C’est en Finlande, au dépôt de tramway de Tampere (Tampereen Ratikka), mis en service en août 2021, que Škoda a effectué les premières démonstrations de son écosystème Smart Depot, au cours desquelles un tramway ForCity Smart Artic X34 de sa fabrication s’est déplacé automatiquement, sans intervention du conducteur, dans plusieurs cas de figure. En particulier, le tram a dû passer à travers la machine à laver du dépôt et réagir automatiquement aux obstacles présents sur les voies, en combinant un système de conduite automatique (ATO) et un système anti-collision (ACS) que Škoda a développé spécifiquement pour les tramways.
Cette démonstration est intervenue un an après l’annonce du développement d’un projet de tram autonome par Škoda, dans le cadre de la vision Smart Depot, avec le soutien de l’investisseur tchèque PPF Group.
Quoiqu’intéressante, cette réalisation n’est pas une première mondiale, dans la mesure où Alstom et la RATP ont testé le garage autonome des tramways au dépôt du T7 à Vitry-sur-Seine il y a sept ans, alors que l’année suivante, Siemens a effectué un parcours de 6 km en tram sans conducteur sur le réseau ViP de Potsdam, en ouverture de l’édition 2018 du salon Innotrans.
À l’occasion du tournoi de tennis de Roland Garros dans le XVIe arrondissement de Paris, le constructeur Renault, partenaire de l’épreuve depuis 2022, expérimente des navettes autonomes sans opérateur à bord (niveau 4), du 26 mai au 9 juin 2024, en partenariat avec WeRide, une start-up chinoise spécialisée dans la mobilité automatisée.
Le constructeur avait investi dans WeRide en 2018, alors que l’entreprise n’avait qu’un an, à travers Alliance Ventures, le fonds stratégique de Corporate Venture Capital qu’il partage avec Nissan et Mitsubishi.
Depuis, WeRide opère plus de 700 véhicules autonomes en service (dont 300 miniBus) qui ont parcouru plus de 28 millions de kilomètres en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord et bientôt en Europe avec Renault aux abords de Roland Garros.
Le service proposé par les navettes de Renault et WeRide permettra, au début des matchs, de se rendre du parking P2, situé aux abords du Bois-de-Boulogne, jusqu’au stade de Roland-Garros. À l’issue des matchs, les navettes proposeront deux trajets : soit de se rendre place de la Porte d’Auteuil, soit de revenir au parking P2.
Comment se déplacera-t-on demain en ville ? Pour répondre à cette question, Citroën a laissé libre cours à son imagination et a présenté le 29 septembre Urban Collëctif, son concept de transport urbain.
« En 2050, 60 % de la population vivra dans en zone urbaine », rappelle Laurence Hansen, directrice du Produit et de la Stratégie de Citroën. Le constructeur a choisi de dissocier son véhicule en deux parties : la partie châssis-moteur, présentant la forme d’un skate (2,60 m de long, 1,60 m de large et 51 cm de haut), vient se fixer sous une deuxième partie, la carrosserie-habitacle (les pods).
Avec deux avantages : le Citroën Skate (capable de tourner sur son ère grâce ses roues-billes Goodyear) est interchangeable puisqu’il vient se glisser sous les pods pour les motoriser, et chaque pod est personnalisable en fonction des usages. « Lorsqu’on a soumis le projet à notre responsable du design et son équipe, ils en ont trouvé 63 usages en une journée ! », raconte Laurence Hansen.
Pour l’instant, le constructeur en a dévoilé trois : deux avec Accor et ses marques Sofitel et Pullman, et un avec JCDecaux. Le Pullman permettra de faire du sport tout en se déplaçant, et le Sofitel sera une sorte de lounge au standard de confort propre à l’hôtellerie. Le pod de JCDecaux se rapproche le plus d’un transport en commun, puisqu’il pourra transporter jusqu’à cinq personnes. Ils fonctionneront comme du trajet à la demande, réservables depuis un smartphone.
Au cours du trajet, le véhicule pourra s’arrêter pour embarquer d’autres passagers si leurs destinations sont proches ou si leurs trajets sont en partie identiques. Au cours du trajet, un grand écran affichant le trajet proposera des visites de musées, des expositions à proximité du parcours, voire des promotions dans des magasins.
Tout cela reste à définir plus précisément, au gré des entreprises intéressées, des collectivités. Car Urban Collëctif est avant un concept qui doit servir à faire émerger des idées. « Demain, de nouveaux usages seront possibles, comme un réseau de coiffeurs qui vous couperaient les cheveux pendant vos déplacements, ou une enseigne de bricolage qui exploiterait une flotte de pods pour rapporter vos achats chez vous », suggère Laurence Hansen. « On a imaginé le poids d’un pod entre 500 à 700 kg. Le skate lui fait 500 kg », précise-t-elle. Une masse qui s’explique surtout par l’emport de batteries.
