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Ewa

Plus de 150 corrections apportées à SNCF Connect

smartphone

S’exprimant devant la presse le 8 avril, Christophe Fanichet a reconnu un lancement « trop brutal » du nouveau site de ventes de la SNCF. « Je l’assume », a ajouté le PDG de SNCF Voyageurs.

Depuis son lancement le 25 janvier d’innombrables critiques avaient été formulées contre la plateforme rassemblant oui.sncf et l’Assistant. Les utilisateurs pointaient des problèmes de lecture des QR codes, de pertes de dossiers ou d’insuffisantes fonctionnalités. « Plus de 150 correctifs ont été effectués avec plusieurs mises à jour », a indiqué Christophe Fanichet. Parmi les améliorations, citons l’intégration des billets dans l’app Cartes, la possibilité d’ajouter un voyage à son agenda  ou la mise à disposition des justificatifs pour les TER.  L’option de choisir un fond clair pour l’appli, jusqu’alors uniquement sur fond bleu nuit, (ce qui était également fortement critiqué malgré les raisons d’économies d’énergie évoquées) sera proposée à partir de mai.

Selon le dirigeant, « beaucoup de sujets qui n’étaient pas disponibles ou difficiles ont été corrigés ». D’où la décision de revenir à un niveau normal pour les services clientèles, dont les effectifs avaient été multipliés par 4 pour répondre aux questions. « Les Français s’approprient ce nouveau service », conclut Christophe Fanichet, en rappelant que 31 millions de billets ont été vendus via SNCF Connect qui enregistre 2,4 millions de visites par jour.

 

 

 

Ewa

La SNCF a perdu 50 % de ses voyageurs professionnels dans les trains longue distance

TGV Duplex (ALSTOM) en gare voyageurs Lyon Part-Dieu - Rampe d'acces aux quais.

Début d’année en demie teinte pour la SNCF. Si les passagers loisirs sont presque aussi nombreux dans les trains longue distance au premier trimestre 2022 qu’avant la crise sanitaire, en revanche du côté des voyageurs professionnels, contributeurs essentiels pour les recettes de l’entreprise, le bilan est préoccupant : globalement, ces trains (principalement les TGV) transportent 15 % de trafic en moins par rapport à 2019 mais la baisse atteint 50 % pour les voyageurs professionnels.

« Le premier trimestre 2022 confirme la dynamique de la reprise du trafic. Quand les conditions sanitaires sont favorables, la mobilité des français repart« , commente Christophe Fanichet, qui réfléchit à des mesures de reconquête de la clientèle affaires et espère en un effet volume des voyageurs loisirs.

En Ile-de-France, « le trafic a progressé de 30 % comparé au premier trimestre 2020 mais en retrait d’une quarantaine de pourcents par rapport à 2019« , poursuit le PDG de SNCF Voyageurs. Côté TER, le trafic a augmenté de 35 % par rapport à la même période 2021, mais il se situe à peu près au même niveau qu’avant la crise. Avec des différences notables : une baisse des abonnés illimités du fait principalement du télétravail et une augmentation (+10 %) des voyages occasionnels.

La menace de la hausse des prix de l’énergie

Autre préoccupation : la hausse des prix de l’énergie alors que la SNCF est le premier consommateur industriel d’électricité en France (avec 10 % de la consommation industrielle, et 1 à 2 % de la consommation globale). Pour le moment, les conséquences sont limitées, assure le patron de SNCF Voyageurs puisque plus de 95 % de l’énergie qui sera consommée cette année est déjà achetée. « Malgré la hausse, l’impact sur la facture sera de quelques dizaines de millions d’euros« , précise-il. La SNCF n’augmentera pas le prix de ses billets cette année, poursuit-il. « Avec le train, non seulement nous sommes l’allié du climat, mais nous sommes aussi l’allié du pouvoir d’achat des Français« .

Pour ses consommations d’électricité des deux à trois années suivantes (elle a déjà acheté 75 à 80 % de son électricité pour 2023) la SNCF doit maintenant trouver le meilleur moment pour acheter afin d’éviter que les quelques dizaines de millions d’euros de surcoûts ne se transforment en centaines de millions d’euros à l’avenir. « La question est : est-ce que je couvre mes besoins aujourd’hui car je pense que demain l’électricité sera encore plus chère?« , résume Christophe Fanichet.

Par ailleurs, la SNCF suit deux axes complémentaires : d’une part, elle continue à développer le recours à des énergies renouvelables (via par exemple une signature en 2021 avec EDF sur du photovoltaïque permettant de couvrir ses besoins sur 20 à 25 ans), d’autre part, elle intensifie ses programmes d’économie d’énergie. L’entreprise a aussi ouvert un fond en interne mettant à disposition quelques financements pour inciter ses salariés à innover, notamment dans les technicentres industriels.

