Carole Delga, la présidente de l’Occitanie, inaugure aujourd’hui la gare de Bagnères-de-Luchon. Entre mars 2024 à janvier 2025, les locaux voyageurs ont été rénovés, ainsi que la façade et les marquises. « Après la gare de Figeac en 2023, c’est la deuxième gare ferroviaire que la Région rénove en maîtrise d’ouvrage directe afin d’améliorer l’accueil des usagers« , indique l’Occitanie dans un communiqué.
La présidente de la région a également annoncé que la ligne Montréjeau-Luchon rouvrirait le 22 juin, soit dix ans après sa fermeture. « Il s’agit de la deuxième réouverture de ligne décidée par la Région à la suite des Etats Généraux du Rail et de l’Intermodalité, après celle de la Rive Droite du Rhône en 2022. L’Occitanie devient aussi la première Région à devenir gestionnaire d’une ligne ferroviaire pour accélérer sa mise en service« , souligne la région.
Six allers-retours quotidiens sont prévus pour relier en 35 minutes Montréjeau à Luchon.
L’opération lifting du TGV Ouigo se concrétise. Depuis janvier, un ancien TGV Inoui, qui avait déjà roulé 18 ans, a pris la bannière Ouigo après révision et modernisation, pour s’élancer sur la ligne Paris-Marseille. C’est le premier des 12 TGV qui doivent ainsi basculer, d’ici à 2027, du parc Inoui pour celui des Ouigo. A ce moment-là, le nombre de rames Ouigo passera de 38 à 50. Et deux ans plus tard environ, toutes les rames devront avoir été rénovées
Le design des TGV Ouigo est en effet en train d’être remis au goût du jour, selon Jérôme Laffon, le directeur général. « La version actuelle était assez flashy, on a modernisé l’intérieur, on a gardé du rose mais en un peu moins percutant« , souligne-t-il.
Un espace « relax » a été créé au milieu de la rame pour permettre aux voyageurs de se retrouver ou de se dégourdir les jambes. Deux emplacements PMR équipent chaque rame. Des prises individuelles de 220 volts ou USB sont installées et 8 crochets à vélo sont à disposition. Autre nouveauté pratique, les portes d’accès aux voitures sur les plateformes, qui ont une fâcheuse tendance à se refermer automatiquement au bout de 15 secondes sur les voyageurs ou leurs bagages, resteront ouvertes quatre minutes pour permettre un passage plus fluide. « Nous nous sommes inspirés de ce que nous disaient nos clients« , résume Jérôme Laffon. « L’approche écologique est aussi importante : nous faisons du recyclage avec les rames, nous avons mis en place des baies vitrées athermique pour mieux protéger de la chaleur et l’eau du lave main dans les toilettes est recyclé« , énumère-t-il.
Point crucial, le nombre de sièges a augmenté, passant de 634 actuellement à 653. « Les sièges actuels avaient été pris sur étagère des trains TER et recouverts de housses Ouigo. Le nouveau siège a été conçu ex nihilo et rendu 25 % plus léger et plus mince. Nous avons ainsi gagné en finesse pour ajouter une rangée de sièges en plus, tout en ayant un meilleur confort pour le voyageur« , explique Arnaud Clapet, le directeur des opérations. Et l’espace bagages a été augmenté de 10 %.
Pour l’heure, un seul TGV nouvelle génération « Tango » circule. Le prochain arrivera vers la fin de l’année. Puis les suivants seront rénovés au rythme de croisière de 3 à 4 mois, en grande partie dans l’atelier de Bischheim mais aussi dans celui d’Hellemmes.
L’investissement représente 600 millions d’euros. Il doit permettre de poursuivre la politique de volume voulue par la SNCF. Avec les 12 TGV supplémentaires, les places ajoutées et l’exploitation intense de ces rames (qui roulent 40 % de plus que les TGV Inoui), Ouigo pourra offrir 8 millions de places en plus. Et vise 30 % de voyageurs en plus. Le train à bas coûts de la SNCF représente aujourd’hui 20 % du marché de la grande vitesse. Il assurera 30 % du marché à l’horizon 2030, pronostiquent ses promoteurs.
