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Ewa

La troisième ligne du métro de Toulouse repoussée à 2028

Vue d'architecte

La crise du Covid aura eu raison du calendrier serré de la troisième ligne du métro de Toulouse. Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, a annoncé le 14 décembre que la mise en service du projet phare de son mandat serait finalement repoussée de trois ans, fin 2028, pour des raisons budgétaires. « Si l’on additionne le déficit de recettes aux dépenses supplémentaires générées par notre gestion de la crise, nous accusons une perte de 169 millions d’euros pour la Mairie, la Métropole et Tisséo en 2020 », a-t-il indiqué lors d’un point presse consacré aux conséquences financières de la crise du Covid.

Conséquence, il a été décidé d’étaler dans le temps les travaux de la 3e ligne de métro qui commenceront bien fin 2022 mais se termineront fin 2028 au lieu de 2025. Le prolongement de la ligne B du métro est quant à elle repoussée de 2025 à 2026. Les autres grands programmes de mobilité (Linéo, lignes de bus express, téléphérique, parc relais…) ne sont pas repoussés, a assuré le président de Tisséo, Jean-Michel Lattes.

Catherine Stern

Ewa

Amiens Métropole lance l’open payment à double plafonnement

BHNS Amiens 100 électrique Nemo

Pour payer son titre de transport au sein du réseau de bus Ametis d’Amiens Métropole, il est désormais possible d’utiliser sa carte bancaire ou son téléphone portable. « Une nouvelle solution de paiement qui vise à rendre l’expérience voyageur la plus fluide et la plus simple possible, et s’inscrit dans le prolongement de la mise en circulation de la première flotte de BHNS 100 % électriques en France au printemps 2019 », indique Laurent Verschelde, directeur général adjoint de Keolis Grands Urbains, l’opérateur des transports amiénois.

L’originalité de cet Open Payment mis en place par Flowbird, avec le partenariat de CB et de la Banque Postale, est le double plafonnement : le voyageur peut valider son titre de transport avec la garantie, s’il se déplace beaucoup, de ne pas payer plus cher qu’un ticket à la journée à 4,30 € ou un abonnement au mois à 29 €. « Cette tarification dynamique a été le défi le plus difficile à relever, reconnaît Jean-Claude Renaux, vice-président Mobilités d’Amiens Métropole. Finies les queues aux guichets en début de mois ».

Les 136 bus du réseau d’Amiens Métropole proposent ces valideurs pour CB et smartphone, utilisables depuis le 18 août avec une carte bancaire et depuis le 23 novembre avec un smartphone équipé de Paylib ou Apple Pay. Huit à 1 000 personnes se servent de cette possibilité chaque jour, ce qui représente 11 % de la fréquentation occasionnelle et 2 % des abonnements mensuels. Une part qui devrait progresser avec le développement du sans contact. « D’habitude, l’Open Payment est plutôt proposé aux voyageurs occasionnels. L’originalité ici est de le proposer aussi aux usagers réguliers », souligne Loÿs Moulin, directeur du développement de CB.

Les parcs relais sont également équipés de ces valideurs. « En sortant du parking et en présentant la CB ou le téléphone avec lequel vous avez payé votre trajet en transport en commun, vous aurez le stationnement gratuit, signale Bertrand Barthélémy, directeur général de Flowbird Group. Alors que si vous avez fait autre chose, vous payerez le stationnement. C’est une première en France qui incitera à déposer sa voiture pour les derniers kilomètres. »

Catherine Stern

Ewa

La ligne 14 franchit le périphérique et devient l’épine dorsale du métro parisien

metro automatique ligne 14 prolongement

Après plusieurs années de travaux et une accélération en dernière ligne droite pour tenir les délais, le prolongement de la ligne 14 du métro a été inauguré le 14 décembre. Et les premiers trains de voyageurs ont pu aussitôt relier, en 5,8 kilomètres à partir de la gare Saint-Lazare, les stations Pont-Cardinet, Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen – Région Ile-de-France.

En janvier 2021, la station Porte de Clichy sera également ouverte. « Habituellement, les stations de métro se situent à – 10 ou -15 mètres. Ces stations se trouvent à – 21 mètres et même – 25 mètres pour Porte de Clichy », souligne Catherine Guillouard, la PDG de la RATP, rappelant « le défi technique et humain » représenté par ces travaux réalisés dans un environnement hyperdense. Ils ont notamment nécessité trois tunneliers en action simultanée, un nouveau poste de commandement pour la ligne et un nouveau système de pilotage automatique.

