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Ewa

Le Forum Vies Mobiles pour des « rythmes de vie moins intenses »

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Le 4 avril, jour où sortait le dernier volet du 6ème rapport du GIEC, le Forum Vies Mobiles, fort de son initiative de Forum citoyen, mettait « sur la table 18 propositions à l’attention des élus et des décideurs ». Propositions marquées par un « appel à des rythmes de vie moins intenses », et offrant une « opportunité pour réussir la transition écologique et sociale ».

Constat du think tank soutenu par la SNCF : « Seuls les centres des plus grandes villes voient se multiplier les transports alternatifs (tram, VTC, vélo en libre-service, … demain taxi autonome voire volant ?) qui viennent s’ajouter sans ordre à l’offre historique (car, train, métro). » Cependant, « l’essentiel des déplacements ne passe plus par les centres-villes ». Dans cette «France éclatée», les habitants ne disposent pas tous des mêmes ressources pour se déplacer. Il apparaît nécessaire de réaménager le territoire en concevant de nouveaux bassins de vie, grâce à la relocalisation des emplois, des services (alimentation, santé, loisirs, …) et des équipements du quotidien autour des habitations.
Quant à la taxe carbone, souligne le Forum, elle pèse plus fortement sur le budget des ménages les plus pauvres mais a peu d’effets sur les modes de vie des plus riches. « Inéquitable, la taxe carbone est ainsi inefficace ! ».
Parmi ses 18 propositions, le think tank invite à « recréer des pôles de vie en dehors des métropoles (emplois, commerces, services publics). » ; « conditionner l’implantation des entreprises, des commerces et des grands équipements à l’existence de moyens d’accès alternatifs à la voiture individuelle » ; « supprimer les vols intérieurs quand une alternative bas carbone de moins de 4h existe » ; « imposer le renouvellement des flottes d’entreprise au profit des petites cylindrées et des modes actifs » ; « créer une Autorité de Mobilité disposant de l’ensemble des leviers d’action sur les transports et la route (infrastructures et régulation) » ; « mettre en place un compte carbone mobilité pour les individus et les entreprises permettant à chacun de connaître l’impact carbone de son activité. »

F.D.

https://forumviesmobiles.org/points-de-vue/15537/mobilite-reorganiser-le-territoire-national-pour-reussir-la-transition

 

 

Ewa

Le Shift Project parie sur le train

Ouigo TGV low cost SNCF

Le neuvième volet du Plan de transformation de l’économie française proposé par le Shift Project concerne la mobilité de longue distance. Au total, selon le think tank, « nos longs voyages représentent 9% des émissions de gaz à effet de serre du pays ». Et, pour sa mobilité de longue distance, « un résident français parcourt en moyenne plus de 7600 km cumulés par an ». Aujourd’hui, les voyages de longue distance reposent à 90% sur des modes de transport carbonés (voiture, avion).
Le Shift Project propose, à l’intérieur de l’Hexagone, de privilégier le voyage en train (multiplication par 3 d’ici 2050), tout en réduisant celle de l’avion (-35%) et celle de la voiture (-20%). Ce qui n’est possible qu’à condition de faciliter les premiers et derniers kilomètres grâce à une offre intermodale.

Pour les emplois, la perte dans le secteur aérien (-38000 ETP) serait compensée par le gain dans le secteur ferroviaire (-37000 ETP). Sur les 30 ans allant de 2020 à, 2050, le Shift Project vise une division par 5 des émissions de gaz à effets de serre du transport aérien, au rythme de – 5% par an.

Ewa

Inauguration à Toulouse du plus long téléphérique urbain de France

Teleo Toulouse

Avec ses 3 km de long, Téléo est, depuis son inauguration tout à l’heure à Toulouse, le plus long téléphérique urbain de France. Pouvant emporter 1 500 voyageurs par heure et par sens, avec une cabine toutes les 1 minute 30 secondes aux heures de pointe, il devrait transporter chaque jour 8 000 personnes.

