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Ewa

Plus de métro à Paris la nuit et le week-end

métro à Paris la nuit

La hausse de la fréquentation du métro, en soirée et en fin de semaine se fait fortement sentir en Ile-de-France. Une étude a même démontré qu’elle était supérieure de plus de 20% par rapport à 2019. Après un premier renfort initié en mars sur la ligne 12, avec une augmentation des fréquences de +4%, la mesure va s’étendre aux lignes 5, 9 et 12, au cours des semaines prochaines.

La 5 et la 9 vont voir leur offre progresser de 5% à 8%, les dimanche à partir de mai et les samedi dès le mois de juin.  La ligne 9 va également proposer le samedi après-midi des fréquences supplémentaires « sur une plage étendue« .

En semaine, la ligne 5 sera renforcée à partir d’octobre 2025 après 18h. Sur la ligne 11, plus de trains pourraient circuler le week-end dès la rentrée 2025. Par ailleurs, une étude sur les lignes 2, 3, 7 et 8 pourrait aboutir à plus de trains à horizon 2026.

La réserve de conducteurs pérennisée

Par ailleurs, Ile-de-France Mobilités a voté lors de son conseil d’administration d’avril la pérennisation de plusieurs mesures mises en place durant les JO Paris 2024. L’autorité francilienne a ainsi décidé du maintien d’un effectif important de conducteurs, notamment sur les lignes 6 et 8, et pour la desserte de sites événementiels comme l’Aréna Bercy (Ligne 6), ou le Stade de France (Ligne 13).

Côté Transilien, la réserve de conducteurs mobilisée pendant les J0 va être renforcée d’ici courant 2026 avec l’intégration des vingt conducteurs supplémentaires qui conduisent déjà sur d’autres lignes du réseau.

Renforcement de la vidéoprotection

La décision a aussi été entérinée de renforcer le nombre de régulateurs de flux à la gare du Nord et à Châtelet-les-Halles sur le RER B. Une équipe de maintenance supplémentaire d’intervention mixte signalisation-voie va être ajoutée à Necker, afin de prendre en charge les pannes survenant à la reprise d’exploitation du métro.
De son côté, SNCF Réseau s’est engagé à pérenniser un centre de supervision en Île-de-France pour analyser de manière systématique et opérationnelle les alertes remontées par les capteurs prédictifs de vidéoprotection aux heures de pointe, pour mieux sécuriser les infrastructures du réseau.
Enfin, Transilien SNCF Voyageurs augmentera ses stocks de pièces sensibles dans ses technicentres.

Ewa

L’Ile-de-France veut financer les deux-tiers du coût des études d’accessibilité de la ligne 6 du métro

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Dans sa campagne du « Métro pour tous », Valérie Pécresse proposait de financer un tiers des études d’accessibilité de la ligne 6 du métro parisien, aux côtés de la Ville de Paris et de l’Etat. Elle propose d’en financer finalement les deux-tiers, pour plus de 655 000 euros.

 

La présidente de l’Ile-de-France et de l’autorité régionale des transports a annoncé le 27 mars, à l’issue d’une commission permanente de l’exécutif régional, que la collectivité  « prendra à sa charge, en plus de sa part de financement, celle de l’Etat en l’absence de sa contribution, soit 67 % du coût des études préliminaires ». Dont le coût total s’élève à près d’un million d’euros. La Ville de Paris paiera-t-elle sa part ?

Confiées à la RATP, ces études doivent évaluer les différents scénarios techniques envisageables pour rendre cette ligne de métro, en grande partie aérienne, accessible aux voyageurs en situation de handicap. Les conclusions sont espérées au printemps 2026. Ensuite, « des études plus détaillées pourraient être engagées en 2027, en vue de travaux de mise en accessibilité qui pourraient être programmés dans le cadre du prochain Contrat de plan État-Région (CPER) 2028-2032″, poursuit le communiqué de la Région.

Aujourd’hui, un quart des stations du métro de Paris intra-muros sont accessibles aux personnes à mobilité réduite ou en fauteuil. Rendre tout le réseau accessible coûterait 20 milliards d’euros, sur une vingtaine d’années. Cette fois, difficile pour la Région capitale qui s’est engagée à financer un tiers de ce montant conséquent, de se substituer aux autres parties prenantes, l’Etat et la Ville de Paris.

Ewa

La révolution du métro MF 19 à la RATP

Rame d'essai MF 19 à l'atelier de Bobigny

Plus de confort, de sobriété et de sécurité. Ce sont les promesses du nouveau MF 19 (métro fer commandé en 2019), qui va prochainement arriver sur huit des seize lignes du métro parisien. En commençant par la ligne 10.

« Nous aurons les métros les plus modernes du monde », a souligné le 14 février Valérie Pécresse, la présidente de l’Ile-de-France, lors de la présentation de la première rame MF 19 accueillie à l’atelier RATP de Bobigny en Seine-Saint-Denis.

Le MF 19, qui entame désormais ses essais, sera d’abord mis en service sur la ligne 10 reliant Boulogne Pont de Saint-Cloud à la gare d’Austerlitz. Six rames seront, fin 2025, entre les mains de la RATP, qui en mettra alors une en service (les autres commenceront les essais). Puis un exemplaire, puis deux, seront livrés chaque mois pour atteindre un total de 30 rames sur la ligne 10 d’ici à la fin 2027.

Les métros anciens (les MF 67, MF 77 et MF 88, vieux d’une quarantaine à une cinquantaine d’années) seront également progressivement remplacés par des MF19 sur les lignes 7bis, 3bis, 13, 12, 8, 3 et 7. Ce qui représente une commande pouvant aller jusqu’à 410 rames et 2,9 milliards d’euros.

Le matériel sera ainsi entièrement renouvelé sur les huit lignes d’ici 2033. 600 millions de passagers annuels sont concernés.