La ligne 14, entièrement automatique, permettra de soulager la ligne 13, en lui prenant environ 25 % de son trafic qui s’élève à 650 000 voyageurs quotidiens. Longs de 120 mètres (contre 90 m actuellement), ce qui en fait les plus longs métros de France, les nouveaux trains Alstom MP14 disposant de huit voitures pourront transporter jusqu’à 35 000 voyageurs par heure en se succédant toutes les 85 secondes. IDFM a passé un marché de deux milliards d’euros pour acheter ces trains (portant sur l’acquisition d’un maximum de 217 trains), qui seront aussi mis en circulation sur les lignes 4 et 11 au fur et à mesure de leur automatisation.

D’ici à 2024, horizon des JO, la ligne 14 est attendue à Saint-Denis Pleyel au nord (1,6 km) et à Orly au sud, pour permettre de relier l’aéroport et les futures lignes du Grand Paris Express. Sa fréquentation devrait alors passer de 550 000 à un million de voyages par jour, soit l’équivalent du trafic du RER B. Avec 14 km de plus, elle sera alors la plus longue ligne de métro et la plus fréquentée, confortant son rôle de colonne vertébrale du métro parisien.

M.-H. P.

Ewa

Le RER métropolitain de Bordeaux sur la bonne voie

TER entrant en gare de Pessac

Depuis le 13 décembre, la ligne Libourne – Arcachon est devenue la première desserte traversante de Nouvelle-Aquitaine. C’est aussi la première étape importante vers le prometteur RER métropolitain, qui permet de relier des villes sans changer de train à Bordeaux. Dans un premier temps huit TER, soit quatre allers-retours en semaine et trois le week-end n’auront pas leur terminus à Bordeaux-Saint-Jean. Pour aboutir, dans un an, à un TER toutes les demi-heures.

A titre d’exemple un étudiant demeurant à Libourne et se rendant à Pessac, ville universitaire, verra son temps de trajet (quarante-cinq minutes) considérablement réduit.

L’enjeu du RER métropolitain est de simplifier les déplacements, lutter contre la congestion routière, réduire le temps de trajet, faciliter les déplacements entre la rive droite et la rive gauche, sans oublier le défi climatique.

Reste l’objectif de mettre en place une seconde offre traversante entre Saint-Mariens-Saint-Yzan et Langon. Il faudra toutefois attendre l’horizon 2028 car la ligne n’est pas électrifiée de bout en bout. Il manque vingt-cinq kilomètres au nord de Bordeaux et des travaux d’infrastructure seront nécessaires aux deux terminus.

En attendant, l’offre TER va s’intensifier sur l’ensemble du territoire de la Nouvelle-Aquitaine, avec d’une part 46 TER de plus par semaine à compter du 13 décembre 2020 et d’autre part l’ouverture dans la périphérie bordelaise, de deux nouvelles haltes, au Bouscat-Sainte-Germaine en 2023 et à Talence-Médoquine en 2024.

A l’horizon 2028, 200 kilomètres de lignes, cinq branches de l’étoile ferroviaire (Arcachon, Libourne, Langon, Le Médoc et le nord Gironde), 47 gares dont 18 dans l’agglomération bordelaise, serviront à la desserte de RER entre les villes de Gironde.

 François-Xavier Point

Ewa

Trois organisations syndicales se partagent les sièges des CA à la SNCF

Siège de la SNCF, Saint-Denis

Pas de grosse surprise dans les résultats des élections qui se sont tenues du 4 au 10 décembre, au cours desquelles les salariés du groupe public unifié (GPU) SNCF ont élu, par voie électronique, leurs représentants aux conseils d’administration des quatre sociétés anonymes créées depuis le 1er janvier : SNCF, SNCF Réseau, SNCF Voyageurs et SNCF Gares & Connexions.

