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Ewa

Le coût global de la voiture chiffré à plus de 300 milliards d’euros annuels

voiture Paris pollution

Le think tank Forum Vies Mobiles a analysé les coûts de l’automobile sur une période de huit ans et révèle leur inexorable hausse.

Clarifier le coût du « système voiture » et démontrer l’intérêt de « sa reprise en mains », sont les objectifs de la nouvelle étude du Forum Vies Mobiles, qui livre un panorama complet et inédit, susceptible d’éclairer les réflexions menées dans le cadre de la conférence de financement des transports. L’analyse, réalisée avec le Laboratoire Economie Aménagement Transport (LAET) de Lyon, sur la période 2015-2023, prend en compte les dépenses directes des usagers (ménages, entreprises, administrations), mais aussi les coûts supportés par la collectivité tels que la pollution de l’air, les émissions de CO2 ou les accidents. Il en résulte que la voiture est un système de mobilité « obsolète » qui, pour fonctionner, coûte environ 836 millions d’euros par jour à l’ensemble des acteurs, soit 305 milliards par an.

Les usagers en sont les principaux financeurs avec 210 milliards de dépenses annuelles, soit près de 70% de son coût total. L’État et les collectivités ne supportent, de leurs côtés, qu’un peu moins de 10%, soit 26 milliards d’euros par an. Enfin, la société dans son ensemble assume un coût qui n’a rien de marginal : 69 milliards par an de pertes en insécurité, pollution, émissions de CO2.

Une hausse des coûts inexorable

Premier constat, selon les données collectées notamment auprès du Commissariat général au développement durable (CGDD), les coûts d’usage connaissent une hausse inexorable. En 2015, ils étaient estimés à 190 milliards d’euros contre 230 milliards en 2023, soit une hausse de 19%, supérieure à l’inflation sur la période (environ 17,5%). « Même si le marché automobile a ralenti, les coûts d’usage augmentent, portés par l’entretien, les carburants et les externalités », résume l’étude. En 2023, les Français dépensent en effet plus en entretien, suite au vieillissement du parc et au ralentissement des ventes. Le prix des assurances a flambé de 33%. Enfin, les carburants participent à la hausse. Malgré une baisse du trafic routier et une diversification des motorisations, le prix à la pompe tire la dépense en essence qui passe de 34,5 milliards en 2015 à 55,2 milliards huit ans plus tard.

Garer sa voiture revient aussi plus cher puisque le coût du stationnement public hors domicile atteint 7,8 milliards contre 6,7 milliards d’euros en 2015, sur la base d’un coût par kilomètre en zone urbaine/périurbaine. Le coût d’acquisition reste élevé, malgré la baisse des ventes, porté par un coût d’immobilisation qui ne faiblit pas.

Enfin, les externalités négatives comptabilisées (CO2, pollution locale, bruit, insécurité) pèsent aussi sur le système voiture. L’insécurité est la plus coûteuse en 2015 comme en 2023. En revanche, en 2023, après actualisation du taux de remplissage, de la valeur carbone (+208%) et prise en compte des motorisations alternatives, le CO2 arrive en deuxième position des externalités les plus lourdes.

Forum Vies Mobiles insiste sur l’importance de mettre à jour régulièrement les méthodes d’évaluation, notamment pour refléter les changements technologiques et économiques (motorisations, prix du carbone, etc.). Son étude révèle que le coût global de l’automobile est significativement sous-évalué. Toute une liste de coûts n’avait pas été identifiée avant ses travaux : congestion routière, stationnement à domicile, aides publiques à l’automobile, investissements hors routes concédées, dégradation des écosystèmes, coûts liés aux permis de conduire, …

 

Ewa

Saint-Nazaire mise sur le bus

bussaint Nazaire

Pour augmenter la part des déplacements en transport public de 6 % à 8 % d’ici 2030, l’agglomération de Saint-Nazaire renforce son service de bus. Le succès d’une première ligne à haute qualité de service Hélyce a inspiré le développement d’un nouveau réseau baptisé Ycéo. L’offre, articulée autour de 13 lignes dont 3 à haut niveau de service, a bénéficié de plusieurs améliorations.