Ce câble urbain est intégré au réseau Tisséo et donc accessible sur simple validation d’un titre de transport. Desservant 3 stations (Université Paul Sabatier, Hôpital Rangueil – Louis Lareng et Oncopole – Lise Enjalbert), il est connecté aux autres modes du réseau (bus, métro) et au réseau routier et cyclable (parcs-relais et liaison cyclable d’Oncopole à Saint-Cyprien, par exemple). C’est le dernier maillon de la ceinture sud, véritable trait-d’union entre l’est et l’ouest, indiquent ses promoteurs. « A terme, le téléphérique pourrait faire l’objet d’extensions pour assurer des correspondances avec la future 3ème ligne de métro à la station Montaudran et la ligne A à Basso Cambo, précisent-ils.

Reste à voir maintenant comment les Toulousains vont se l’approprier.

Ewa

Grands Prix des Régions 2022 : Les voyageurs placent le Centre-Val de Loire en haut du podium

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Retour vers plus de « normalité » cette année pour nos Grands Prix des Régions, dont les calendriers ont été bousculés ces derniers temps par la crise sanitaire. Sur la forme du moins, car sur le fond, nos prix récompensent des réalisations de l’année précédente (2021 le cas présent), et donc un exercice qui n’aura pas connu une seule journée « normale », avec un troisième confinement au printemps, des mesures restrictives concernant l’accès aux transports publics, une poursuite du télétravail au gré des vagues de contamination et des réductions de services…

Ces conditions n’ont sans doute pas aidé les régions à prendre des initiatives, visiblement moins nombreuses qu’au cours des années précédentes. Pourtant certains problèmes demeurent, appelant des solutions, comme par exemple l’intégration des différents moyens de transports passés sous l’autorité des Conseils régionaux ou le verdissement des véhicules. Citons aussi les travaux de modernisation des gares et de constitution de pôles d’échanges multimodaux qui se poursuivent, à un rythme parfois moins soutenu que prévu, les retards s’accumulant pour cause de crise sanitaire persistante.

Notre jury, appelé à décerner sept prix thématiques et un Grand prix européen, a donc cherché à mettre en avant les régions qui se sont le plus distinguées l’année dernière pour améliorer la vie des voyageurs ou promouvoir les déplacements en train. Mais, nouveauté cette année, il a laissé les usagers eux-mêmes choisir la région méritant le plus de se voir décerner notre Grand Prix, considérant qu’ils sont le mieux placés pour juger. En effet, nous avons demandé à chaque association régionale, via la Fnaut, de noter leurs TER à partir de plusieurs critères (confort, régularité, propreté, info-voyageurs…). Résultat de cette première édition avec le nouveau modus operandi, le Centre-Val de Loire remporte notre Grand Prix des régions ! Un résultat en adéquation avec la politique volontariste menée par cette collectivité comme vous pourrez le constater en découvrant ce nouveau palmarès.

Voir les résultats de nos Grands Prix des Régions :

 

 

 

Ewa

Ouigo Espagne a transporté plus de 2 millions de voyageurs en un an

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Un an après son lancement le 10 mai 2021, Ouigo Espagne a transporté plus de 2 millions de passagers entre Madrid, Saragosse, Tarragone et Barcelone, annonce la SNCF. Le taux d’occupation est supérieur à 97 %, affirme-t-elle.
La filiale espagnole de la SNCF prépare maintenant la « deuxième phase d’exploitation » avec l’ouverture de la liaison Madrid-Valence (3 allers-retours quotidiens), puis le lancement quelques mois plus tard de la ligne Madrid-Albaceta-Alicante, avec deux allers-retours quotidiens. Plus tard, et après avoir réalisé « les travaux d’adaptation de ses trains au système de sécurité de la ligne Madrid-Séville« , elle proposera cinq allers-retours entre Madrid et l’Andalousie avec un arrêt à Cordoue.
A terme, indique encore l’entreprise, Ouigo Espagne compte proposer « jusqu’à 30 départs quotidiens à travers l’Espagne avec 14 TGV Euroduplex« .

