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Francis Jutand : « Nous devons encourager la création de communautés de PME innovantes »

27 Mar 2015

Mis à jour le 23 mai 2017

Le directeur scientifique de l’Institut Mines Télécom a présidé le comité du débat national sur l’open data dans les transports qui a donné lieu à un rapport de 148 pages remis le 12 mars au secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies. Francis Jutand nous explique les principes qui doivent présider à la libération des données produites par tous les opérateurs de mobilité. Ville, Rail & Transports. Quelle sera la philosophie des règles d’ouverture des données de transport ?

Francis Jutand. Il n’y a pas de transport qui ne soit pas en situation de concurrence, fondamentalement. Il ne s’agit plus de s’inscrire simplement dans le cadre de la loi Cada qui visait les données publiques, mais d’aller plus loin. Car peu importe au fond que le service soit géré en régie, qu’il soit conventionné, délégué sous concession… Ce qui doit guider la démarche d’ouverture, c’est tout simplement l’intérêt général. C’est le moyen de mettre fin à ce que j’ai appelé “le gruyère“ car aujourd’hui, en fonction du statut de l’opérateur ou selon la façon dont le service public est rendu, certaines données sont accessibles, d’autres ne le sont pas. C’est difficilement acceptable pour créer un calculateur d’itinéraire. D’où notre préconisation pour que toutes les données qui sont produites par un opérateur de mobilité soient ouvertes. Sachant que l’ouverture se comprend comme la capacité à les réutiliser pour développer des services. La licence Etalab est parfaitement adaptée, sa seule contrainte est d’être vertueux sur l’usage et de citer les données sources.

VR&T. Toutes les catégories de données doivent-elles être traitées de la même manière ?

F. J. Naturellement non. Nous proposons de les classifier dans trois catégories différentes. Dans la première – celle qui comprend topographie, arrêts, structure du réseau, données horaires théoriques et offre tarifaire – les données seront ouvertes sans condition. La deuxième classe englobe tout ce qui touche au temps réel et les services du ministère tiendraient une liste à jour. Elle pourrait s’ouvrir mais cette fois sous conditions parce qu’il y a des questions de sécurité sous-jacentes. Prenant l’exemple d’un accident dans le tunnel de Fourvière ; imaginons qu’un calculateur propose un itinéraire de détournement et engendre une congestion monstre du trafic, ce sera une catastrophe. Donc le gestionnaire de crise doit pouvoir reprendre la main. Enfin, troisième type de données, celles à caractère commercial, typiquement liées à la fréquentation. Elles seront ouvertes pour un usage de recherche et d’analyse, mais pas forcément réutilisables dans le cadre de la création de service, ou alors encore une fois sous conditions. C’est pourquoi, nous préconisons de les diffuser sous une forme agglomérée.

VR&T. Qu’en est-il de la propriété de la donnée, notamment quand sa diffusion donnera lieu à rémunération ? S’agit-il de l’exploitant ou de l’autorité organisatrice ?

F. J. Nous avons évité ce débat. D’ailleurs, il n’est pas sûr que le terme de “propriété“ soit défini. Nous préférons nous appuyer sur la notion d’intérêt général dans le but de faciliter la vie des utilisateurs. Puisqu’il y aura un égal accès aux données, les autorités organisatrices pourront bien entendu s’en emparer pour produire leurs propres services. Si une AO traite les données en produisant de la valeur ajoutée, elle peut ensuite en faire ce qu’elle veut, comme toute entreprise privée le ferait.

VR&T.? Comment la classification élaborée s’applique-t-elle à la SNCF ? En particulier à ses données TGV ?

F. J. On pourra utiliser ses données relatives à tous les services conventionnés,TER et Intercités. En revanche, les données relatives aux services qu’elle crée en situation de concurrence, donc celles du TGV, ont été exclues dans un premier temps. J’ai cependant cru comprendre que la SNCF envisageait de les rendre accessibles, même en l’absence d’obligation formelle. La recommandation générale que nous prônons est d’aller vers un espace de données publiques et privées qui soit ouvert. D’ailleurs, l’Europe, qui travaille sur le sujet, ira probablement vers une préconisation d’ouverture. Nous renvoyons donc la question à l’échelle européenne. Il n’est sans doute pas inutile de gagner un peu de temps car des plateformes pourraient utiliser les données pour réaliser un service de qualité – comme un calculateur d’itinéraire – ce qui leur permettrait d’attirer une clientèle, puis de les monétiser via le référencement, comme cela s’est fait avec les hôtels. On recommande toutefois à la SNCF de commencer dès maintenant à développer des services. De plus, si elle pratique l’open data de manière volontaire, elle peut y mettre les contions qu’elle souhaite, comme par exemple du “share alike“. Dans ce cadre, ceux qui utilisent et enrichissent s’engagent à rendre ouvertes leurs contributions. On crée ainsi des espaces coopératifs. JE pense qu’il y a beaucoup de valeur ajoutée à créer des calculateurs multimodaux et temps réel à l’échelle des agglomérations. Mais nous n’en sommes plus à l’ère des grands projets d’Etat. Nous devons encourager la création de communautés de PME innovantes.

Propos recueillis par Cécile NANGERONI

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