La numérotation des lignes régulières de bus a été clarifiée et harmonisée. L’amplitude horaire des trois lignes Hélyce (H1, H2 et H3), colonne vertébrale du réseau, dont les aménagements s’achèvent progressivement, a été revue à la hausse. La fréquence des lignes 8 et 9 (ex T3 et T4) est augmentée. Des nouvelles dessertes amélioreront la connexion entre les quartiers et les liaisons vers les zones d’activité et le littoral. Les lignes régulières C1 et C2, très peu fréquentées, seront remplacées par des lignes scolaires ouvertes à toutes et à tous et par le transport à la demande Ycéo Flex. Pour compléter le réseau, Ycéo continuera de proposer des services flexibles sur les dix communes de l’agglomération.

Ewa

Nouveau départ pour le service Mes Bagages de SNCF Voyageurs

La SNCF a choisi Geodis comme prestataire pour son service bagages

Changement de prestataire et nouveaux services plus personnalisés et flexibles.  Le service de livraison de bagages de SNCF Voyageurs retrouve de l’ambition. Geodis a été choisi comme logisticien en remplacement de Chronopost. Grâce à son réseau de 110 agences, il se propose d’assurer une prise en charge des bagages du lundi au vendredi à la porte du domicile, et même un service express pour toute commande prise avant midi. L’enlèvement et la remise de la valise à l’arrivée correspondent à des créneaux de rendez-vous de quatre heures. Un système de notification par SMS ou email permet au client de suivre en temps réel les différentes étapes de la prestation.

La prise en charge correspond à différents types de bagages : les classiques de 25kg et 2,5 mètres maximums chacun, ou les volumineux tels que les skis, snowboards, poussettes, vélos et fauteuils roulants non motorises de 25 kg et trois mètres maximum. Un service premium « porte-à-porte » est également proposé dès 65 euros.  Des tarifs dégressifs s’appliquent à partir du deuxième bagage, ainsi que des réductions de 10 à 20 % pour les détenteurs d’une carte Avantage ou d’une carte de fidélité.

Depuis sa mise en service début mai, le nouveau service affiche « une bonne dynamique commerciale », assure SNCF Voyageurs.

Ewa

Les longues nuits de test du MF19

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Depuis fin janvier, la ligne 10 du métro parisien, accueille la campagne d’essais de qualification des nouvelles rames, dont elle sera équipée d’ici à la fin de l’année. 

Le dernier métro vient à peine de s’enfoncer dans le tunnel de la porte d’Auteuil et un couple de retraités s’éloigne à petits pas vers la sortie. Il est minuit bien sonné. En bordure de quai, Boris Huard, directeur de la ligne 10 du métro parisien, 44 millions de passagers par an, peut fermer la station au public et faire entrer une équipe en chasuble orange. Depuis la fin janvier, quatre nuits par semaine, la RATP et Alstom utilisent sa ligne pour une campagne d’essais inédite du MF 19. Ces nouvelles rames, commandées à l’industriel par Ile-de-France Mobilités, seront mises en service lors du dernier trimestre de l’année. D’ici là, l’heure est au déverminage, qui passe par une série d’opérations de qualification du matériel. « Un vent de modernité va souffler sur la 10. On change d’ère », s’enthousiasme Boris Huard en guettant l’arrivée de la nouvelle rame.

Une commande passée en 2019

La 10, inaugurée il y a plus de cent ans, est la première des huit lignes du réseau parisien qui seront équipées du MF 19 (MF pour matériel ferroviaire commandé en 2019, tandis que MP désigne le matériel pneumatique). Il succède au MF 67, en service depuis plus de 50 ans.

Pour Ile-de-France Mobilités, ces nouvelles rames représentent un investissement de trois milliards d’euros qui se montent à sept milliards si l’on ajoute les nouveaux systèmes d’exploitation et des ateliers repensés ou rafraichis. Au total, ce sont 300 trains (sur une commande totale qui pourrait monter à 400 sur les dix prochaines années) qui sont en train de traverser une campagne d’essais.

Un boa de 75 mètres

Les voies de la station porte d’Auteuil sont libres depuis une petite demi-heure quand le prototype apparait au bout du tunnel. Les cinq voitures en boa, de 75 mètres de longueur, dont trois motrices, arborent la livrée colorée, imaginée spécialement pour habiller le matériel en test. Les deux rames en déverminage ce soir ne sont pas destinées à l’exploitation. Au terme de la campagne, elles repartiront chez le fabricant, à Valenciennes, et serviront de modèles pour mener les aménagements nécessaires, révélés par les tests, sur les futures rames livrées au client.

