement mobilité qui a rapporté 6,4 Mds€ en 2024, la vente des billets et abonnements pour 4,3 Mds€, et les contributions des collectivités locales (Paris, Région et départements) pour 1,8 Md€. L’an passé, les recettes de fonctionnement ont progressé de 796 M€ (+6,7%), « grâce à l’accord conclu avec l’Etat en septembre 2023 sur le financement des transports en Ile-de-France [sur la période 2024-2031, ndlr] », relève l’autorité organisatrice des transports.

2025 s’annonce toutefois incertaine avec la réforme tarifaire mise en place au début de l’année. IDFM, qui a pourtant cherché à pousser le nouveau Navigo Liberté +, ne s’attendait pas à un aussi grand plébiscite des Franciliens pour le paiement à l’usage. Son adoption massive (+100 000  abonnements par mois depuis début 2025) au détriment des autres moyens de paiement se traduit par des recettes inférieures à celles escomptées par l’autorité organisatrice. IDFM tablait en effet sur un taux de conversion de 50 % de billets unitaires vers la carte Liberté +, conduisant à une perte de recettes de 30 millions d’euros. Ce taux est d’ores et déjà largement dépassé. Mais il pourrait être compensé par la hausse des déplacements également enregistrée, nuance l’autorité des transports.

Ewa

IDFM confirme une commande supplémentaire de 96 RER NG pour le RER D

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Le conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités a voté le 10 avril une commande à Alstom de 96 RER NG supplémentaires pour le RER D. Ce qui représente un investissement de 2,1 milliard d’euros.

L’autorité organisatrice des transports franciliens confirme de ce fait sa commande originelle, au début 2017,  qui prévoyait un total pouvant aller, à terme, jusqu’à 255 rames à terme (soit 130 unités pour le RER E et 125 sur le D). Un achat alors chiffré à sa signature à 3,75 milliards d’euros options comprises, soit « le plus gros programme en matériel roulant jamais financé par IDFM ».

IDFM avait déjà passé trois premières commandes fermes pour un total de 130 RER NG destinés à la ligne E et 36 pour le RER D. Actuellement, une dizaine de RER NG qui roulent sur la branche Corbeil-Essonnes de la ligne D.

Les livraisons des tout premiers RER NG, espérés à partir de la mi-2021, ont en effet pris un sérieux retard puisque le service commercial de ces trains a débuté en novembre 2023 sur la ligne E (Eole). Ils sont ensuite arrivés en décembre 2024 sur le RER D. Sur cette ligne, « le RER NG vient renouveler l’ensemble des Z2N circulant sur la ligne (hors branche Malesherbes assurée par des Regio 2N)« , précise IDFM dans un communiqué.

Echaudée par les retards récurrents dans les livraisons d’Alstom, La collectivité demande au constructeur et à Transilien SNCF Voyageurs « d’anticiper dès à présent la livraison de ces trains, de respecter les plannings de livraisons et de mises en services et d’assurer auprès d’Ile-de-France Mobilités un reporting régulier de l’état d’avancement ».

 

Ewa

La RATP fait part de sa « forte déception » après l’attribution à ses concurrents de deux lots de bus en petite couronne

Concurrence des bus RATP

Ile-de-France Mobilités a confirmé le 10 avril ses choix pour trois lots de bus en petite couronne, dont un seul revient à la RATP, qui a fait part de sa « forte déception« . L’autorité organisatrice des transports franciliens avait déjà fait savoir le 25 mars quels étaient les candidats « pressentis »: outre RATP Cap Ile-de-France, Transdev et ATM.

La filiale RATP Cap Ile-de-France exploitera ainsi, à partir du 1er mars 2026 et pour une durée de cinq (avec une possibilité d’extension d’un an), le site de Massy déjà exploité par le groupe et celui de Morangis, actuellement exploité par Keolis. Ce qui représente 19 lignes de bus ainsi que la création d’une nouvelle ligne entre Longjumeau et l’aéroport d’Orly en 2027.

