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Ewa

Nouvel accord-cadre pour des trams Citadis d’Alstom à Strasbourg

Tram Citadis CTS Strasbourg pont Kehl

Déjà la troisième génération de tramways pour le réseau strasbourgeois, en service depuis fin 1994. Après les Eurotram du groupement Socimi/ABB, puis les Citadis 403 d’Alstom, dont la dernière livraison a commencé fin 2021, l’Eurométropole de Strasbourg et la CTS ont lancé un nouvel appel d’offres, remporté une fois de plus par un matériel roulant Citadis d’Alstom.

L’accord-cadre conclu porte sur au moins deux tranches de trams, une de 12 puis une de 10. « D’autres rames pourront être commandées durant les huit années de l’accord-cadre afin de répondre aux besoins de l’offre de transport de l’Eurométropole », ajoute Alstom, qui devra assurer les premières livraisons en mars 2025, pour une mise en service prévue à la fin de la même année. Neuf sites Alstom français se partageront la production du nouveau tram : La Rochelle (conception et assemblage), Le Creusot (bogies), Ornans (moteurs), Villeurbanne (électronique embarquée et cybersécurité), Aix-en-Provence (centrales tachymétriques), Sens, Gennevilliers et Saint-Florentin (disques et garnitures de frein), ainsi que Saint-Ouen (design).

Long de 45 m et large de 2,40 m, le nouveau Citadis pour Strasbourg sera doté, de chaque côté, de 8 portes doubles, entièrement vitrées, de 1,30 m d’ouverture, y compris aux extrémités. Au total, 286 voyageurs pourront y être accueillis, en conformité avec l’arrêté PMR, ce tram étant doté de boutons d’ouverture de porte « à bonne hauteur », de sièges plus larges que dans les modèles précédents et de zones réservées aux usagers en fauteuil roulant et aux poussettes.

Comme il se doit désormais, les Citadis strasbourgeois seront climatisés et dotés d’un système d’informations voyageurs dynamique, ainsi que d’une vidéoprotection. Petit « plus » pour ce réseau à vocation transfrontalière, qui dessert également la commune allemande de Kehl : le matériel commandé sera conforme au BOStrab, le décret fédéral allemand sur la construction et l’exploitation des tramways. Et par rapport aux Citadis 403 strasbourgeois commandés il y a 20 ans pour les premiers, la prochaine génération permettra de réduire la consommation d’énergie « d’au moins 20 %, grâce à une nouvelle motorisation, une gestion efficace du confort climatique et des éclairages 100 % LED », précise son constructeur qui ajoute que « ces tramways sont éco-conçus, recyclables à 95 % et revalorisables à 99 % ». Et côté maintenance, la prochaine génération devrait permettre de réduire de 30 % les opérations de maintenance pendant leurs 30 années d’exploitation commerciale. En effet, les exigences de maintenabilité « ont déjà été prises en compte avec un nombre réduit de références de pièces de rechange, une meilleure accessibilité des composants ainsi que des capteurs répartis sur la rame pour permettre un télédiagnostic du matériel ». Ce qui permet d’anticiper et d’optimiser les périodes d’immobilisation.

P. L.

Ewa

Alstom reconduit pour la maintenance et l’exploitation de trains par l’Etat du Maryland

Locomotive MARC

Entamée il y a plus de dix ans, la coopération entre Alstom et l’Administration des Transports de l’Etat américain du Maryland (Maryland Transit Administration, MTA) est reconduite avec la signature d’un nouveau contrat d’exploitation et de maintenance sur deux lignes de trains de grande banlieue du réseau MARC (Maryland Area Rail Commuter) pendant une durée initiale de cinq ans. Chiffré à 401 millions de dollars (environ 367 millions d’euros), ce nouvel accord peut être prorogé deux fois, en 2028 et 2033 (sa valeur totale pourrait alors atteindre 1,4 milliard de dollars, soit environ 1,2 milliard d’euros), et fait suite à l’attribution en 2012 du précédent contrat de services sur les lignes dites de Camden (63 km entre Washington DC et Baltimore, une des plus anciennes du monde, car ouverte en 1830) et de Brunswick (119 km entre Washington et Martinsburg ou Frederick).