Citroën imagine que ses véhicules, autonomes grâce à leurs capteurs embarqués et une recharge par induction en roulant ou sur des bornes, pourraient circuler sur les voies de bus, ou des voies dédiées, à 25 km/h maximum, selon des itinéraires programmés par des clients réguliers ou selon des demandes ponctuelles. L’entreprise affirme vouloir aujourd’hui interpeller, proposer une matière à réflexion. Avant, espère le constructeur, d’aller plus loin.
L’année prochaine, un véhicule autonome de livraison devrait circuler dans les rues de Troyes, au beau milieu de la circulation. « Cela fait deux ans que j’attends ce moment », s’enthousiasme Hervé Dechene, cofondateur et VP Strategy de SprintProject, un cabinet de veille technologique qui travaille pour 12 grands groupes de logistique, et qui porte ce projet de véhicule de livraison autonome. « Il fallait que tous les éléments soient réunis : un véhicule autonome, un chargeur, et un territoire ».
Troyes Champagne Métropole vient en effet d’accepter l’expérimentation sur son territoire. Il s’agira d’un schéma de distribution BtoB (destiné aux professionnels), plus précisément de transport des colis entre un centre commercial et un entrepôt urbain de DPD Group, une filiale du groupe La Poste spécialisée dans la livraison de colis jusqu’à 30 kg.
Les trajets en centre-ville comptent d’innombrables difficultés : feux, stops, priorités à droite, dépassement de véhicules, piétons qui traversent en dehors des passages piétons. Tout ce qu’un conducteur sait gérer en théorie, mais qu’un véhicule autonome doit apprendre. « Il nous fallait donc un véhicule autonome qui fonctionne déjà réellement, pas un modèle encore en développement qui pourrait ajouter des difficultés au projet », poursuit Hervé Dechene. « Nous avons donc choisi celui de Neolix », l’entreprise chinoise qui en est au stade de la production industrielle.
« Il ne s’agit que de l’achat d’un seul véhicule. Nous avions bien précisé à Neolix qu’il n’y aurait pas de commande qui suivrait. Et toute la partie logicielle de navigation est développée par LMAD – pour Last Mile Autonomous Delivery – une start-up française à capitaux européens totalement indépendante du constructeur », précise encore Hervé Dechene.
L’expérimentation, qui va durer trois mois, cherchera à évaluer l’acceptabilité de l’engin (dont la taille est de 2,6 m x 1 m). Et à répondre à des questions, comme : doit-on « signaler » le véhicule par des bandes réfléchissantes, des couleurs vives – mais sans « distraire » les automobilistes-, ou le laisser tel quel ?
Développé avec 12 clients de SprintProject, ce projet de véhicule de livraison autonome pourrait accueillir d’autres partenaires, Hervé Dechene n’excluant pas de faire entrer d’autres sponsors dans le projet.
C’est à un travail de critique radicale que vient de se livrer la Fabrique Ecologique, à la demande du Forum Vies Mobiles. Critique du véhicule autonome, mais surtout du discours accompagnant sa naissance, à vrai dire sans cesse retardée. Mais si l’objet n’est pas encore parmi nous, les fées sont autour du berceau. Et l’on nous promet une mobilité enfin décarbonée, de territoires isolés accessibles à tous, les tout petits et les très vieux, ou la métamorphose d’un temps contraint en un temps de liberté sans frontières. D’où le travail salutaire, d’entretiens et d’étude de la littérature grise et savante sur le sujet, pour tenter d’évaluer ce qui tient le coup… ou pas.
De toutes ces promesses, la plus lourde, c’est la décarbonation. Or, ne serait-ce que pour une bête raison de calendrier, comme le véhicule autonome de niveau 5 (électrique évidemment) ne pourra être déployé avant 2040 ou 2050, alors que la mobilité aura dû être décarbonée, la part qu’il y jouera sera quasi nulle. Mais ce n’est peut-être pas l’essentiel. Il n’est pas sûr que l’autonomisation, à quelque moment qu’elle arrive, soit un outil de la transition écologique. « Alors que le discours des pouvoirs publics et des industriels sur le véhicule autonome met en avant les vertus écologiques qui lui sont associées, de nombreuses études insistent au contraire sur l’incertitude concernant les performances écologiques de la mobilité autonome, et sur le fait que cette dernière pourrait au contraire dégrader fortement le bilan carbone des transports.» On en connaît les possibles raisons : avec la mobilité plus facile, on risque un effet rebond, d’autant plus gênant que l’étalement urbain pourrait s’en trouver accentué. Le rapport de 2018 de Anne-Marie Idrac (pas vraiment une Amish) le pointait : « cette amélioration pourrait générer une augmentation de la congestion pour les trajets pendulaires domicile-travail et/ou un renforcement de l’étalement urbain ». Autre motif d’inquiétude : la consommation d’énergie nécessitée par les radars, lasers, lidars ou logiciels. Tout en nécessitant, autre question, des coûts énormes d’adaptation de l’infrastructure pour que de tels véhicules puissent fonctionner, àcommencer par le marquage au sol.