MH P

 

Ewa

Début des tests pour les nouvelles rames MP14 qui circuleront sur la ligne 11 du métro parisien

Premier MP14 Atelier ligne 11 Rosny
La première rame MP14 qui circulera sur la ligne 11 du métro parisien (Châtelet – Mairie des Lilas) est arrivée le 5 avril à Rosny-sous-Bois. C’est là qu’est installé le nouvel atelier de maintenance de la ligne, au-delà du prolongement en cours de construction.
C’est la première des 39 rames, destinées à cette ligne, à entrer dans le nouvel atelier. Elle sera suivie d’une deuxième en mai, puis d’une troisième en juin. Le rythme va ensuite s’accélérer pour atteindre 10 rames cette année, 21 l’année prochaine, et enfin 8 en 2024. Elles remplaceront les MP59, dont la conception remonte aux années 1960. Ce matériel (il représente les plus anciennes rames de métro circulant en Île-de-France) ne sera plus compatible avec les nouvelles infrastructures du prolongement notamment pour la signalisation.
Les rames MP14 de la ligne 11 sont plus économes en énergie ( – 20 %) grâce au système de freinage électrique avec récupération d’énergie, à une motorisation plus performante et à l’éclairage Led. Elles font aussi moins de bruit (- 40 %) comparé à l’actuel matériel roulant de la ligne. Leur capacité est de 562 voyageurs avec 106 places assises fixes dont 30 pour les personnes à mobilité réduite, 2 espaces pour les fauteuils roulants et 48 strapontins.
Elles sont composées de 5 voitures avec intercirculation, contre 4 voitures séparées pour les MP59. Il s’agit de faire face à l’augmentation du trafic liée au prolongement : potentiellement 85000 personnes (emplois et habitants) dans un périmètre de 600 mètres autour des stations en 2023.
Les MP14 vont d’abord être testés aux abords de la station Rosny-Bois-Perrier, puis jusqu’à la station Coteaux-Beauclair à l’été 2022. À la fin de l’année, ils traverseront la dernière section du prolongement encore en travaux, afin de pouvoir débuter les essais de nuits sur la ligne 11 existante. Ils pourront ainsi, à partir de mi-2023, être progressivement incorporés sur la ligne 11 existante, entre Châtelet et Mairie des Lilas, aux côtés des anciens matériels. La mise en service est prévue courant 2024.
Le nouvel atelier de Rosny – Bois-Perrier (600 m) va remplacer celui des Lilas. Opérationnel depuis le début de l’année 2022, il accueillera progressivement l’ensemble des activités de maintenance courante des rames ainsi que leur nettoyage sur une voie extérieure dédiée et leur garage. L’entretien des gros organes, comme les bogies, sera effectué à Fontenay.
Bien plus grand que l’ancien atelier des Lilas, il est équipé de quatre voies sur pilotis, dont l’une est destinée à la dépose des bogies. Les autres sont spécialisées dans la maintenance des portes ou les interventions en toiture désormais indispensables. Sur le nouveau matériel, les équipements sont installés en dehors, sous la caisse ou au-dessus, afin de laisser le maximum de place à l’intérieur pour les voyageurs.
Yann Goubin

Ewa

Au moins 52 morts dans l’attaque russe de la gare de Kramatorsk

Przemyśl, au sud-est de la Pologne

Plus d’une cinquantaine de personnes ont été tuées et une centaine blessées lors d’une attaque des Russes le 8 avril sur la gare de Kramatorsk dans l’Est de l’Ukraine, par où passent depuis plusieurs jours des milliers de personnes pour être évacuées vers des zones moins menacées. Deux roquettes sont tombées sur la gare selon la compagnie ferroviaire ukrainienne.

Selon un journaliste de l’AFP sur place un peu plus tôt, des centaines de personnes espéraient encore pouvoir trouver un train pour quitter la ville sous la menace d’une offensive russe majeure.

Ewa

253 bus Iveco pour Prague

Bus Iveco à Prague

C’est un beau succès qu’Iveco Bus vient de remporter en République tchèque, où il possède l’importante usine de Vysoké Myto, autrefois fief du constructeur national Karosa. Avec DPP, l’opérateur des transports urbains de Prague, il vient de conclure trois accords-cadres pour la fourniture d’un nombre maximal de 253 autobus diesels.  Ces contrats couvrent la période 2022-2027, et portent sur  l’acquisition potentielle de 143 Streetway articulés de 18,75 m, 100 Streetway standards de 12 m, et 10 Crossway LE (Low-Entry) de 14,50 m sur trois essieux.

Tous ces véhicules seront équipés d’un moteur Cursor 9, développé et produit en France, sur le site de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), par FPT Industrial. Ils satisferont à la norme Euro VI-e, car ils bénéficieront de la technologie brevetée HI-SCR qui, sans recours à l’EGR (re-circulation des gaz d’échappement), assure une efficacité de conversion des NOx supérieure à 95 %. De toute évidence, l’opérateur DPP a voulu s’orienter vers des solutions éprouvées, efficaces, et qui présentaient le meilleur rapport qualité-prix, pour « verdir » son exploitation, en développant le tramway, en réintroduisant le trolleybus, et en faisant  le choix de remplacer massivement son parc d’autobus par des véhicules diesels Euro VI-e qui, s’ils ne sauraient appartenir à la catégorie « à zéro émission », n’en sont pas moins déjà très propres.