De son côté, Transdev est désigné pour exploiter, pendant six ans à partir du 1er mai 2026, les lignes de bus du secteur de l’Ourcq, qui couvre principalement le département de la Seine-Saint-Denis mais également la ville de Paris (principalement les arrondissements situés à l’est). Soit 19 lignes de bus (et la création d’une nouvelle ligne de bus dite « Nord-Sud » en 2027 entre Mairie de Montreuil et l’hôpital Avicennes) qui vont lui permettre de prendre pied dans la capitale.

Mais la principale surprise réside dans l’arrivée prochaine, le 1er mars 2026 et pour cinq ans (avec possibilité d’un an supplémentaire), du milanais ATM pour gérer les lignes de bus du territoire Croix du Sud. Ce lot dessert principalement le sud des Hauts-de-Seine et comptabilise 18 lignes de bus dont 5 lignes de Noctilien.

Rappelons aussi que, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des bus de Paris et de la petite couronne, trois premiers lots (Marne et Brie, Boucles Nord de Seine et Bords de Marne) ont été attribués à l’automne dernier à Keolis et à RATP Cap Île-de-France.

Au total, 13 lots doivent être attribués entre novembre 2024 et octobre 2025. Les mises en service sont échelonnées sur 18 mois, entre l’été 2025 et la fin 2026. Le réseau de bus à Paris et en petite couronne, actuellement géré par la RATP, est desservi par 5 000 bus.

Un nouveau lot en grande couronne réattribué à Transdev

Par ailleurs, les premières délégations de service public couvrant les lignes en grande couronne arrivent à échéance. IDFM a ainsi réattribué un lot à Transdev. L’opérateur va donc le conserver six ans de plus. Ce lot couvre 84 communes réparties sur trois communautés de communes (Vexin centre, Vexin Val de Seine et Sausseron-Impressionnistes) dans le Val d’Oise. Soit 30 lignes de bus , trois lignes de Noctilien et deux services de transport à la demande (Vexin Est et Vexin Ouest). Le nouveau contrat, qui prendra effet le 1er août 2025, prévoit la possibilité le prolonger d’un an.

 

Ewa

FO s’inquiète d’un « démantèlement » du réseau de bus de la RATP

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Le choix d’Ile-de-France Mobilités en faveur de deux nouveaux opérateurs pour exploiter des lignes de bus jusqu’alors gérées par la RATP, ne passe pas auprès de syndicalistes et d’élus de gauche au conseil régional. Pour FO-RATP, l’un des principaux syndicats de la Régie, l’autorité organisatrice des transports franciliens « a dépassé la ligne rouge » en annonçant, comme opérateurs « pressentis », l’italien ATM et Transdev (bientôt allemand car en passe d’être privatisé avec la montée au capital de Rethmann). Il s’agit, selon le syndicat ,d’un « démantèlement » du réseau de bus pour le confier à un « opérateur étranger« , écrit-il dans un communiqué.

IDFM voudrait en effet confier, à partir de 2026, à ATM la gestion de 18 lignes du sud des Hauts-de-Seine, et à Transdev 19 lignes en Seine-Saint-Denis et à Paris. La décision doit être définitivement prise le 10 avril lors d’un conseil d’administration d’IDFM.

« Plus de 2500 salariés vont quitter le groupe« , s’inquiète FO.  « Ce qui nous interpelle, c’est qu’IDFM est actuellement en train de négocier un nouveau contrat avec la RATP. Ces contrats sont signés tous les quatre à cinq ans pour définir des objectifs et des recettes pour la RATP. Or, nous entendons dire que ces négociations ne se passent pas bien« , indique Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral de FO Transports et logistique « Dans le dernier contrat déjà, IDFM avait resserré les moyens financiers. Si le prochain contrat est encore à rabais et que la RATP est obligée une nouvelle fois de serrer les coûts, cela risque d’être invivable en termes de conditions de travail. Si IDFM continue à faire du dumping social et du service public low cost, nous ne l’accepterons pas« , affirme le syndicaliste, n’excluant pas un mouvement social.

Selon lui, la RATP s’attendait à obtenir 70 à 90 % des lots attribués. Or, jusqu’à présent, RATP Cap Ile-de-France, la filiale de la RATP qui répond à ces appels d’offres, n’en a remporté que deux sur les cinq déjà attribués ou en voie de l’être.