Chacun des prototypes actuellement en test, dont le nombre montera à partir de juillet, correspond à l’un des deux diagrammes définis par le client : « confort » ou « capacitaire ». La ligne 10 sera équipée du modèle confort. La 13 sera la prochaine destinataire du nouveau matériel. « On compte sur la ligne 13 huit passagers au mètre carré. Le modèle capacitaire permettra une meilleure fluidité »,  justifie Stéphane Maillet, responsable du département systèmes de transport à la Ratp.

Un test de puissance sur une pente de 4%

Ce soir au menu des essais, une manœuvre d’accouplement, du remorquage-poussage et du « FU » pour freinage d’urgence. Quand une rame tombe en panne et n’est pas réparable rapidement, une autre doit arriver pour la pousser jusqu’au dépôt. Ce type d’incident d’exploitation est rarissime, mais la campagne a justement pour objectif de préparer les opérateurs à tous les types d’imprévus. Une rame va simuler la panne. La seconde va s’arrimer pour la pousser hors de la zone de trafic. Ce véritable test de puissance va être complexifié par le tronçon où se déroulera l’exercice.

Les 11,7 kilomètres de la ligne 10, n’ont pas été choisis au hasard. Lors du passage sous la Seine, la voie remonte sur une pente de 4%. C’est l’une des plus importantes du réseau parisien. « Cela n’y paraît pas, mais pour nous, c’est le mont Ventoux ! », commente Jean-Daniel Schmitt, chef du MF 19 à la RATP, qui veille à ce que le planning de l’essai soit optimisé.

Le MF 19 doit avoir regagné le dépôt avant la réouverture aux voyageurs dans moins de cinq heures. Pour tous les intervenants qui seront embarqués, les consignes sont claires. Chacun connait sa partition : conducteurs spécialistes des essais, techniciens d’Alstom et ceux en charge du SAV. S’y ajoutent souvent des équipes du matériel roulant de la RATP, des ingénieurs et des titulaires, des spécialistes de la maintenance.

Des capteurs pour recueillir les données

A l’intérieur de la cabine encore capitonnée, les équipements les plus sensibles restent les capteurs de données fixés sur le sol. Entre les gueuses qui simulent le poids de passagers, les housses qui protègent les sièges et surtout les câbles qui restent accessibles toute la durée des travaux, ces petites caméras sont aussi sensibles que fragiles. Ce sont elles qui vont permettre l’analyse des opérations nocturnes. Du freinage aux vibrations acoustiques, tout est monitoré. « Un rapport d’essais est obligatoire dans le cadre du dossier de sécurité que nous allons envoyer début septembre pour obtenir l’autorisation de circulation », commente Stéphane Maillet. Plus le rapport est exhaustif, meilleures sont les chances d’obtenir le feu vert des autorités.

Le MF19 présente de nombreuses améliorations par rapport à son prédécesseur, le MF 01, mais surtout un saut technologique face au matériel encore en service : MF 67, 77, 87. La cabine des conducteurs a fait l’objet de modifications, pour plus d’ergonomie. « Et on a enfin la clim », se réjouit l’un d’entre eux.

En termes d’infrastructures, des travaux ont aussi été nécessaires pour adapter le MF19 à la configuration des huit lignes sur lesquelles il sera mis en service. Ils ont porté sur l’aménagement de quais, de tunnels, de signalisation, l’introduction de nouveaux matériels vidéo, comme ces écrans de bouts de ligne qui permettent aux conducteurs de surveiller le quai sur toute sa longueur. Pour s’assurer une parfaite compatibilité avec le matériel ancien, avec lequel il va cohabiter pendant des années encore, certains tests de nuit ont aussi permis de mesurer d’éventuelles interférences électromagnétiques ou encore des tests de tension électrique.

Une procédure simplifiée pour le matériel définitif

Ce soir-là sous la Seine, les tests de puissance des motrices vont s’avérer concluants. Seul le désarrimage des deux rames va nécessiter… un peu d’huile de coude et de grands coups de marteau. L’équipe d’Ile-de-France Mobilités venue assister une partie de la nuit peut être rassurée. « C’est leur matériel et il est plus cher que l’or, remarque un technicien, si on abime quelque chose, ils vont encore râler ». « De toutes façons, ils râlent toujours », pouffe l’un de ses collègues.