Une rame modulable

La lancement de ce métro nouvelle génération a nécessité plusieurs années de travail, mené en partenariat entre Alstom, la RATP et IDFM pour définir le concept, les fonctionnalités et le design. Les rames « Boa », permettant de circuler d’un bout à l’autre de la rame sans interruption, sont modulables : elles pourront être composées de quatre ou cinq voitures en fonction des lignes et de leur fréquentation. Trois longueurs sont également possibles : 61 m (4 voitures), 76,1 m (5 voitures version courte) et 77,5 m (5 voitures version longue) en fonction de la longueur du quai. Elles sont aussi proposées avec conduite automatique et avec cabine conducteur puisqu’elles circuleront sur la ligne 13 qui doit être automatisée.

imagetools0 1739548244Les rames donneront une impression d’espace et seront dotées de nombreux écrans d’information ainsi que de prises USB.  « Il aura plus de puissance et de services embarqués et pourtant il consommera 25 % d’énergie en moins comparé aux rames MF77″, grâce notamment au freinage électrique et à l’éclairage LED, souligne Frédéric Wiscart, le nouveau président France d’Alstom. Enfin, les rames sont composées à 20% de matériaux recyclés et seront recyclables à hauteur de 98%.

Mais ce métro offrira aussi 16 % de places en moins sur certaines lignes, regrettent des représentants d’usagers. Réponse de Valérie Pécresse : « Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait ailleurs. Il y aura une réduction du nombre de places assises sur les lignes les plus chargées. Il faut s’adapter à tous les types d’usages. Certains voyageurs veulent plus de confort, d’autres veulent circuler vite quand ils font de courts trajets. Et c’est mieux pour l’accessibilité ».

Des adaptations à prévoir

Pour la RATP, l’enjeu est considérable. Il s’agit non seulement de recevoir un nouveau matériel, d’obtenir son homologation, mais aussi d’adapter l’infrastructure, la signalisation, l’exploitation et la maintenance. De ce fait, quelques interruptions de trafic seront incontournables, a indiqué Jean Castex, le PDG du groupe. Cinq ateliers seront créés ou modifiés pour accueillir les nouvelles rames. Et les personnels devront être formés en conséquence. Trois milliards d’euros sont prévus pour adapter les réseaux et les ateliers de maintenance de la RATP.

Ewa

Le métro de Berlin passe au CBTC avec Siemens

Métro de Berlin, ligne U5

Siemens Mobility a remporté l’appel d’offres des transports publics de Berlin (Berliner Verkehrsbetriebe, BVG) pour mettre en œuvre, sur deux premières lignes de métro, un système de contrôle des trains du type CBTC (Communications-Based Train Control). Ce sont les lignes U5 (26 stations) et U8 (24 stations) du métro de Berlin qui devraient donc être équipées les premières de la solution CBTC Trainguard MT, d’ici 2029 et à partir de 2032 respectivement. Siemens Mobility a annoncé que la conversion serait effectuée alors que la ligne resterait en exploitation.

Une fois équipées, ces lignes pourront être exploitées en mode de conduite semi-automatique avec conducteur GoA2 (Grade of Automation 2, les deux niveaux supérieurs étant sans conducteur). L’objectif recherché est d’augmenter la capacité sur ces deux lignes d’environ 30 % après mise en œuvre du CBTC, avec des intervalles entre passages de moins de 100 secondes, tout en améliorant la fiabilité et la ponctualité de l’ensemble du système.

Ce contrat a un volume d’environ 200 millions d’euros pour l’équipement de 40 km sur les deux lignes concernées. S’y ajoutent des contrats à long terme pour la maintenance.

P. L.

Ewa

Le métro de Rennes bientôt de retour après une longue panne

Ligne B du métro de Rennes

Nathalie Appéré, la maire de Rennes, a annoncé le 13 mai que la ligne B du métro serait remise en service à partir de la mi-juin. Le métro automatique nouvelle génération de Siemens Mobility était tombé en panne début janvier, un an et demi après son lancement.

« De manière certaine« , 18 trains pourront circuler « à la mi-juin » sur un total de 25 rames, a affirmé l’élue. La date précise ne pourra être donnée que lorsque le STRMTG (Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés) aura rendu son avis, suivi d’un arrêté préfectoral.  Ces 18 rames devraient être suffisantes pour assurer le transport de 80 000 à 90 000 voyageurs quotidiens, correspondant au trafic d’un mois de juin.

Rappelons que le Cityval a connu deux pannes importantes, une première mi-novembre 2023, la seconde début janvier. Il a été mis à l’arrêt le 3 janvier dernier. La panne était due à un défaut sur une pièce mécanique située sur un bogie, le chariot sur lequel sont fixés les essieux et qui assure l’interface entre la rame et la voie.

Siemens Mobility a décidé « une évolution technique du système de verrouillage de l’écrou » afin de résoudre le problème, selon un responsable du constructeur allemand.

 

Ewa

Les rames du métro de Stockholm changent de visage

Métro de Stockholm

Les rames du métro de Stockholm changent de visage. Et ces dernières semaines, trois événements symbolisent le changement d’époque pour le parc géré par l’autorité organisatrice régionale SL, le plus visible depuis l’inauguration du réseau actuel, qui a remplacé en 1950 le pré-métro de 1933.

Très marquante a tout d’abord été la disparition en février des dernières rames C14, dont le « visage » était bien connu depuis 74 ans. Non que les dernières rames réformées aient cet âge respectable : représentant l’ultime série de « vieux » métros, le type C14 avait été livré à SL par ASEA entre 1985 et 1989. Mais sous quelques éléments de design revus dans les années 1970 (nouvelle livrée, nouveaux sièges) et quelques innovations techniques (chaîne de traction, cabine de conduite), la conception de ces rames remontait aux années 1940 et certaines des voitures les plus modernes réemployaient des organes des séries C2 et C3, mises en services dans les années 1950. Toutefois, ce matériel assez bruyant ne disparaît pas tout à fait, puisqu’une version modifiée subsiste sur la ligne de trains de banlieue Saltsjöbanan, qui bénéficiera de pièces de rechange prélevées sur les rames réformées.

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Rame C14. Une face avant bien connue jusqu’en février dernier dans le métro de Stockholm.

