Intercités : la convention dont la SNCF ne voulait pas…
23 Mar 2015
Mis à jour le 23 mai 2017
Il n’y a pas que les opérateurs concurrents de la SNCF qui ont été très remontés en apprenant en janvier que le gouvernement comptait confier dès la fin de cette année, et pour cinq ans, l’exploitation des trains d'équilibre du territoire (TET) à la SNCF. Une attribution directe, qui conduit au-delà de 2019, alors que Bruxelles envisage à cette date le début de la mise en concurrence du secteur (voire si possible une ouverture progressive à la concurrence avant).
La SNCF, qui semble-t-il a appris la nouvelle en même temps que les autres, fait savoir en coulisse qu’elle ne souhaiterait plus de convention. En cause, une expérience vécue comme un marché de dupes.
Rappelons qu’en 2011, l’Etat, devenu autorité organisatrice de ces trains a signé une convention pour que la SNCF exploite le service sous l’appellation Intercités (trains Corail, Intercités, Téoz et autres trains de nuit) jusqu’en 2013. Un système initialement souhaité par la SNCF et qui a finalement été prolongé jusqu’à la fin de l’année.
Mais, alors que la SNCF s’attendait à être déchargée du déficit de ces trains qui s’accroît d’année en année (325 millions d’euros en 2014), c’est finalement elle qui s’est retrouvée à le supporter au travers d’un système de financement compliqué. « On voit bien que l’Etat ne veut plus mettre un sou dans le système ferroviaire », estime un bon connaisseur du secteur. Une situation également critiquée par la Cour des comptes dans un rapport datant de juillet 2014.
Autre raison expliquant le retournement de la SNCF : alors que le transporteur était, avant le système de conventionnement, seul maître à bord et pouvait de ce fait d’une année sur l’autre supprimer ici ou là une liaison par trop déficitaire, il suffit désormais d’un coup de fil furieux d’un élu au gouvernement pour stopper net toute tentative de suppression d’une desserte.
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