Le Streetway, présenté l’an dernier, n’a pas vocation à se substituer à l’Urbanway produit en France, dans l’usine ardéchoise d’Annonay. C’est un modèle destiné à des marchés plutôt sensibles au coût d’acquisition des autobus. Le Streetway est fabriqué, au terme d’un accord de coopération, par l’industriel Otokar, en Turquie. Il présente d’ailleurs beaucoup de points communs avec le Kent C de ce dernier constructeur.

Tous ces véhicules arboreront la toute nouvelle livrée récemment adoptée par les DPP, et déjà apparue sur un tramway Skoda 14T, mais qui ne sera néanmoins pas appliquée sur les tramways Tatra T3 et Skoda 15T. Cette livrée se caractérise par des bandes verticales de couleur rouge sur une teinte de fond grise.

Philippe Hérissé

Ewa

564 nouveaux Volvos pour Santiago

Bus Volvo à Santiago

Volvo Bus va livrer 472 autobus B8R standards de 12 m et 92 B8R articulés de 18 m à la ville de Santiago (Chili). C’est l’un des plus importants marchés jamais remportés, en Amérique Latine, par le constructeur suédois. Les véhicules seront exploités par RedBus et Metropol, mais demeureront la propriété de Volvo.

Le constructeur était déjà présent à Santiago depuis 2006, et 1614 véhicules de la marque y sont actuellement en service. Sur la nouvelle commande, les châssis B8R seront produits en Suède, à Boras, ainsi qu’au Brésil, à Curitiba. Les carrossiers Marcopolo et Caio assembleront les caisses. Les véhicules seront équipés du système dit « zone management » de Volvo, qui permet, entre autres, de limiter automatiquement leur vitesse sur des secteurs géographiques prédéterminés.

Ewa

« Le système d’ouverture à la concurrence des TER en Allemagne est biaisé » selon Patrick Jeantet

Patrick Jeantet / President Directeur General de SNCF Reseau / portraits poses

Le système d’ouverture à la concurrence des TER en Allemagne n’est pas aussi exemplaire qu’on a coutume de le dire. Souvent pris pour modèle par les régions françaises qui souhaitent ouvrir leurs trains à la concurrence en espérant réaliser les mêmes économies que celles affichées par les Länder outre-Rhin (30 % en moyenne), le système serait en réalité « biaisé » affirme Patrick Jeantet. Aujourd’hui consultant pour le fonds d’investissement Vauban Infrastructure Partners, l’ancien PDG de SNCF Réseau, qui a aussi été, en 2020, quelques mois aux commandes de Keolis, s’en est expliqué ce matin devant le Club VRT. Il avance trois raisons principales.

D’une part, rappelle-t-il, « la répartition des risques est très inéquitable et trop défavorable aux opérateurs« . Selon lui, les opérateurs alternatifs à la Deutsche Bahn proposent des tarifs de 25 à 30 % inférieurs à ceux du transporteur national. « Les régions réinvestissent ces économies pour demander des services supplémentaires. Les opérateurs doivent donc trouver plus de conducteurs, ce qui mène à une poussée inflationniste« , souligne-t-il. Il faut en effet les trouver (il n’y a pas de transferts automatiques des personnels, contrairement à ce qui va se passer en France) et les former, ce qui contribue à augmenter les coûts salariaux. « Or, les contrats, qui ont de longues durées (de l’ordre de dix ans), ont des coûts d’indexation basés sur l’inflation générale (très faible ces 20 dernières années) et non pas sur l’inflation ferroviaire beaucoup plus forte. L’écart d’inflation va grandissant« .

D’autre part, poursuit Patrick Jeantet, les pénalités de retard infligées aux opérateurs ferroviaires s’entendent toutes causes confondues. Ainsi, par exemple, même si un TER doit attendre et laisser passer devant lui un ICE qui a du retard, c’est l’opérateur du train régional qui est sanctionné. « Il n’est pas possible de répercuter ces pénalités sur la DB ni sur DB Netz (le gestionnaire des infrastructures allemandes, ndlr). En conséquence, une très large part des pénalités payées ne relève pas de fautes de l’opérateur« .

Selon l’ancien dirigeant de Réseau, « le cumul de ces deux facteurs va largement au-delà de la marge bénéficiaire qui tourne autour de 2 à 3 % ». Résultat, affirme-t-il, « tous les nouveaux opérateurs perdent de l’argent en Allemagne… sauf Transdev si l’on en croit Thierry Mallet… je ne peux pas mettre en doute sa parole …« . De fait, le paysage ferroviaire allemand évolue, après le départ depuis le début de l’année de Keolis qui enregistrait des pertes abyssales et l’abandon par Abellio,   confrontée à des difficultés croissante, d’une large part de son activité.

Troisième écueil cité par Patrick Jeantet  : les opérateurs doivent lourdement investir pour acheter les trains (ce qui n’est pas le cas en France ). Quand le contrat s’arrête, il leur faut replacer le matériel ailleurs. Avec d’autant plus de difficultés que chaque Lander a ses propres spécifications de matériels. Enfin, les opérateurs doivent, soit disposer de leur propre dépôt, soit le louer à la Deutsche Bahn. Si le modèle peut paraître enviable aux yeux des élus, il peut aussi décourager des opérateurs de plus en plus soucieux de s’inscrire dans une croissance « sélective » après les difficiles années Covid et avec la crise énergétique qui s’annonce.