Deuxième manifestation du rajeunissement du parc en service sur les trois lignes du métro de Stockholm proprement dit : livrées de 1997 à 2004 par Adtranz, puis Bombardier, les 270 rames C20 sont désormais toutes rénovées. Débutée en 2017, l’opération de rénovation à mi-vie de ce matériel s’est achevée fin février, après avoir occupé « 110 monteurs et 25 ingénieurs, ainsi que plusieurs fournisseurs locaux à Västerås », l’ancien site ASEA, devenu ABB Traction, Adtranz, Bombardier et désormais Alstom, à une centaine de kilomètres de Stockholm. Menée par ce dernier, en coopération avec l’autorité organisatrice SL et l’opérateur actuel MTR, cette rénovation a mis l’accent sur un réemploi intensif des matériaux, « afin de réaliser des économies d’ordre environnemental et de coût ». De plus, l’aménagement intérieur a été rajeuni avec un design « ouvert » et de nouveaux équipements qui facilitent les montées et les descentes plus rapides, ainsi que de nouveaux systèmes d’information voyageurs.

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Le C20, en service depuis un quart de siècle…

 

Enfin, la réforme du matériel le plus ancien et la rénovation de celui à mi-vie ont été rendues possibles par l’arrivée, depuis 2019, du nouveau matériel C30 issu de la plateforme Movia de Bombardier. Le site Alstom de Hennigsdorf, en Allemagne, livre actuellement les dernières de 96 premières rames de la commande ferme inscrite dans le contrat-cadre signé en 2013 par SL et Bombardier, qui comprenait des options sur 80 rames au total. C’est dans le cadre de ces options que 20 rames de quatre caisses ont été commandées le 7 mars par SL à Alstom. Cette tranche devrait permettre de disposer sur la ligne « rouge » de Stockholm d’un parc homogène et moderne. Et désormais, le type C30 est également autorisé sur les deux autres lignes du métro, la « verte » et la « bleue ».

P. L.

Ewa

La RATP devrait conduire le métro lyonnais

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Si c’est confirmé, une nouvelle page de l’histoire des transports publics lyonnais va s’écrire : le 28 mars, le Syndicat lyonnais des transports (Sytral) devrait choisir officiellement RATP Dev pour conduire, à partir de 2025, les métros, tramways (dont le Rhône Express) et le funiculaire de la métropole, selon la Tribune de Lyon.

Keolis, l’exploitant historique du réseau ne conduirait plus que les bus et les trolleybus et serait également chargé du contrôle des titres de transports. En revanche, Transdev, qui était également sur les rangs, n’obtiendrait rien.

Contacté par VRT, le Sytral se refuse à tout commentaire. De même que la RATP.

Il y a deux ans, les élus du Sytral avaient décidé de scinder en deux les lots de transport : le métro et le tramway, d’une part, les bus et trolleybus, d’autre part. Le but, avait alors expliqué Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et du Sytral, étant « d’améliorer la qualité du service rendu aux usagers ». Mais aussi de faire jouer la concurrence pour faire baisser les prix.

Un autre lot contient les parc-relais et les relations usagers, qui sera repris en gestion publique sous la forme d’une société publique locale (SPL), indique également La Tribune de Lyon.

Pour le groupe présidé par l’ancien Premier ministre, gagner l’un des plus grands réseaux de transport public français représenterait une très belle victoire. Le nouveau contrat doit prendre effet le 1er janvier 2025 pour dix ans.

Keolis se verrait confier les bus et trolleybus pour six ans. Quelque 1300 personnes travaillant sur les modes lourds côté Keolis pourraient être concernés par ces changements.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Modernisation du métro de Lille : déboutée face à Alstom, la Métropole contre-attaque

Metro Alstom Lille

Dans son ordonnance du 25 janvier, le juge des référés du tribunal administratif de Lille a rejeté toutes les demandes de la Métropole européenne de Lille (MEL) visant Alstom dans le cadre de la modernisation du métro. Plus précisément, la MEL était allée en justice en novembre, afin de demander au juge des référés d’enjoindre à Alstom de « définir et s’engager à prendre, dans le délai de 30 jours à compter de la notification de l’ordonnance à intervenir, et sous astreinte de 50 000 euros par jour de retard, les mesures essentielles et indispensables pour assurer la continuité et la qualité de service public de métro permettant de répondre aux besoins de la population et d’éviter toute rupture de service en 2025 ». Ce qui impliquait, selon la MEL, « la définition et l’engagement sans réserve par la société Alstom Transport sur les moyens à mettre en œuvre et les délais pour fournir les 27 rames de 52 mètres équipées du nouveau système de pilotage automatique réceptionné et opérationnel » et « dans l’attente, la mise en œuvre par la société Alstom Transport de tout moyen permettant de conserver la capacité actuelle de 143 rames tout en tenant compte du fait que, selon le plan de roulage, les premières rames VAL206a seront mises au rebut à compter d’août 2025 ».

Si la fourniture des rames deux fois plus longues que les rames VAL de 26 mètres en service et du nouveau système de conduite automatique Fluence sur la ligne 1 est bien l’objet du contrat, le suite des mesures concerne également la ligne 2… et ne fait donc pas partie des obligations contractuelles d’Alstom envers la Métropole. D’où la décision du Tribunal administratif de Lille, qui rappelle que les prestations d’Alstom concernent uniquement la ligne 1.

D’une certaine façon, le rejet des demandes de la MEL est plus une question de forme que de fond, car les dépassements de délais sur la mise au point subsistent, onze ans et demi après l’attribution du marché. En effet, comme l’indique le tribunal, « les retards dans l’exécution du marché, essentiellement imputables à la société Alstom Transport, ont désormais atteint une ampleur considérable et risquent sérieusement, ainsi que le soutient la MEL, de mettre en péril, à l’horizon 2025, le fonctionnement normal du métro de Lille. Ni le caractère inédit de l’opération ni la complexité particulière tenant à l’installation d’un nouveau système de pilotage automatique sans conducteur ne justifient de tels retards, alors en outre que des délais supplémentaires d’exécution ont été accordés à la société Alstom Transport ».

Alstom, qui « prend acte de la décision du Tribunal administratif de Lille », déclare « reste[r] pleinement engagé dans l’avancée du projet de renouvellement de la signalisation et du matériel roulant pour la ligne 1 du métro » et ajoute que « ce projet se trouve aujourd’hui dans la dernière phase avant sa mise en service ». Ce qui s’ensuivra sur la ligne 2 est une autre histoire…

De son côté, Damien Castelain, le président de la Métropole de Lille se félicite de la reconnaissance du tribunal sur « la responsabilité évidente de la société Alstom dans ce fiasco industriel » à l’origine des retards dans l’exécution du marché, tout en « regrettant les conclusions« . Et annonce qu’il va engager devant le tribunal administratif « comme l’y invite expressément l’ordonnance (…), une action en responsabilité contractuelle à l’encontre de la société Alstom Transport pour obtenir une indemnisation des dommages résultant de façon directe et certaine du retard constaté au regard du calendrier d’exécution ». La bataille n’est pas finie.