Pourquoi y aller alors avec enthousiasme ? Il n’y a pas à chercher bien loin. « LaFrance a un rôle à jouer en matière de construction automobile à échelle mondiale. Ainsi, l’un des objectifs premiers semble être de vouloir maintenir l’industrie automobile française à flots ». Il en va de même pour toute l’Europe : « En considérant la place occupée par l’industrie automobile à l’échelle européenne, on comprend l’importance pour l’Union de se positionner comme leader du véhicule autonome. D’après l’Association des Constructeurs Européens Automobiles (ACEA), le secteur de l’automobile emploie 14,6 millions de personnes en Europe, soit 6,7 % de l’emploi total et a généré un excédent commercial de 74 milliards d’euros en 2019 ».
Les Etats ou les entreprises qui n’auront pas développé de technologies numériques vont devoir payer des rentes. Les entreprises classiques de l’automobile risquent gros, face à l’offensive des Gafam ou assimilées qui investissent actuellement des milliards de dollars sur la nouvelle technologie. Elles viennent avec leurs logiciels, leur cartographie à haute définition, elles préparent les futurs services. « La place du numérique dans les mobilités actuelles a permis à de nouveaux acteurs de rentrer sur le terrain, en modifiant les rapports de force. En effet, à l’heure actuelle, l’équipement représente 80 à 90 % de la valeur d’un véhicule, tandis que le logiciel pour le véhicule de niveau 1 ou 2, ne représente que 10 à 20 % de la valeur.Or, certaines études estiment que la valeur de l’équipement pourrait chuter à 40 % de la valeur, celle du logiciel représenterait 40 % du véhicule, et le contenu pourrait représenter 20 %. »
N’y aurait-il aucune utilité ? Si,mais ce qu’on observe en France tient d’une promotion pas trop convaincante. « En effet, le discours officiel sur la mobilité autonome met en avant la mobilité partagée au service des territoires ruraux. En pratique, sur les seize expérimentations étudiées, une seule concerne véritablement un territoire rural et présente un potentiel d’inclusivité. »
Cela dit, si l’on a de bonnes raisons de se méfier des effets redoutables de futurs robots taxis (ou de véhicules de fret qui ne relèvent pas de cette étude, mais on sait qu’Amazon est très intéressé), ne peut-on pas espérer quelques bienfaits de futures navettes avançant en peloton sur autoroute ? Comme celles proposées, par exemple, dans la récente consultation internationale sur les Routes du Grand Paris ? Là encore, ouiet, même : « les hypothétiques vertus du véhicule autonome semblent se limiter au seul usage collectif de navettes ». Mais les Gafam qui investissent énormément pour le développement du véhicule autonome attendent un retour. Ce ne sont pas quelques centaines ou milliers de navettes qui vont l’assurer. Elles auront l’avantage de verdir un peu l’opération et d’en faire l’aimable publicité. Mais le retour sur investissement ne viendra que du marché automobile dans sa globalité.
On regrettera dans l’analyse qui nous est proposée quelques facilités. Une fois qu’on a avancé la somme de 80 milliards de dollars d’investissements dans le développement pour le véhicule autonome (publics et privés, tous pays confondus), et souligné que le montant très élevé n’est pratiquement que de la R&D, dire que « par comparaison, le fonds national visant à soutenir le développement de pistes cyclables dans les collectivités est doté d’un budget de 350 millions d’euros sur 5 ans»est quand même un peu saugrenu.
Mais dans l’ensemble, l’opération est salutaire. L’analyse que les deux Think tank présentent aide à ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Christophe Gay (Forum Vies mobiles) invite à parier sur les vertus de la low tech et au développement de véhicules simples, peu couteux à l’achat comme à l’usage, évidemment peu polluants et peu émetteurs de gaz à effet de serre. L’appel à un débat, dans lequel on partirait des besoins avant de se précipiter sur les solutions gentiment proposées est on ne peut plus fondé. Cela ne veut pas dire qu’il sera entendu.
Le Forum Vies Mobiles est un Think Tank soutenu par la SNCF
La Fabrique Ecologique se présente comme un « Think et Do-Tank » pluraliste, qui a pour objet de promouvoir l’écologie et le développement durable sur la base de propositions pragmatiques et concrètes.
Du 21 septembre au 2 octobre, le « festival Building Beyond », organisé par Léonard (think tank de Vinci) voulait « éclairer le futur des villes et des territoires ». Parmi les nombreux thèmes, le véhicule autonome, dont ont débattu André Broto, directeur de la stratégie chez Vinci Autoroutes, Côme Berbain, directeur de l’innovation de RATP Group, et Laurence Ullmann, prospectiviste chez Michelin.