Marie-Hélène Poingt

 

 

 

Ewa

Les programmes transports des candidats en débat devant le Club VRT

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Jusqu’au bout, les questions liées aux transports et à la mobilité seront restées discrètes dans la campagne électorale. Elles touchent pourtant le quotidien des Français et prennent une dimension particulière avec la flambée du prix des carburants et la nécessaire transition énergétique et écologique.

Invités à exposer les programmes transports des candidats devant le Club Ville, Rail & Transports le 15 mars, sept porte-paroles ont débattu des mesures de leur candidat. Tous ont répondu présents, sauf l’équipe d’Éric Zemmour, tandis que le porte-parole de Marine Le Pen est intervenu par vidéo. Le représentant d’Emmanuel Macron s’est contenté d’un bilan des actions du quinquennat puisque la feuille de route transport du président candidat n’était pas dévoilée à l’heure du Club.

Convergence sur le réseau ferroviaire…

S’il y a bien un sujet sur lequel les candidats de l’opposition présentent des points de convergence, c’est le train !  « Comme quoi, en politique on arrive à être d’accord sur les enjeux de transports », s’amuse Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d’usagers de transport (Fnaut). Il était l’un des deux « grands témoins » de ce Club VR&T, avec Arnaud Aymé, expert en économie des transports travaillant pour le cabinet de conseil Sia Partners.

Avant même que le Conseil d’orientation des infrastructures ne dévoile le 16 mars le « mur d’investissements » nécessaire, notamment pour le ferroviaire, et alors que le projet de contrat de performance entre l’État et SNCF Réseau fait l’unanimité contre lui, la majorité des candidats avaient un plan de relance du rail dans leur besace de campagne. Ils surenchérissent sur le montant des investissements à consentir.

Jugez plutôt : 7 milliards d’euros par an pour Yannick Jadot (contre 2,8Mds en 2022) pour régénérer et moderniser le réseau ferré, « le mettre aux normes européennes au bout de cinq ans », faire rouler des TER cadencés de 5h du matin à minuit et créer 15 nouvelles lignes de trains de nuit. « Il faut faire confiance aux territoires pour engager les investissements de proximité, tout régenter depuis Paris, ça ne marche pas », juge le porte-parole du candidat écologiste, Vincent Dubail. Et à chaque fois qu’il existe une alternative en train, les trajets de moins de quatre heures en avion seront supprimés, promet-il au nom de Yannick Jadot.

Six milliards d’euros par an pour Jean-Luc Mélenchon : « Le train doit remailler le territoire, avec la possibilité d’avoir une gare multimodale près de chez soi, de la présence humaine aux guichets et des trains accessibles aux personnes handicapées », énonce sa porte-parole Émilie Marche qui défend aussi les RER métropolitains, sous l’appellation de trams-trains.

Un milliard par an supplémentaire dans la loi de finances pour 2023 du côté d’Anne Hidalgo, et un « grand plan » pour l’extension du réseau (pas encore été arbitré) , indique son porte-parole Nicolas Mayer-Rossignol.

Marine Le Pen promet « d’investir 40 milliards d’euros sur le quinquennat pour remettre à niveau les infrastructures ferroviaires, augmenter la performance du réseau avec l’accélération du programme ERTMS, sauver les dessertes fines du territoire en lien avec des itinéraires de fret alternatifs » et « en coordination avec les collectivités locales qui ont plutôt fait le job », affirme Franck Briffaut, maire RN de Villers-Cotterêts et porte-parole de la candidate.

Valérie Pécresse promet 3,5 milliards par an pour régénérer et moderniser le réseau structurant, accélérer l’ERTMS, construire des RER métropolitains, assurer le « sauvetage » des petites lignes avec des sociétés de projet public-privé et des aides de l’État. « A chaque fois que les AOM mettent deux euros, l’État mettra un euro », a également précisé Philippe Tabarot, l’un des porte-paroles de la candidate LR lors du « Grand débat transport » organisé le 17 mars par le think tank TDIE et Mobilettre.

Sur les 25 milliards d’euros par an que Fabien Roussel entend consacrer aux transports, il en prévoit cinq pour le rail et trois pour les transports urbains.

Aucun chiffrage du côté d’Emmanuel Macron. Ses porte-paroles Paulin Dementhon et Fabienne Keller étaient bien en mal de faire « des annonces tonitruantes » (dixit) puisque le programme transport du président candidat n’était toujours pas dévoilé, ni le 15 mars au Club VR&T, ni deux jours plus tard chez TDIE. « On a doublé les investissements pendant le mandat (61 milliards d’euros injectés dans le système ferroviaire avec les 35 milliards de reprise de la dette de SNCF Réseau), mais il s’agit d’aller plus loin en modernisation du réseau, d’investir dans les RER métropolitains et de faire des efforts sur le fret ferroviaire », ont-ils avancé.

… mais divergences sur la concurrence

Quelle est la position des candidats sur l’ouverture à la concurrence ferroviaire ? Sur ce sujet, les divergences sont plus marquées. Du côté du RN, « le ferroviaire doit rester un système intégré et la SNCF un opérateur pivot, 100 % public ». La concurrence oui, « à condition de définir des périmètres concédés cohérents et économiquement viables », dit Franck Briffaut.