PL

Ewa

Métros automatiques, le maillon clé dans la structuration de la mobilité

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40 ans après l’inauguration de la première ligne de métro automatique du monde, le Val de Lille, les perspectives de développement de ce mode sont plus prometteuses que jamais. Lors d’une conférence organisée le 23 novembre par Ville Rail & Transports, des experts ont évalué les niveaux de performance du métro automatique et sont revenus sur les conditions de réussite.

 

L’actualité est riche : à Paris, la ligne 4 migre du pilotage automatique analogique, avec conducteur, à l’automatisation intégrale, sans personnel à bord. A Lyon, la ligne D connaît une migration inédite, entre deux générations successives d’automatisation intégrale. Le développement exponentiel des métros automatiques s’accompagne ainsi d’un triple challenge. Pour l’extension d’un réseau existant, la recherche de performance et d’économie dicte le recours aux plus récentes technologies, incompatibles avec les anciennes. Dans le même temps, la haute valeur patrimoniale d’une ligne nouvelle contraint l’opérateur à devoir en tirer au plus vite tout le potentiel pour le bénéfice de l’autorité organisatrice, alors que la montée en puissance ne peut être que graduelle. Et pour l’automatisation d’une ligne existante, comme pour la migration d’une génération d’automatismes à la suivante, la nécessité de ne pas interrompre l’exploitation oblige désormais les constructeurs à des prouesses afin que, chaque matin, les rames puissent circuler, en toute sécurité, après les travaux de la nuit. C’est sur ce triple challenge, technique, financier et organisationnel, que les autorités organisatrices, constructeurs et opérateurs doivent réagir.

Automatisation de la B à Lyon…

A Lyon, l’automatisation de la ligne B est devenue opérationnelle en juin 2023, avec un passage d’un système GOA2 à GOA4. Christophe Sanguina, directeur du centre d’excellence Metro-Tram de Keolis, explique que cette migration a été réalisée dans des conditions complexes.

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Christophe Sanguina

« Il est important de montrer que cette évolution n’est pas impossible même si cela reste un sujet délicat, notamment du point de vue de l’opérateur », souligne Christophe Sanguina. « La bonne coopération entre les différents acteurs, que ce soit l’autorité organisatrice, le maître d’œuvre, l’exploitant ou les constructeurs a été primordiale pour la réussite du projet car il s’agissait de mettre en place un système GOA4 tout en gardant une exploitation pour le public. Les essais ont ainsi été réalisés dans des conditions dégradées par rapport à un système neuf, sans disposer de tout le temps nécessaire pour tout tester, et avec peu de références sur ce type de passage. D’un point de vue social, cette opération peut apparaître comme un sujet d’inquiétude pour de nombreuses villes, ce qui n’a pas été le cas à Lyon car des trains ont été rajoutés sur la plupart des lignes, avec en complément la création de nouvelles lignes de tramways. De fait, il n’y a pas eu de conséquences pour les conducteurs qui étaient affectés sur la ligne B », ajoute-t-il. Selon lui, les passagers de la ligne ont ainsi pu bénéficier de trains plus réguliers et plus fiables, tout en profitant de voitures plus larges et proposant beaucoup plus d’informations voyageurs à bord. 

… et modernisation de la D

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Ludovic Morel

Ludovic Morel, directeur de projets Avenir Metro – chez Egis Rail, rappelle que la modernisation de la ligne B fait partie du projet « Avenir Metro », qui intègre également la modernisation de la ligne D. Ce qui représente une trentaine de marchés de travaux pour le compte de Sytral Mobilités (exploitant Keolis), dont Egis est le maître d’œuvre (co-traitant Systra) « Ce projet permet de répondre à une augmentation de trafic des lignes B et D, en proposant une modernisation et une uniformisation du réseau de métro lyonnais qui remonte à 1978. Sur la ligne D appelée Maggaly (pour Métro automatique à grand gabarit de l’agglomération lyonnaise), il s’agissait de remplacer des automatismes, qui étaient déjà GOA4, et pour lesquels Egis intervenait déjà au début des années 1990 », raconte Ludovic Morel. Ces modernisations ont également eu une incidence sur la ligne A. « Cette ligne bénéficie à présent du renfort des anciennes rames de la ligne B, en attendant sa future automatisation. Enfin, la ligne B a aussi été concernée par son prolongement aux Hôpitaux sud avec deux nouvelles stations et environ deux kilomètres de tunnels, ce qui s’est traduit en termes de planning par une belle aventure de dix ans puisque les études amont pour la ligne B ont été menées en 2013 ».

La première rame de métro automatique de la ligne B est arrivée sur site au printemps 2019 avec une mise en service en mai 2022. L’extension de cette ligne a eu lieu en octobre 2023. Pour mieux se rendre compte de l’ampleur des travaux nécessaires pour assurer ces différents chantiers, Ludovic Morel rappelle qu’il a fallu renforcer l’alimentation en énergie de traction et améliorer les systèmes courants faibles avec un remplacement du tableau de contrôle optique ainsi que tous les systèmes d’interphonie et de téléphonie. L’arrivée de nouveaux équipements d’automatisme a également nécessité la création et l’aménagement de locaux existants, avec une attention particulière apportée sur les problématiques d’amiante qui se trouvait dans ces anciens locaux. 