Grâce à la batterie de tests menée depuis le début de l’année, la mise en service des MF 19 assurant le transport de voyageurs ne nécessitera qu’une procédure de réception d’une quinzaine jours de tests. Ils auront alors plus de 40 ans d’exploitation devant eux.

Ewa

Transdev sous pavillon allemand

Train de la société WEG (Transdev) dans un dépôt en Allemagne.

Annoncée fin décembre, la prise de contrôle de Transdev par le groupe allemand Rethmann a été officialisée samedi.

Un arrêté, publié au Journal officiel le 21 juin, a entériné la baisse de la participation de la caisse des dépôts (CDC) au capital de l’opérateur français. Elle est passée de 66% à 34%, suite à la vente de 32% des titres à l’allemand. Déjà détenteur de 34%, Rethmann s’offre la majorité de Transdev, premier opérateur privé de transport public au monde, que l’opération valorise 1,4 milliard d’euros.  La cession avait été lancée par Eric Lombard, ancien directeur général de la Caisse, devenu depuis ministre de l’Economie. La CDC, qui était entrée au capital de Transdev en 2017, récupère 450 millions d’euros.

Quatre frères pour autant de divisions

Les quatre frères de la famille Rethmann dirigent le groupe éponyme divisé en quatre entités. Remondis est l’un des leaders mondiaux du traitement de l’eau et du recyclage et s’est développé dans la fourniture d’énergies alternatives. La filiale, qui pèse 13,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, emploie 46,000 personnes dans le monde. Rhenus est l’un des principaux prestataires de services logistiques en Europe, notamment pour les constructeurs automobiles. Il est présent dans le fret maritime, le transport ferroviaire et dispose de 23 plateformes logisitques dans le monde. Saria est un acteur majeur de la valorisation de co-produits animaux et de déchets alimentaires. Il produit aussi des ingrédients pour les nutritions humaine, animale et l’aquaculture et fournit des services aux industries agricoles et alimentaire.

Deux fois et demie plus gros

Rethmann, qui a réalisé l’an dernier 24, 5 milliards d’euros, soit deux fois et demie le chiffre d’affaires du groupe dirigé par Thierry Mallet, avait racheté en janvier 2019, la participation de Veolia dans Transdev et avait apporté dans la corbeille sa filiale transport Rhenus Veniro. L’Allemand a annoncé vouloir garder l’équipe de direction actuelle de Transdev, déjà présent outre-Rhin notamment avec son activité de transport dans le ferroviaire.

Ewa

Autocars longue distance : plus de 100 millions passagers en dix ans

FlixBus

Le trafic passagers des autocars longue distance est en hausse depuis dix ans, mais la qualité de service en gare freine leur développement, estime l’Autorité de régulation des transports.

Avec 18 millions de passagers, un nouveau record de fréquentation des autocars en France a été battu l’an dernier malgré une insuffisance de qualité de service des gares routières. « Cette situation pourrait nuire à l’attractivité du secteur », alerte l’Autorité de régulation des transports (ART) qui vient de rendre les conclusions de la dixième édition de son rapport annuel sur le marché du transport par autocar et les gares routières.

Depuis l’ouverture de ce marché en 2015, plus de 100 millions de passagers ont embarqué dans un autocar. En moyenne, les gares de transport routier ont accueilli près de 100 000 passagers pour un trajet longue distance, soit une hausse de 40 % depuis 2019. Cependant, certaines de ces infrastructures affichent encore un niveau d’équipement très en deçà des standards attendus. « Une faible qualité de service en gare conduit à détériorer l’expérience des usagers et peut les inciter à renoncer à emprunter les autocars longue distance», note le rapport de l’Autorité en charge de l’observation et de la régulation du marché. Les gares de Lille-Europe et de Nantes-Haluchère, dont les équipements restent très réduits, sont les seules parmi les dix premières gares routières françaises, à ne pas avoir retrouvé leur niveau de fréquentation de 2019.

830 départs quotidiens 

L’offre longue distance a progressé de 10 % par rapport à 2023 avec un nombre record de départs de 830 chaque jour. Côté demande, avec 11 millions de passagers domestiques pour un total de 18 millions, les cars ont fait le plein. La clientèle française progresse même de 14% l’an dernier contre + 6% pour la clientèle internationale.