Les candidats de l’Union populaire et du PCF veulent, eux, abroger le Pacte ferroviaire voté en 2018, stopper l’ouverture à la concurrence, réunifier le groupe SNCF dans un EPIC et remettre les nouvelles recrues au statut cheminot. « On voit bien les vertus d’une entreprise intégrée, sur le modèle de la RATP », défend Jacques Baudrier, porte-parole de Fabien Roussel.

Emmanuel Macron qui n’a pas voulu séparer SNCF Réseau du reste du groupe SNCF au moment de la réforme de 2018, « défend les garanties d’équité pour les nouveaux opérateurs entrant sur le marché ferroviaire », selon Paulin Dementhon.

Du côté des candidats PS et EELV, statu quo sur le sujet : « La séparation de SNCF Réseau n’est pas vraiment le problème, on l’a fait (en 1997 avec RFF, ndlr) puis on est revenu en arrière. La question, c’est plutôt que la SNCF traite équitablement les nouveaux entrants », relève Vincent Dubail pour le candidat Jadot. Valérie Pécresse elle, veut « accélérer la mise en concurrence ferroviaire », indique François Durovray, qui la représente.

Tarifs plus avantageux…

Pour Fabien Roussel, la promesse des « Jours heureux » passe par une « mobilité heureuse » et donc, la gratuité des transports urbains. Il promet par ailleurs une baisse de 30 % du prix des billets de train et des TER gratuits pour les trajets domicile-travail. « Après les cars Macron, il y aura les TER Roussel », s’amuse le candidat communiste.

La gratuité, Jean-Luc Mélenchon la prône pour les moins de 25 ans, quand Yannick Jadot mise plutôt sur un forfait mobilité durable de 1 000 € par an, la gratuité des transports scolaires et un « Ticket climat » pour les 16-25 ans : 100 € par mois (50 € pour les étudiants) pour voyager en illimité en transport collectif, sauf en avion. L’écologiste défend la TVA à 5,5 % sur les transports publics (tout comme Anne Hidalgo), et le forfait mobilité durable obligatoire.

… et aides à la conversion automobile

Pour accompagner les Zones à faibles émissions (ZFE) attendues d’ici à 2024 dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants dépassant les seuils de pollution (plus de 30 villes sont concernées, en plus des 11 métropoles déjà prévues), Fabien Roussel évoque 10 000 euros de prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable, au lieu de 6000 € aujourd’hui. Y compris pour un véhicule d’occasion. Valérie Pécresse veut revoir le calendrier des ZFE et Jean-Luc Mélenchon envisage carrément de les supprimer.

Anne Hidalgo et sa concurrente LR veulent lancer un crédit à taux zéro et un système de leasing social pour l’achat d’une voiture électrique. Le leasing (location longue durée) pour aider les plus modestes à s’équiper d’une voiture électrique a été la seule annonce d’Emmanuel Macron pour les mobilités lors de la présentation de son programme électoral, le 16 mars.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot, qui veut interdire la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2030, promettent un million de bornes de recharge sur le territoire français (dix fois plus que l’objectif de l’actuel gouvernement). Valérie Pécresse en annonce 200 000, en s’appuyant sur le privé.

Comme Valérie Pécresse, la candidate socialiste veut des voies routières réservées aux lignes de covoiturage et aux bus à haut niveau de service (BHNS), y compris sur les grands axes « afin de raccrocher les habitants des métropoles à une offre de mobilité souple », indique Nicolas Mayer-Rossignol. Anne Hidalgo veut aussi développer le covoiturage courte distance sur voies réservées, « sur le modèle de la start-up Ecov ». Pour le représentant de Marine Le Pen, « le transport routier reste le mode plus souple », il ne s’agit donc pas de le bousculer.

Vélo populaire

Pour porter la part du vélo à 9 % des déplacements, Anne Hidalgo veut doubler le Fonds vélo, le porte-parole d’Emmanuel Macron évoque 30 % de pistes cyclables supplémentaires et des infrastructures pour le vélo périurbain. Yannick Jadot vise 15 % de parts modales avec 500 millions d’investissement par an en faveur de la bicyclette, quand Jean Luc Mélenchon veut développer « le vélo populaire », c’est-à-dire plus sûr avec des pistes cyclables continues, du stationnement sécurisé, la possibilité de l’embarquer dans le train, d’accéder à la gare à vélo, etc. « On ne produit plus de vélos en France, on ne fait que de l’assemblage : recréer une filière vélo permettrait de créer 150 00 emplois locaux », avance par ailleurs Émilie Marche. Fabien Roussel promet une Agence nationale du vélo pour passer à 15 % de part modale avec un million d’euros par an d’investissements pour les pistes cyclables et le stationnement sécurisé.

Pas touche au droit de grève

Valérie Pécresse défend un droit de grève plus encadré avec 72h de prévenance, au lieu des 48h instituées par la loi. Elle répond ainsi à une demande de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut).