C’est maintenant clair, les promesses du véhicule totalement autonome — de niveau 5 — ne sont pas près d’être réalisées… si elles le sont un jour. « Tout le monde en est revenu », dit Côme Berbain. Mais l’autonomie peut prendre une infinité de formes, du taxi volant au robot qui nettoie le sol. Et, ce qui compte, « ce n’est pas le véhicule en soi, mais le service que l’on construit ». Ce que la RATP vise, ce sont les « services de mobilité autonome urbaine partagée ».
Pour André Broto, le véhicule autonome peut surtout s’attaquer à l’autosolisme en offrant des alternatives de mobilité dans les territoires où les transports en communs font défaut. « On peut imaginer des services de navettes autonomes de 8 à 10 personnes faisant du quasi-porte à porte. Elles prendront les autoroutes et les rocades et relieront l’hinterland des grandes métropoles avec les lieux d’emploi. » André Broto propose le déploiement progressif sur des voies réservées que l’on peut construire dès aujourd’hui sur les autoroutes. « On commence par mettre des voies réservées avec les bus d’aujourd’hui, et petit à petit on injecte de la technologie. » Avec les progrès techniques il sera possible d’augmenter le cadencement des véhicules et donc le débit des voies réservées sans modifier l’infrastructure. La présence d’une grande partie de la technologie dans l’infra, et non dans le véhicule, sera sans doute une bonne opération pour Vinci, et ses 4 400 km d’autoroute. Questions discutées dans le cadre du projet Trapèze, développé avec Vedecom, PSA et Renault. L’idée d’André Broto s’inscrit bien dans le projet de Vinci « autoroute bas-carbone » : s’appuyer sur les stations-service pour accompagner le déploiement des bornes électriques puis des bornes à hydrogène, développer de modes partagés et collectifs avec Blablacar, et adapter les parcs relais pour des services de bus express. Il trouve aussi sa place dans le projet New Deal proposé par David Mangin (un des quatre projets Les routes du futur Grand Paris, présentés en 2019 au Pavillon de l’Arsenal). Centrifuge et non plus centripète, il invite à « commencer par traiter le problème des personnes en périphérie qui sont captives de la voiture et leur proposer une alternative ».
Les navettes chères à André Broto ne seront pas le seul visage de l’autonomie. Laurence Ullmann met l’accent sur des services de mobilité à des seniors ou même des plus jeunes sans permis de conduire dans des zones rurales enclavées. Reste à répondre dans toutes les applications aux questions d’acceptabilité : ai-je envie de confier mes données personnelles à un opérateur ? Et l’autonomie ne va-t-elle pas supprimer des emplois ? Côme Berbain, qui rappelle que ce ne fut pas le cas avec les lignes de métro automatiques, imagine une nouvelle répartition des tâches dans les bus, l’autonomie ne prenant pas en charge tout ce que fait le conducteur. Va-t-on revoir des receveurs ?
La RATP a annoncé le 5 novembre avoir noué un partenariat avec la société israélienne Mobileye pour faire rouler des taxis robots dans Paris à partir de l’été prochain.
Les premiers véhicules autonomes seront testés dans le 13e arrondissement, entre la gare d’Austerlitz et l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ces voitures transporteront des passagers avec un agent à bord.
L’expérimentation a pour objectif d’intégrer le véhicule autonome à l’offre de transport existante et de travailler sur les questions d’intermodalité et d’acceptabilité des voyageurs, explique la RATP dans un communiqué, qui a déjà mené plusieurs expérimentations sur les navettes autonomes. L’idée est « de travailler sur le développement au niveau mondial d’une offre de véhicules autonomes», précise encore le groupe.
Pour comprendre ce que les véhicules autonomes pourront apporter, le Club VRT a reçu Yann Leriche. directeur Transdev North America, il dirige aussi l’activité Véhicules autonomes du groupe ; et il est également l’auteur, avec Jean-Pierre Orfeuil d’un livre remarqué sur le bon usage de ces futurs véhicules. Rémi Bastien, président de l’institut Vedecom, Pierre Musseau, conseiller Urbanisme, Ville intelligente et durable à la Mairie de Paris, Catherine Goniot, DGA Espaces publics et Mobilité durable de la Métropole Rouen Normandie et David Mangin, Seura architectes, mandataire du groupement New Deal pour les voies rapides du Grand Paris, sont venus débattre avec Yann Leriche.
