
Un gagnant, trois perdants et une concurrence qui se précise pour Eurostar. C’est ce qui ressort du verdict de l’Office du rail et de la route (Office of Rail and Road ORR) qui a décidé fin octobre de permettre au britannique Virgin d’utiliser le dépôt ferroviaire de Temple Mills situé à l’est de Londres. Les autres compagnies ferroviaires qui avaient aussi demandé un accès n’ont pas obtenu satisfaction. Ce sont l’espagnol Evolyn, l’italien Trenitalia et le britannique Gemini Trains. Pour l’agence britannique de régulation ferroviaire et routière, les projets de Virgin, groupe du milliardaire Richard Branson, sont «plus solides financièrement et opérationnellement que ceux des autres candidats», car ils démontrent clairement «le soutien des investisseurs et un accord de principe pour fournir le matériel roulant nécessaire et approprié».
Des investissements « massifs » consacrés au dépôt ferroviaire
Le site de maintenance de Temple Mills, seul dépôt ferroviaire accessible depuis la ligne à grande vitesse HS1 reliant Londres au tunnel sous la Manche, est actuellement utilisé uniquement par Eurostar qui le loue au gouvernement britannique via la concession HS1 (dont l’échéance est prévue en 2040). La filiale de la SNCF, née de la fusion entre Eurostar et Thalys, estime qu’il ne peut accueillir davantage de trains alors qu’elle vient d’annoncer qu’elle allait agrandir sa flotte en achetant, à partir de 2031, jusqu’à 50 TGV.
Eurostar indique avoir investi « massivement » dans TMI : « plus de 100 millions d’euros pour la modernisation de la flotte e320, 18 millions d’euros pour une installation de démontage des bogies, ce qui en fait le seul dépôt international à grande vitesse du Royaume-Uni. Pour assurer sa croissance future, Eurostar prévoit d’investir 80 millions d’euros et de créer 350 emplois (qui s’ajouteront aux 450 emplois hautement qualifiés déjà existants) afin de soutenir sa nouvelle génération de flotte« , souligne la compagnie que nous avons contactée. Elle affirme « réfléchir » aux mesures à prendre pour assurer la poursuite de sa croissance.
Des modalités d’exploitation à revoir
De son côté, l’agence gouvernementale de régulation, qui a donné son avis suite à l’interpellation d’opérateurs ferroviaires qui voudraient tous concurrencer Eurostar sur la liaison Transmanche, avait auparavant précisé qu’il serait « nécessaire de modifier les modalités d’exploitation et de maintenance du dépôt » ainsi que l’infrastructure « afin d’augmenter la capacité et permettre à un plus grand nombre de trains d’être stationnés et entretenus ».
De son côté, la société Getlink qui gère le tunnel sous la Manche milite pour accroître le nombre de trains dans l’infrastructure qui serait en mesure d’accueillir jusqu’à 1.000 trains par jour, contre 400 actuellement (navettes et fret compris).