Par ce nouveau contrat, Alstom garde la responsabilité de l’exploitation des trains, des services à la clientèle, du personnel, de la maintenance du parc de locomotives et des voitures, ainsi que de la gestion des gares et des installations nécessaires à toutes ces tâches. Depuis 2013, Alstom « a acquis une grande expérience et a prouvé son expertise » en matière de maintenance du parc affecté au réseau MARC, qui comprend 42 locomotives diesel de plusieurs types, 60 voitures Nippon Sharyo MARC II à un niveau et 54 voitures à deux niveaux MultiLevel II (MARC IV) construites en son temps par Bombardier. Les opérations de maintenance comprennent l’inspection quotidienne, l’entretien des équipements, ainsi que la maintenance préventive et corrective, à assurer dans les installations de maintenance du réseau MARC, qui sont la propriété de la MTA.

Dans le cadre de ce nouveau contrat, Alstom devra en outre mettre en œuvre un projet de maîtrise de la consommation énergétique et introduire une série d’outils numériques destinées aux opérations de maintenance : un « jumeau numérique » des installations et équipements, l’impression 3D pour le remplacement de pièces, ainsi qu’une plateforme d’assistance à distance au moyen de « lunettes connectées », qui permettront l’analyse en temps réel et la résolution de problèmes sur le terrain par les experts, où que se trouvent ces derniers.

Ewa

Les nouveaux défis d’Alstom

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Un peu plus de 16 mois après l’acquisition de Bombardier Transports par Alstom, Henri Poupart-Lafarge a dressé le 15 juin, devant le Club VRT, un premier bilan de ce qui a déjà été réalisé en termes de synergies et d’homogénéisation de la gamme. Le PDG d’Alstom parie sur les atouts du ferroviaire pour aider à la transition énergétique, même s’il reste encore des défis à relever en termes d’approvisionnement, de recrutement ou de réussites industrielles.

 

Après l’acquisition de Bombardier Transport, c’est l’heure de l’accélération de la transformation pour Alstom. Et des nouveaux défis. L’acquisition de son concurrent, il y a plus de 16 mois, a fait doubler la taille du groupe. Avec 15,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, il se place sur le marché de la construction ferroviaire derrière le Chinois CCRC (20 milliards d’euros), mais loin devant l’Allemand Siemens, (9 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

« Alstom compte 75 000 employés, dont 20 000 ingénieurs, répartis dans 70 pays », détaille son PDG, Henri Poupart-Lafarge. Avec 44 000 collaborateurs, l’Europe reste son principal marché et la France représente le coeur historique de son activité : dans l’Hexagone, Alstom emploie 12 500 salariés, dont 5 000 ingénieurs, répartis sur 17 sites.

« Alstom se développe sur l’ensemble des continents, au plus près de ses clients. Ce qui est unique. Aucun de nos concurrents n’a cette proximité », souligne son dirigeant qui poursuit : « La globalisation doit aller de pair avec une proximité des marchés. Notre concurrent CRRC l’a compris et essaie de s’implanter dans différents pays avec plus ou moins de succès. »

Cette proximité permet au constructeur français de répondre aux demandes des Etats qui imposent un quota de productions locales. Le groupe a ainsi pu vendre un métro conçu à 80 % en Inde, avec des fournisseurs locaux, tout comme il peut répondre aux exigences des Etats-Unis imposant que 95 % d’un train soit produit localement. « En France, nous recourons à des fournisseurs français et la grande majorité des pièces proviennent de fournisseurs produisant en France », précise encore Henri Poupart-Lafarge.

 

ALSTOM SE DÉVELOPPE SUR L’ENSEMBLE DES CONTINENTS, AU PLUS PRÈS DE SES CLIENTS. AUCUN DE NOS CONCURRENTS N’A CETTE PROXIMITÉ

 

Plus de 180 milliards d’opportunités commerciales

Alstom, qui a une base installée de plus de 150 000 véhicules et réalise la maintenance de 30 000 d’entre eux, a engrangé pour 81 milliards d’euros de commandes. Selon son patron, le marché du ferroviaire est tiré par la croissance économique, l’urbanisation et la nécessaire transformation écologique. Les politiques environnementales menées à travers le monde, poussent à aller vers une mobilité plus durable, contribuant à la relance du ferroviaire, mode de transport le plus respectueux de l’environnement, que ce soit en matière d’émissions de CO2, de consommation d’énergie ou d’occupation des sols.

Le PDG d’Alstom a identifié plus de 180 milliards d’euros d’opportunités commerciales.

 

Complémentarité géographique

En intégrant Bombardier, « ce qui s’est fait rapidement », Alstom a amélioré sa couverture géographique. « Notre stratégie est d’être présent sur tous les marchés. Or, il nous manquait des pièces au puzzle. Alstom n’était pas au Mexique, ce que l’intégration de Bombardier Transport a permis de corriger, tout comme cela nous a permis d’atteindre la taille critique en Amérique du Nord et de compléter notre présence en Europe », indique le PDG.