«Chez Transdev, on a vu arriver les véhicules autonomes, conscients qu’ils allaient changer nos métiers et qu’ils représentaient des risques et des opportunités », explique Yann Leriche. « Le métier d’opérateur consiste à assurer qualité de service et sécurité, ce que nous faisons avec nos conducteurs. Si on les remplace par des machines, que les véhicules fonctionnent avec un algorithme et qu’on ne sait pas comment le “conducteur machine“ fonctionne, il sera impossible d’assurer la qualité de service. Et, pour un groupe comme le nôtre, il y a un risque de se faire sortir de la chaîne de valeur. » C’est pourquoi Transdev s’intéresse à cette technologie. « On expérimente. On investit pour être en situation de maîtriser la qualité et la sécurité, pour comprendre la technologie et développer notre propre brique. » Mais le véhicule autonome (VA) pose aussi des questions sur l’aménagement du territoire, le financement, le modèle économique. Il interagit avec beaucoup de domaines et il y a beaucoup d’incertitudes sur ce qu’il apportera.
Ayant fait le constat qu’il n’existait pas de grille permettant d’être complet dans l’analyse des VA, Yann Leriche et Pierre Orfeuil ont rédigé Piloter le véhicule autonome au service des villes*, ouvrage proposant précisément une méthode d’analyse. « Le premier point, c’est que le VA est un objet technologique. Ce qu’il permet, ce qu’il coûte, dépendra des règles mises en place, et le deuxième point est donc la réglementation. Le troisième, ce sont les usages : en fonction de ce que permettra la technologie, de ce qu’on aura autorisé, on aura envie de l’utiliser, ou pas. Le quatrième, c’est le système de mobilité dans lequel il va trouver sa place : il faut se demander quel est son domaine de pertinence, comment il sera financé et interagira. Et le cinquième, ce sont les territoires qui auront un impact sur la façon dont les VA seront utilisés. Ces cinq points donnent l’acronyme TRUST. Ce qui tombe bien, car le succès du VA dépendra de la confiance qu’on lui accordera. Cette grille d’analyse est un manifeste pour pousser à agir. Le VA n’est qu’un outil, il faut se demander quelle ville on veut, quel sera son usage, pour développer la technologie », poursuit Yann Leriche qui évoque ensuite les ruptures qu’il peut apporter. « Le transport collectif souffre de la maladie des coûts, ou loi de Baumol, du nom de l’économiste américain qui opposait les industries qui font des gains de productivité aux services qui n’en font pas. En transport public, lorsqu’on opère un transport d’un point A à B, on a toujours besoin d’un bus, et d’un chauffeur. Il n’y a pas de gain de productivité, on a toujours les mêmes moyens, mais les coûts augmentent. Pour compenser ces hausses, et permettre au transport public de rester attractif, les subventions versées pour le financer sont passées de 5 % du coût dans les années 70, à deux tiers du prix du billet aujourd’hui. L’arrivée du VA permettra une rupture, car même si la technologie est coûteuse au départ, elle demande moins de personnel et aura des coûts constants. La deuxième rupture attendue est liée aux usages. Si les VA offrent le confort d’un bureau ambulant, le temps de transport n’aura plus de raison d’être plafonné. D’où le risque que l’on sorte de la constante de Zahavi, selon laquelle le temps consacré au transport ne varie pas : le budget temps pourrait au contraire augmenter, ce qui favoriserait l’étalement urbain. Le VA serait alors un appel d’air pour les mobilités individuelles, ce qui ne serait pas bon… Enfin, comme les VA seront électriques, une troisième rupture concerne le financement de la mobilité. Aujourd’hui ce sont les taxes sur le carburant qui la financent. Il faudra mettre en place de nouvelles taxes. On peut imaginer taxer le VA au nombre de personnes, selon l’heure de la journée, ou la zone géographique », termine Yann Leriche.
