Un nombre dérisoire de voyageurs

L’Orient-Express n’a transporté que très peu de voyageurs durant toute son histoire et n’était pas armé pour en transporter plus. De 1883 à la Première Guerre mondiale, il est composé de trois à cinq voitures-lits accueillant chacune entre une dizaine et une vingtaine de voyageurs, soit environ 45 à 100 voyageurs. Le train fait un aller Paris – Istanbul trois fois par semaine, et un retour trois fois par semaine, soit six trajets, soit 420 voyageurs par semaine. Soit encore 22 000 voyageurs par an, soit, entre 1883 et 1914 donc pour 31 années, un total dérisoire d’environ 582 000 voyageurs pour toute la période d’avant 1914.

Un panneau de René Lalique dans l’Orient-Express.

La période 1919-1939 est « l’âge d’or du train » avec une dizaine de voitures accueillant entre 10 et 20 voyageurs (voitures LX), donc en moyenne 150 voyageurs par train, toujours à la même fréquence de six allers et retours à la semaine, soit 63 000 voyageurs par an, et de 1919 à 1939, soit 20 ans, un total d’environ 1 260 000 voyageurs pour la période d’entre-deux-guerres.

La période 1946-1977 est la plus difficile à cerner car le train de luxe se vide de ses voyageurs, mais se transforme, vers la fin des années 1950, en un interminable train comportant jusqu’à 20 voitures de toutes sortes, compartiments classiques, couchettes, et une ou deux voitures-lits CIWL. On peut estimer à entre 600 et 1 000 personnes par train, mais la plupart sont des travailleurs entassés jusque dans les couloirs et assis sur des ...