Le bilan est plus mitigé au chapitre ponctualité des autocars. Leur taux de retard de plus de 15 minutes se dégrade nettement sur un an pour atteindre 24 %. Il est largement supérieur à celui des TGV et des trains Intercités (respectivement +10 % et + 16 %).

Une recette de 6 euros pour 100 km 

Pour les transporteurs, principalement FlixBus et BlablaCar Bus suite à la consolidation du marché, la recette moyenne des liaisons domestiques s’établissait en 2024 à 6 euros par passager pour 100 km. Cela représente une baisse de 5 % sur un an. Mais malgré une inflation de 2% en France, grâce à la hausse de la fréquentation, les recettes commerciales réalisées sur les liaisons domestiques atteignent un nouveau record à 181 millions d’euros. Moins cher pour les passagers, le transport par autocar a aussi permis une économie de 15 000 tonnes de CO2 par an par rapport aux voitures individuelles, et ses émissions sont moindres de 20 g de CO2 par passager.km comparé aux trains Intercités thermiques.

Au dernier trimestre 2024, les liaisons domestiques en concurrence, soit opérées par au moins deux opérateurs, représentent 94 % des passagers transportés. Elles sont en hausse par rapport aux années passées, signe d’une intensité concurrentielle plus forte.

Enfin, sur les 2000 nouvelles liaisons librement organisées de moins de 100 km, depuis 2015, seulement 7 % ont donné lieu à des saisines de l’ART par une autorité organisatrice de la mobilité (généralement une région) en vue d’examiner leur effet sur des liaisons ferroviaires conventionnées existantes. Dans la grande majorité des cas, l’ouverture des nouveaux services routiers a été autorisée, avec un impact de moins de 3 % sur l’économie des transports conventionnés.

Ewa

Autoroutes, plaidoyer pour un nouveau modèle

Autoroute a11

 Etrillé depuis le lancement de la conférence Ambition France Transports, le modèle de concession autoroutier français a fait l’objet d’un plaidoyer pour son maintien avec des aménagements, à Bercy, lors de la journée consacrée aux pistes de financement.

« Une étape importante dans la réflexion collective va être franchie » a promis le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot lors de la deuxième journée « ciblée » de la conférence de financement, organisée le 12 juin au ministère des Finances. De quoi rassurer des participants sceptiques à leur entrée dans l’auditorium de Bercy. « C’est la troisième fois seulement que nous nous retrouvons. Pour discuter de sujets de fonds, c’est compliqué« , s’inquiétait le co-président de l’un des quatre ateliers. Mais les interventions de la matinée les ont rassurés. Revoir le système de concessions autoroutières n’est plus un tabou. Et les infrastructures de transport en France restent un actif recherché par les fonds d’investissement.

En guise de bienvenue, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes Publics, a rappelé le déséquilibre structurel entre les recettes générées par les transports, de 57 milliards d’euros, pour des dépenses de 79 milliards, dont un tiers seulement est consacré à l’investissement. Où trouver les milliards nécessaires pour régénérer le réseau ferroviaire, entretenir les routes départementales ou financer de grands projets ?

Une fois de plus, tous les regards se sont tournés vers les sociétés d’autoroutes, thème de la première table ronde. La manne des péages, qui représente 15 milliards par an, est dans le viseur de plusieurs des ateliers. Elle alimente pour l’instant des taxes versées à l’Etat, des travaux sur le réseau et les finances des sociétés autoroutières. « C’est un système qui marche », a défendu Anne-Marie Idrac, présidente du conseil d’administration de Sanef, titulaire de la première concession à arriver à échéance, le 31 décembre 2031.

Des besoins ferroviaires, mais aussi routiers 

L’ancienne ministre des Transports avait affûté ses arguments pour souligner les vertus d’un système de concession « qui marche », et injecte dans le réseau de l’argent privé, « même si le cadre de confiance est un tout petit peu fragilisé et qu’on peut d’imaginer d’autres équilibres ou d’autres durées », a admis l’ancienne patronne de la SNCF. Les concessions rapportent 6 milliards à l’Etat, dont une taxe sur les infrastructures à longue distance. « Ce que l’on peut regretter, c’est qu’elles ne bénéficient pas comme prévu aux ressources de l’Afitt », a souligné Anne-Marie Idrac, frappée par les besoins routiers révélés par la conférence, quand les besoins ferroviaires sont selon elle, connus.