Dans la métropole de Rouen des VA circulent déjà depuis l’été 2017, témoigne Catherine Goniot, DGA Espaces publics et Mobilité durable de la Métropole Rouen Normandie. Transdev et Renault font circuler quatre Zoé autonomes sur trois boucles en voie ouverte, mélangées à la circulation, dans un quartier de campus, sur une voirie récente, large et rectiligne mais avec des ronds points. Un panel d’utilisateurs testeurs peut utiliser ces véhicules avec un superviseur à bord, en les commandant via une application. La première phase d’expérimentation de ce programme, qui mixe recherche et développement et services, court jusqu’à fin 2019. Au-delà, la métropole prévoit d’assouplir le système pour que davantage de personnes puissent l’utiliser. Catherine Goniot tire déjà quelques leçons de l’expérience. « Il y a un sujet sur l’équipement de bord de route. L’expérimentation coûte 12 millions d’euros sur deux ans. Il y a donc un enjeu d’optimisation des équipements pour les expériences à venir, de mutualisation. » Concernant la donnée, elle constate : « On est face à une boîte noire, on a du mal à en obtenir concernant l’expérimentation. » Se pose aussi le problème de la connexion. « Sans 5G on aura du mal à développer le véhicule autonome, or dans les zones moins denses, on a un problème de connexion. » Pour poursuivre l’expérience, la métropole travaille sur le modèle économique et réfléchit à la ville de demain. « Il faut traiter les problèmes de congestion et récupérer de l’espace public pour le vélo et le VA partagé ou collectif. On travaille avec Transdev à du transport collectif autonome, et on peut imaginer des BHNS automatiques dans des voies réservées dans un délai relativement court. »
Des voies réservées pour des bus afin de diviser la circulation routière, c’est aussi ce que l’architecte et urbaniste David Mangin préconise. Son agence, Seura Architectes, est mandataire de l’équipe New Deal, l’une des quatre qui ont répondu à la consultation sur les routes du futur du Grand Paris lancée par le Forum Métropolitain. « Nous avons phosphoré sur cette question dans un contexte de congestion, de pollution et de santé publique. » L’équipe est partie du constat que le Grand Paris Express ne résoudra pas les questions de la dépendance automobile et des inégalités d’accès au réseau en région parisienne. New Deal a essayé de voir, à infrastructure constante, quel était le levier acceptable pour améliorer immédiatement la situation des zones denses. « Et nous avons choisi de prendre une voie sur toutes les voies rapides pour y mettre des BHNS, et voir quel effet cela peut avoir. C’est cela qui permettra aussi de préparer l’arrivée du VA, car, quand on aura fabriqué ce réseau, ce sera plus facile de le développer », précise David Mangin. En reprenant une idée portée de longue date par André Broto (Vinci Autoroutes, partie prenante de New Deal), l’équipe veut diviser par deux le trafic autosoliste et l’espace autoroutier, en mettant des gens dans des bus. Ce que les usagers n’accepteront que s’ils y gagnent en temps et en argent par rapport à la voiture. « Si on arrive à diviser par deux la circulation, on peut transformer le périphérique. Nous faisons le pari d’y récupérer les quatre voies intérieures pour se brancher à la ceinture verte, aux parcs, terrains de sport, à la cité universitaire, au fur et à mesure que le New Deal se met en place. D’y mettre des navettes, y compris de fret, des vélos… Il faut avoir une vision, remettre en question les autoroutes urbaines pour aller vers autre chose, mettre des couloirs de bus, des navettes… Nous avons pour objectif d’économiser 50 % des voies en 2050, en intégrant les navettes autonomes », précise-t-il.
« Le New deal vise à mieux utiliser les tuyaux existants », complète Rémi Bastien, président de l’Institut Vedecom et du pôle de compétitivité Mov’eo. « Ce qui pourrait se faire en augmentant le nombre de passagers dans les véhicules, ou en réduisant les distances de sécurité entre deux véhicules, grâce aux VA. » Pour faire cette rupture, Rémi Bastien plaide pour associer intelligence articifielle (IA) et machine learning. « Avec le VA se pose le problème de la boîte noire. La machine prend des décisions qu’on n’est pas capable d’expliquer. Si on met en service ce genre d’objet, comment atteindre un niveau de sécurité qui donne confiance au public ? », s’interroge-t-il, conscient qu’en matière de sécurité routière on peut attendre beaucoup du VA. « Aujourd’hui, pour tous les types de roulage, on compte un mort tous les millions d’heures, rouler sur l’autoroute permet de réduire la mortalité routière à un tous les 10 millions, avec le VA on doit viser les 100 millions d’heures sans accident mortel. » Alors qu’aux Etats-Unis la tendance est de mettre toute l’intelligence dans les véhicules et qu’a contrario les Chinois ont équipé leurs infra, Rémi Bastien plaide pour une intelligence partagée entre véhicule et infra. « Mettre toute l’intelligence embarquée dans le véhicule n’est pas pragmatique. A Rouen, on ne se prive pas d’utiliser des infos venant de l’infra, qui permettent de renforcer la sécurité. Dans le projet New Deal une grosse partie de l’intelligence sera sur l’infrastructure et permettra notamment de réduire les interdistances pour lutter contre la congestion. »