Grâce à Bombardier, Alstom s’est renforcé en Allemagne, où il compte désormais 11 000 collaborateurs. Ce qui le place en position de premier constructeur allemand. « L’acquisition de Bombardier nous a permis d’avoir une couverture géographique plus homogène et d’avoir accès à une technologie qu’on n’avait pas chez Alstom, notamment en ce qui concerne les locomotives de fret », se félicite Henri Poupart-Lafarge, en rappelant qu’Alstom n’avait pas vendu de locomotives de fret en Europe depuis des années.

La complémentarité de Bombardier est aussi notable sur le marché des tramways. Si Alstom est très présent en France, où le groupe va ouvrir une nouvelle ligne de production à La Rochelle, Bombardier l’était davantage sur la partie allemande, avec des gammes différentes qui seront conservées.

 

Convergence des produits

Le dirigeant assure qu’il n’y a pas de sites redondants, mais qu’une convergence des produits s’impose. « Pour le tramway, la plateforme d’Alstom va couvrir l’ensemble des besoins, aluminium et acier. On va continuer à servir l’ensemble du marché, avec tous les trains, mais avec une plateforme conçue différemment. Pour la signalisation, nous servirons l’ensemble du marché, en proposant prioritairement la solution technique d’Alstom. La convergence des produits va prendre trois à quatre ans. A terme, il y aura une homogénéité de la gamme proposée aux clients », explique-t-il.

Et de rappeler que certains contrats récupérés auprès de Bombardier étaient déficitaires, « en raison de difficultés opérationnelles solubles. Nous avions une vision claire de la situation, les problèmes étaient identifiés et nous allons travailler sur le fond à les résoudre ».

Si Henri Poupart-Lafarge admet que l’investissement nécessaire pour la remise à niveau de Bombardier a été plus important que prévu, le dirigeant préfère mettre en avant le fait que 90 % des clients de Bombardier sont satisfaits de la façon dont Alstom a intégré les projets du constructeur : « Nous avons un outil industriel que nous avons remis à niveau et nous regardons l’avenir. » Le groupe a par ailleurs saisi la Cour de Justice pour obtenir un arbitrage sur les conditions de rachat de Bombardier Transport, estimant que le vendeur s’était rendu coupable de manquement à certaines dispositions contractuelles de l’accord de vente. Mais Henri Poupart-Lafarge refuse de s’épancher : « Cela fait partie de la vie des affaires. »

Reste un mot d’ordre : l’excellence opérationnelle pour continuer à se développer. « Il nous faut à présent travailler pour que toutes les usines et tous les centres de développement fonctionnent de manière homogène, avec le même niveau d’exigence et de performance », poursuit le dirigeant. A propos des sites de Bombardier, il y a, ajoute-t-il, « énormément de travail de mise à niveau à réaliser. »

Pour autoriser la reprise de Bombardier, la Commission européenne a exigé la cession du site de production de Reichshoffen en Alsace, où sont construits les trains Régiolis. « Le site sera cédé, mais nous nous assurerons que la SNCF aura une continuité du service de Régiolis. »

 

LE SITE DE REICHSHOFFEN SERA CÉDÉ, MAIS NOUS NOUS ASSURERONS QUE LA SNCF AURA UNE CONTINUITÉ DU SERVICE RÉGIOLIS

 

Conflit ukrainien

L’invasion en Ukraine n’est pas sans conséquences pour Alstom, qui a cherché avant tout à « mettre en sécurité » ses salariés (une trentaine) avec leurs familles.

Le groupe voudrait aussi se défaire de sa participation de 20 % dans le constructeur russe TMH, qui dessert principalement le « marché local ». Mais pas facile dans le contexte actuel. En attendant, cela l’a obligé à déprécier dans ses comptes cette participation à hauteur de 441 millions d’euros.

Le conflit en Ukraine a aussi eu des effets en France, en particulier pour le site de Belfort. Alors que les salariés comptaient sur un contrat d’un montant de 880 millions d’euros, qui leur aurait permis de construire 130 locomotives à livrer en Ukraine, la guerre a suspendu le projet et brouillé la visibilité sur l’avenir. Henri Poupart-Lafarge explique : « Le site de Belfort est fragile, parce qu’il travaille à la fois sur le fret et le TGV. Or, si le TGV a une continuité de production assurée avec la nouvelle génération du TGV M, le fret est malade en France. Ce qui contraint Belfort à vivre avec des contrats exports. C’est moins confortable. »

 

Crise des approvisionnements et inflation

A ces difficultés s’ajoute la crise des approvisionnements. Un défi, qui « se concentre sur les composants électroniques, dont la pénurie existait déjà avant le début du conflit », précise Henri Poupart-Lafarge. « Bien que le ferroviaire n’utilise que 1 % de composants dans le monde, il est stratégique d’en avoir, car leur pénurie peut fragiliser de grands projets », même si « jusqu’à présent, nous avons peu d’impact ».

Et de poursuivre : « On pensait que la crise serait résolue en 2022. Désormais on table plutôt sur 2023, voire 2024. Nous nous battons quotidiennement pour trouver les composants dont nous avons besoin. »

Les conséquences de l’inflation représentent un autre défi à relever. « Au-delà de l’inflation, c’est son irruption rapide et brutale qui nous conduit à un changement de paradigme. Dans des pays comme l’Inde où l’inflation existait déjà, on vivait avec. En Europe personne n’avait prévu son retour et tous nos contrats n’étaient pas outillés pour y faire face. Nous vivons une période d’ajustement et devons instaurer des clauses d’indexation pour nous protéger », explique le patron d’Alstom, en précisant toutefois que « la plupart des pays sont couverts », dont la France.

7 500 postes à pourvoir

Le secteur reste un gros pourvoyeur d’emplois. Alstom a prévu 7 500 embauches en 2022, dont plus de 1 000 en France, « des ingénieurs, mais pas seulement », précise son PDG. Le groupe est à la recherche de talents, notamment dans le numérique.

Pour attirer les candidats, le groupe table sur la quête de sens des salariés. « Cela fait 25 ans que je suis chez Alstom et je vois de plus en plus d’ingénieurs choisir de nous rejoindre, plutôt que de s’orienter vers le secteur de l’automobile. Parce ce qu’ils veulent aider à relever l’enjeu environnemental en allant travailler dans une entreprise qui cherche à trouver des solutions. »

Le groupe s’efforce de faire connaître ses métiers.

Car dans ce secteur la concurrence est rude et des entreprises comme Google viennent parfois débaucher les salariés du digital. « C’est nouveau. Recruter et fidéliser est un défi, mais nous avons des atouts : une couverture mondiale offrant des opportunités de mobilité et un power branding », détaille Henri Poupart-Lafarge qui reconnaît que sur des marchés où il y a pénurie de main-d’oeuvre, comme en France, le groupe peine à trouver les effectifs nécessaires. Selon lui, cela fait partie des défis d’aujourd’hui.

 

Technologies plus vertes

Le train doit être un acteur de la décarbonation. Alstom y travaille. « Nous sommes persuadés que le rail est la solution aux problèmes environnementaux. Mais pour favoriser le transfert modal, il faut être attractif pour les passagers et il faut améliorer les performances des trains. Il faut aussi chercher à optimiser les infrastructures qui sont très coûteuses, en ayant recours au digital dans un but d’optimisation. »

Le groupe cherche aussi à améliorer l’efficacité énergétique de ses trains. « On s’assure que chaque nouvelle génération de nos produits permet des économies par rapport aux précédentes, en travaillant sur l’écoconception. »

Le constructeur travaille sur des solutions électriques, notamment dans le fret qu’Alstom veut contribuer à développer. Non seulement en Europe, mais aussi au-delà : l’Inde par exemple veut tripler son trafic fret et a un projet d’électrification des lignes. Ou l’Amérique du Nord, où Alstom veut accompagner la transition énergétique du fret ferroviaire. « Un défi, car 99 % du réseau n’est pas électrifié. Les trains sont tractés par des locomotives à diesel », rappelle le président d’Alstom.

En Europe, où 50 % du réseau ferré n’est pas électrifié, Alstom veut proposer des trains à batterie permettant d’assurer la partie du trajet non électrifié, avec une autonomie d’une centaine de kilomètres. Pour des trajets plus longs « il faudra recourir à l’hydrogène », ajoute le président d’Alstom qui précise que moins une ligne est dense, plus l’hydrogène fait sens, car cela ne nécessite pas d’investissements lourds.

 

Les promesses de l’hydrogène

Pour faciliter la migration du diesel vers des technologies plus vertes, Alstom, a mis au point un train à hydrogène, le Coradia iLint, et devrait faire circuler des trains à hydrogène en Allemagne cette année. Il a noué un partenariat avec Engie, prévoyant l’approvisionnement en hydrogène renouvelable d’un système de piles à combustible pour des locomotives destinées au fret ferroviaire en Europe.

Henri Poupart-Lafarge insiste sur la nécessité de réduire le prix de l’hydrogène vert, qui coûte encore trois fois plus cher que le diesel. « C’est le défi de la transition écologique. L’économie du futur sera à l’hydrogène ou ne sera pas. Il ne faut pas prendre de retard là-dessus », prévient-il, avant de pointer tout ce qui va dans le bon sens. « Il y a des milliards d’investissements réalisés dans la transformation écologique en hydrogène. Le monde se prépare à une économie à l’hydrogène. »

 

C’EST LE DÉFI DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE. L’ÉCONOMIE DU FUTUR SERA À L’HYDROGÈNE OU NE SERA PAS

 

Armé pour affronter l’avenir

« Avec la reprise de Bombardier, nous avons la fondation d’un groupe extrêmement solide, présent partout dans le monde. Ce qui lui permet de s’adapter à la géopolitique et d’équilibrer ses différents pôles en faisant preuve de résilience », assure avec confiance Henri Poupart-Lafarge, déterminé à faire de son groupe un acteur contribuant à rendre possible la suppression des voitures thermiques d’ici à 2035. « Si on remplace la flotte automobile actuelle par une flotte de véhicules électriques, on ne parviendra pas à atteindre l’objectif de zéro carbone. Pour y arriver, il faut un transfert modal et augmenter considérablement la part du ferroviaire », prévient-il. « Ce qui implique que l’industrie ferroviaire accélère l’innovation pour rendre le train plus attractif, en continuant à améliorer et développer les réseaux et les services pour répondre à l’enjeu de transition énergétique. Il y a un énorme chantier en jeu. » Et de conclure : « A nous d’être au rendez-vous ! »

 

 


Les révolutions technologiques, du TGV M aux métros

Deux catégories de produits fournis par Alstom sont à la veille d’un changement de génération : les trains à grande vitesse, avec les premières rames de TGV M, et les applications du CBTC (contrôle des trains basé sur la communication) aux métros automatiques, avec la solution Urbalis Fluence.

Pour Henri Poupart-Lafarge, le TGV M représente « une révolution technologique développée avec la SNCF, en partant d’une feuille blanche ». Et Fluence, que le groupe va déployer à Lille avant la ligne 18 du Grand Paris, est « une solution sans personne à bord, avec une révolution du système de signalisation, qui met de l’intelligence dans le train et lui permet de communiquer avec d’autres trains pour gagner en efficacité et faire passer davantage de trafic ».


L’aventure Aptis

Alstom qui avait contribué au design d’Aptis, un autobus 100 % électrique, a décidé de le retirer du marché. « Nous en étions très fier, mais il n’a pas trouvé son marché. On ne nous en achetait pas suffisamment. Le bus électrique n’a pas décollé aussi vite qu’on pensait. Notre véhicule était peut-être trop révolutionnaire. C’est un échec et une déception. On a perdu de l’argent, mais la page est tournée », explique Henri Poupart-Lafarge.


Des retards à relativiser

Initialement prévus pour la mi-2021, les RER NG pour les lignes D et E qu’Alstom devait livrer n’arriveront finalement pas avant mi-2023. Henri Poupart-Lafarge refuse de commenter : « C’est un terrain de discussion commercial avec les clients. » Il relativise : « Nous avons 800 projets, soit 80 milliards de carnets de commandes à travers le monde sur les trois à quatre ans. Notre but est de fournir le meilleur matériel en termes d’économie, d’énergie, le plus tôt possible, avec la qualité requise en prenant en compte la vie des affaires qui a ses complexités : le Covid, les problèmes d’approvisionnement… »

Ewa

La ligne verte du métro léger de Tel-Aviv attribuée à un consortium comprenant Alstom

Métro léger Alstom Tel Aviv

Sur les cinq candidatures reçues pour la réalisation de la ligne verte du métro léger de Tel-Aviv, l’agence des transports publics NTA a attribué le marché au consortium TMT, qui comprend Alstom, l’exploitant de bus Dan Transportation et l’entreprise israélienne de travaux publics Electra. Evalué à 2,6 milliards d’euros, dont 858 millions d’euros pour Alstom, le projet de la ligne verte s’inscrit, avec celui de la ligne violette, dans le cadre d’un large plan d’investissement dans les transports mis en place par Israël pour réduire les embouteillages dans Tel-Aviv (4 millions d’habitants). La ligne verte sera la plus longue des deux, avec 39 km du nord au sud et 62 arrêts, dont 4 stations souterraines dans le centre de Tel-Aviv, et il est prévu que sa fréquentation soit de 76 millions de voyageurs en 2030.

Alstom aura la responsabilité de la conception, l’ingénierie, la fourniture, l’intégration, les essais et la mise en service du système ferroviaire, notamment des voies, de l’électrification (1 500 V continu), de l’alimentation électrique (qui comprendra le système d’économie d’énergie Hesop d’Alstom), de la signalisation, du système de communication et de la fourniture des 98 trams Citadis XO5 de 34 m. Electra se chargera de la conception et des travaux de génie civil. L’entretien du système sera réalisé par une coentreprise regroupant Dan Transportation, Electra et Alstom. Ce dernier précise que le matériel roulant sera conçu et fabriqué à La Rochelle.

Les autres sites Alstom français impliqués sont Le Creusot pour les bogies, Ornans pour les moteurs et Villeurbanne pour les systèmes d’information des voyageurs. Au Maroc, l’usine Alstom de Fez fournira les armoires électriques et de câblage, alors qu’en Belgique, le site de Charleroi fournira l’électronique de puissance (nouveau convertisseur intégré de traction et auxiliaires), ainsi que le système Hesop.

Ewa

Alstom remporte son plus gros contrat en Allemagne

Coradia Stream Alstom SFBW Bade-Wurtemberg

Chiffré à 2,5 milliards d’euros pour la livraison d’une tranche ferme de 130 trains régionaux à grande capacité Coradia Stream, assortie de leur maintenance pendant 30 ans, ce marché conclu avec le service du matériel roulant du Land de Bade-Wurtemberg (Landesanstalt Schienenfahrzeuge Baden-Württemberg, SFBW) est le plus important remporté par Alstom en Allemagne. Outre cette tranche ferme, SFWB pourrait commander 100 rames en option.

Pour la version à grande capacité du train régional d’Alstom, ce marché massif pour le Bade-Wurtemberg fait suite aux commandes passées en Basse-Saxe (34 rames) et par DB Regio (17 rames pour le Main-Weser Express et 29 pour la région de Francfort).

Dans la version répondant aux exigences spécifiques de SFWB, les rames de 106 m de long seront composées de quatre voitures, à deux niveaux pour les deux d’extrémité et à un niveau pou les deux intermédiaires, pour un total de 380 places assises. Ces rames, qui pourront circuler jusqu’à 200 km/h en unités multiples, offriront la climatisation, le WiFi gratuit, de nombreuses prises pour la recharge d’appareils portables, ainsi que des liseuses. L’aménagement comprendra des salons, des compartiments pour réunions professionnelles ou familiales, ainsi que des espaces multi-services pour les bagages volumineux, les poussettes et les vélos.

L’accès se fera par de larges portes à un seul battant, dont les temps d’ouverture et de fermeture seront « optimisés » pour entrer et de sortir rapidement de la rame. Les personnes à mobilité réduite devraient bénéficier du « même niveau de confort » que les autres voyageurs, en commençant par un accès de plain-pied, du moins dans les gares équipées de quais au standard allemand de 760 mm. « Pour les gares dont la hauteur de quai varie, il existe des plateformes élévatrices dans la voiture pour les passagers en fauteuil roulant », ajoute Alstom.

Leur mise en service étant prévue en 2025, en même temps que les deux premiers des trois modules du projet-pilote de numérisation de nœud ferroviaire de Stuttgart (Digitaler Knoten Stuttgart, DKS), les rames Coradia Stream destinées au Bade-Wurtemberg seront équipées en conséquence (tout comme les parcs Talent 3 et Flirt 3 de SFBW, à rééquiper par Alstom). Pour le troisième module du projet DKS, une mise à niveau ultérieure des rames à la STI contrôle-commande et signalisation (CCS) 2022 devrait s’échelonner jusqu’à la mi-2027.

Ces rames seront également équipées ETCS niveaux 2 et 3, ainsi que de dispositifs permettant leur exploitation au niveau d’automatisation GoA2, avec conducteur. « Ce sera la première fois en Allemagne que des rames neuves seront équipées d’un système de contrôle de l’intégrité des trains (TIMS) et de l’ETCS de niveau 3 et, de manière progressive, du futur système de communication mobile ferroviaire FRMCS », précise Alstom, qui ajoute que « ces technologies permettront une conduite à intervalles réduits, un trafic plus dense et une circulation plus économe en énergie grâce à des systèmes de signalisation et de conduite prédictifs ».

Ewa

Alstom affiche des pertes… mais aussi son optimisme

Henri Poupart-Lafarge

C’est l’heure de l’accélération de la transformation du groupe, a indiqué Henri Poupart-Lafarge, lors de la présentation des résultats d’Alstom ce matin. L’acquisition il y a 15 mois de Bombardier Transport, qui a fait doubler la taille du groupe, s’est passée dans de bonnes conditions, affirme le dirigeant : « Ce qui était important pour nous, c’était de conserver la confiance de nos clients. Plus de 90 % de nos clients sont satisfaits de la manière dont nous gérons Bombardier. Nous fonctionnons désormais comme un groupe« . D’où le passage à la deuxième étape : « Nous irons vers des produits plus intégrés, ce qui nous permettra de réaliser les synergies attendues, voire même à terme d’augmenter ces synergies« .

En attendant, l’intégration de Bombardier, moins rentable, s’est traduit par une baisse de la marge opérationnelle de 5 %. Des charges exceptionnelles ont concerné des restructurations des activités héritées de Bombardier Transport en Allemagne et en Suisse. Elles sont aussi liées à la fin de l’activité des bus électriques Aptis.

Des dépréciations liées à Transmashholding

La situation s’est également compliquée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a obligé Alstom à déprécier à hauteur de 441 millions d’euros sa participation dans le constructeur Transmashholding (correspondant à la valeur comptable de sa participation à hauteur de 20 %). D’où une perte nette de 581 millions d’euros enregistrée par Alstom sur l’exercice courant du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, contre un résultat positif de 247 millions un an auparavant. Mais les résultats financiers et opérationnels sont en ligne avec la trajectoire fixée, affirme le PDG d’Alstom, qui affiche son optimisme : « L’intégration de Bombardier Transport a augmenté nos capacités d’innovation. Nous avons réglé la quasi-totalité des litiges et avons baissé l’exposition d »Alstom à ces litiges« .

De plus, poursuit-il, « la vague d’investissements est très importante sur le marché. Les opportunités commerciales se chiffrent à plus de 180 milliards dans les trois prochaines années« . Selon le patron d’Alstom, « tous les pays sont concernés, l’Amérique du Nord et l’Europe, dont les marchés sont plus mûrs, mais c’est aussi le cas des pays émergents« , en particulier en  Amérique Latine ou au Moyen Orient.

Un carnet de commandes record

Le constructeur français, qui emploie plus de 74 000 personnes dans le monde et représente depuis l’acquisition de Bombardier 38 % de parts de marché du matériel roulant (si l’on exclut la Chine), a engrangé 19,3 milliards d’euros de commandes durant cet exercice clos le 31 mars. Soit une hausse de 33 % (pro format) comparé à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires a atteint 15,5 milliards d’euros. Au total, le carnet de commande représente 81 milliards d’euros (+ 9 %), un niveau record selon le dirigeant. Le groupe a notamment remporté des contrats importants pour des trains régionaux au Danemark, en Allemagne, en Irlande, en Norvège ou en Roumanie.

« Malgré les difficultés à court terme liées à la situation macro-économique et géo-politique en 2022-2023, le groupe reste pleinement engagé à réaliser ses objectifs à l »horizon 2025« , résume Henri Poupart-Lafarge, reconnaissant que « l’inflation va peser dans une certaine mesure » cette année et que « les pénuries de composants électroniques pourraient créer des tensions sur les livraisons« . D’où l’engagement « d’actions fortes » pour réduire les risques et les coûts.

MH P

 

Ewa

Alstom demande un arbitrage sur les conditions d’acquisition de Bombardier Transport

Site Alstom de Reichshoffen

Alstom a annoncé hier avoir déposé une demande d’arbitrage devant la Chambre de commerce internationale, accusant le groupe canadien Bombardier de « manquements à certaines dispositions contractuelles » après l’acquisition de Bombardier Transport, finalisée début 2021. « La demande est dirigée contre Bombardier Inc. et porte sur le manquement à certaines dispositions contractuelles de l’accord de vente en date du 16 septembre 2020« , explique le constructeur ferroviaire français dans un communiqué, en précisant que « les procédures d’arbitrage étant confidentielles, Alstom ne fera pas d’autres commentaires pendant cette procédure ».

Cette procédure pourrait durer plusieurs années selon Bombardier qui estime avoir « des raisons légitimes de se défendre contre la réclamation d’Alstom« . Le Canadien a « l’intention de contester » certains ajustements de prix de vente « qui s’est avéré moins élevé que les estimations précédentes« .

Rappelons qu’Alstom avait finalement acheté pour 5,5 milliards d’euros les activités ferroviaires du groupe canadien, alors que cette acquisition était au départ évaluée entre 5,8 à 6,2 milliards d’euros. Le constructeur français avait par la suite expliqué que de nombreux contrats engrangés par Bombardier Transport étaient susceptibles de générer d‘importants déficits et avait de ce fait passé près de 1,1 milliard d’euros de provisions pour ces risques.

 

Ewa

Alstom signe le plus gros contrat-cadre de trams à Melbourne

Tram Alstom Flexity Melbourne Australie

Alstom a signé un contrat-cadre avec le ministère des Transports de l’Etat australien de Victoria pour la fourniture de 100 tramways nouvelle génération (TNG) à plancher bas Flexity 2 destinés au réseau urbain de tramways de Melbourne, le plus étendu du monde (245 km). S’élevant à « environ 700 millions d’euros », selon Alstom, le contrat comprend la fourniture du matériel roulant et sa maintenance pendant 15 ans, « ce qui en fait le plus gros contrat de tramways en Australie et dans l’hémisphère sud ». Ce contrat-cadre implique 65 % de production locale, la maintenance devant quant à elle être locale à 85 %.
La livraison des tramways Flexity 2 par le site Alstom de Dandenong (État de Victoria) devrait commencer en 2025. La mise en service du parc de TNG à plancher bas permettra le retrait progressif de tramways à plancher haut du réseau de Melbourne, en conformité avec les normes d’accessibilité aux transports pour les personnes à mobilité réduite ou handicapées. Le nouveau parc permettra également d’augmenter la capacité du réseau pour répondre à la croissance démographique prévue.

Ewa

Alstom et Kiepe livreront 40 trams Flexity de plus à Göteborg

alstom m33 tram

L’autorité organisatrice des transports dans la région suédoise du Västra Götaland, Västtrafik, a passé commande de 40 nouveaux tramways Flexity, de l’ancienne gamme proposée par Bombardier Transport, désormais produite par Alstom. Dans le cas de Göteborg, le constructeur est membre d’un consortium formé avec l’équipementier Kiepe-Electric, qui avait été choisi en 2016 pour produire la nouvelle génération de tramways pour le réseau le plus étendu d’Europe du Nord, en commençant par le type M33, en cours de livraison. Dans le cadre de ce consortium, Kiepe-Electric fournit tous les composants électriques du tramway tandis qu’Alstom se charge de leur partie mécanique.

Chiffrée à un milliard de couronnes (100 millions d’euros), la tranche supplémentaire sera constituée de trams du type M34, version allongée du M33 pouvant accueillir 50 % de voyageurs supplémentaires, soit 319 au total pour 45 m de long. Ces 40 nouveaux Flexity, dont le premier doit entrer en service avant la fin 2023 et le dernier doit être livré en 2026, correspondent à une levée d’option du contrat signé en 2016, qui permet à Västtrafik de commander jusqu’à 60 tramways supplémentaires jusqu’en 2026. Les types M33 et M34, dotés d’un plancher bas intégral et d’espaces pour landaus et usagers en fauteuil roulant, remplacent progressivement les types de trams les plus anciens de Göteborg, M28 (disparus en 2021) et M29, qui remontent aux années 1960 et 70.

P. L.

Ewa

Alstom prévoit 7 500 recrutements en 2022

Centre d'excellence intérieurs Alstom

Face à une demande internationale croissante en matière de trains, métros et tramways, concrétisée par un carnet de commandes de 77,8 milliards d’euros, Alstom cherche à recruter 7 500 personnes en 2022 à l’échelle mondiale. Ces postes à pourvoir par Alstom se situent en Europe (3 900), en Asie-Pacifique (1 700), en Amérique du Nord ou du Sud (1 500), ainsi qu’en Afrique, Moyen-Orient ou Asie centrale (400). En France, Alstom a plus de 1 000 postes à pourvoir, « principalement dans les secteurs de l’ingénierie, de la signalisation ainsi que des postes de production qualifiés en plus des différentes autres fonctions ». En particulier dans l’ingénierie mécanique et système mais également dans le secteur des services. De plus, « des soudeurs qualifiés sont aussi recrutés en production ».

Au niveau mondial, les talents recherchés se répartissent entre « environ 6 000 ingénieurs et managers, principalement en Europe et dans la région Asie-Pacifique, ainsi que 1 500 ouvriers et techniciens, majoritairement en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique Latine ». Le groupe précise que ces recrutements concernent des projets en lien avec le matériel roulant, la signalisation et les services. « Globalement, l’ingénierie représente la moitié des postes permanents ouverts. »

A l’occasion de l’annonce de sa recherche de nouveaux talents, Alstom a rappelé que, dans la dernière enquête auprès de ses salariés, plus de 80 % de ces derniers se déclarent fiers de travailler pour leur employeur ; celui-ci a également reçu, pour la troisième année consécutive en Europe ainsi que pour la deuxième fois dans la région Asie-Pacifique et en Amérique du Nord, la certification Top Employer, basée sur six critères en matière de ressources humaines.