Grande nouveauté, l’exploitant dispose à présent d’une machine à laver interfacée avec les systèmes automatiques, qui permet au régulateur situé au PCC de pouvoir commander le lavage des trains automatiques sans personnel à pied d’œuvre. Ce qui évite ainsi des hauts le pied importants avec le dépôt. Pour supporter l’arrivée de nouvelles rames, la voie ferrée a dû être renforcée et deux nouvelles voies ont été créées dans les ateliers en dépôts, avec des équipements dédiés comme la mise en place de passerelles pour la maintenance de la climatisation des nouveaux trains. En raison d’un manque de place, un tunnel de liaison peu utilisé entre les lignes B et D a été réquisitionné et aménagé pour offrir un espace de remisage complémentaire. Ces aspects logistiques ont une incidence sur la vitesse d’exploitation de la ligne B. « La ligne B possède une particularité technique notable puisqu’elle partage un dépôt commun avec la ligne A. Par conséquent, les rames de la ligne B utilisent une partie de la ligne A en mode manuel pour venir s’injecter sur la ligne B où elles circulent ensuite en mode automatique. Cette injection se réalise sur un terminus en voie unique qui pose des contraintes importantes en termes d’intervalles : ces dernières sont de 120 secondes alors qu’ils sont de 90 secondes sur la ligne D qui ne partage pas ces contraintes », détaille encore le représentant de Egis Rail. Les extensions de la ligne B ont également la particularité de présenter une voie unique temporaire. Aux heures creuses, en début et fin d’exploitation, le réseau est ainsi exploité en voie unique sur ces portions et Keolis remise les autres rames sur voie courante pour gagner en place de remisage.

Enfin, dernière caractéristique, le terminus a la particularité d’être en courbe, comme à la station Bastille à Paris sur la ligne 1. Elle a donc été équipée en comble-lacune pour permettre aux personnes à ne pas avoir de difficultés lors des montées et descentes, avec un dispositif de signalisation lumineuse et sonore pour avertir les voyageurs et les inciter à s’éloigner du bord du quai.

Nouveaux défis à Paris pour les lignes 4, 14, Eole

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Edouard Dumas

Edouard Dumas, responsable des comptes SNCF Réseau et antérieurement Société du Grand Paris chez Siemens Mobility a apporté un éclairage sur les projets franciliens sur lesquels son groupe intervient. Rappelons que l’entité française de Siemens Mobility est l’héritière de l’expertise déployée par Matra Transport, à l’origine du premier métro automatique et sans conducteur au monde, le VAL, mis en service pour la première fois à Lille il y a 40 ans, en 1983. L’aventure s’est poursuivie en région parisienne avec notamment l’automatisation de la ligne 1 en 2001, avec une mixité de trafic et sans interruption, ce qui était là encore une première mondiale. « Nous continuons désormais avec la ligne 4 en déployant la même solution, en mixité de trafic et nous allons terminer l’injection complète des rames d’ici la fin de cette année » souligne Edouard Dumas.

Siemens Mobility avait aussi mis en place dès 1998 la première ligne automatique de la RATP avec la ligne 14 et le système Meteor. « Cette ligne constitue la colonne vertébrale du Grand Paris Express et nous serons en mesure de l’automatiser complètement avec le nouveau système CBTC pour les Jeux olympiques. Il s’agira d’un passage de GOA4 vers un nouveau système GOA4 toujours sans conducteur ». Contrairement aux autres lignes, le basculement ne s’opérera pas en mixité de trafic mais sous forme de « big bang », en une seule nuit. Quelques essais ont toutefois eu lieu au préalable pour préparer l’opération. « Nous avons pu procéder à des essais pendant les nuits des vacances de la Toussaint avec l’exploitant RATP en faisant tourner un carrousel de 25 trains sur l’extension qui ira jusqu’à Orly », précise-t-il.

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François Destribois

Toujours en région parisienne, Siemens Mobilty déploie, cette fois-ci pour le compte de la SNCF, un système CBTC GoA4 pour la première fois en réseau ouvert sur le RER E Eole. « La mise en place du système Nexteo est prévue pour 2025-2026. Elle relève d’une logique différente puisqu’il faut réaliser une interface en entrée et sortie de tunnel avec des systèmes historiques comme le KVB, avec des transitions dynamiques, ce qui est reste complexe. » Tout comme Siemens Mobility, Hitachi Rail a également des ramifications françaises puisque cette société italienne (anciennement Ansaldo STS) est l’héritière de la Compagnie des Signaux dont le premier contrat de maintenance du métro parisien remonte à… 1913 ! « Ce contrat a été renouvelé l’année dernière avec une équipe de maintenance 24h sur 24 » précise François Destribois, Global head of business development & market intelligence, Hitachi Rail. Ce leader de la signalisation ferroviaire, filiale du groupe japonais Hitachi, intervient sur neuf lignes de métro et huit de tramway et travaille également pour le compte de la SNCF sur Paris-Lyon et Tours-Bordeaux. La filiale R&D se situe à Sophia-Antipolis tandis que le centre mondial d’excellence CBTC est implanté aux Ulis (1500 salariés), avec également un centre de fabrication à Riom dans le Puy-de-Dôme.

 

Les exemples de Doha et du Caire

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Dao Dam-Hieu

Au-delà de nos frontières, Dao Dam-Hieu, directeur exécutif Commercial & Partenariats chez RATP Dev a mis en exergue deux exemples récents significatifs sur lesquels son groupe est amené à travailler : le métro automatique de Doha au Qatar, un contrat « majeur » pour RATP Dev et Keolis, et une exposition mondiale lors de la dernière Coupe du monde de football en décembre 2022.

« Le niveau d’exigence visait le zéro défaut. Tous les matchs ayant lieu au même endroit, le trafic montait en pic le jour des matches avec un trafic multiplié par 4, et des pointes à 8, ce qui a nécessité de totalement repenser la gestion des flux et des crises. Il a fallu doubler, voire tripler les ressources pour être capable de faire face à n’importe quel imprévu. Avec l’appui de notre maison mère, nous avons envoyé 70 personnes sur place, des managers, des experts de premier rang ou encore des agents opérationnels capables de gérer les flux et de calmer les foules dans des périodes de grande excitation », souligne Dao Dam-Hieu.
Et il poursuit : « Tout s’est bien passé, avec un niveau de performance qui n’est jamais descendu en dessous de 99,8 %. De plus, aucun accident n’a été à déplorer. Le client a été extrêmement satisfait de son opérateur RKH et l’a félicité comme l’un des héros de la coupe du monde ».

