Berlin veut introduire de nouvelles normes de protection acoustique pour les voies ferrées. Une initiative qui menace plusieurs chantiers, dont les coûts risquent d?exploser Pendant de longues années, la Bahn a pu construire des kilomètres de voies ferrées sans avoir à vraiment se soucier des conséquences sonores. Grâce à un vieux privilège, ses obligations en la matière étaient très réduites, du moins en comparaison des normes en vigueur pour la route ou le secteur aérien. Mais cet âge d’or vit ses dernières heures. Le gouvernement allemand veut casser ce dispositif jugé « intenable ».
Car le bruit ferroviaire est une préoccupation croissante outre-Rhin, où 39 000 mouvements de trains sont enregistrés chaque jour. Mais la remise en cause des privilèges du rail pourrait paralyser nombre de projets d’infrastructures ferroviaires, faute d’argent. Car ces nouvelles normes risquent bien de faire exploser les coûts de construction, alors même que le réseau allemand est sous-financé depuis de longues années. Parmi les chantiers menacés : la ligne Karlsruhe – Bâle, qui doit passer de deux à quatre voies.
Pour éviter un gel complet des chantiers et faire plier le gouvernement, la DB rappelle qu’elle s’est déjà engagée à diviser par deux le bruit ferroviaire entre 2000 et 2020, grâce à de nouveaux types de freins et un affûtage plus régulier des voies ferrées. Un compromis pourrait alors voir le jour qui consisterait à lier le prix des sillons aux décibels générés par les compagnies.
« Si l’on veut promouvoir le rail et construire de nouvelles lignes, il faut protéger davantage les gens », affirme Patrick Döring, le responsable des questions de transports du groupe parlementaire du parti libéral au Bundestag. « Faute de quoi ces projets seront rejetés par l’opinion publique et nous n’atteindrons pas notre objectif. »
Antoine HEULARD
Publié le 05/04/2024