Ewa

Deux dirigeants de haut niveau s’apprêtent à quitter SNCF Réseau

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Matthieu Chabanel
Matthieu Chabanel

Mauvaise nouvelle pour SNCF Réseau avec le départ prochain de deux dirigeants de haut niveau, reconnus pour leurs compétences : Matthieu Chabanel et Guillaume Marbach. Le premier rejoindra fin août La Poste, tandis que le second va partir diriger le projet de RER de Toronto, remporté par le consortium Aecon- Alstom- DB- FCC Construccion, indique Mobilettre qui a dévoilé hier l’information.

Matthieu Chabanel, 46 ans, était le numéro deux du gestionnaire d’infrastructures ferroviaires, depuis que Luc Lallemand, son PDG, l’avait nommé, en juin 2020, directeur général délégué Projets, Maintenance et Exploitation. Diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Ponts et Chaussées, Matthieu Chabanel avait rejoint en avril 2012 Réseau Ferré de France, au poste de directeur général adjoint en charge du pôle Commercialisation et Planification, après avoir occupé plusieurs postes notamment au sein du groupe Suez, à la sous-direction des Ports ou encore au cabinet du Premier ministre (François Fillon à l’époque). Il était unanimement reconnu au sein du groupe SNCF, tant sur le plan humain que sur le plan des compétences.

Mais après avoir été candidat (malheureux) à la présidence de SNCF Réseau, et après avoir travaillé main dans la main avec Luc Lallemand pendant plus de deux ans, il avait envie d’accéder à de nouvelles responsabilités. Etant mandataire social, la législation lui interdit d’évoluer à un poste de dirigeant au sein du groupe SNCF, pour éviter tout conflit d’intérêt. Il a donc du chercher un poste ailleurs, mais toujours pour un groupe avec une mission de service public.

Olivier Bancel
Olivier Bancel.

Il sera remplacé par Olivier Bancel, actuel directeur général des Opérations et Production, précise Mobilettre.

Guillaume Marbach
Guillaume Marbach, directeur général
de SNCF Réseau Ile-de-France.

Egalement diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Ponts et Chaussées, Guillaume Marbach avait rejoint en 2007  la SNCF après avoir débuté sa carrière en 2002 au ministère de l’Équipement et des Transports en tant que responsable d’un service de grands travaux routiers, en Isère. A la SNCF, il a commencé par diriger deux établissements chargés de la maintenance et des travaux sur le réseau ferré national, dans les régions Alpes et Rhône Alpes, puis a été nommé, en 2012, délégué général de Fer de France, un organisme de promotion de la filière ferroviaire. Il avait ensuite été directeur industriel du Matériel, au sein de SNCF Mobilités, avant d’être chargé à l’été 2017, par Guillaume Pepy et Patrick Jeantet, de la direction du programme Robustesse. Il dirige la direction générale Île de France de SNCF Réseau depuis le 2 mai 2018.

dr 1Il sera remplacé par Séverine Lepère, directrice Développement et Modernisation de SNCF Réseau depuis juillet 2020. Auparavant, cette diplômée de l’Ecole CentraleSupelec a travaillé pendant huit ans sur les questions franciliennes (notamment directrice financière et directrice au contrat Transilien) après avoir été plus de deux ans directrice de la Stratégie branche Proximités.

 

 

Ewa

Réchauffement climatique : « Le vrai enjeu, maintenant, c’est l’adaptation » prévient Yves Crozet

Yves Crozet

Alors que venait de paraître le dernier volet du rapport du GIEC — et en pleine période électorale — VR&T a rencontré l’économiste Yves Crozet. Les rapports successifs, estime-t-il, ne laissent plus de part au doute. Maintenir le réchauffement en deçà de 1,5° d’ici la fin du siècle est devenu tâche quasi impossible. Et tout l’arsenal de mesures évoquées jusqu’à présent pour entraver le réchauffement vont déjà se révéler utiles pour s’adapter à la vie selon la nouvelle donne climatique. Non sans douleur.