Au Caire, RATP Dev a dû gérer une problématique complètement différente en reprenant l’exploitation de la ligne 3, qui emploie 700 personnes dans des conditions plus folkloriques. « Les conducteurs ont par exemple le droit de dormir dans leur cabine. Il faut donc être en mesure de pouvoir changer très rapidement la culture d’entreprise car quand nous reprenons une exploitation, son état est en général moyennement satisfaisant et nous devons améliorer les procédures ». Il s’agissait alors de changer rapidement de braquet. « Nous avons envoyé énormément de personnel, sur la durée, avec une équipe de 20 à 30 expatriés sur place durant les deux à trois premières années », ajoute le responsable de RATP Dev. Le groupe a multiplié les audits et les heures de formation, y consacrant pas moins de 180 000 heures (25 000 jours en deux ans). Les efforts se sont révélés payants, avec une diminution des incidents par « 2 à 3 », une satisfaction client « énorme » et un réseau « désormais sous contrôle », même si des projets d’automatisation ne sont pas encore évoqués.

Les critères pour les projets « greenfield »

Lors des appels d’offres pour de nouveaux projets de type greenfield (construction de nouvelles lignes), certains critères vont permettre de faire pencher la balance pour remporter ces contrats. Dao Dam-Hieu rappelle que les projets de nouvelles lignes de métros automatiques se réalisent désormais en grande majorité par le biais de contrats clés en main de type PPP (partenariat public privé). Ils consistent à proposer un produit qui doit être « le moins cher possible, ou du moins rentrer dans le budget imparti et respecter le calendrier, avec en moyenne 6 à 8 ans de construction », le tout avec un objectif de performance élevé. Ce qui demande une parfaite connaissance de ses partenaires.

« Cette connaissance est primordiale et concerne l’ingénierie, les systémiers et les fournisseurs de pièces essentielles comme les portes. Il est fondamental de connaître leurs performances, et ceci, bien au-delà des seuls documents techniques. Cette expertise est développée lors de l’exploitation, par exemple celle des lignes 1, 14 et 4 sur lesquelles on peut s’appuyer. Elle nous a permis en partie de remporter l’appel d’offre de Sydney parce que nous connaissions très bien Siemens ». L’expertise la plus importante reste, selon lui, l’expertise projet, car un exploitant ne réalise pas chaque année un projet de changement de signalisation. Un tel changement intervient tous les 20 à 25 ans par ligne et il ne faut pas risquer de perdre son savoir-faire. « A Paris, avec la RATP, nous avons la chance de disposer de 14 lignes, ce qui signifie que nous mobilisons cette expertise en moyenne tous les deux ans pour changer une SIG en pleine exploitation. Cela nous permet de rester dans les temps dans les projets de greenfield et de donner confiance à nos clients. », souligne Dao Dam-Hieu.

De son côté, François Destribois, signale qu’Hitachi Rail bénéficie d’une double casquette d’opérateur et de constructeur, ce qui lui donne une forte légitimité dans le cadre de PPP. « Nous avons remporté le contrat de l’Ontario ligne, ce qui représente huit ans de construction et 30 ans exploitation-maintenance. De même nous avons récemment livré le premier métro automatique des Etats Unis à Honolulu, que nous exploitons également », rappelle-t-il. Au-delà de cette expertise technique, que l’on retrouve aussi à Copenhague, à Lima ou Riyad, François Destribois pointe les aspects financiers entrant également en ligne de compte. « La maîtrise des aspects financiers fait partie des facteurs qui nous ont permis de gagner le contrat d’Ontario, car nous avons pu nous appuyer sur le credit rating de notre maison mère. La façon dont nous travaillons pendant les huit ans de construction et les 30 ans d’exploitation pour gagner en valeur et réduire les coûts peut vraiment changer la donne », conclut-il.

 

Adapter le matériel aux exigences du métro automatique

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Gildas Rault

La réduction des intervalles entre chaque rame, permise par l’automatisation, va jouer sur l’usure du matériel. Gildas Rault, vice-président de Wabtec Transit Access & Infra, explique comment répondre à la demande de ses clients comme Hitachi ou Siemens qui garantissent des intervalles précis entre les rames. « Les trains arrivent de plus en plus vite et doivent donc freiner plus rapidement, ce qui implique de repenser complètement les systèmes de freinage dans une optique GOA4 comme nous avons pu le faire à Paris sur les lignes 1, 4 et 14 en développant notre système Metroflexx pour le freinage d’urgence. Cette solution, que nous avons vendue à près de 2000 exemplaires dans le monde, sera également utilisée pour le Grand Paris Express. Nous garantissons seulement 50 % de marge ce qui permet d’avoir des distances de freinage beaucoup plus courtes. Nous prenons également en compte le vieillissement de nos équipements et garantissons d’une manière constante la distance d’arrêt » Une fois le freinage réalisé, la porte s’ouvre en 2,5 secondes. « Sur certains métros il peut y avoir jusqu’à huit portes (quatre par face), ce qui demande énormément de synchronisation. Au moment de la fermeture, de nombreux signaux se déclenchent pour prévenir les passagers avec des bandeaux, des joints lumineux et des signaux sonores. Puis les portes se referment en 3 secondes pour éviter de blesser ce qui demande une courbe de calcul assez complexe », indique Gildas Rault.

L’équipementier souhaite garder cette performance en mode dégradée, car le temps de freinage très court, ainsi que les portes qui s’ouvrent et se referment très rapidement, ont un très fort impact sur l’usure du matériel et les pièces mécaniques. « ll faut savoir anticiper la moindre panne. Nous devons mettre en place des programmes de fiabilisation énormes en nous montrant capables de détecter par une maintenance pré-réactive si un switch va tomber en panne ou si une porte est mal réglée », souligne le dirigeant. L’attention donnée aux portes des métros automatiques est primordiale, assure-t-il, puisqu’elles sont à l’origine de  30 % des problèmes répertoriés. Lorsqu’une porte refuse de s’ouvrir, aucun mécanicien ne sera là pour venir la fermer, ce qui occasionne un arrêt de service.


Les enjeux d’une migration côté maître d’oeuvre

Ludovic Morel pointe plusieurs enjeux forts lors de la migration dans le cadre d’une ligne de métro existante. Le premier défi consiste à pouvoir intégrer travaux et essais, le plus souvent pendant les nuits. Ainsi l’opération lyonnaise Avenir métro a représenté 1 500 nuits (courtes ou longues) de travaux pour atteindre l’automatisation. L’extension aux hôpitaux sud a nécessité 50 nuits et environ 30 jours de fermeture de ligne pour pouvoir tester l’ensemble du système en insérant des carrousels à 16/17 rames. L’impact sur les passagers, non négligeable, suppose de pouvoir communiquer sur ces désagréments bien en amont.