Les trois premières organisations syndicales ont conforté leurs positions, en se partageant les sièges, la CGT et l’Unsa Ferroviaire en en gagnant cinq chacune, Sud-Rail en en remportant deux. Plus précisément, pour le conseil d’administration de la SNCF et celui de SNCF Réseau (qui comptent chacun 12 membres dont quatre représentants des salariés), la CGT a obtenu deux sièges dans chacun des conseils d’administration, l’Unsa-Ferroviaire et Sud-Rail chacun un siège dans chaque conseils d’administration. Pour le conseils d’administration de SNCF Voyageurs (neuf membres dont trois représentants des salariés), la CGT, l’Unsa-Ferroviaire et Sud-Rail ont obtenu chacun un siège. Enfin, pour le conseil d’administration de SNCF Gares & Connexions (six membres dont deux représentants des salariés), l’Unsa-Ferroviaire obtient deux sièges. « L’Unsa-Ferroviaire est la seule organisation syndicale à être présente dans tous les conseils d’administration. Nous sommes très heureux de ces résultats. Election après élection, nous confirmons notre ancrage », commente Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire. « Nos administrateurs élus auront à cœur de porter la voix des agents de l’ensemble des sociétés anonymes et des filiales concernées. »

Ces représentants sont élus pour un mandat de quatre ans. « Les conseils d’administration sont chargés de déterminer les orientations stratégiques de l’entreprise et de veiller à leur mise en œuvre. Ils jouent donc un rôle majeur pour l’avenir de l’entreprise », rappelle la SNCF dans le communiqué.

Anne Jeantet

Ewa

La poutre tombée sur les voies du RER C a été évacuée

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Découpée par tronçons, la poutre coffrante, tombée le 1er décembre sur les voies du RER C, au sud de la gare d’Austerlitz, a été complètement retirée le 10 décembre. L’opération a été particulièrement compliquée pour évacuer cette poutre de 370 tonnes, en forme de U, 45 mètres de long et trois de haut, brisée en trois et qui provient du chantier de la ZAC Paris Rive Gauche. Un chantier mené par un groupement d’entreprises comprenant Léon Grosse (mandataire) – Freyssinet (groupe Vinci) et piloté par la SEMAPA (Société d’aménagement de la ville de Paris). « Depuis l’incident, 150 compagnons sont mobilisés sur ce chantier, 24 h/24 et 7 j/7 », précisait Christian Lacroix, président de Freyssinet France, le 7 décembre, près du chantier.

Les opérations ont commencé deux jours après l’incident, le temps d’imaginer une solution et d’acheminer le matériel, notamment les grues, dont deux sur rail. Pour protéger la voie, il a d’abord fallu poser un platelage métallique, sur lequel ont été installées des tours d’étaiement pour soutenir la poutre lors de la découpe. Cette découpe devait s’effectuer par tronçons d’une dizaine de tonnes, suffisamment importants pour effectuer l’opération rapidement, mais pas trop lourds pour être posés sur les abords du chantier – qui ne peuvent supporter de trop grosses charges – puis être évacués par camion.

Chaque élément à découper a d’abord été « carotté » afin de faire passer l’élingue permettant de le soutenir grâce à une grue puis de le poser le long de l’avenue de France. Le sciage et la découpe des éléments ont commencé dans la nuit du 6 au 7 décembre. Cette étape devait se terminer le 9 ou le 10 décembre.

SNCF Réseau devra ensuite évaluer les dégâts et remettre en état les infrastructures, notamment la caténaire, emportée dans sa chute par la poutre coffrante, ainsi que la voie. Difficile, sans connaître l’étendue des dégâts de prédire une date de reprise des circulations.

Le groupement s’est montré rassurant à propos des poutres déjà posées. Même si l’expertise était encore en cours, « les deux poutres déjà mises en place sont parfaitement sécurisées. Elles sont validées par le maître d’œuvre, le bureau de contrôle et SNCF Réseau », assure Bruno Alleard, le directeur général adjoint de Léon Grosse Ile-de-France. « Ce n’est pas la structure de la poutre qui est cause, c’est au cours de la manipulation, pour la poser sur les appuis que s’est produit l’incident », ajoute-t-il.

L’heure est désormais à la réparation des installations endommagées (la reprise des circulations est attendue vers la mi-décembre) et à l’évaluation du préjudice. « Les investigations sont en cours depuis la semaine dernière (début décembre, ndlr) pour identifier les causes de l’incident de chantier, évaluer les préjudices et permettre de déterminer les responsabilités. Les pénalités et indemnités seront arbitrées à l’issue d’une analyse approfondie des circonstances de l’événement », se contente d’indiquer le groupement des constructeurs. Un dossier également compliqué…

Yann Goubin

Ewa

Anne Pruvot, future directrice générale de e.Voyageurs à la SNCF

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SNCF Voyageurs annonce l’arrivée, mi-janvier, d’Anne Pruvot au poste de directrice générale de sa filiale numérique, e.voyageurs. Cette diplômée d’HEC remplacera Alexandre Viros parti cet été prendre la présidence du groupe Adecco en France.

Présentée par la SNCF comme « l’une des meilleures expertes en matière de numérique et de mobilité », Anne Pruvot a travaillé pour Accenture, puis pour le cabinet Oliver Wyman, où elle a piloté les travaux de transformation numérique pour les secteurs des transports et des services. « Durant sa carrière, elle a accompagné à de nombreuses reprises les projets de la SNCF, du lancement des premières versions du site voyages-sncf.com (maintenant OUI.sncf) à la définition de la feuille de route numérique du groupe SNCF », rappelle la société mère.

La nouvelle dirigeante, qui intégrera le comité exécutif de SNCF Voyageurs, devra notamment mener l’année prochaine le chantier de création d’une application unique, regroupant a minima OUI.sncf et l’Assistant SNCF.

Ewa

Montpellier lance le plus important appel d’offres de tramways en France

Présentation de l'appel d'offres Tramway à Montpellier.

Montpellier Méditerranée Métropole lance un appel d’offres visant à acquérir 77 nouvelles rames de tramway pour un montant d’environ 275 millions d’euros. Son président Mikaël Delafosse, le nouveau maire de Montpellier, a souligné que cet appel d’offres était ouvert et demandeur d’innovation. « Le tram du XXIesiècle ne sera pas celui de la fin du XXesiècle, aura une meilleure ergonomie, un meilleur confort et pourra accueillir éventuellement des vélos », a-t-il ajouté.

Cette commande permettra de fournir 30 rames neuves à la ligne 1 qui, 20 ans après son lancement, est la plus fréquentée de France hors Ile-de-France. 25 rames serviront à renforcer les quatre lignes existantes dont la fréquentation devrait augmenter avec la mise en place de la gratuité des transports depuis le 4 septembre. Enfin, 22 rames sont destinées à la future ligne 5 dont Julie Frêche, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole et déléguée au Transport et aux Mobilités actives, a indiqué qu’elle serait mise en service fin 2025. Le design de cette cinquième ligne s’appuiera, comme pour les précédentes, sur une création artistique. « Mais ce design devra aussi dire des choses », a complété le maire de Montpellier.

Laurent Nison, le président de TaM, l’exploitant des transports en commun, a précisé que les rames seront livrées à partir de 2024, à raison de deux à trois par mois jusqu’en 2030. Un troisième dépôt devra être construit.

Catherine Stern

Ewa

Valérie Pécresse : « Je crois à la reprise des transports »

Valérie-Pecresse

La présidente de la région Ile-de-France (et d’IDFM) tacle SNCF Réseau, raconte les négociations avec la SNCF et la RATP, veut « doper » la politique vélo et s’exprime sur la reprise du transport aérien. Une interview organisée le 4 décembre, dans le cadre de l’AJTM (Association des journalistes des transports et des mobilités).

Après une année très difficile, comment s’annonce 2021? 

Valérie Pécresse : La situation actuelle est tendue. La crise a privé les transports publics franciliens de 2,6 milliards d’euros de recettes. Soit 25 % du total.

Quand on perd 25 % de recettes, c’est compliqué. Pour compenser ces pertes, j’ai engagé un bras de fer avec l’Etat avec un triple objectif : ne pas baisser l’offre de transport, ne pas augmenter le prix du Pass Navigo (sinon on aurait dû l’augmenter de 20 euros) et maintenir notre plan d’investissement qui court jusqu’en 2028. Grâce à ce programme, tous les trains seront soit rénovés, soit neufs d’ici la fin 2021. Cela concerne plus de 700 rames.
Le gouvernement a accepté de verser en cash un milliard d’euros pour les pertes liées au versement mobilité et 1,6 milliard en avances remboursables (avec un remboursement plus important à partir de 2028, ce qui correspond à la fin de notre programme d’investissement).

Cette solution sert aujourd’hui de modèle aux autres autorités organisatrices des mobilités (qui réclament un plan de soutien au gouvernement, ndlr). J’avais essayé de les emmener avec moi au moment des négociations avec l’Etat mais cela n’a pas été possible, les élections en juin les ont désorganisées et elles attendaient l’arrivée des nouvelles équipes municipales.

Quel est le niveau de fréquentation des transports publics franciliens actuellement? 

V. P. : En novembre, la fréquentation atteignait 35 % de niveau habituel,. La première semaine de décembre, ce taux est remonté à 40 %.

La sujet, pour la région, cela va aussi être de faire revenir les touristes. Ce qui passera notamment par la reprise des grands salons professionnels.

Le budget d’IDFM est-il encore menacé en 2021? 

V. P. : Pour 2021, nous avons inscrit dans nos comptes un besoin de financement d’un milliard d’euros mais nous sommes encore dans le flou. Tout dépendra de la situation sanitaire et du vaccin. On considère que le virus impactera l’économie jusqu’en juin. Et les touristes ne reviendront pas avant l’été.

On peut aussi considérer qu’avec le télétravail et le lissage des pointes, la crise peut avoir un effet bénéfique sur les transports publics. S’il y a du télétravail un ou deux jours par semaine, je ne crois pas qu’il y aura un impact sur les recettes. Même quand on est en télétravail deux jours par semaine, on continue à utiliser les transports publics aller faire ses courses, emmener ses enfants à l’école ou se déplacer pour ses loisirs… Le pass Navigo  dézoné est suffisamment attractif pour que les Franciliens continuent à l’acheter. Il y a une prise de conscience sur le fait qu’on doit pouvoir mieux utiliser les transports.

Mais pour moi, 2021 sera l’année de la qualité du service. Ce qui se retrouvera dans les nouveaux contrats de la SNCF et de la RATP.

Vous allez justement signer le nouveau contrat avec la SNCF le 9 décembre. Qu’est-ce qui va changer et où en êtes-vous du côté de la RATP, avec laquelle les négociations paraissent très tendues?

V. P. :  On sait que je me bats et que je suis une négociatrice dure car je crois que les grands opérateurs de transport doivent mettre les clients au centre du jeu.

Dans le cadre de son nouveau contrat, la SNCF proposait la même offre de transport mais pour 200 millions d’euros de plus! C’est pourquoi ça a pris un peu de temps… On a changé la logique pour mettre les clients au coeur du contrat. En tant qu’autorité organisatrice, je suis la première cliente des opérateurs. Parmi les avancées, j’ai obtenu 100 millions d’euros de bonus-malus et un remboursement automatique des voyageurs quand le taux de régularité est inférieur à 80 % pendant au moins trois mois.  En contrepartie la SNCF voulait récupérer 100 millions d’euros dans le montant de base du contrat…  Aujourd’hui, le contrat avec la SNCF est un bon contrat.

Avec la RATP, on n’est pas en retard. On devait signer en décembre. Il n’est pas impossible que ça prenne deux ou trois mois supplémentaires. Les risques ne sont pas très élevés pour la RATP qui gagne beaucoup d’argent. C’est IDFM qui assume les risques et qui réalise les infrastructures.

Ni la RATP ni la SNCF ne peuvent se plaindre car nous sommes la seule région qui a un taux d’exécution de son contrat de plan Etat-Région atteignant 90% en décembre. Dans les autres régions, ce taux atteint 60 % en moyenne. Nous allons d’ailleurs devoir signer un avenant au CPER d’1,7 milliard pour 2021 et 2022 pour pouvoir continuer les travaux.

Nous nous sommes déjà mis d’accord sur les investissements : ils doubleront dans le prochain contrat SNCF et RATP. Mais prenez garde à ceux qui veulent remettre en cause le financement! Le budget de fonctionnement des transports publics franciliens atteint 10,8 milliards d’euros. Ce sera même 11,8 milliards avec le Grand Paris Express en 2030. On doit donc trouver 12 milliards par an. Il est impossible d’augmenter la contribution des entreprises. Si ce n’est pas les entreprises, qui paiera? Les contribuables? Allez expliquer aux Franciliens qui ont choisi de se déplacer en vélo de payer davantage d’impôts pour les transports publics…  La qualité de l’infrastructure se paye.  Il faut réfléchir à des recettes nouvelles.

L’appel d’offres pour Nexteo sera-t-il lancé en décembre comme vous le demandiez? 

V. P. : Nexteo est voté. L’appel d’offres sera lancé avant la fin de l’année. Le problème maintenant, c’est qu’il faut que SNCF Réseau arrête d’être en retard sur ses chantiers et arrêtent d’avoir des surcoûts de 30 % comme sur Eole.

Nous avions proposé d’avoir un contrat avec SNCF Réseau comme nous en avons un avec Transilien. Mais c’est compliqué car le réseau ferré accueille aussi d’autres trafics, les trains grandes lignes, les trains de fret…

Mais on a un sujet avec SNCF Réseau, un vrai. 800 millions d’euros de régénération sont programmés par an sur le réseau francilien. Mais Réseau n’arrive pas forcément à les réaliser. Il est vrai qu’il doit aussi faire face à des commandes politiques. On lui demande par exemple d’accélérer Roissy-Picardie. Je ne sais pas combien cela concerne de passagers. Mais sur les lignes du RER B et D, on a 1,6 million de voyageurs par jour. Je ne veux pas jouer la grosse région Ile-de-France contre la petite Picardie, mais il faut donner la priorité aux lignes les plus fréquentées.

La commande du nouveau matériel roulant (MI20) pour le RER B se fait attendre. Qu’en est-il? 

V. P. : Nous allons voter les crédits le 9 décembre. La RATP doit signer ce marché. Le vrai sujet, ce n’est pas les quelques semaines de retard éventuel de ce marché. Le vrai sujet, c’est la décision du tribunal administratif sur CDG Express. Nous avions obtenu de la SNCF et d’ADP que sur les 2 milliards d’euros du projet, 500 millions soient affectés au RER B. La décision du tribunal suspend non seulement les travaux sur CDG Express mais aussi les travaux sur le RER B (dont la reprise du pont de Soissons à Saint-Denis, indispensable non seulement à CDG Express mais aussi aux RER B). Maintenant l’affaire va aller devant la Cour d’Appel. J’ai écrit à la Cour d’Appel pour expliquer qu’il y a un intérêt primordial à régénérer le RER B avec les 500 millions. Si les travaux sont stoppés, il y aura un vrai retard. Tout le monde n’a pas bien vu les conséquences de cet arrêt qui ne concerne pas seulement les accès de l’aéroport mais aussi les 900 000 voyageurs du RER B Nord.

Quelle est votre réaction sur l’accord sur la gare du Nord entre Paris et la SNCF? 

V. P. : Je suis extrêmement satisfaite et soulagée de la fin du blocage pour cette gare qui est en quelque sorte la porte de Paris. Le chantier va enfin pouvoir démarrer, sans sacrifier aux conditions de voyage ni aux ambitions du projet de modernisation de la gare. La région a toujours soutenu ce projet. Je ne pense pas que les commerces du quartier seront lésés.

Je suis satisfaite car on va doubler les escalators et les ascenseurs, ce qui va apporter une plus grande accessibilité à la gare. Et les voyageurs du quotidien ne perdront plus de temps dans leurs acheminements pour prendre leurs trains. Nous resterons vigilants sur ces questions.

Mais au départ, le projet était auto-financé. S’il y a moins de commerces, il y aura moins de recettes pour financer le projet…

Allez-vous poursuivre votre politique en faveur du vélo ? 

V. P. : La pandémie, mais aussi avant les grèves à la SNCF et à la RATP, ainsi que l’arrivée du vélo électrique, ont permis de faire bondir l’utilisation du vélo. On recensait 650 000 trajets en vélo chaque jour en Ile-de-France il y a dix ans. Nous en attendons 2 millions en 2021.

L’utilisation accrue s’observe aussi en grande couronne où on ne pensait pas que cela arriverait. Plusieurs actions y ont contribué : les aides à l’achat d’un vélo électrique et le lancement des Véligo qui sont aujourd’hui au nombre de 20 000 et qui facilitent le passage à l’achat d’un vélo personnel. Je rappelle que les Véligo ont représenté le plus gros marché public européen passé pour des vélos électriques en location longue durée. En novembre, on avait versé 66 000 primes à l’achat d’un vélo électrique d’un montant de 500 euros. On en avait budgété 30 000. On va maintenir cette prime car on arrive à déclencher l’acte d’achat avec cette prime.

Pour qu’une politique vélo fonctionne, il faut pouvoir circuler en toute sécurité et disposer de parkings sécurisés. On travaille sur tous ces sujets. Avant la crise, le plan vélo était doté de 200 millions d’euros. Nous sommes en train de doper ce plan. La région veut aider les collectivités à financer leurs politiques en faveur de la bicyclette, comme c’est le cas du Val d’Oise qui travaille sur ses départementales. La région concentre ses efforts pour supprimer les discontinuités dans les cheminements : la subvention est passée de 2 millions à 6 millions d’euros pour supprimer les points bloquants.

Notre volontarisme a rencontré celui du collectif Vélo Ile-de-France qui nous a proposé le RER V. C’est-à-dire 9 lignes pour les vélos qui reprennent les trajets des grandes pénétrantes dans Paris. La région a pris le leadership pour la coordination du projet. Nous prévoyons aussi d’implanter un parking vélo dans chaque gare d’Ile-de-France, avec 140 000 places d’ici 2030. Et j’ai proposé 70 000 places sécurisées le long du tramway parisien.

Selon vous, quel modèle économique faut-il mettre en place pour les transports publics malmenés par la crise? 

V. P. : Je suis peut-être déraisonnablement optimiste mais je crois à une vraie tendance de fond à la hausse pour les transports du quotidien. Je vous livre une anecdote : le patron de Vinci Autoroutes m’a raconté avoir constaté une baisse du trafic sur l’autoroute A86 juste après l’arrivée des nouveaux trains Franciliens sur la ligne L. Donc quand la qualité des transports publics s’améliore, on préfère les utiliser.

Je ne pense pas non plus que le transport aérien est mort. Les vols longs courriers vont continuer à augmenter. La Chine, gravement affectée par la crise du Covid, enregistre aujourd’hui un trafic aérien en hausse.

Je ne crois donc pas à une baisse à venir de la mobilité. C’est pourquoi je me mobilise sur la décarbonation des transports. Les véhicules électriques sont trop chers pour les particuliers. La région a donc décidé d’octroyer une prime de 2500 euros à tous ceux qui optent pour le rétrofit transformant une voitures thermique en véhicule électrique. Nous pensons qu’il va y avoir un changement des règles du jeu et nous souhaitons créer une filière industrielle autour de cette technique. C’est toute l’ambition de la reconversion du site de Renault à Flins qui a pour objectif de faire rouler des véhicules 1 million de km en les rétrofitant régulièrement. C’est une lutte contre l’obsolescence des voitures. Si un grand industriel comme Renault croit au rétrofit, c’est une bonne nouvelle. La région pourrait être pionnière en matière de recyclage industriel. Pour moi, c’est un très beau projet.

En parallèle, nous subventionnons aussi l’installation de bornes de recharge électrique sur notre territoire, avec l’objectif d’en tripler le nombre : Il y a 4000 bornes aujourd’hui, nous en aurons 12 000 d’ici à 2023.

Marie-Hélène Poingt 

 

 

Ewa

Le contrat de Keolis renouvelé à Châtellerault

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La Communauté d’Agglomération du Grand Châtellerault, dans la Vienne, a renouvelé le 16 novembre le contrat de Keolis pour l’exploitation et la maintenance de l’ensemble du réseau TAC. Ce contrat de délégation de service public débutera le 1er avril 2021 et durera 5 ans. Il générera un chiffre d’affaires cumulé d’environ 15 M€.

Parmi les nouveautés, Keolis doit renforcer l’offre de transport les soirs et les week-ends, ainsi que sur les lignes les plus fréquentées. Le service de transport sera également étendu à de nouvelles communes de l’agglomération, qui passeront de 12 à 17. Ce qui permettra à 64 000 habitants (contre 55 000 aujourd’hui) de bénéficier d’un service de mobilité.

« D’ici la fin du contrat, Keolis aura également comme objectif d’augmenter la fréquentation de 15 % et les recettes commerciales de 27 % », note l’opérateur dans un communiqué.