Anne-Marie Idrac estime que les quatre ans à venir doivent être mis à profit pour préparer de nouveaux appels d’offres, d’une durée inférieure à trente ans. Si le cadre actuel, qu’elle considère « sérieux et rigoureux » est modifié, un nouveau cadre législatif et des discussions avec la commission Européenne seront nécessaires. Et de nouvelles élections présidentielles se dérouleront d’ici l’échéance.

La présidente de Sanef n’est pas la seule à considérer que les actionnaires privés peuvent être beaucoup plus actifs dans les infrastructures de transport comme les autoroutes mais aussi les lignes ferroviaires à grande vitesse. Les 302 kilomètres de Lisea, entre Tours et Bordeaux, fait l’objet d’une concession de 50 ans, confiée à Vinci, Meridiam et à la Caisse des Dépôts grâce à un plan de financement de 8 milliards d’euros dont 3 milliards levés sur les marchés.

Associer les régions 

Guillaume Camus, directeur d’investissement chez IFM, fonds spécialisé dans les infrastructures, actionnaire des aéroports de Vienne et Manchester et de 25 concessions autoroutières aux Etats-Unis, s’est fait lui aussi l’avocat des concessions. Guillaume Camus estime que le système est fondamentalement bon, mais à améliorer. Pour lui, les attentes de plafonnement des profits laissés aux sociétés autoroutières ne sont pas irraisonnables. « Le principe n’est pas acté dans les contrats actuels, ce qui n’exclut pas qu’il le soit dans les prochains », remarque le patron d’IFM qui propose que le système de partage actuellement en vigueur fasse l’objet de nouvelles règles. « Et pourquoi ne pas associer les collectivités régionales ? », interroge-t-il.

Comme l’ont confirmé ses confrères d’Ardian, Meridiam, Natixis, également invités à la conférence, entre une pente des taux d’intérêt à long terme favorable, des fonds disponibles et en recherche de diversification, les investisseurs privés n’ont jamais été aussi intéressés par les infrastructures de transport.

Ewa

Financement des transports : Carole Delga se lance dans la mêlée

Carole Delga GPSO

La présidente d’Occitanie soutient trois mesures, débattues dans le cadre de la conférence de financement Ambition France Transports, et appelle toutes les régions à engager une mobilisation citoyenne de soutien au ferroviaire.

Dominique Bussereau a été prévenu le 10 juin de la démarche de la présidente de la région Occitanie. Pas question pour Carole Delga de rester à l’écart du débat sur le financement du ferroviaire. Si son audition par les membres de la conférence de financement est bien programmée début juillet, elle a jugé bon d’apporter son soutien à son président en appelant les citoyens à se mobiliser. Une pétition va être lancée en Occitanie auprès des défenseurs du ferroviaire. Carole Delga espère que partout en France, les exécutifs régionaux mobiliseront eux aussi leurs concitoyens pour sauver le rail, et notamment les petites lignes. « C’est comme un pack qui va se constituer autour de Dominique Bussereau pour que des décisions soient prises », justifie la présidente.

Trois grandes pistes

Des solutions, Carole Delga en a déjà dressé la liste. Elles sont au nombre de trois : allouer une part des futures recettes autoroutières au ferroviaire, instaurer une écotaxe sur le transit routier international et flécher une partie des recettes des ETS 2 (quotas carbone européens) vers les mobilités décarbonées. Sans surprise, ses trois pistes font déjà l’objet de débats au sein de plusieurs des ateliers de la conférence de financement. Un soutien populaire pourrait donner plus de poids aux recommandations soumises au gouvernement au terme de la manifestation.

L’Occitanie estime avoir toute légitimité à s’emparer du sujet ferroviaire. Avec une hausse de 68% de la fréquentation de ses trains du quotidien depuis 2019, le territoire aux deux capitales, Toulouse et Montpellier, a fait du rail l’un des piliers de son modèle de développement. Avec + 48% de ses recettes sur la même période, malgré sa politique de gratuité pour certains publics, elle assure avoir fait la preuve qu’elle maîtrisait ses dépenses. « Nous venons même d’investir plus de 260 millions d’euros pour l’achat de rames neuves », a rappelé hier la présidente occitane lors du lancement de sa pétition.