Pour le représentant de Fabien Roussel, « Le problème du moment, ce n’est pas la grève, mais le manque de chauffeurs. Avant de s’interroger sur le droit de grève, il faut s’interroger sur la mise en concurrence (des lignes de bus Optile, puis RATP demain, ndlr) et les conditions sociales dans les appels d’offres ». Avant de vouloir réformer le droit de grève, encore faut-il pouvoir embaucher avec des salaires attractifs !, lance-t-il en évoquant « 100 000 chauffeurs de bus manquants. Sinon, il n’y aura plus de transports publics ! ». Même avis chez les Insoumis :  « On n’a qu’à bien les payer les agents et il n’y aura pas de grève », tranche Émilie Marche. Pour la candidate socialiste, « Pas question de toucher au droit de grève. Deux cas suscitent l’exercice du droit grève et du droit de retrait : les agressions et elles augmentent, les salaires et ils n’augmentent pas », résume Nicolas Mayer-Rossignol.

Des milliards à financer

Les colis ne votent pas… L’une des propositions de Philippe Duron dans son rapport sur le financement des transports publics – un euro par colis du e-commerce, ce qui pourrait rapporter 1,3 milliard d’euros par an, selon le coprésident de TDIE – est visiblement tombé dans de sourdes oreilles. Aucun candidat n’a repris l’idée. « Sur 100 colis d’Haropa, le port fluviomaritime de l’axe Seine, 90 % passent par la route », observe pourtant le porte-parole d’Anne Hidalgo

Alors qui paiera la transition énergétique ? Comment financer les programmes d’investissements ? On généralise le principe pollueur-payeur et on rétablit l’écotaxe poids lourds ? On permet aux villes d’instaurer un péage urbain ? On ponctionne davantage la consommation de carburant plutôt que de la subventionner ? Interrogé par Arnaud Aymé, directeur associé du cabinet Sia Partners, quatre porte-paroles ont précisé comment leurs candidats comptent financer leurs mesures.

Anne Hidalgo veut créer « Routes de France » qui récupérera la gestion et les recettes des autoroutes à la fin des concessions et abondera le budget de l’Agence de financement des infrastructures (AFITF), elle défend aussi une « écotaxe progressive ».

Yannick Jadot prévoit une loi de programmation budgétaire pluriannuelle, une taxe sur le kérosène, une taxe carbone aux frontières (taxer les marchandises produites à l’étranger et exportées vers l’UE en fonction de leur empreinte carbone), un droit d’usage pour les poids lourds (Eurovignette), mais exclut les péages urbains, « forme de féodalité médiévale et facteur d’exclusion des citoyens », résume le représentant du candidat vert. Un autre porte-parole, David Belliard, annonce de son côté  « une grande convention pour retrouver de nouveaux modèles de financement avec l’ensemble des acteurs et avec la fin de la TICPE ».

Valérie Pécresse promet aussi « une loi de programmation budgétaire dans les 100 premiers jours du mandat, la création d’une « vraie » taxe carbone aux frontières (y compris pour les transports routiers de marchandises), et la création d’un Livret Vert (fusion du Livret de développement durable et du Livret A) » indique François Durovray.

Pour financer au total 25 milliards d’euros d’investissements annuels dans les transports, Fabien Roussel veut augmenter la taxe sur les bureaux dans les villes les plus riches et où la demande est forte, en se fondant sur l’exemple francilien : « 624 euros du mètre carré contre 150 euros à Noisy-le Grand. Visiblement, ce n’est pas rédhibitoire et beaucoup moins compliqué que le péage urbain », illustre Jacques Baudrier. Son candidat défend la hausse du taux du versement mobilité (VM) dans les « zones premium », quand Anne Hidalgo prévoit  « une base fiscale pour pouvoir lever le versement mobilité partout et le moduler à la hausse ou à la baisse ». Malgré les coups de boutoir du Medef contre les impôts de production, Valérie Pécresse promet de pérenniser cette ressource précieuse pour les autorités organisatrices de mobilité.

Pour dégager des ressources dédiées aux mobilités décarbonées, Yannick Jadot veut taxer les billets d’avion en classe affaires et sur les compagnies de jets privés, instaurer un malus au poids sur les véhicules : « On est à un moment cardinal : c’est le moment de faire payer le transport routier », tranche aussi Jacques Baudrier.

Si Bruno Gazeau se « réjouit de la convergence d’esprit chez les candidats », il se dit « frappé qu’aucun n’a conscience qu’il faut changer d’échelle. » Cette persévérance passe par une loi de programmation pluriannuelle ou des appels à projets réguliers et d’un montant constant, selon l’ancien délégué général de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) « Le Plan de relance, c’est bien, mais comment on fait après ? », interroge celui qui défend aujourd’hui les intérêts des usagers.

Nathalie Arensonas

Ewa

Un rapport de l’Institut Montaigne prône une « rupture radicale » dans nos habitudes de déplacements

Nantes Tram

Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre des transports? Cette question, maintes fois posée ces dernières années, est reprise par le rapport publié hier par l’Institut Montaigne et intitulé « Infrastructures de transport vers le futur et le durable ».

