Interrogé dans Les Echos du 4 octobre sur la future SNCF issue de la réforme ferroviaire, Guillaume Pepy a indiqué que « le nouveau pacte social » de l’entreprise qui concernera tous les cheminots – ceux sous statut et les futurs embauchés qui ne le seront plus –, conduira à faire « bouger » des dispositions du statut.
« L’automaticité de la progression professionnelle ne disparaîtra pas, mais elle devra être renégociée avec les partenaires sociaux, afin que les salariés d’aujourd’hui comme ceux de demain soient traités avec équité », a expliqué le PDG de SNCF Mobilités en précisant que l’entreprise paierait plus cher les jeunes qui débutent leur carrière. « Les garanties fondamentales du statut, sur l’emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite, seront préservées, même si la véritable garantie de l’emploi des cheminots repose sur les compétences » a-t-il ajouté.
Selon Guillaume Pepy, qui s’adressait également aujourd’hui aux cadres de l’entreprise, au cours du traditionnel séminaire de rentrée, l’entreprise devrait réaliser 3 % de gains de productivité annuels en moyenne contre 2,2 % actuellement, pour pouvoir faire face à la concurrence qui va s’ouvrir décembre 2020 sur les grandes lignes, décembre 2019 dans les TER.
Conséquence pour l’emploi, « d’ici à 2026, de 10 à 15 % des 140 000 postes actuels vont disparaître du fait de la digitalisation. D’autres vont naître de la croissance du trafic et des innovations industrielles. Et 35 % des postes vont voir leur contenu changer radicalement », a-il affirmé aux Echos. L’organisation du travail sera « remise à plat » au niveau local, impliquant une plus grande polyvalence. En contrepartie, un milliard d’euros sera dépensé dans le « développement des compétences ».
Enfin, rappelant que le groupe public unifié sera composé de sociétés qui auront chacune leur conseil d’administration, Guillaume Pepy annonce que SNCF Mobilités deviendra Mobilité voyageurs avec Keolis comme filiale.
M.-H. P.