Besoin de mobilité

Face à un pays « en grande difficulté financière », mais avec des besoins de mobilité, l’Etat doit, selon elle, prendre ses responsabilités en mettant en place des dispositifs novateurs. La fin des concessions autoroutières peut générer plusieurs milliards d’euros de recettes dont une partie peut être allouée au financement des infrastructures de mobilités. Un maintien des tarifs autoroutiers au niveau actuel permettrait de dégager 20 milliards d’euros sur les dix prochaines années pour l’entretien et le développement des infrastructures décarbonées.

L’expérimentation de la taxe sur les poids lourds en transit international dans le Grand Est devrait aussi démontrer que des recettes sont disponibles du côté des camions. « Ils utilisent de plus en plus les routes départementales, ne paient pas de péages, ne font pas les pleins chez nous », souligne Carole Delga.  Enfin, la décision de l’Europe de mettre en place un système de quota carbone devrait rapporter à l’Etat de 2 à 3 milliards d’euros par an. Des milliards nécessaires pour le mur d’investissements auquel le rail doit faire face.

Faire bouger les lignes

Pour la région Occitanie, ce « mur » représente 800 millions d’euros d’ici 2032, montant indispensable pour préserver des lignes essentielles et empêcher leur dégradation voire leur fermeture (Toulouse-Auch, Quart Nord-Est toulousain, Nîmes-Alès, Nîmes-Le Grau du Roi, etc.). « Depuis 2008, nous avons déjà investi près de 900 millions pour sauvegarder un réseau qui appartenant à l’État », relève l’élue qui veut faire bouger les lignes et appelle ses concitoyens à la soutenir.

Ewa

La voiture, une liberté de façade

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Une étude du Forum Vies Mobiles révèle que de nombreuses entraves empêchent les Français de prendre le volant.

C’est une fracture « méconnue mais massive » dans le système de mobilité français. Si la voiture est souvent perçue comme un symbole de liberté individuelle et d’autonomie, elle est pourtant vécue comme une source d’exclusion pour des millions de personnes. Pour elles, la conduite est « inaccessible« , « difficile » ou « source d’angoisse« . Ce constat ressort d’une enquête nationale que vient de réaliser le Crédoc pour le Forum Vies Mobiles, think tank expert de la mobilité. Elle révèle ce qu’elle qualifie de phénomène des « éconduits » de la voiture.

Selon l’enquête, 33 % des Français sont structurellement empêchés de prendre le volant. On y retrouve les moins de 17 ans qui n’ont pas le permis de conduire (20%), ceux qui ne l’ont jamais obtenu ou détiennent un permis non reconnu en France (9%), ou encore les personnes souffrant d’une incapacité permanente (4%). Leur nombre ne peut qu’augmenter avec le vieillissement de la population et le durcissement de la réglementation qui devrait imposer de repasser le permis de conduire après un certain âge.

20 millions de Français qui renoncent à conduire

Avoir le permis ne garantit pas non plus la liberté de conduire. 82% des titulaires déclarent être fréquemment empêchés de conduire. 44% y renoncent souvent, voire toujours ou presque, soit plus de 20 millions de Français.

De multiples raisons expliquent cette situation. Conduire de nuit est un casse-tête pour près d’un conducteur sur deux et 7% d’entre eux, soit trois millions de Français, y ont même totalement renoncé. Le trafic urbain et le stationnement découragent au moins un conducteur sur dix. En effet, 10% renoncent souvent voire toujours à prendre le volant pour éviter le trafic et les manœuvres à réaliser, et 11% par peur de ne pas pouvoir se garer. Enfin, la conduite en zone rurale ou montagneuse est évitée par 10% des conducteurs.

L’étude répertorie aussi ce qu’elle qualifie de « freins matériels pénalisants » : coût de l’essence, panne de voiture, défaut d’assurance, permis suspenduLa seule panne de véhicule concerne 25% des conducteurs sur l’année.

Enfin, des problèmes administratifs pénalisent également les conducteurs. Cela concerne les contrôles techniques qui ne sont pas à jour, les défauts d’assurance ou les permis suspendus ou expirés.