Cosigné par Patrick Jeantet et Jacques Gounon, le premier, senior adviser chez Vauban Infrastructure Partners (et ancien PDG de SNCF Réseau) et le second, président de Getlink, ce rapport part d’un constat d’échec : le secteur des transports, à l’origine de 30 % des émissions en France (dont plus de la moitié pour les véhicules particuliers) est le seul dont les rejets ont augmenté depuis 1990. « Si l’industrie a réduit ses émissions de 40 % ( une baisse en partie imputable au processus de désindustrialisation), l’immobilier de 15 % et le secteur agricole de 9 %, les émissions de GES issues du secteur des transports ont augmenté de 10 % (voire de 14 % si l’on inclut les émissions liées aux transports aérien et maritime internationaux). Ce résultat est bien loin de l’objectif fixé lors du Grenelle de l’environnement, et pour tenir le nouvel objectif européen il faudrait maintenant réduire les émissions des transports de 60 % en moins de dix ans« , écrivent-ils.

Une politique des transports inefficace

En cause, une politique des transports qui, même si elle s’est traduite par des investissements massifs dans les transports publics (de l’ordre de 90 milliards d’euros en 10 ans, soit une hausse de 50 % pour le réseau ferroviaire et de 250 % pour les transports collectifs urbains) et par des subventions en hausse, s’est finalement révélée inefficace, donc sans effet sur le report modal. Selon Patrick Jeantet, qui était l’invité ce matin du Club VRT, « les investissements dans les transports collectifs se sont essentiellement concentrés là où les enjeux étaient les plus faibles, c’est-à-dire dans les villes-centres« . Or, les déplacements au sein des centres urbains ne représentent que 1 % des émissions de GES liées à la mobilité, alors que les trajets entre la ville-centre et ses couronnes et au sein de celles-ci représentent près de 60 % des émissions mais n’ont pas fait l’objet d’investissements significatifs, à l’exception du Grand Paris Express. Et rien n’a été fait pour réduire les émissions du transport de marchandises émettant pourtant 40 % des émissions.
Rappelant que les progrès technologique pourraient permettre de réaliser environ 50 % des objectifs de réduction des émissions de GES à l’horizon 2050, il faudra nécessairement changer nos comportements à l’avenir pour atteindre totalement les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique préviennent les experts. « Cette rupture radicale ne sera pas spontanée : la mobilité devra faire l’objet de contraintes, physiques (réduction de la voirie, voies réservées aux véhicules partagés, interdictions de circulation pour les véhicules thermiques, réduction des vitesses autorisées, etc.) ou économiques (augmentation du coût de la voiture dans les grandes agglomérations, augmentation de la contribution des usagers au financement des transports collectifs,etc.), qui concerneront aussi bien les personnes que les marchandises« , écrivent-ils.

Augmenter les tarifs des transports

Entre autres préconisations, le rapport recommande de donner aux autorités organisatrices des mobilités (AOM)  tous les leviers disponibles permettant de favoriser une approche multimodale et de développer les transports collectifs en périphérie. Ce qui passe notamment par le transfert de la gestion de l’ensemble des routes ainsi que les pouvoirs de police de la circulation et du stationnement. Les AOM devraient être « responsabilisées » sur des objectifs précis de réduction des émissions de CO2.

Il prône aussi une loi de programmation établissant une liste d’investissements prioritaires (dont la régénération ferroviaire pour laquelle il faudrait consacrer 3,8 milliards d’euros annuels). Ces investissements conséquents appellent de nouvelles ressources. Les auteurs du rapport estiment qu’il faut « remplacer partiellement la TICPE par une taxe locale sur les véhicules, pour un financement des transports plus efficace, plus juste et plus transparent. La TICPE devrait être recentrée sur le seul objectif auquel elle est aujourd’hui bien adaptée : la lutte contre le changement climatique, ce qui conduirait dans un premier temps à la réduire afin de l’aligner sur les minima européens (0,38 €/litre)16 , puis de la réaugmenter progressivement pour atteindre 1,1 €/litre en 2040, puis 1,8 €/litre en 2050. En contrepartie, pour renforcer l’autonomie des collectivités locales sans augmenter à court terme le coût de l’automobile, une taxe locale de financement des transports pourrait être mise en place pour tous les véhicules motorisés jusqu’à 12 tonnes« . Cette taxe pourrait ainsi être deux à trois fois plus élevée dans les grandes agglomérations, et plus faible en milieu rural, tout en prenant en compte les enjeux d’équité sociale, précise encore le rapport. Les recettes seraient affectées aux dépenses de l’AOM locale.

Les deux co-signataires estiment aussi qu’il faudra progressivement augmenter le tarif des transports, pour aller jusqu’à 50 % de couverture des dépenses d’exploitation par les recettes commerciales des transports collectifs, « comme c’est le cas dans la plupart des grandes villes européennes« . Il faudrait, dans le même temps renforcer les tarifications solidaires pour éviter tout risque d’exclusion sociale.