Ville, Rail & Transports : Le dernier volet du 6ème rapport du GIEC a été publié le 4 avril. Le GIEC nous dit : vous n’avez plus que trois ans pour agir, après, il sera trop tard. Comment recevez-vous cet avertissement ?
Yves Crozet : Les rapports sont de plus en plus alarmistes, à juste titre. Il y a dans le dernier rapport du GIEC plusieurs scénarios. Un seul est optimiste. Si on fait bien les choses, on se limite à un réchauffement de 1,5°. Les autres sont plus pessimistes, menant à +3° et au-delà. Or les dérèglements ont des impacts plus que proportionnels à la hausse des températures. Comme le scénario optimiste est de moins en moins probable, le réchauffement aura de graves impacts. Face à ces menaces, les mesures prises ne sont pas à la hauteur puisque les émissions continuent de croître à l’échelle mondiale. Même dans des régions qui font des efforts comme l’Union européenne, les émissions baissent trop lentement, notamment celles des transports. En France, les émissions du transport terrestre sont pratiquement revenues au niveau de 2019, nous dérivons de la trajectoire de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).

VRT : Des mesures sont prises, tout de même…
Y. C : Oui mais elles ne sont pas à la hauteur des enjeux car elles ciblent surtout le cœur des agglomérations. Il en va ainsi des Zones à Faibles Emissions (ZFE). Elles vont réduire localement les émissions de polluants et de CO2. Les véhicules de livraison seront bientôt électriques. Mais l’impact général sera aussi modeste que le développement de l’usage du vélo, réel mais prenant essentiellement de la clientèle aux transports en commun et à la marche à pied. Or, la circulation automobile dans les centres des villes — là où il y a des vélos — représente peu de choses. Les données récemment publiées par l’Enquête Nationale Transports Déplacements (ENTD) montrent que les déplacements ayant pour origine et destination les communes au centre des villes ne représentent que 7% des passagers-km alors que 40% correspondent à des déplacements ayant pour origine ou destination la seule périphérie des agglomérations.

VRT : Peut-on rectifier le tir ?

Y. C : Ce sera difficile car il y a une erreur de communication en matière climatique. Comme l’ont montré les programmes électoraux, les projets des uns et des autres affirment qu’il y des solutions à portée de la main pour peu qu’on y mette l’argent nécessaire : on va vous aider à changer vos chaudières, à acheter une voiture électrique, à isoler vos logements… Tout ceci est nécessaire mais laisse croire que la transition écologique sera sans douleur, voire heureuse puisqu’on nous affirme que la « croissance verte » va créer des emplois. Mais c’est tout simplement faux. Lors de la conférence qu’il a donnée en janvier 2022 au Collège de France, mon collègue Christian Gollier a utilement rappelé qu’il serait plus juste d’annoncer la sueur le sang et les larmes. La transition, si elle a lieu, sera très douloureuse.

VRT : Moins douloureux tout de même que de ne rien faire…

Y. C : Certes, c’est ce qu’a indiqué récemment ma collègue Céline Guivarch, membre du Groupe International des Experts sur le Climat (GIEC). Elle a rappelé que le coût des efforts à consentir pour réduire les émissions est inférieur au coût de l’inaction et donc inférieur au coût des dommages provoqués par le changement climatique. Cette affirmation est juste mais elle est trompeuse car elle oublie de dire que compte tenu du coût extrêmement élevé des dommages, le coût de l’action contre le réchauffement sera certes plus faible, mais également très élevé. Un peu comme si on vous propose de vous couper les deux bras, pour éviter d’avoir la tête tranchée.
Or, face à la récente flambée des prix des carburants, les décideurs publics, partout en Europe, ont cherché à en réduire le coût pour les ménages et les entreprises, de transport routier entre autres. Personne n’était prêt à se couper un bras car, selon l’expression d’Alain Sauvant du CGEDD : le coût de la transition écologique en matière de mobilité représente pour beaucoup de ménages un « risque systémique ».
Si vous habitez à plusieurs dizaines de km de votre lieu de travail, qu’il en va de même pour votre conjoint, que votre famille et vos amis habitent loin, vous avez besoin d’une voiture, ou deux, pour vous déplacer. Le carburant à 2,50 ou 3 euros le litre est un risque systémique, tout comme l’achat d’une voiture électrique à 40 000 €.
Je suis donc très surpris qu’on continue de laisser croire à la transition heureuse. Il est vrai que nous sommes en période électorale mais je doute que les choses changent après les élections. En France comme en Europe, on va se polariser sur l’électrification du parc automobile. C’est nécessaire, mais la voiture électrique ce n’est pas la neutralité carbone, surtout si les batteries sont faites en Chine et que l’électricité utilisée pour les recharger est carbonée.