Les femmes et les jeunes surexposés

Ces renoncements liés à la sécurité, au confort ou à la précarité concernent en priorité les femmes et les jeunes. C’est particulièrement vrai pour la conduite de nuit qui découragent 50% des femmes « au moins occasionnellement » contre 36% des hommes. Les jeunes en âge de conduire, eux, sont souvent « empêchés » par trop de situations de conduite complexes (en ville, à la campagne ou à la montagne) et par une exposition plus forte aux coûts de déplacement.

Le Forum Vies Mobiles considère que la conférence de financement des mobilités qui se déroule actuellement est « une nouvelle occasion de repenser un système de mobilité entièrement structuré autour de la voiture, qui marginalise celles et ceux qui ne peuvent pas ponctuellement, régulièrement ou structurellement y avoir recours ». La fracture méconnue mais profonde que relève son étude, doit, selon le think tank, orienter les débats de la manifestation présidée par Dominique Bussereau. « La voiture ne peut plus être considérée comme synonyme de liberté. Il est urgent de développer des alternatives accessibles à tous, sur tous les territoires », considère Sylvie Landriève, directrice du Forum Vies Mobiles

 

Ewa

Vers un enterrement des ZFE par les députés

embouteillage voiture Paris pollution

L’examen en première lecture du projet de loi de simplification économique a été fatal aux « zones à faibles émissions ». Les députés se sont prononcés, mercredi 28 mai, pour leur suppression. Une décision proposée lors de l’examen du texte  en commission.

Entre la mobilité des ménages modestes et l’amélioration de la qualité de l’air, les députés ont donc choisi. Ils ont voté par 98 voix contre 51 pour la suppression des « zones à faibles émissions », les ZFE, qualifiées de « zones à forte exclusion ». L’abrogation du dispositif avait déjà été validée fin mars, en commission, lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique. Elle a donc été confirmée sans tenir compte des aménagements proposés par le gouvernement. Si le projet de loi doit encore suivre son parcours législatif avant son vote final, l’espoir que les ZFE survivent est faible. Pour rappel, elles interdisent ou limitent l’accès à plusieurs grandes villes aux véhicules les plus polluants, pour participer à améliorer la qualité de l’air. La pollution est responsable, selon Santé Publique France, de 40 000 décès par an.

Pour ses détracteurs, le dispositif de ZFE entraîne une injustice pour les ménages modestes, n’ayant pas les moyens d’acquérir une voiture plus récente et moins polluante. Il a divisé la coalition présidentielle, pourtant à l’origine de la mesure. Il a rassemblé les élus de la France Insoumise, opposés à son principe, tandis que le Rassemblement national milite depuis quatre ans pour sa disparition. Même les écologistes ont dénoncé les limites du dispositif, présenté comme «  outil non abouti« , faute de mesures d’accompagnement telles que des aides à l’achat de nouveaux véhicules ou la création de parkings relais.

Le gouvernement promet des aménagements du dispositif pour « renforcer leur acceptabilité« , comme soutient le corapporteur du texte, Stéphane Travert (apparenté Ensemble pour la République). Dans le texte final, il pourrait être limité aux agglomérations de Paris et de Lyon, tout en laissant la liberté de choix aux maires de communes de plus 150 000 habitants.

Un dispositif au parcours laborieux

Le rétropédalage législatif qui se dessine n’est qu’un épisode de plus du parcours laborieux des ZFE. Après la création de onze zones en 2019, la loi Climat et résilience de 2021 devait les étendre à 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants, avant le 31 décembre 2024. En juin 2023, le sénateur Philippe Tabarot, aujourd’hui ministre des Transports, jugeait « indispensable » d’assouplir les calendriers en laissant aux collectivités le choix de reporter l’interdiction des véhicules Crit’air 3 jusqu’à 2030 au plus tard. Le mois suivant, le gouvernement annonçait renoncer à l’extension de la mesure. Seules cinq métropoles – Paris, Marseille, Strasbourg, Rouen et Lyon –, où la pollution de l’air continuait alors de dépasser les seuils en vigueur, étaient maintenues dans le dispositif.

En mars 2024, grâce à une baisse de la concentration en oxyde d’azote, Marseille, Strasbourg et Rouen, étaient devenues « territoires de vigilance » et avaient obtenu, à ce titre, la possibilité de choisir de laisser circuler les véhicules Crit’Air 3 au-delà du 1er janvier 2025.