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Le prolongement de la ligne 14 en bonne voie



Le gouvernement espagnol chercherait à réactiver le projet de tunnel ferroviaire entre l’Espagne et le Maroc à travers le détroit de Gibraltar. Présenté le 4 octobre, le projet de budget de l’État pour 2023 prévoit 750 000 euros pour une étude de faisabilité de cet ouvrage, note la presse espagnole. La même somme a déjà été allouée à cette fin cette année. En 2007, un plan conjoint avait été présenté par les entreprises d’État créées de chaque côté du détroit pour mettre l’idée en œuvre. Il était resté lettre morte, avec la crise financière de 2008. La proposition de budget 2023 présente la nouvelle étude comme “le pas définitif pour être en condition de lancer le processus”, selon le quotidien El País. Concrétiser ce vieux rêve serait toutefois un travail de très long terme, et nécessiterait un nouvel accord bilatéral avec le Maroc.
A. E.

Mesures exceptionnelles en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes ce week-end : en Occitanie, la région a décidé de vendre tous les billets de TER à 1 euros les 15 et 16 octobre. « Cette mesure exceptionnelle vise à permettre aux habitants d’Occitanie d’économiser du carburant durant le week-end afin d’assurer leurs déplacements domicile-travail la semaine prochaine« , explique-t-elle dans un communiqué. Elle précise aussi que « dans le cas où la situation perdurerait, la Région Occitanie envisage la possibilité de renouveler la mesure si nécessaire« .
De son côté, l’Auvergne-Rhône-Alpes propose « un libre accès à l’ensemble des transports régionaux« , de la première circulation du matin 15 octobre à la dernière du 16 octobre . Sont concernés 1300 TER qui circulent sur les 3400 kilomètres du réseau ferré régional, 800 cars interurbains régionaux et les réseaux de transports des villes d’Ambérieu, Aubenas, Saint-Jean- de-Maurienne et Valserhône sur lesquels la Région est l’autorité organisatrice.

Le groupe Flowbird a annoncé le 13 octobre la nomination de Frédéric Beylier au poste de PDG. Il remplace Bertrand Barthelemy qui a choisi, après 12 ans à ce poste, « de se concentrer sur son rôle de membre du conseil d’administration« , indique un communiqué de l’entreprise spécialiste de solutions billettique et de la gestion du stationnement.
Le nouveau patron, qui a notamment travaillé pour Oberthur Technologie (devenu Idemia), doit conduire « la nouvelle phase de croissance » du groupe présent dans plus de 80 pays.

Après des mois de controverses, le ministre libéral des Transports, Volker Wissing, et les ministres des Transports des régions (Länder) se sont mis d’accord pour proposer « rapidement » un ticket forfaitaire à 49 euros valable dans tous les transports en commun d’Allemagne, y compris dans les TER. Il fait suite au « ticket à 9 euros » proposé avec succès cet été (52 millions de billets vendus en 3 mois) dans le cadre du programme de « lutte contre la vie chère ».