VRT : Il y a tout de même certaines avancées technologiques. Jusqu’à quel point peuvent-elles nous aider ?

Y. C :  Dans une perspective d’ingénieur, ce qui domine est le paradigme de la substitution : remplacer le pétrole par les agro-carburants (qu’il ne faut pas appeler biocarburants), les chaudières au fioul par des pompes à chaleur et les moteurs thermiques par des moteurs électriques. Ce n’est pas stupide, mais oublie les effets rebonds. En Allemagne des milliards ont été dépensés pour l’isolation des maisons, mais les ménages en ont profité pour accroître la température des logements. La consommation d’énergie a peu diminué.
Cet effet rebond est encore plus net en matière de mobilité. Ainsi, les progrès techniques dans l’automobile se sont traduits par un accroissement du poids et de la puissance des véhicules. La baisse tendancielle du coût de l’auto-mobilité s’est traduite par une baisse régulière du taux de remplissage des voitures. De nombreuses études ont montré que le télétravail se traduit in fine par une augmentation des distances parcourues car il libère du temps pour d’autres déplacements et incite à allonger la distance entre le domicile et le lieu de travail.
Le paradigme de la substitution rencontre donc de sérieuses limites ce qui donne du crédit à un autre paradigme, celui du rationnement et donc d’une action sur les quantités.
Dans les transports, d’ailleurs, chaque fois qu’on a eu un problème, l’action publique a recouru à certaines formes de rationnement : ceinture de sécurité, ronds-points, baisse des vitesses, normes pour les carburants et les moteurs etc. La mortalité routière n’a pas disparu, mais elle n’a pas été réduite en augmentant le coût de l’automobile, mais en limitant les vitesses et la consommation d’alcool.
La récente et brutale hausse des prix des carburants est venue nous rappeler, après les Gilets jaunes, que la baisse des émissions de gaz à effet de serre ne peut se faire par la seule action sur les prix. Mais l’action sur les quantités a aussi ses limites.

VRT : Agir sur la quantité, n’est-ce pas ce que propose le Forum Vies Mobiles (FVM) ?
Y. C : Oui, mais, comme quand on dit que l’action pour le climat est moins coûteuse que les impacts du réchauffement, le FVM laisse entendre qu’il est aisé de changer les modes de vie… Dans leur récent ouvrage, Pour en finir avec la vitesse, ils se polarisent sur la vitesse physique mais oublient le rôle clé de la vitesse économique. Avec une heure de travail, un Smicard peut s’offrir aujourd’hui, même à 2 euros le litre, 4 fois plus de distance en voiture qu’avant le premier choc pétrolier.
Les vitesses physiques porte-à-porte ont déjà beaucoup baissé sur les routes, et même pour les voyages aériens du fait des contrôles de sécurité, mais la demande pour le transport aérien a explosé depuis 30 ans (+ de 3% par an) parce que les prix ont fortement diminué et donc que le pouvoir d’acheter de la mobilité a augmenté.
Or le pouvoir d’achat a été un des thèmes majeurs de la campagne électorale. Est-on prêt à y toucher ? Pour résumer, je dirais que les questions climatiques nous forcent, si on veut les traiter, à prendre des mesures extrêmement rigoureuses, combinant action sur les prix et sur les quantités. On vient de voir depuis six mois que ces mesures, quand la conjoncture force à les prendre, posent des questions majeures d’acceptabilité, et donc qu’on n’y arrivera pas sans douleur.