Autre enjeu, le choix de la stratégie de migration elle-même : mixité de trafic, big-bang, ou bien une solution intermédiaire. « Pour la ligne B lyonnaise, nous avons décidé de tester le nouveau système le week-end avec moins de rames, avec un retour à l’ancien système pendant la semaine, ce qui permet d’avoir une courbe d’apprentissage. Toutefois ce basculement prend plusieurs heures, ce qui ne peut se faire en une nuit et nécessite de fermer », précise-t-il. La migration GOA4 à GOA4 sur la ligne D, prévue pour un horizon 2030, sera gérée différemment avec un choix de transition bigbang. « Les rames seront pré-équipées et les racks du nouveau pilotage automatique seront installés au dernier moment, avec un basculement en quelques jours ». Il convient également de mettre en place une stratégie d’enrichissement fonctionnel, de manière à monter en puissance par étapes. « Un système aussi complexe ne peut disposer de toutes les fonctionnalités dès le départ. Nous commencerons à tourner en unité simple pour le moment pour passer en unité multiple fixe en 2024. La composition variable avec des basculements d’unité fixe et multiple interviendra plus tard. » 

La formation de l’exploitant représente aussi un point essentiel. « Le personnel travaille et n’est pas facilement disponible, il faut juger du bon moment pour le former sur le nouveau système et trouver un créneau qui soit ni trop tôt, au risque de devoir repasser ensuite, ni trop tard, sinon nous n’avons pas le temps de former tout le monde. »

Enfin le dernier enjeu est patrimonial puisqu’il concerne le démantèlement et la dépose des anciens systèmes : « Il ne s’agit pas de tout laisser en place et de rajouter année après année, tout en faisant attention à ne pas faire tomber en panne ce qu’on vient de mettre en service ».

 

Cybersécurité et sécurité

Comment réagir face aux menaces d’attaques informatiques dont les effets paralysants s’avèrent parfois désastreux ? Acteur réputé sur ce secteur, Siemens Mobility a récemment signé un contrat pour adapter les lignes A et B de Rennes aux nouvelles normes exigées par la loi de programmation militaire. Les attaques informatiques ne se cantonnent pas en effet aux administrations et aux hôpitaux, et l’attaque au rançongiciel qu’a connu la DSB – l’équivalent danois de la SNCF – en octobre 2023 a montré l’importance de renforcer la protection des réseaux de transport. Au Danemark, le trafic a dû être interrompu pendant plusieurs heures. La France reste très à la pointe dans sa réglementation, assure Edouard Dumas puisque le premier texte de loi en la matière remonte à 2013  avec une transposition appliquée aux transports en 2016. « L’arrêté impose aux organismes dits d’importance vitale, comme la RATP, la SNCF, la SGP, etc. de renforcer la sécurité de leurs systèmes d’informations critiques. Siemens Mobility s’inscrit dans cette dynamique pour assurer la sécurité des nouvelles lignes 14, 15 16 et 17 à Paris ainsi que la ligne 1, et les lignes A et B du réseau de Rennes , affirme-t-il. Nous avons ainsi développé le programme Tracy qui permet de cybériser notre système CBTC et l’ensemble des composants tels que l’ATC, soit l’ensemble des équipements à bord des trains, au sol, la radio entre les deux, et le réseau tout autour et la partie supervision de l’ATS  ». 

Le programme Tracy se décline sur quatre niveaux, avec en premier lieu la « défense en profondeur » qui consiste à utiliser réellement tous les outils à disposition au quotidien afin de réduire la surface d’attaque. La protection sera également renforcée en opérant une séparation logique avec la partie exploitation, d’une manière informatique mais aussi physique, afin d’empêcher que des personnes extérieures au fonctionnement du CBTC puissent se connecter. « Il faut s’assurer que la bonne personne utilise la bonne clé et a le droit de le faire », commente le responsable . Le troisième niveau correspond à la mise en place de la journalisation (ou logs), en récupérant l’ensemble des informations et des accès au système pour être en mesure de réagir en cas d’attaque, si possible en temps réel. Enfin, une fois la menace détectée, il faut être capable de maintenir le réseau en condition opérationnelle, « en déployant une solution de réparation dans le système sans dégrader ses performances afin que le client puisse continuer à exploiter ». 

Hitachi n’est pas en reste sur le sujet, à travers sa filiale Hitachi securities system. Pour François Destribois toutefois, malgré tous les systèmes sophistiqués, les failles humaines de comportements sont souvent la porte ouverte à des attaques. Il faut en tenir compte pour bâtir des lignes défensives solides. « Le vrai sujet c’est la résilience », estime-t-il. A côté des attaques informatiques, le réseau peut également subir des intrusions physiques. Pour prévenir les actes de malveillance et l’accès aux voies, Wabtec indique avoir choisi d’installer des portes palières en pleine sur la ligne 4. Ce chantier, qui a duré trois ans (en partie pendant le Covid) a permis de mettre en place environ 2000 portes. « Afin de prévenir les chutes, et d’éviter que des usagers se retrouvent coincés entre la porte du métro et la porte palière, nous utilisons des solutions mécaniques avec des barrières qui poussent un peu. Ces solutions sont toutefois impossibles à mettre en œuvre dans les stations en courbe car des personnes de petite taille peuvent être prises et nous recourons à des systèmes de détection par caméra ou laser. La détection doit être extrêmement rapide car elle doit répondre aux impératifs d’intervalles entre les trains. Nous avons développé ces outils que nous fournissons en interface avec les CBTC d’Hitachi à Ho Chi Minh et bientôt à Bruxelles », commente le représentant de Wabtec.

L’usage des caméras est destiné à la protection des passagers face aux incivilités, sous forme d’enregistrements mais aussi via une transmission en très haute fidélité. Les dispositifs peuvent également détecter s’il reste des passagers lorsqu’un train part en dépôt et donner l’alerte. « Mais l’une des premières fonctions est dédiée à l’observation des portes. Lorsque quelqu’un tire une poignée, l’analyse d’image permet de réaliser l’ouverture à la station suivante ».