Pierre Musseau a coécrit avec Jean-Louis Missika : Des robots dans la ville. Comment les véhicules autonomes vont changer nos vies*, pour tenter de comprendre comment les VA peuvent transformer la ville. « L’enjeu climatique a bouleversé les priorités de la ville de Paris, rappelle-t-il. Il faut sortir du thermique, mais nous voulons un territoire de proximité et un droit à la mobilité. Mais jusqu’à présent, on a trop regardé le système de transport collectif, or le GPE ne répond pas aux problèmes de congestion. Il faut intégrer la route, optimiser son usage et réfléchir à l’arrivée des véhicules autonomes. Pas seulement pour les voyageurs. L’e-commerce explose et pourrait limiter les besoins de déplacements pour les achats mais, pour le moment, on assiste à une explosion de livraisons anarchiques. Il faut des règles pour ces nouvelles mobilités et, pour les définir, Jean-Louis Missika prone l’expérimentation. Avec Urban Lab, on teste, on évalue, on expérimente des robots livreurs… et on apprend de ce qui se fait dans d’autres métropoles. On veut des infrastructures favorisant les micromobilités, en les articulant avec les mobilités motorisées dont on a besoin pour la diversité des usages. Il faut réinventer des voies réservées, y faire cohabiter les VA. On va chercher dans des start-up des briques technologiques qui répondent aux besoins de la ville. Et on réfléchit à ce que des technologies comme le VA permettent. On soutient l’innovation avec le programme Data city. On utilise les plateformes numériques pour inventer des régulations indispensables pour éviter par exemple le cauchemar qu’il adviendrait si les VA n’étaient pas partagés. On a besoin d’infrastructures connectées. La priorité, c’est d’anticiper les transformations à venir, nécessaires par rapport à l’urgence environnementale. Mais se pose la question de la vitesse à laquelle la ville doit investir dans les technologies par rapport à la vitesse de l’arrivée des VA qui auront aussi des capteurs. On s’interroge sur la vitesse à laquelle les innovations dans le véhicule vont aller. Pour la route du futur du grand Paris, il faut anticiper les transformations à venir, les projeter sur le temps long et réduire la fracture urbaine. On cherche comment construire une trajectoire pour voir à quelle vitesse on peut aller, et comment s’assurer que les investissements auront une grande pérennité si une autre technologie arrive. »« En Europe, les sommes investies pour la recherche sur le véhicule autonome n’ont rien à voir avec ce qui se fait aux Etats-Unis et en Chine, constate Yann Leriche. Parce que ce sont deux pays riches, mais aussi parce que l’Europe est composée de pays où la collaboration ne se fait pas encore. La valeur du VA est sur l’IA, et en la matière, on a du retard. Les Européens ne sont pas plus mauvais que les autres sur les algorithmes, mais le VA fonctionne sur l’apprentissage qui demande… des moyens humains pour apprendre à la machine à reconnaître les piétons, en taguant les images. Et en Europe on ne met pas les mêmes moyens humains que d’autres pays. Ce qui pose problème, car on aura beau avoir les meilleurs ingénieurs, les meilleurs algorithmes, on n’aura pas le même niveau de reconnaissance, pas le même niveau de maîtrise technologique que les autres, et on risque de se retrouver avec des VA chinois et américains. Ce qui pose un sujet de souveraineté dont on commence à parler en Europe. Pour y faire face, il est important de comprendre comment les logiciels marchent, les redonder pour être en contrôle. Si on envisage du transport collectif autonome, il faut une supervision qui prenne le contrôle sur le véhicule et des infrastructures pour collecter les informations. La supervision c’est nous qui la développons et la maîtrisons et les infrastructures, c’est nous qui les développons et gardons les données. Avec ce système il faudra se battre pour comprendre le mieux possible ce qui se passe dans le VA. En IA l’apprentissage est important, mais avec la redondance on arrive à faire des choses et l’aspect système permet d’y arriver, mais il faut s’y mettre tous ensemble », prévient Yann Leriche.
Pour le VA, la France a quelques atouts confirme Rémi Bastien : « Nous avons investi dans une start-up chinoise, championne du monde sur le traitement de données, mais motivée à travailler avec nous sur la partie système sûr. Entre le nucléaire, l’aéronautique et l’aérospatiale, la France a des bases solides sur les systèmes sûrs. Et nous avons une start-up française bio inspirée, partant du principe que la nature est imbattable sur la frugalité d’énergie. L’œil ne transmet au cerveau que les pixels qui changent, ce qui permet de diviser par 10 000 la quantité d’info qu’on envoie à l’unité centrale. Dupliquer ce système sur le VA serait intéressant : on parle de transition écologique, mais si un VA nécessite une puissance exagérée, ce n’est pas bon. La France et l’Europe ont une carte à jouer sur le VA. »
Tous les pays n’ont pas le même objectif concernant le VA. « Aux Etats-Unis, pays qui s’est développé avec la voiture, les Américains rêvent de créer un robot-taxi qui fonctionne en ville. Ils veulent créer le meilleur conducteur, enlever l’humain. Nous, nous voulons créer le meilleur système à infrastructure constante », assure Yann Leriche. « Il faut une mobilité partagée, sinon on arrivera à l’inverse de ce que l’on veut », insiste Rémi Bastien. Mais comment faire pour que le VA soit collectif tout en étant désirable ? « Le problème de la mobilité, ce sont les autres », constate Yann Leriche. Il faut veiller à la propreté du VA. Mais s’il n’y a plus de conducteurs dans les transports, qui veillera au calme, à la sécurité, incitera à la validation ? Etre en capacité de faire de la mobilité collective désirable, profitable aux déplacements individuels est un enjeu aussi intéressant que celui des aspects techniques. Je suis optimiste sur ce que le VA nous apportera. Il n’y a pas de raison qu’on voie un modèle qu’on n’a pas choisi s’imposer. Je suis convaincu qu’en 2050, il y aura des VA dans de très nombreux endroit, parce qu’ils portent une promesse d’amélioration de la sécurité dans un pays où les routes causent 3 000 morts par an, dans des accidents causés par les hommes. Il y a un gain gigantesque à attendre avec les VA. Et là où les gens n’ont pas accès à la mobilité, pour les personnes qui ne conduisent pas ou plus, l’arrivée de ces véhicules permettra de ne plus dépendre d’un mode de mobilité. On peut aussi en attendre une baisse du temps perdu dans les bouchons. Il faut profiter des technologies disponibles pour avoir un futur désirable et des routes plus équitables et durables qu’aujourd’hui », conclut Yann Leriche.