MH P

Ewa

« L’ART n’a pas encore validé la baisse des péages négociée entre Trenitalia et SNCF Réseau »

Roberto Rinaudo PDG de Trenitalia France

Trenitalia propose à partir d’aujourd’hui un troisième aller-retour quotidien entre Paris et Lyon, partant de la gare de Paris-Lyon à 14h30 avec un retour de Lyon-Perrache à 17h11 (17h17 à Lyon-Part-Dieu). A partir du 1er juin, deux autres fréquences s’ajouteront. Différence avec les deux premiers allers-retours quotidiens lancés depuis le 18 décembre dernier : c’est une desserte franco-française alors que les autres trains à grande vitesse Frecciarossa poursuivent leur route (via Chambéry et Modane) jusqu’à Turin et Milan en Italie. Roberto Rinaudo, le PDG de Trenitalia France, dresse un premier bilan et explique à Ville, Rail & Transports quelles sont les perspectives.

Ville, Rail & Transports : Quel est le taux de remplissage de vos trains et pouvez-vous gagner de l’argent avec trois allers-retours par jour (cinq en juin)?

Roberto Rinaudo : Le taux de remplissage atteint 87 % après trois mois et demi d’exploitation. Mais il est encore trop tôt pour parler de résultats. Ce que je peux dire, c’est que les résultats sont très encourageants. Nous imaginions que le nombre de voyageurs augmenterait progressivement mais pas à ce rythme aussi élevé. Notre classe Executive, qui offre beaucoup de confort et une restauration illimitée, enregistre également un taux de remplissage intéressant.

Notre objectif est de nous développer dans un contexte porteur pour le ferroviaire, et cela pour deux raisons. D’abord parce que, plus il y a d’opérateurs, plus il y a de choix pour les voyageurs (tant pour la qualité de service que pour les fréquences ou les prix) et cela stimule le marché. D’autre part, la responsabilité environnementale et la politique du gouvernement français en faveur du ferroviaire constituent une opportunité pour notre secteur.

VRT : Quel est le taux de régularité tenu par vos trains?

R. R. : Nous n’avons pas de données, mais le niveau de ponctualité est élevé. Les quelques problèmes que nous avons rencontrés se sont surtout concentrés entre Lyon, Modane et Turin, où il n’y a pas de grande vitesse et où différents trafics se croisent : trains de fret, TER, Intercités…

VRT : Allez-vous rebaisser vos prix avec cette fréquence supplémentaire?

R. R. : Nos tarifs sont basés sur quelques principes comme la transparence, la lisibilité, la simplicité : nous avons un seul tarif qui augmente au fur et à mesure du remplissage du train.

VRT : Le lancement du Ouigo Train Classique par la SNCF le 11 avril représente-t-il une concurrence sérieuse pour vous?

R. R. : Comme je vous l’ai dit, toute démarche visant à augmenter le marché ferroviaire va dans le bon sens. Plus il y a de choix, plus il y a de demande. Notre objectif, c’est la croissance. Avec notre aller-retour supplémentaire, nous augmentons de 20 % l’offre globale.

VRT : D’après Le Parisien de ce matin, vous bénéficiez d’une réduction substantielle sur les péages versés à SNCF Réseau (37 % la première année, 16 % la deuxième, 8 % en option la troisième année). Confirmez-vous cette information?

Roberto Rinaudo : Nous avons négocié avec SNCF Réseau et nous nous sommes mis d’accord sur cette base. Il faut maintenant attendre de savoir si l’Autorité de régulation des transports (ART) valide ce niveau de redevances. Pour le moment, nous payons le même prix que la SNCF.

La possibilité d’accorder des tarifs réduits aux nouveaux opérateurs est autorisée par l’ART dans le but d’encourager l’arrivée de transporteurs alternatifs. C’est une mesure transitoire accessible à tous les nouveaux opérateurs. Ce n’est pas un privilège. Ce dispositif permet de compenser partiellement tous les surcoûts pour entrer sur le marché. Les caractéristiques techniques différentes du réseau ferré d’un pays à l’autre suscite en effet des surcoûts très importants. Il faut homologuer le matériel, payer des formations, se faire connaître… Tout cela n’est pas simple.

VRT : Ce dispositif existe-t-il dans les autres pays? En avez-vous bénéficié ailleurs?

R. R. : Je ne sais pas ce qui est prévu ailleurs. Ce que je peux dire c’est qu’en Italie, les péages sont bien moins élevés qu’en France, ce n’est pas comparable.

VRT : Avez-vous obtenu les créneaux horaires que vous souhaitiez et globalement êtes-vous satisfait des conditions d’entrée sur le marché français?

R. R. : Globalement, oui, notre arrivée en France s’est bien passée et nous avons obtenu les créneaux souhaités. Le projet a été complexe à réaliser, avant tout, comme je vous le disais, en raison des caractéristiques techniques différentes des réseaux ferrés européens. Un train qui roule dans un pays ne peut pas forcément rouler dans un autre.

VRT ; Allez-vous augmenter vos fréquences sur l’axe Paris-Lyon l’an prochain et avez-vous des projets de desservir d’autres villes en France ?

R. R. : En 2023, notre objectif est de consolider notre offre actuelle et pour le moment, nous n’avons pas de projets précis ailleurs en France. Nous regardons le marché, tout est une question d’opportunité. Nous attendons aussi le déploiement prochain de l’ERTMS (système de signalisation, ndlr) sur Paris-Lyon comme le prévoit SNCF Réseau, ce dont nous nous félicitons.

Propos recueillis par Marie Hélène Poingt