
La ligne Marseille-Nice devrait être perturbée, ce jeudi 6 novembre, suite à l’appel à la grève déposé par Sud Rail du 5 au 12 novembre. Présent à Orléans lors des rencontres nationales du transport public, Edouard Hénaut, président de Transdev France, décrypte pour VRT ce premier conflit social.
VRT : Qu’est-ce qui justifie cet appel à la grève ?
Nous sommes en période pré-électorale, puisque nous allons avoir des élections syndicales à la fin du mois. Nous voyons que chacun essaie de marquer son territoire… Le transfert de personnel de la SNCF a concerné une trentaine de personnes, sur les 220 emplois que nous avons créés. Nous dialoguons beaucoup avec les trois syndicats de branche. Ce qui importe c’est l’usager. Nous allons être capables d’assurer un service du même niveau, y compris dans cette période, que celui qui existait avant que l’on arrive.
VRT : En matière de dialogue social, appliquez-vous la méthode Farandou ?
Chez Transdev, il n’y a pas de méthode Farandou mais une méthode Thierry Mallet. Les 30 salariés venus de la SNCF n’ont rien perdu en venant chez nous. Ils sont sur une ligne où il y a moins de contraintes. Par exemple, ils n’ont pas de découchés. Nous avons une habitude de dialogue social et je veux que cela continue pour que les usagers ne soient pas pénalisés. Je rencontre les syndicats, régulièrement. Mais notre mode de fonctionnement est décentralisé. Rien ne se fait à Paris mais bien à Marseille.
VRT : Quelles conséquences attendez-vous ?
Nous aurons un service agréable pour le client mais qui sera moins complet que d’habitude. Sur l’ensemble de nos quatre mois d’activité, nous sommes à 96,8% de ponctualité quand la Région nous demande d’atteindre 97,5%. Nous montons progressivement. Le dernier train livré par Alstom est arrivé il y a quinze jours. Nous louons encore du matériel roulant mais les 16 que nous avions commandés, soit la totalité du parc dédié à la ligne, devrait être livré par Alstom d’ici la fin du mois. Leur engagement était de nous fournir le matériel avant le démarrage de l’activité en juin.
VRT : Diriez-vous que votre développement dans le ferroviaire en France se déroule comme vous l’aviez prévu ?
Nous avons choisi de nous développer lentement, car le ferroviaire est un secteur qui nécessite un temps d’apprentissage collectif et un partage d’expérience avec les régions. Nous pouvons comparer avec nos activités en Allemagne, marché qui est bien plus en avance que nous en matière d’ouverture à la concurrence. Nous échangeons beaucoup avec nos collègues. C’est comme ça que l’on créée des équipes. Pour l’instant, en France, nous avons répondu à quatre appels d’offre et nous en avons gagné deux.