Valérie Chrzavzez
* Livres récents
(1) Piloter le véhicule autonome au service de la ville, Yann Leriche, Jean-Pierre Orfeuil, 2019, Descartes & Cie
(2) Des robots dans la ville. Comment les véhicules autonomes vont changer nos vies, Jean-Louis Missika, Pierre Musseau, 2018, Tallandier
Transdev mène, depuis le 21 juin et jusqu’au 4 août, une expérimentation avec un service de navettes autonomes sur route ouverte en plein cœur de Montréal, au Canada. Les navettes du constructeur EasyMiles y circulent en milieu urbain dense, traversant des carrefours équipés de feux intelligents. Un agent de Transdev est à bord pour accueillir et renseigner les passagers sur ce trajet de 1,4 km (et de quelque six minutes) entre le parc Olympique et le marché Maisonneuve.
L’opérateur de transport français avait déjà fait rouler à l’automne 2018 des navettes autonomes à Montréal. L’expérimentation avait alors eu lieu sur des voies protégées dans le parc Olympique.
La ministre des Transports Elisabeth Borne a dévoilé le 24 avril la liste des 16 expérimentations de véhicules autonomes retenues suite à l’appel à projets Evra, lancé en juin 2018 par l’Ademe. Elles sont regroupées dans deux consortiums : Sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome (SAM) conduit par la Plateforme française automobile (PFA) et Expérimentations de navettes autonomes (ENA) conduit par l’Institut français des sciences et technologies des transports de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar).
Seize tests grandeur nature qui seront menés en zones rurales et urbaines, pour du transport collectif ou individuel, des livraisons de marchandises en ville ou de la logistique. Objectif : atteindre un million de kilomètres parcourus d’ici à 2022 contre 200 000 km depuis 2015, pour un budget total estimé à 120 millions d’euros : 42 millions pour l’Etat, 78 millions d’euros pour les acteurs des deux consortium (Renault, PSA, Valeo, Transdev, Keolis, RATP…). Plus les investissements des collectivités territoriales sur les infrastructures routières.
Dans les zones blanches de mobilité
« Je suis convaincue que ça peut être une solution dans des territoires où aujourd’hui on n’a pas d’alternative à la voiture, explique Elisabeth Borne. Et pour que l’on puisse dès l’an prochain autoriser des services avec des navettes autonomes, nous avons besoin d’engranger de l’expérience : c’est ce que nous ferons au travers de ces 16 expérimentations. », expliquait la ministre sur France Info, juste avant de présenter les projets retenus.
L’un d’entre eux sera testé dans la communauté de communes Cœur de Brenne (Indre) avec un réseau intercommunal rural de navettes électriques autonomes pour desservir cinq villages. « Un territoire comme il y en a beaucoup en France où on n’a pas d’autres solutions que la voiture », décrit Elisabeth Borne. Les deux navettes autonomes seront exploitées par l’autocariste Berthelet (déjà aux manettes de Mia à Lyon) et assureront un service de transport partagé sur une vingtaine de kilomètres, trois fois par jour, « pour les personnes âgées qui ne peuvent plus aller faire leurs courses, ou chez le médecin, pour les jeunes qui veulent aller en ville, etc. », décrit Jean-Bernard Constant, responsable numérique de la collectivité locale.
A Paris
La RATP a également été retenue pour mener trois expérimentations, dont une hybride mixant véhicules autonomes collectifs et personnels à Paris : deux navettes sur une ligne régulière de 14 kilomètres et quatre véhicules à la demande pour desservir un quartier urbain dense, comprenant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
A Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), « une zone d’activités où les entreprises sont dispersées », indique Elisabeth Borne, deux navettes, desserviront chaque entreprise de la Technopole, pour tenter de contrecarrer la voiture individuelle.
Parmi les autres expérimentations sélectionnées, citons aussi les robots-livreurs de produits locaux aux restaurants et commerces du centre-ville de Montpellier.
La loi Mobilités (LOM), déjà votée au Sénat et qui sera devant l’Assemblée nationale en mai pour un vote définitif avant l’été, prévoit d’autoriser les navettes autonomes à circuler à partir de 2020 sur l’ensemble du réseau routier français.
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