VRT : Vous paraissez d’un pessimisme radical…

Y. C : Pessimisme sans nul doute car ce que nous dit implicitement le rapport du GIEC est que le vrai enjeu, maintenant, c’est l’adaptation. Le changement climatique sera une réalité, violente en certains endroits du globe, moindre dans d’autres. Mais partout il faut se préparer. Pas seulement en montrant des glaciers qui fondent ou des déserts qui progressent mais en expliquant ce qui va se passer concrètement. Je prends l’exemple de ma communauté de communes, entre la vallée de la Loire et les monts du Beaujolais. Il y a 50 ans, il y pleuvait beaucoup. Nous savons désormais qu’en 2030 – 2035, nous aurons le climat actuel d’Aubenas, en Ardèche. Depuis plusieurs étés déjà, la ressource en eau a été dans ma commune, pourtant très verte (bois et prairies), proche de la rupture. Cela implique de nouvelles missions pour les collectivités territoriales et de nouvelles contraintes pour les ménages. Comme c’est désormais évident pour tout le monde, ces changements sont entrés dans les mœurs.

VRT : Mais si l’objectif devient l’adaptation plutôt que l’atténuation, la liste des mesures qu’on avance aujourd’hui — développer la marche, le vélo, le co-voiturage, le véhicule électrique, les transports en commun, densifier la ville — cette liste ne doit-elle pas être revue ?

Y. C : Non car ces moyens sont ceux qui vont s’imposer quand progressivement, au vu des effets évidents du réchauffement, l’acceptabilité des mesures contraignantes sera plus largement partagée. Ces solutions sont aussi celles qu’il faut adopter face à un monde où l’énergie coûtera plus cher, où la mobilité aura quitté le monde du toujours plus.
Il est fréquent aujourd’hui de dire que nous entrons dans un monde fini. Cela ne signifie pas que ce qui nous attend est au mieux le statu quo et au pire une régression vers le mode de vie des Amish. Le progrès technique va se poursuivre, mes petits-enfants, qui connaîtront le XXIIème siècle, auront à leur disposition des outils et activités que je ne peux pas imaginer. La vie va rester une affaire très stimulante. Mais cela se fera dans un monde plus contraint par le simple fait du nombre et de la richesse. Des milliards d’humains disposant de revenus plus élevés seront soumis à une hausse des prix relatifs de tout ce qui est gourmand en énergie et notamment en énergie fossile.
Etre cohérent avec nos engagements climatiques, c’est renoncer à promettre une hausse continue et multidimensionnelle du pouvoir d’achat comme cela a été le cas pendant la campagne électorale. C’est se préparer à des changements de nos habitudes, notamment en matière de mobilité, de programmes d’activités, de localisations et de déplacements.

VRT : Dans nos colonnes, dernièrement encore, André Broto défendait l’idée de services autocars sur voies réservés. Sans en attendre des miracles, n’est-ce pas là une bonne idée ?
Y. C : André Broto a raison de dire qu’on pourrait faire plus et pour de faibles coûts avec les autocars. La route étant le vecteur de plus de 80% des déplacements, c’est sur la route que les changements les plus importants sont à attendre. Non pas sous la forme d’un hypothétique report modal vers le ferroviaire mais via la création de nouveaux services routiers. Il faut néanmoins ajouter que cela va se traduire par des contraintes. On connaît déjà les limitations de vitesse, les voies réservées et les incitations au covoiturage, mais il faudra aller plus loin, du côté aussi de la tarification. Le financement des mobilités ne peut pas seulement reposer sur la fiscalité et la dette comme c’est le cas actuellement.

VRT : Le ferroviaire ne pourrait-il pas être une solution pour réduire les émissions de CO2 ?
Y. C : En 2020, pendant la pandémie, la fréquentation du train a perdu plus de 40% en Europe et la voiture 20% seulement. Aujourd’hui, la voiture est revenue au niveau de 2019. En Suisse, pays modèle du ferroviaire, le trafic en décembre 2021 était de 25% inférieur à celui de décembre 2019 ! En deux ans le taux de remplissage des trains est passé en Suisse de 28 à 18%. Les dirigeants des Chemins de Fer Fédéraux (CFF) n’hésitent pas à dire que les passagers perdus ne reviendront pas de sitôt.
En France, la SNCF veut accroître son offre avec les « Ouigo classiques » mais le risque est que les taux de remplissage soient modestes et que les passagers viennent du TGV, INOUI ou OUIGO.