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Les prochaines tendances du métro automatique

Après 40 ans d’existence, le métro automatique peut-il aller encore plus loin ? Quelles seront les prochaines évolutions ? François Destribois prévoit la montée en puissance des industriels pour la gestion des métros automatiques. «  La plupart des produits CBTC ont désormais des performances et une architecture à peu près équivalente. Chez Hitachi, nous sommes allés jusqu’au bout sur les fonctions d’automatisation, en proposant jusqu’à des fonctions de remote rescue qui permettent d’aller envoyer un train automatique en chercher un autre bloqué sur une ligne puis le ramener et le garer au dépôt, tout en automatique. Nous entrons dans une ère de haute technicité, de plus en plus sophistiquée, avec un peu moins de gestion humaine, même si la maintenance garde une importance cruciale. Il est possible qu’il y ait désormais deux mondes, avec l’exploitation classique d’un côté et le métro automatique de l’autre. C’est pour cela qu’en tant qu’industriel, Hitachi est à son aise dans l’univers du métro automatique même si nous sommes également exploitants ». François Destribois évoque la notion de smart city et la constitution de jumeaux digitaux (digital twins) qui permettent de tester les réseaux de transport à l’échelle d’une ligne et même d’une ville dans sa globalité grâce à des outils de simulation par l’intelligence artificielle (IA), sur lesquels travaille le groupe Hitachi.

A l’inverse, Christophe Sanguina considère que le challenge ne se résout pas aux seuls aspects techniques, au risque d’oublier que le métro automatique reste un outil d’usage pour les passagers. « Il y a eu une énorme avancée depuis 40 ans et maintenant nous pouvons aller plus loin en nous re-focalisant autour du passager. Le métro automatique apporte tellement d’avantages d’un point de vue technologique qu’on en oublie parfois certaines solutions, comme l’exploitation en unité variable, qui autorise par exemple de ne mettre qu’une seule rame en heure creuse et deux rames en heure pleine. Nous nous sommes battus pour l’avoir à Lyon car cela permet de garder une fréquence très optimisée même en heure creuse, de plus cela génère presque 30 % d’économie en termes de maintenance ». Christophe Sanguina ajoute qu’il faut désormais recentrer les débats autour des passagers, en repensant les accès dans les métros en favorisant l’intermodalité de manière à proposer un parcours sans accroc. S’il est assez facile de monter sa trottinette dans un bus et un tramway, il semble plus compliqué de la descendre dans un métro en empruntant les escaliers par exemple. Or il faut désormais considérer tous les modes de mobilité douce, plaide-t-il.

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Photo-souvenir des intervenants et Philippe Herrisé (au milieu).

Dao Dam-Hieu acquiesce. « Lorsque nous recevons des visiteurs d’exploitants d’autres villes d’Europe, l’exemple de migration qui les intéresse le plus est celle de la ligne 4 car elle correspond au basculement de GOA2 à GOA4. La technologie est mature et la complexité technique parvient à être maîtrisée. En revanche, la complexité organisationnelle reste l’élément qui peut vraiment faire déraper un projet », témoigne-t-il.
Le projet de migration de la ligne 4 a duré pas loin de sept ans, avec une extension et trois types de matériels roulants différents, sans compter un changement du PCC et la rénovation des stations pour installer les façades de quais. « Le projet s’est déroulé dans une période marquée par le Covid et l’échéance des Jeux olympiques, ce qui a généré beaucoup de tensions au même moment. Le défi humain s’est avéré plus intéressant que le défi technologique car le passage de GOA2 à GO4 représente une révolution de l’organisation. Cela suppose un fort rôle de persuasion pour recueillir l’assentiment et l’accord de tout un corps social. Cette opération prend du temps et donne tout son sens à la fonction de l’opérateur. »

Edouard Dumas conclut sur une vision plus écologique en soutenant que la meilleure infrastructure en termes de préservation de l’environnement reste « celle que l’on ne construit pas » : « Le métro automatique permet d’optimiser l’infrastructure de nos clients. Celui mis en place sur la ligne 4 permet de transporter 20 % de passager en plus grâce à un intervalle réduit passé de 105 à 85 secondes », souligne-t-il. De plus, en synchronisant les départs et arrivées des trains, tout en augmentant légèrement la marche sur l’ère (sans traction), la consommation énergétique sera allégée de 15 %. 

Grégoire Hamon

Ewa

Valérie Pécresse demande le rétablissement total de l’offre de transport public pour mars

Valérie Pécresse

« L’urgence absolue, c’est de rétablir la qualité de service demandée par IDFM« , a lancé le 16 janvier, lors des voeux d’IDFM, Valérie Pécresse aux opérateurs de transport. Selon la présidente d’Ile-de-France Mobilités, « le rétablissement promis pour 2023 se fait toujours attendre« . Et l’élue de demander le rétablissement de 100 % de l’offre de transport dès le mois de mars.

Un objectif irréalisable selon plusieurs représentants de transporteurs réunis pour les voeux. « réaliser 100 % d’offre, ça n’existe pas« , tranche l’un d’eux.

Valérie Pécresse vise plus précisément cinq lignes de métro (les lignes 3, 6, 8, 12 et 13, sous les 85 % de régularité en novembre) , ainsi que trois lignes de RER (les RER B, C et D, tournant autour de 80 % de régularité). Et pointe le manque de conducteurs comme cause principale côté métro. »Si la question du manque de conducteurs était réglée, nous serions à plus de 90 % de régularité sur toutes les lignes de métro« , commente la présidente de région, critiquant notamment l’absentéisme des agents.

Elle exige aussi un redressement rapide de l’offre sur le RER B et la mise en oeuvre du rapport Ramette, remis l’automne dernier, et qui prône 14 mesures, dont la mise en place d’un centre de commandement unique pour en finir avec l’engorgement du tunnel reliant Châtelet à la gare du Nord. Si les problèmes ne cessent pas sur cette ligne exploitée conjointement par la RATP et la SNCF, « je n’aurai pas d’autre choix que de demander la création d’une société unique de gestion de la ligne« , menace-t-elle…

MH P