Avec son offre low cost d’un côté, et son offre plus classique (TGV Inoui), SNCF Voyageurs cherche depuis longtemps à occuper le terrain face à une concurrence appelée à s’intensifier à l’avenir. En offrant plus de places et de destinations (lire aussi ci-dessous) et en ciblant un large panel de clientèles en fonction de sa sensibilité au prix.
Un service de restauration à l’étude
C’est une demande des clients : avoir de la restauration à bord, indique Jérôme Laffon. Mais ce service coûte cher à la SNCF : plusieurs dizaines de millions d’euros pour les TGV Inoui selon Alain Krakovitch, le directeur des TGV-Intercités. Il n’est donc pas envisagé de transposer le même modèle à bord des TGV Ouigo qui fonctionnent à coûts réduits pour permettre des petits prix. Une étude est toutefois lancée sur de la restauration légère. « Une expérimentation sera probablement lancée avec un trolley sur l’axe Bretagne« , indique Jérôme Laffon. En revanche, l’installation de distributeurs automatiques paraît écartée car il faudrait les adapter spécifiquement aux rames Ouigo, ce qui serait trop onéreux.
Bientôt de nouvelles destinations
Ouigo vise 30 % de clients en plus. Dans ce but, de nouvelles destinations vont être lancées ou renforcées. A partir de décembre, un aller-retour quotidien sera proposé vers la côte basque et les Landes, desservant Dax, Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye. Tpujours en décembre, un aller-retour va être ajouté aux deux allers-retours actuels pour relier Paris à Rennes.
SNCF Voyageurs souhaite également desservir Montpellier à l’été 2026 avec un aller-retour pour compléter les deux allers-retours quotidiens actuels. A partir du début 2027, un aller-retour de plus sera mis en place le week-end entre Paris et Lyon.
« Nous avons d’autres projets à l’étude pour aller vers d’autres destinations« , indique Jérôme Laffon, le directeur de Ouigo, en évoquant un aller-retour quotidien de plus s’ajoutant aux deux fréquences sur Paris-Strasbourg et la desserte de Paris-Lille. « Nous regardons la possibilité de lancer des trains province-province, potentiellement en passant par l’Ile-de-France« .
4 millions de voyageurs pour le Ouigo Classique
Depuis son lancement en avril 2022 , le train Ouigo classique a transporté 4 millions de voyageurs. Ce train dessert trois destinations, toutes partant de Paris vers Rennes, Nantes et Bruxelles. Depuis le lancement du Paris-Bruxelles en fin d’année dernière, 400 000 places ont été réservées.
Ouigo Espagne sera rentable cette année.
« Nous atteindrons cette année nos objectifs prévus en matière de dessertes » souligne Alain Krakovitch. Après le lancement de Madrid-Barcelone en 2021 et de Madrid-Valence en 2022, Ouigo Espagne a lancé, le 27 avril 2023 la ligne Madrid-Albacete-Alicante. Se sont ajoutées cette année les liaisons Madrid-Séville et Malaga.
Selon le directeur des TGV-Intercités, « Ouigo Espagne sera rentable en 2025. Nous sommes complètement dans le plan de transport et la trajectoire économique« .
Alors qu’on le disait condamné après les élections anticipées du 23 février, le Deutschlandticket sera finalement reconduit au-delà de 2025 grâce à un accord de gouvernement signé entre les conservateurs (CDU) et les sociaux-démocrates (SPD) qui s’apprêtent à prendre leurs fonctions début mai. Le futur chancelier, Friedrich Merz, a dû céder aux exigences de son futur allié de gauche pour le maintien de ce billet populaire (14 millions d’abonnés). Il a néanmoins exigé une augmentation de la part financée par les usagers à partir de 2029.
