70 ans de carrosseries autoportantes

Setra est l’acronyme formé à partir du terme allemand « selbsttragend », qui se traduit, en français, par « autoportant ». Ce terme fait référence à l’une des deux façons de concevoir la construction d’un autocar ou d’un autobus. En l’occurrence, celle que l’on appelait également, autrefois, la « caisse-poutre ». Cette conception s’oppose à la configuration traditionnelle dite « caisse et châssis séparés », dans laquelle chacun de ces deux éléments est réalisé comme une entité en soi. Dans une caisse-poutre, ce sont les éléments de la carrosserie qui reprennent l’ensemble des efforts et participent à la résistance mécanique du véhicule. La configuration « caisse et châssis séparés » se distinguait surtout par une indéniable robustesse, ainsi que par la latitude qu’elle offrait de pouvoir réaliser des opérations de levage de la caisse, à une époque aujourd’hui révolue où les autobus des grands réseaux, au cours de leur vie, faisaient l’objet d’une ou plusieurs grandes opérations d’entretien, à l’issue desquelles ils ressortaient quasiment à l’état neuf…

Cette configuration était aussi plus chère que la « caisse-poutre ». Certains pays y sont néanmoins demeurés attachés, qui ont gardé leurs propres carrossiers assemblant des véhicules dont les châssis proviennent de constructeurs nationaux ou étrangers. En Europe, c’est surtout le cas de la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, de l’Espagne et de ...