VRT : Le dernier rapport du GIEC a été précédé, en France, de rapports officiels sur les transports et le climat. En quoi sont-ils différents, compatibles ?
Y.C : Le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) a, pour l’heure, fait la liste des demandes qui lui ont été transmises. Le résultat est qu’il faudrait mettre deux fois plus d’argent dans les infrastructures. C’est ce que l’on appelle une « liste de courses » comme on en a connu en 2009 avec le Schéma National des Infrastructures de transport (SNIT).
Le rapport CGEDD – France Stratégie (j’ai participé à la composante voyageurs) a un double intérêt. Il est d’abord plus réaliste sur le calcul des émissions en les mesurant du puits à la roue et pas seulement du réservoir à la roue. Il est aussi plus réaliste sur la capacité à atteindre les objectifs. L’un de ses scénarios est très interventionniste, très exigeant. On arrive à -30% d’émissions en 2030, comme le veut la Stratégie nationale bas carbone, mais c’est par construction, c’est le scénario dit « pari sociétal », l’un des deux en backcasting. Dans les cinq scénarios en forecasting, certains arrivent à baisser les émissions de 30%, mais au mieux en 2040, 10 ans plus tard que dans la Stratégie nationale bas carbone. Or cette dernière est déjà moins ambitieuse que le « Fit for 55 » de l’Union européenne qui vise – 55% pour les émissions par rapport à 1990. Le rapport CGEDD – France Stratégie nous dit, mezzo voce, que pour le transport on n’y arrivera pas.

Propos recueillis par François Dumont

Ewa

Les trains de Railcoop seront rénovés aux ateliers ACC M de Clermont-Ferrand

TER X 72500
Railcoop a annoncé le 11 mai avoir choisi, après appel d’offres, les ateliers ACC M, installés à Clermont-Ferrand, pour assurer la rénovation du matériel roulant destiné à la liaison Bordeaux – Lyon.
La coopérative a en effet acquis, en avril 2021, neuf rames X72500 auprès de SNCF Voyageurs. Elles étaient jusque-là exploitées par la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans un premier temps, il s’agit de « faire auditer deux rames X72500 en profondeur, une bicaisse et une tricaisse, dans un souci d’optimisation technico-économique du cahier des charges en vue de la rénovation mi-vie des rames », explique Railcoop dans un communiqué. Cet audit permettra d’affiner le cahier des charges de la rénovation, d’optimiser le calendrier de rénovation et «ainsi de progresser vers le bouclage du tour de table financier, préalable au lancement de la première ligne voyageurs Bordeaux – Lyon», poursuit la coopérative, en rappelant que les ateliers « ACC M ont récemment exprimé leur volonté d’entrer au capital social de Railcoop et rejoindront donc le collège des sociétaires « partenaires techniques et financiers » de la coopérative. Ce partenariat permettra notamment d’envisager des projets de plus long terme, notamment autour de la remotorisation des X72500« .
Rappelons que la coopérative a annoncé en mars 20222, un nouveau report (mais sans préciser de nouvelle date) pour le lancement de sa liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon jusqu’alors prévu pour la fin de l’année 2022. Elle fait déjà rouler, depuis novembre 2021, des trains de fret entre Viviez-Decazeville dans l’Aveyron à Saint-Jory en Haute-Garonne.
Yann Goubin

Ewa

Alstom affiche des pertes… mais aussi son optimisme

Henri Poupart-Lafarge

C’est l’heure de l’accélération de la transformation du groupe, a indiqué Henri Poupart-Lafarge, lors de la présentation des résultats d’Alstom ce matin. L’acquisition il y a 15 mois de Bombardier Transport, qui a fait doubler la taille du groupe, s’est passée dans de bonnes conditions, affirme le dirigeant : « Ce qui était important pour nous, c’était de conserver la confiance de nos clients. Plus de 90 % de nos clients sont satisfaits de la manière dont nous gérons Bombardier. Nous fonctionnons désormais comme un groupe« . D’où le passage à la deuxième étape : « Nous irons vers des produits plus intégrés, ce qui nous permettra de réaliser les synergies attendues, voire même à terme d’augmenter ces synergies« .

