L’avenir menacé de Fret SNCF

Une semaine après le début des grèves qui ont commencé le 5 décembre, l’Association française du rail (Afra) lançait un cri d’alerte : « Avec seulement 7 % des trains de fret qui circulent, le secteur - déjà très fragilisé – connaît des difficultés sans précédent ».

Avec 32,2 Mds de tonnes-km, portées pour moitié par les entreprises créées depuis l’ouverture du marché (2003 à l’international, 2006 pour les trajets domestiques), le fret ferroviaire stagne depuis 10 ans après une chute libre (il était de 57,5 milliards de tonnes-km en 2000).

Du côté de Fret SNCF, l’horizon s’assombrit avec un chiffre d’affaires en recul de 7,5 millions d’euros à fin 2019, selon une source syndicale. Soit l’équivalent de 2 400 trains en moins, ou 120 000 camions en plus sur les routes, calcule cette même source. Hors effet grève !

Les objectifs d’activité du plan triennal de la direction de Fret SNCF qui tablait sur un retour à l’équilibre d’ici à fin 2021 ne seront pas atteints. « Nous n’étions déjà pas sur la trajectoire définie dans le budget 2019, et cette situation était visible dès le premier semestre, commente un syndicaliste. La direction nous a vanté un plan stratégique accessible avec des réductions des coûts de structures, notamment 200 suppressions de postes supplémentaires (1 500 suppressions étaient déjà prévues d’ici à 2023, ndlr) », ajoute-t-il. Depuis 2009, l’entreprise a perdu 8 000 postes, elle emploie aujourd’...