Face à la hausse des prix de l’énergie, le secteur du fret ferroviaire s’inquiète. Interrogé par VRT, Alexandre Gallo, PDG de DB Cargo France, et tout nouveau président de l’Association française du rail (AFRA), demande la reconduction de l’aide de l’Etat en faveur du fret ferroviaire et propose le plafonnement du prix de l’électricité pour ce secteur.
Ville, Rail & Transports :Comment faites-vous face à la crise énergétique ?
Alexandre Gallo : Rappelons l’évolution du prix que nous payons pour le MWh : 43 euros en 2020, 75 euros en 2021, 115 euros en 2022, et l’année prochaine, on annonce un prix compris entre 250 et 500 euros. Rappelons aussi que l’énergie compte pour entre 15 et 18% dans la facture de circulation d’un train. Si cette facture est multipliée par quatre ou cinq, les conséquences seront lourdes pour nous comme elles le seront pour nos clients, qui essayent eux aussi de limiter leurs coûts.
VRT : Quels sont les risques pour la filière selon vous ?
A. G. : L’ensemble de notre écosystème souffre. L’inflation augmente le coût des sillons, des matériels, et de la main d’oeuvre. Un exemple : la révision d’une locomotive électrique nous coûtait 150 000 euros en 2016. Elle nous coûtera 300 000 euros l’année prochaine.
En période de transition écologique, tout cela est très paradoxal : va-t-on faire face un report modal inversé ? Il est à craindre que des flux qui étaient venus à nous ces dernières années ne basculent à nouveau vers la route… Aucune décision n’est prise par l’État pour soutenir le fret ferroviaire dans cette crise du prix de l’énergie. Les routiers savent faire entendre leur voix (comme l’illustre la baisse de 30 centimes sur le gazoil dont les routiers ont bénéficié). A nous de faire entendre la nôtre.
VRT : Les acteurs du secteur ont été diversement touchés par cette crise…
Beaucoup d’entre eux achètent l’énergie à SNCF Réseau, qui n’a pas bien négocié ses achats d’électricité pour l’année 2023. Les entreprises ferroviaires de taille modeste seront les plus touchées. Il faut que l’État les soutienne car elles n’ont pas de marges de négociations avec les grands donneurs d’ordre industriels.
VRT : Que demande plus précisément le nouveau président de l’AFRA à l’État ?
A. G . : L’AFRA souhaite pousser plusieurs mesures spécifiques comme la reconduction de l’aide d’État de 26 millions d’euros. Et pourquoi pas un plafonnement du prix de l’électricité pour le ferroviaire ? Ce serait une reconnaissance du caractère stratégique du secteur dans la politique de transition énergétique. Nous espérons, au même titre, un approvisionnement prioritaire. Va-t-on arrêter les trains en pleine voie dans les semaines qui viennent ? Ce serait incompréhensible, dans la mesure où nous ne travaillons pas durant les pics de consommation : nos trains circulent généralement la nuit.
VRT : Que faut-il également améliorer ?
A.G. : Le réseau et sa gestion. Deux maillons faibles entravent notre stratégie nationale du report modal : le coût de l’énergie et SNCF réseau. Nous attendions un saut de performance de la part de SNCF Réseau, qui n’a malheureusement pas eu lieu sous la présidence de Luc Lallemand. Je connais depuis longtemps son successeur, Matthieu Chabanel, et je le crois capable de pouvoir enfin réformer cette entreprise et d’obtenir de l’État les moyens des ambitions du fret ferroviaire. Nous avons fait une étude au sein de 4F, qui a chiffré à 3,5 milliards d’euros les travaux spécifiquement nécessaires au fret ferroviaire.
VRT : Qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans l’organisation de SNCF Réseau ?
A. G. : La planification des travaux par exemple : on a l’impression que chaque antenne régionale de SNCF Réseau agit de façon isolée. La direction centrale est à l’écoute de ses clients, mais elle est paralysée par la structure même du mammouth qu’est SNCF Réseau.
Autre exemple, je commande un sillon à 120km/h entre Forbach et Perpignan. La vitesse moyenne sera finalement de 64 km/h. Pourquoi ? Parce que le train sera arrêté plusieurs fois : parce qu’il y a une grève, parce que des travaux ont été ouverts sans concertation sur mon sillon, parce que je dois laisser passer un train de voyageur… Si on améliore la régularité de la circulation sur le réseau, on améliore la compétitivité des opérateurs et l’efficacité énergétique du train.
VRT : Dans les conditions actuelles, l’objectif de doublement du report modal en 10 ans, est-il toujours tenable?
Les mesures financières votées suite à l’adoption de la Stratégie nationale pour le fret ferroviaire ont démontré qu’elles portaient leurs fruits : nous sommes passés de 9,6% à 10,7% de parts modales de 2020 à 2021. Ces mesures nous ont donné les moyens d’aller chercher des clients qui ne faisaient pas ou plus appel au fret ferroviaire. Ce sont elles la clé du doublement de la part modale, parce que l’offre ferroviaire demeure une offre complexe, difficile à appréhender.
Souvenez-vous, au début de la pandémie, quand les camions ne roulaient plus : tout ce qui était autrefois impossible est devenu possible. Évidemment, après la crise, ces nouveaux clients sont repartis vers la route… Les subventions (l’aide à la pince, les subventions sillons, les aides directes et indirectes… ) nous aident de transformer nos chaînes commerciales pour être à même de répondre à leur souhait de changer de mode de transport.
Propos recueillis par Thomas Renou

La fédération CGT des cheminots et Sud-Rail ont appelé à la grève le 18 octobre, jour choisi par la CGT pour organiser une journée de grève nationale, pour demander des hausses de salaires et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie. « Les cheminots veulent agir à nouveau sur les salaires, dénoncer la répression et l’attaque contre le droit de grève », indique la CGT-Cheminots dans un communiqué, tandis que Sud-Rail demande « 400 d’euros d’augmentation mensuelle et un vrai 13ème mois pour tous« .
La mobilisation devrait également toucher la RATP puisque la CGT y a appelé les salariés à la grève, fustigeant « la surdité du patronat et du gouvernement » face à la situation sociale « catastrophique ».


Ile-de-France Mobilités a retenu le 10 octobre le groupe Lacroix-Savac pour l’exploitation, à partir du 1er août 2023 et pour cinq ans, des lignes de bus desservant le territoire de Montereau et ses environs. Il s’agit de 19 lignes de bus, une ligne express et un service de transport à la demande.
De son côté, Trandev a été sélectionné sur les lignes de bus (40 + 4 services de TAD) desservant la Communauté d’agglomération du Pays de Fontainebleau, la Communauté de communes Moret Seine et Loing, ainsi que le sud de la Communauté de communes Brie des Rivières et Châteaux. Son contrat de délégation de service public, qui inclut la réalisation d’un nouveau centre opérationnel bus sur la commune de Moret-Loing-et-Orvanne, débutera également le 1er août 2023 pour une durée de 5 ans.