La boîte à outils du baron Haussmann

Paris, tel qu’Haussmann l’a dessiné, serait « une boîte à outils pour penser la ville de demain ». La capitale, sixième ville la plus dense du monde, serait en effet un modèle à suivre pour sa construction en îlot favorisant la marche dans la ville ou encore la performance énergétique des immeubles.

Haussmann a longtemps eu mauvaise presse. On l’accuse, à gauche, d’avoir réalisé de grandes percées pour empêcher les barricades des révoltes populaires et permettre les interventions rapides de la troupe. Le beau livre d’Eric Hazan, L’invention de Paris, s’inscrit dans cette tradition. Une autre sensibilité, qui recoupe en partie la première, déplore la destruction du vieux Paris. Pour la résumer, on cite souvent Baudelaire : « Le vieux Paris n’est plus : la forme d’une ville / Change plus vite, hélas, que le cœur d’un mortel. » La rue Hautefeuille, où est né Baudelaire, a été coupée en deux par la percée du boulevard Saint-Germain. Cependant, de nouveaux avocats d’Haussmann estiment que son modèle de ville permet de bien répondre aux impératifs dits de « développement durable ». L’exposition présentée l’an dernier au pavillon de l’Arsenal par Umberto Napolitano (agence LAN) et Franck Boutté (agence FBC) illustrait ce propos*. Avec plus de 20 000 habitants au km², Paris est la grande ville la plus dense d’Europe et la sixième au monde. Loin derrière Dacca (44 000 habitants au km²), Manille (43 000), Le Caire (40 000), mais juste après Shanghai (25 000) ou Mumbai (23 000). Beaucoup plus que Tokyo (13 500), Londres (12 500 dans ...