En attendant, l’intégration de Bombardier, moins rentable, s’est traduit par une baisse de la marge opérationnelle de 5 %. Des charges exceptionnelles ont concerné des restructurations des activités héritées de Bombardier Transport en Allemagne et en Suisse. Elles sont aussi liées à la fin de l’activité des bus électriques Aptis.

Des dépréciations liées à Transmashholding

La situation s’est également compliquée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a obligé Alstom à déprécier à hauteur de 441 millions d’euros sa participation dans le constructeur Transmashholding (correspondant à la valeur comptable de sa participation à hauteur de 20 %). D’où une perte nette de 581 millions d’euros enregistrée par Alstom sur l’exercice courant du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, contre un résultat positif de 247 millions un an auparavant. Mais les résultats financiers et opérationnels sont en ligne avec la trajectoire fixée, affirme le PDG d’Alstom, qui affiche son optimisme : « L’intégration de Bombardier Transport a augmenté nos capacités d’innovation. Nous avons réglé la quasi-totalité des litiges et avons baissé l’exposition d »Alstom à ces litiges« .

De plus, poursuit-il, « la vague d’investissements est très importante sur le marché. Les opportunités commerciales se chiffrent à plus de 180 milliards dans les trois prochaines années« . Selon le patron d’Alstom, « tous les pays sont concernés, l’Amérique du Nord et l’Europe, dont les marchés sont plus mûrs, mais c’est aussi le cas des pays émergents« , en particulier en  Amérique Latine ou au Moyen Orient.

Un carnet de commandes record

Le constructeur français, qui emploie plus de 74 000 personnes dans le monde et représente depuis l’acquisition de Bombardier 38 % de parts de marché du matériel roulant (si l’on exclut la Chine), a engrangé 19,3 milliards d’euros de commandes durant cet exercice clos le 31 mars. Soit une hausse de 33 % (pro format) comparé à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires a atteint 15,5 milliards d’euros. Au total, le carnet de commande représente 81 milliards d’euros (+ 9 %), un niveau record selon le dirigeant. Le groupe a notamment remporté des contrats importants pour des trains régionaux au Danemark, en Allemagne, en Irlande, en Norvège ou en Roumanie.

« Malgré les difficultés à court terme liées à la situation macro-économique et géo-politique en 2022-2023, le groupe reste pleinement engagé à réaliser ses objectifs à l »horizon 2025« , résume Henri Poupart-Lafarge, reconnaissant que « l’inflation va peser dans une certaine mesure » cette année et que « les pénuries de composants électroniques pourraient créer des tensions sur les livraisons« . D’où l’engagement « d’actions fortes » pour réduire les risques et les coûts.

MH P

 

Ewa

Agnès Ogier débauchée par la RATP

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Jusqu’alors directrice du TGV Atlantique, Agnès Ogier va rejoindre cet été le groupe RATP. Cette diplômée de l’Ecole Centrale de Paris, qui a aussi été patronne de Thalys, intègrera le Comex et aura pour mission de mettre en place la future business unit (BU) RATP Services ferrés. « Elle en prendra la direction le 1er janvier 2023, sous réserve du dialogue social d’ores et déjà engagé (processus d’information du personnel, ndlr », indique la RATP dans un communiqué.
Cette nouvelle entité sur laquelle la RATP travaille, après avoir créé la BU Réseau de surface, regroupera toutes les activités ferrées, les espaces et les services de ces réseaux exploités par la Régie en Ile-de-France. Elle emploiera 13 000 salariés. Le groupe RATP poursuit ainsi sa transformation pour se préparer à l’ouverture à la concurrence de son réseau historique.
En attendant, Agnès Ogier va reprendre la coordination des départements du pôle Expérience clients, Marketing & Services » auparavant dirigés par Hiba Farès partie prendre la direction de la filiale RATP Dev, précise encore la Régie.