Le prix de ce « navigo national », qui permet d’emprunter tous les transports en commun d’Allemagne à l’exception des grandes lignes (IC et ICE), est actuellement de 58 euros par mois. La répartition des coûts entre l’Etat (1,5 milliard) et les régions (également 1,5 milliard) pour compenser le manque à gagner des entreprises de transport sera également rediscutée.
Le Conseil régional du Grand Est a investi 30,8 millions d’euros dans la construction d’un nouveau centre de maintenance implanté en gare basse de Strasbourg. Cet équipement, opérationnel depuis la fin de l’année 2024, sera dédié à l’entretien des rames du réseau express métropolitain (Reme) de Strasbourg et des nouveaux Régiolis transfrontaliers. 30 rames de ce type (TFA) ont été commandées par la région Grand Est. Une vingtaine ont déjà été livrées par Alstom.
L’atelier comprend trois voies, dont une accueillant un vérin en fosse pour des opérations lourdes tels que les changement d’essieux ou de bogies. Cette troisième voie (135 mètres) permet aussi d’effectuer l’entretien sur les rames plus capacitaires, dotées de six caisses. Dans les fosses sur pilotis, le rail est positionné à 1,50 mètre de hauteur. Les interventions sont prévues selon un pas de maintenance tous les 56 jours. Les installations de distribution de liquides (huile, liquide quatre saisons), d’eau et d’air comprimé ont été suspendues pour des raisons d’ergonomie.
« Nous avons souffert chroniquement d’un manque de voies de maintenance depuis la mise en service du Reme« , explique Gilles Schwob, directeur du technicentre Grand Est à la SNCF. A Strasbourg, l’atelier de proximité sera utilisé par la SNCF, mais aussi par les autres opérateurs qui arriveront à terme, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence prévue notamment sur la ligne Bruche-Piémont-Vosges.
Un autre centre de maintenance régional sera inauguré en juin 2026 à Montigny-les-Metz, pour un investissement de 100 millions d’euros.
Ils sont « montés » à la capitale pour dire leur exaspération face aux dégradations du service ferroviaire entre Paris et Clermont-Ferrand qu’ils jugent « oublié »: le 15 avril, une délégation d’élus et de représentants d’associations de défense des lignes Paris – Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), a été reçue par le directeur de cabinet du ministre des Transports et la DGTIM.
Mais ils sont repartis « chacun dans sa province en proie à la colère », s’est indigné Emile Lombertie, le maire LR de Limoges, résumant le sentiment général. « Non seulement le ministre n’a pas daigné recevoir la délégation mais le plus humiliant, c’est qu’en plein milieu du tour de table, le ministre a diffusé un communiqué de presse, publiant les conclusions d’une réunion à laquelle il n’avait pas participé », ont indiqué des élus.
Ils étaient arrivés à la mi-journée, par deux trains, l’un en provenance de Cahors et l’autre de Clermont-Ferrand, avec des dizaines d’élus, dont Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand ou Frédéric Aguilera, vice-président de la région Auvergne-Alpes en charge des transports, mais aussi des acteurs économiques, culturels, touristiques, sportifs et des membres des associations d’usagers, Objectif Capitales, d’Urgence ligne Polt et le Collectif des usagers du train Paris-Clermont.
Ils demandaient notamment « un parc suffisant de locomotives en état de marche, des centres de maintenance pour assurer l’entretien de machines très anciennes dont certaines ont plus de 35 ans, et la livraison plus rapides des rames Oxygène », en dénonçaient ce qu’ils ressentent comme « un manque de considération pour un territoire qui représente près de 10 millions d’habitants. Nous n’avons pas de ligne TGV, il nous faut des lignes structurantes ». Il faudrait, selon Jean-Noël Boisseleau, vice-président de Urgence Ligne Polt, « 2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf ».