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Ewa

TGV Ouigo : 110 millions de passagers en dix ans

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Tout juste à l’équilibre économique, les TGV low cost Ouigo passent le cap des dix ans avec un trafic passagers en constante progression, des nouvelles destinations en France et en Espagne, l’arrivée de nouvelles rames plus capacitaires, recyclées des services Inoui. La SNCF se donne par ailleurs un an de plus pour tester les trains classiques Ouigo, ex- Corail à bas prix.

 

Dans un récent sondage Louis Harris Interactive commandé par le Réseau Action Climat, les Français attendent en priorité des billets de trains moins chers. De quoi revigorer la SNCF et ses trains low cost Ouigo (TGV et trains classiques) qui proposent des tarifs à partir de 10 euros, pour un adulte (99 euros maximum, selon les règles du yield management), sans options. Depuis avril, dans les TGV Ouigo, les enfants de moins de trois ans voyagent gratuitement, sur les genoux d’un parent. Les moins de 12 ans paient toujours cinq euros. « Plus d’un client sur deux a voyagé pour moins de 25 euros en 2022, et les prix n’ont pas bougé en janvier 2023 avec le bouclier tarifaire », insiste la SNCF. Le quart de la clientèle Ouigo est jeune, 10% sont des seniors, 17% des familles.

Un quart du marché de la grande vitesse

Inaugurées en 2013, les doubles rames de TGV bleues et roses ont transporté 110 millions de passagers en dix ans (dont trois millions vers l’Espagne depuis le lancement de la destination en 2021). Soit un quart du marché de la grande vitesse ferroviaire. En 2022, le trafic Ouigo a atteint 24 millions de passagers (contre 17 millions avant le Covid), sur 60 destinations, avec un taux de remplissage moyen de 80% en semaine, 90% le week-end. « Chaque fois qu’on a mis un Ouigo sur les rails, en France ou vers l’Espagne, on a induit 20% de voyageurs en plus », a calculé Alain Krakovitch, dirigeant de SNCF Voyageurs, lors d’un point presse le 3 mai. Depuis 2017, la majorité des Ouigo partent depuis les gares centrales des villes. La SNCF dit vouloir lancer en 2024 la liaison Roissy-Toulon, et en prévoir trois autres en 2026, sans plus de précisions.

Objectif 2030 : doubler la mise avec 50 millions de voyageurs par an en Ouigo, sur les 200 millions attendus sur la grande vitesse ferroviaire. « Sans cannibaliser les TGV Inoui [les TGV classiques] », insiste Alain Krakovitch. Sur certaines liaisons, Toulouse et Montpellier par exemple, les TGV low cost de la SNCF ont toutefois remplacé des Inoui à certains horaires. « Cela arrive de moins en moins, s’il n’y a pas un marché pour les deux services, alors Ouigo se substitue aux Inoui. Si le marché est là, les deux services sont conservés », tempère Jérôme Laffon, directeur de Ouigo. Au total, depuis dix ans, le TGV low cost a pris 55 millions de voyageurs aux TGV classiques.

Ouigo, laboratoire industriel pour les TGV

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Davantage de crochets pour vélos dans les futures rames du TGV Ouigo.

Pour remplir son objectif de doublement du trafic passagers d’ici à 2030, la SNCF va mettre davantage de TGV Ouigo sur les rails : 50 rames doubles à partir de 2025 contre 38 aujourd’hui. Ces 12 rames supplémentaires sont d’anciennes Inoui arrivées à mi-vie qui vont être désossées, révisées et reliftées pour épouser le nouveau design de la gamme low cost. Les couleurs restent inchangées mais il y aura 1 306 places assises (deux fois 653 places) au lieu de 1 268, les banquettes disparaîtront pour permettre de doubler les espaces vélos (16 crochets au lieu de 8), d’augmenter celui des bagages, un « espace de convivialité » sera créé au milieu des rames. Et surtout, les sièges seront « plus confortables », indique Jérôme Laffon. Outre ces 12 rames supplémentaires, tous les trains actuels feront l’objet d’une rénovation. Les TGV M de nouvelle génération, actuellement en test sont, quant à eux, dédiés aux trains Inoui.

Comme dans l’aérien, le modèle économique du low cost ferroviaire repose sur le nombre de rotations poussées à leur maximum : une rame Ouigo circule 700 000 km par an, deux fois plus qu’un TGV classique. Un modèle inspirant pour les services Inoui ? « Ouigo est un laboratoire de maîtrise des coûts, d’optimisation du matériel roulant, avec une logique de rotation des rames importante. Nous commençons à préparer les rames Inoui la nuit, comme pour la maintenance des Ouigo », indique Alain Krakovitch. Pour les Ouigo trains classiques censés concurrencer la route (Paris-Nantes et Paris-Lyon entre 10 et 49 euros), la SNCF a créé une filiale de production afin de pouvoir mettre en place un certificat métier spécifique pour les cheminots affectés à ces services low cost.  Appelé « 100% bord », cela signifie que les agents sont en mesure d’assurer l’ensemble des tâches nécessaires au service. « Cette certification, ce n’est pas une question de dumping social mais de sécurité ferroviaire », se défend le patron de SNCF Voyageurs.

En dix ans, les Ouigo n’ont pas gagné d’argent, mais n’en n’ont pas perdu. « On est à l’équilibre et les recettes commerciales servent à financer l’avenir de Ouigo : la maintenance et le renouvellement des rames, le développement des nouvelles liaisons », commente Alain Krakovitch. Récemment vers Quimper, La Rochelle et Perpignan depuis Paris, et en Espagne avec l’inauguration du Madrid-Alicante avec un arrêt à Albacete. « Ouigo Espagne arrivera en Andalousie avec Madrid-Séville et proposera cinq allers-retours avec un arrêt à Cordoue« , indique la SNCF qui prévoit « à terme, jusqu’à 30 départs quotidiens à travers l’Espagne, pouvant transporter jusqu’à 10 millions de voyageurs chaque année [à bord de] 14 rames TGV Alstom Euroduplex à deux niveaux (509 sièges)Le modèle est exportable dans d’autres pays européens », commente Jérôme Laffon, sans préciser les pistes de développement.

Avec ses TGV et ses deux lignes de trains classiques Ouigo, la SNCF mène une stratégie d’occupation du terrain : « Ouigo est pour nous une manière d’occuper l’ensemble du marché, commente Alain Krakovitch. C’est un produit complémentaire d’Inoui, à prix bas, une manière d’anticiper l’ouverture à la concurrence ». Laquelle tarde à arriver sur le marché français de la grande vitesse ferroviaire. Plus encore sur les lignes intercités.

Nathalie Arensonas

Ewa

La RATP prend la mer en remportant le réseau de transports de Toulon

Bateau bus Toulon

RATP Dev déloge Transdev du poste de conduite des transports en commun (bus, bateaux-bus) de la métropole toulonnaise, le réseau « Mistral ». Associée à associé à l’autocariste local, SNT-Suma, la filiale du groupe RATP a remporté le contrat de DSP (511 millions d’euros) pour six ans. Il a démarré le 1er mai.

L’opérateur s’ est engagée à augmenter l’offre kilométrique avec trois lignes à haut niveau de service et la promesse d’une amélioration de la desserte des secteurs de Hyères et de Six-Fours, ainsi que de la base navale, en navette maritime.

La métropole a un projet de création d’un BHNS de 28 kilomètres pour desservir les villes de La Seyne-sur-Mer, Ollioules, Toulon, La Valette-du-Var et La Garde

Ewa

A Bordeaux, Keolis est devenue une société à mission

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Depuis l’automne 2022, la filiale de Keolis à Bordeaux qui a remporté l’an dernier le marché des bus, tramway, navettes fluviales et vélos de la métropole girondine, est la première entreprise à mission dans les transports publics. Sa création, ou plutôt sa transformation, était l’une des conditions de l’appel d’offres de la métropole girondine pour la nouvelle délégation de service public des transports urbains. Le gagnant allait devoir allier performance économique avec engagement sociétal et environnemental.

Le statut de société à mission a été créé par la loi Pacte relative à la croissance et à la transformation des entreprises (Pacte), adoptée en mai 2019.

Le contrat remporté par Keolis, candidat sortant, a démarré le 1er janvier 2023 pour huit ans et impose à la filiale de la SNCF de renforcer sa responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Concrètement, l’entreprise s’engage à favoriser la transition énergétique (notamment, convertir les bus au BioGNV et utiliser de l’énergie « verte » pour les trams d’ici à 2025), diminuer son empreinte carbone (par exemple, réduire de 15 % la consommation en eau pour le nettoyage des tramways d’ici à 2026), maitriser la gestion de ses déchets, renforcer la diversité et l’égalité professionnelle, etc.

Un comité de suivi a été mis en place au printemps pour contrôler les engagements RSE de Keolis. Leur respect sera évalué par un organisme tiers indépendant (OTI).

N.A

Ewa

Le tram jusqu’à l’aéroport de Mérignac, premier acte du lifting des transports bordelais

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Vingt ans après son inauguration, le tramway bordelais va enfin desservir l’aéroport. Les cinq kilomètres qui permettent de rejoindre le pôle aéroportuaire de Mérignac entrent en service samedi 29 avril. C’est le premier acte de la transformation des transports urbains et périrubains de Bordeaux qui va s’échelonner jusqu’à la rentrée 2023.

Grand chambardement dans les transports publics bordelais. C’est la signature Keolis sur le contrat record de 2,2 milliards d’euros que la filiale de la SNCF a gagné dans la métropole girondine et qui est en œuvre depuis le 1er janvier. Déjà aux manettes à Bordeaux depuis 2008, le groupe a soufflé la politesse à son principal challenger, Transdev, qui conteste le résultat de l’appel d’offres et a formé deux recours devant le tribunal administratif.

Les juges ne se prononceront pas avant 2024, mais en attendant, le réseau TBM (pour Transports Bordeaux Métropole) se transforme de fond en comble. « Un choc d’offre », selon la formule consacrée. Dans sa réponse, Keolis s’était engagé à améliorer l’efficacité des transports publics, proposer davantage de services et mettre en musique le schéma des mobilités voté par la métropole dirigée par le maire socialiste de Mérignac, Alain Anziani. La collectivité a déjà investi 300 millions d’euros pour le volet mobilité, dont 100 pour le prolongement du tram. Keolis doit en investir 130 millions dans le cadre de la nouvelle DSP.

Le dynamisme démographique de Bordeaux, la hausse des prix de l’immobilier dans la ville-centre et la conquête de la rive droite de la Garonne délaissée pendant des décennies, expliquent ce grand lifting des transports publics. Si l’inauguration du tramway en 2003 avait transfiguré la cité girondine, vingt ans après, le TGV à deux heures de Paris et les effets du Covid poursuivent le travail.

Jets privés

Premier acte des changements sur le réseau de transport public qui s’étaleront jusqu’à la rentrée : samedi 29 avril, le tramway va (enfin) relier Bordeaux à son aéroport de Mérignac, avec une fréquence au quart d’heure. En 35 minutes pour parcourir 12 km au lieu d’une heure en bus, 30 à 45 minutes en taxi selon les embouteillages. Cinq petits kilomètres supplémentaires sur la ligne A, mais il aura fallu vingt ans pour que le tram bleu et acier d’Alstom relie l’aéroport et « l’aéroparc » : le campus et la zone d’emplois de la filière aéronautique.

Pour Alain Anziani, c’était une incongruité. L’élu défend même le retour de la navette aérienne Paris Orly-Bordeaux-Mérignac, clouée au sol depuis le Covid et qui ne redécollera pas puisque le même trajet en TGV dure moins de 2h30. « Résultat, les entreprises affrètent des jets privés pour déplacer leurs équipes entre Paris et Bordeaux ! », affirme-t-on à son cabinet.

« La démobilité, je ne sais pas ce que c’est, Bordeaux accueille tous les ans 10 000 habitants supplémentaires, ils se déplacent davantage au quotidien, les besoins changent », constatait le président de la métropole lors de l’annonce du nouveau réseau, le 20 avril, en présence de Marie-Ange Debon. La patronne de Keolis avait fait le déplacement pour dessiner devant la presse locale le nouveau visage des transports : tram, bus, bus express et à haut niveau de service, navettes fluviales, transport à la demande… Même les vélos seront flambants neufs et en plus grand nombre.

Premier choc d’offre, le tram donc. Outre son prolongement vers l’aéroport, Keolis promet de le désaturer par la simple pose d’aiguillages, des « cœurs croisés », plus rapides à installer et surtout moins cher que de construire des voies. Au final, cela permettrait, explique le transporteur, d’augmenter les fréquences sur la partie centrale du réseau de tram.

Refonte des lignes de bus et de la flotte de vélos

Début septembre, c’est surtout le réseau de bus qui sera méconnaissable. Tout va changer, des numéros de lignes aux codes couleurs, avec quelques modifications de tracés. Mais surtout une plus grande amplitude géographique et horaire pour accompagner l’augmentation de la population évoquée par Alain Anziani, et desservir les nouvelles zones d’habitat et d’activités. L’offre kilométrique de bus va progresser de 9,6% sur la durée du contrat de DSP, promet Keolis.

Trois nouvelles « Lianes », lignes de bus structurantes, seront créées, en empruntant notamment une voie dédiée sur la rocade, le périphérique bordelais. Ces Lianes préfigurent les futures lignes de bus express de banlieue à banlieue. La métropole bordelaise compte 28 communes et est extrêmement étalée.

« Avec le développement du réseau de bus, l’augmentation de fréquence du tramway et le développement des navettes fluviales, les liaisons entre les deux rives feront plus que doubler par rapport à aujourd’hui, pour atteindre 3000 franchissements par jour », calcule Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole

A la rentrée, davantage de vélos en libre-service aussi avec une flotte flambant neuve, électrique et musculaire, des vélos munis de cadenas connectés, de feux clignotants etc. Les anciens seront recyclés ou prêtés aux visiteurs attendus à Bordeaux pour la Coupe du monde de rugby en septembre 2023. Dès le 15 mai, Keolis lance aussi une nouvelle offre de vélos en location longue durée : 1 000 vélos électriques et 30 vélos cargo. En tout, 6 700 vélos !

En attendant le RER métropolitain

Il y a aura en septembre plus de navettes sur le Garonne, les « Bato », et de transport à la demande : vers la zone de l’aéroport, la nuit en fin de semaine, mais aussi vers les gares du futur RER métropolitain. « Correspondance garantie avec le TER », promet la collectivité.

Objectif de cette révolution des mobilités, augmenter d’ici 2030 de 40% les recettes commerciales des transports publics, et donc du trafic qui enregistre aujourd’hui près de 160 millions de voyageurs par an. A condition de trouver des conducteurs des bus et de tramway.

Nathalie Arensonas

Ewa

La France promet 20 000 tonnes de rails à l’Ukraine

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Concluant une visite de plusieurs jours en Ukraine, le 23 avril, le ministre des Transports Clément Beaune a réuni les dirigeants des principales entreprises françaises du secteur « pour accélérer leur mobilisation » et aider à la reconstruction du pays en guerre avec la Russie. Les dernières évaluations estiment les besoins à 383 milliards, dont 83 milliards rien que pour les infrastructures de transports.

Outre le « don de bateaux pilotes » et la mobilisation de l’expertise technique d’Haropa Ports, gestionnaire des ports de la Seine, pour accroître les exportations de céréales, la France enverra des bus supplémentaires à l’Ukraine pour le transport scolaire. Et Paris s’est engagé à fournir 20 000 tonnes de rails pour « reconstruire plusieurs centaines de kilomètres de chemins de fer » endommagés par les combats et les bombardements, et « une dizaine de groupes électrogènes d’1,5 tonne, en plus de la vingtaine livrée dans les prochaines semaines aux chemins de fer ukrainiens« .

Lire aussi l’interview d’leksandr Pertsovskyi, patron des chemins de fer ukrainiens : ici

Ewa

Emplois à la SNCF : Jean-Pierre Farandou en direct sur Linkedin

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Première au classement 2023 Linkedin Top Companies pour les opportunités de carrière qu’elle offre, la SNCF (212 000 emplois) a dépêché son PDG, Jean-Pierre Farandou, pour un live le 26 avril sur le réseau social des professionnels.

Une demi-heure de questions-réponses avec les internautes sur les perspectives d’emplois dans le groupe de transport qui ouvre cette année 14 500 postes en CDI (sur 212 000 au total). Au premier rang desquels, des postes de conducteurs de trains, de bus, de cars, des aiguilleurs, du personnel de maintenance, des datas scientists, des ingénieurs RSE, en économie circulaire, immobilier bas carbone etc.

Pour les conducteurs, les besoins se font sentir partout en France : il en manque 7 300 chez SNCF Voyageurs, 5 400 chez Keolis, et 1 800 chez Geodis (fret), a indiqué le patron de la SNCF. Mais trois régions sont les plus en tensions : l’Ile-de-France, Grand Est et Auvergne Rhône-Alpes, indique Jean-Pierre Farandou.

Les questions ont fusé, liées à la politique de recrutement ou aux perspectives du groupe. Certains internautes ont même profité de l’occasion pour lui adresser une demande de stage en direct.

Morceaux et réponses choisis :

Une carrière entière à la SNCF, comme la vôtre, c’est encore possible (1) ?
J-P. Farandou : Oui, la SNCF est une entreprise de vraie promotion interne, si on est bosseur et prêt à accepter des mobilités géographiques. Par exemple, 66% de nos cadres  viennent du collège exécution-maîtrise. 70% des cadres de la SNCF sont entrés dans l’entreprise sans statut. C’est une tradition que je veux encourager.

A 16 ans, comment entrer à la SNCF ?
On ne peut pas, mais en alternance, c’est possible : nous avons recruté 7 000 alternants en 2022, dans toutes les disciplines, et on les forme. La SNCF est une entreprise républicaine : elle vise l’égalité des chances, la diversité et veut recruter plus de femmes.

Quelles sont les perspectives de Fret SNCF ?
Le fret, on y croit. Davantage de marchandises devraient être transportées par le train qui n’a que 10% des parts de marché du fret. La demande des entreprises grandit, elles cherchent à atteindre le scope 3 dans leur bilan carbone. Le secteur est ouvert à la concurrence, je fais tout pour développer le fret, créer des nouvelles capacités sur le réseau qui est saturé [du fait des travaux de régénération, ndlr]

Et les perspectives de carrière à l’international ?
Près de 40% des 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la SNCF sont réalisés à l’international, chez Geodis, Keolis, et Eurostar.

L’ouverture à la concurrence est-elle un levier pour la SNCF ?
On est attaqué en France, on riposte à l’international. Et on gagne. En France, les TER s’ouvrent aussi, on a perdu un marché [en Paca], on en a gagné deux [en Hauts-de-France et Paca). La concurrence oblige la SNCF a se remettre en question. Elle offre des opportunités d’emplois en France et à l’étranger.

Comment seront utilisés les 100 milliards d’euros pour le ferroviaire annoncés par le gouvernement ?
A remettre en état le réseau ferré : 30 à 35 milliards pour la régénération des voies, ça représente beaucoup d’emplois : 20% en interne, 80% en sous-traitance. Le groupe tire toute la filière industrielle ferroviaire. Ils serviront aussi à relancer le fret, à lancer des RER métropolitains.

Quelles sont les compétences recherchées pour décarboner les activités de la SNCF ?
On va muscler notre direction RSE, recruter des experts en économie circulaire, en immobilier bas-carbone, etc. Tous ces nouveaux métiers sont les bienvenus.

Quels métiers vont devenir stratégiques ?
Les data scientists. Ma conviction, c’est la maintenance prédictive, il faut pouvoir prévoir la panne avant qu’elle ne survienne.

N.A

Visionner l’interview sur Linkedin : ici

(1)Le patron de la SNCF aligne 43 ans au sein du groupe, il a démarré comme chef de gare à Rodez.

Ewa

Nouveaux rebondissements pour le train des primeurs 

France, Perpignan, Marché Saint Charles, Quai de chargement FRET SNCF du train des primeurs, 22 Octobre 2021, Inauguration du nouveau train Perpignan-Rungis, dit train des primeurs par la direction de la SNCF et de FRET SNCF ainsi que du premier ministre, Jean Castex. Retour du transport de fruits et légumes entre Perpignan et le MIN de Rungis, par transport ferroviaire, 2 ans après son interruption sur décision de FRET SNCF et après la relance demandée par le gouvernement.

Avec le train des primeurs Perpignan-Rungis, on ne s’ennuie jamais. A l’arrêt en 2019, provisoirement sauvé en 2021 avec l’appui de Jean Castex, alors Premier ministre, son service était suspendu depuis le 7 mars 2023, début de la grève reconductible des cheminots contre la réforme des retraites.

Le 18 avril, Primever, le seul chargeur qui utilise ce service de fret ferroviaire à ce jour (des négociations seraient en cours avec un deuxième chargeur), avait estimé que les conditions étaient réunies pour réutiliser le train des primeurs. Fret SNCF a donc tenté de le relancer, mais la relève du conducteur n’ayant pas pu être assurée en gare de Montauban (le deuxième conducteur était en grève) la cargaison en provenance de Perpignan censée être débarquée au cœur de la nuit au MIN de Rungis est arrivée trop tard, Et a été refusée.

Primever a alors décidé de passer par la route, et Fret SNCF de suspendre à nouveau le train des primeurs. Pourquoi la SNCF n’a-t-elle pas anticipé l’absence de relève ? Parce que la loi du 21 août 2007 sur le service minimum ne s’applique pas aux cheminots du fret qui n’ont donc pas l’obligation de se déclarer en grève 48 heures à l’avance, contrairement à leurs collègues de l’activité voyageurs. « Le conducteur gréviste avait pourtant prévenu la direction qui n’a pas positionné un agent de réserve », affirme Mika Meusnier, délégué syndical CGT des cheminots de Perpignan ». « Normalement, les conducteurs de réserve ont vocation à couvrir les aléas de production, pas les grèves », répond la SNCF.

La centrale syndicale de Montreuil milite par ailleurs pour le retour de la polyvalence des conducteurs, fret et voyageurs, au sein du groupe SNCF.

A train symbolique, mesures exceptionnelles

Dans un tweet du 25 avril, l’opérateur ferroviaire indique toutefois avoir « travaillé avec Primever à des moyens exceptionnels » pour garantir la reprise du train des primeurs qui transporte près de 650 palettes de fruits et légumes par jour (l’équivalent de 35 camions), de novembre à mi-juillet. Autrement dit, « s’assurer que tous les postes d’aiguillage sont ouverts, et de la présence d’un conducteur de réserve« . Au risque de renchérir le coût du service ferroviaire et d’impacter la rentabilité de Fret SNCF qui facturerait 1000 euros par wagon, selon une source syndicale. « Cette situation n’a pas vocation à durer, mais nous voulions garantir au chargeur la reprise du train des primeurs« , précise-on chez Fret SNCF. A train symbolique et très médiatique, mesures exceptionnelles…

Sauf nouveau coup de théâtre, les 14 wagons réfrigérés du train des primeurs seront de nouveau sur les rails le 2 mai. Au rythme de cinq trains par semaine, de novembre à mi-juillet. Étonnement, en été, les pêches, abricots, salades et autres  artichauts du Roussillon n’empruntent pas le rail pour arriver au MIN de Rungis dans la nuit. « Une saison étonnamment morte pour une région productrice de fruits et légumes« , critique le délégué CGT. Ceux du train des primeurs sont principalement importés d’Espagne et du Maroc.

Nathalie Arensonas

Ewa

En juin, la facture d’électricité va baisser pour les opérateurs de fret ferroviaire

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Les entreprises de fret ferroviaire vont pouvoir résilier leur contrat d’électricité avec SNCF Réseau à partir de juin, et négocier avec d’autres fournisseurs d’énergie, au prix du marché, a annoncé le 21 avril le ministère de la Transition écologique.

« A la demande de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, le conseil d’administration de SNCF Réseau a autorisé les opérateurs de fret ferroviaire à résilier leur contrat à partir du 1er juin pour souscrire à des offres de marché plus attractives pour le reste de l’année en cours« , indique le ministère dans un communiqué.

Les contrats en cours tenaient compte de prix négociés à l’été 2022, au moment où ils avaient atteint des niveaux sans précédent. Ils ont été multipliés par dix en trois ans, à plus de 470 euros du mégawattheure (MWh) en janvier 2023, selon l’Afra, l’association française du rail qui regroupe les concurrents de Fret SNCF.

Le prix de l’électricité a retrouvé un niveau moins élevés depuis trois mois, sans répercussion sur les factures des entreprises ferroviaires car les contrats conclus ne leur permettaient pas de profiter de tarifs plus favorables.

Selon le ministère, « aux conditions actuelles de marché, il est estimé que les entreprises pourraient se fournir entre 150 et 200 euros/MWh« . Les conditions d’application de la mesure seront prochainement communiquées aux opérateurs concernés.

Ewa

Après la retraite des trottinettes à Paris, Lime mise tout sur ses vélos

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Le 1er septembre prochain, plus une seule des 1 500 trottinettes en libre-service ne pourra théoriquement circuler dans les rues de Paris. Elles seront progressivement retirées de la capitale. Ainsi en a décidé Anne Hidalgo suite à la consultation citoyenne du 2 avril qui a vu 89% des 103 084 votants siffler la fin de la récréation pour ces engins dans Paris.

Lime, l’un des trois opérateurs avec Dott et Tier, prend acte et affirme parier aujourd’hui sur le développement des vélos électriques en libre-service (VLS) dont l’usage a explosé selon les chiffres avancés par la marque au citron vert : « 10 000 vélos Lime début 2023 contre 3 000 en 2020, + 73% de trajets entre 2021 et 2022, une location toutes les six secondes ! », s’enthousiasmait Hadi Karam, directeur général France de Lime, lors d’une conférence de presse le 19 avril, dans les nouveaux ateliers de remisage et de maintenance près de Bercy (Val de Marne).

Se disant « peu surpris du résultat de la votation parisienne, vu les conditions dans lesquelles elle a été organisée », le patron France de Lime indique toutefois que la start-up californienne n’envisage pas de former de recours, et assure avoir « la capacité à très court terme de rebondir pour absorber le choc financier [de la fin des trottinettes en libre-service à Paris].

Pas de plan social chez Lime

Les 250 emplois de l’activité Lime Paris ne seraient pas menacés « à court terme », assure aussi le dirigeant. « On fait tout pour sécuriser ces emplois », dit-il. Pour combien de temps ?

Tout dépendra de la capacité de l’opérateur de booster son activité de vélos en libre-service, comme il le souhaite, et voir les trotteurs se rabattre vers ce mode de transport-là. Lime enregistrait 1,5 million d’utilisateurs (uniques) de trottinettes en 2022.

Bientôt chassé de Paris, comme ses concurrents Dott et Tier, la start-up américaine a rencontré mi-avril trois élus de la capitale, Emmanuel Grégoire (1er adjoint), David Belliard (mobilités) et Afaf Gabelotaud (emploi)  pour parler de l’après-trottinettes, espérant sans doute décrocher un accord dans la nouvelle convention annuelle pour accroître sa flotte de vélos en libre-service et voir se développer le nombre de places de stationnement dédiées.

Présent dans 250 villes, dont deux en France (Le Havre et Marseille), Lime affirme être « en discussion avec d’autres villes de l’Hexagone qui manifestent un intérêt pour les trottinettes« , sans dévoiler lesquelles.

N.A

Ewa

Kevin Speed veut donner un coup d’accélérateur à son projet de TGV omnibus

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Profitant de sa réponse à la consultation de l’Autorité de la concurrence sur la libéralisation des marchés du transport de voyageurs, Kevin Speed, la start-up française qui veut lancer en 2026 des TGV omnibus de métropole à métropole pour les trajets du quotidien, affine sa stratégie.

Les coassociés de nouvel outsider du rail, Laurent Fourtune (photo), Claire Bonniol et Jihane Mahmoudi, ont réuni le 7 avril leur conseil stratégique composé d’experts du secteur (1) pour examiner la demande officielle de dessertes faite à SNCF Réseau. « L’urgence sociale en France est celle des villes moyennes, et depuis 40 ans de succès de la grande vitesse ferroviaire, elles n’ont pas bénéficié du développement escompté car les dessertes des gares TGV secondaires sont insuffisantes, argumente Kevin Speed dans un communiqué.  Citant l’exemple de Picardie TGV « qui pourrait mieux desservir la boucle de la Somme entre Saint Quentin et Amiens, de Champagne TGV entre Reims et Epernay. Il y a huit gares intermédiaires de ce type à moins de deux heures de Paris », illustre le futur opérateur ferroviaire.

Objectif, signer d’ici à fin 2023 avec le gestionnaire d’infrastructure un accord cadre de répartition des capacités ferroviaires de longue durée : sur 30 ans. Et réussir à convaincre ainsi les investisseurs à financer le projet Kevin Speed (en référence au prénom des années 1990 et qui « correspond à monsieur tout-le-monde », aime expliquer Laurent Fourtune), estimé à un milliard d’euros. Pour recruter et former 150 conducteurs.rices, bâtir les ateliers de maintenance le long des lignes et surtout, acheter la vingtaine de rames à grande vitesse Alstom.

Ces accords cadres de longue durée sont « largement utilisés dans un certain nombre de pays européens voisins (notamment en Espagne, ndlr) pour structurer la capacité de l’infrastructure [mais] faiblement utilisés en France et limités aux services de transport ferroviaire de fret », constate l’Autorité de régulation des transports (ART) qui vient de boucler une consultation publique sur le sujet.

Cela fait plusieurs mois que Kevin Speed cherche à signer avec SNCF Réseau pour se voir garantir des sillons pour les dessertes voyageurs envisagées, « sur toute la durée d’amortissement des trains, soit 30 ans », avait expliqué en début d’année Laurent Fourtune lors d’un « Club » organisé par Ville, Rail & Transports, avec quatre nouveaux entrepreneurs du rail.

Nathalie Arensonas

Composition du conseil stratégique de Kevin Speed : Dominique Bussereau (ex-ministre des Transports), Pierre Cunéo (ex-directeur de cabinet de Guillaume Pepy à la SNCF), François Drouin (Eti Finance), Cyrille du Peloux (ex-pdg de Veolia Transport), Sophie Mougard (ex-présidente du Stif, devenu Ile-de-France Mobilités), Jean-Pierre Trotignon (Getlink), Pascale Roque (dg Hertz France).