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Ewa

Emplois à la SNCF : Jean-Pierre Farandou en direct sur Linkedin

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Première au classement 2023 Linkedin Top Companies pour les opportunités de carrière qu’elle offre, la SNCF (212 000 emplois) a dépêché son PDG, Jean-Pierre Farandou, pour un live le 26 avril sur le réseau social des professionnels.

Une demi-heure de questions-réponses avec les internautes sur les perspectives d’emplois dans le groupe de transport qui ouvre cette année 14 500 postes en CDI (sur 212 000 au total). Au premier rang desquels, des postes de conducteurs de trains, de bus, de cars, des aiguilleurs, du personnel de maintenance, des datas scientists, des ingénieurs RSE, en économie circulaire, immobilier bas carbone etc.

Pour les conducteurs, les besoins se font sentir partout en France : il en manque 7 300 chez SNCF Voyageurs, 5 400 chez Keolis, et 1 800 chez Geodis (fret), a indiqué le patron de la SNCF. Mais trois régions sont les plus en tensions : l’Ile-de-France, Grand Est et Auvergne Rhône-Alpes, indique Jean-Pierre Farandou.

Les questions ont fusé, liées à la politique de recrutement ou aux perspectives du groupe. Certains internautes ont même profité de l’occasion pour lui adresser une demande de stage en direct.

Morceaux et réponses choisis :

Une carrière entière à la SNCF, comme la vôtre, c’est encore possible (1) ?
J-P. Farandou : Oui, la SNCF est une entreprise de vraie promotion interne, si on est bosseur et prêt à accepter des mobilités géographiques. Par exemple, 66% de nos cadres  viennent du collège exécution-maîtrise. 70% des cadres de la SNCF sont entrés dans l’entreprise sans statut. C’est une tradition que je veux encourager.

A 16 ans, comment entrer à la SNCF ?
On ne peut pas, mais en alternance, c’est possible : nous avons recruté 7 000 alternants en 2022, dans toutes les disciplines, et on les forme. La SNCF est une entreprise républicaine : elle vise l’égalité des chances, la diversité et veut recruter plus de femmes.

Quelles sont les perspectives de Fret SNCF ?
Le fret, on y croit. Davantage de marchandises devraient être transportées par le train qui n’a que 10% des parts de marché du fret. La demande des entreprises grandit, elles cherchent à atteindre le scope 3 dans leur bilan carbone. Le secteur est ouvert à la concurrence, je fais tout pour développer le fret, créer des nouvelles capacités sur le réseau qui est saturé [du fait des travaux de régénération, ndlr]

Et les perspectives de carrière à l’international ?
Près de 40% des 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la SNCF sont réalisés à l’international, chez Geodis, Keolis, et Eurostar.

L’ouverture à la concurrence est-elle un levier pour la SNCF ?
On est attaqué en France, on riposte à l’international. Et on gagne. En France, les TER s’ouvrent aussi, on a perdu un marché [en Paca], on en a gagné deux [en Hauts-de-France et Paca). La concurrence oblige la SNCF a se remettre en question. Elle offre des opportunités d’emplois en France et à l’étranger.

Comment seront utilisés les 100 milliards d’euros pour le ferroviaire annoncés par le gouvernement ?
A remettre en état le réseau ferré : 30 à 35 milliards pour la régénération des voies, ça représente beaucoup d’emplois : 20% en interne, 80% en sous-traitance. Le groupe tire toute la filière industrielle ferroviaire. Ils serviront aussi à relancer le fret, à lancer des RER métropolitains.

Quelles sont les compétences recherchées pour décarboner les activités de la SNCF ?
On va muscler notre direction RSE, recruter des experts en économie circulaire, en immobilier bas-carbone, etc. Tous ces nouveaux métiers sont les bienvenus.

Quels métiers vont devenir stratégiques ?
Les data scientists. Ma conviction, c’est la maintenance prédictive, il faut pouvoir prévoir la panne avant qu’elle ne survienne.

N.A

Visionner l’interview sur Linkedin : ici

(1)Le patron de la SNCF aligne 43 ans au sein du groupe, il a démarré comme chef de gare à Rodez.

Ewa

SNCF : Jean-Pierre Farandou, le président cheminot

JP Farandou

C’est Jean-Pierre Farandou qui a été choisi par Emmanuel Macron pour succéder à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF. « Le président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre de nommer M. Jean-Pierre Farandou en qualité de président du directoire de la SNCF » a communiqué l’Elysée le 18 septembre dans la soirée. Emmanuel Macron a « vivement remercié » Guillaume Pepy « pour son engagement à la tête de l’entreprise depuis plus de dix ans. » Le futur président doit être entendu par les commissions de l’aménagement du territoire et du développement durable de l’Assemblée nationale et du Sénat,  avant que la décision soit approuvée par le conseil des ministres. La  procédure  doit durer entre trois semaines et un mois. Dès sa  nomination, Jean-Pierre Farandou sera également PDG de SNCF Mobilités, selon l’AFP, occupant donc  exactement les fonctions qui sont aujourd’hui celles de Guillaume Pepy. Puis, précise l’Elysée, Jean-Pierre Farandou « à compter du 1er janvier 2020, les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général de la société nationale SNCF. »

Depuis que le nom de Jean-Pierre Farandou était apparu, on se disait que la candidature  de Patrick Jeantet était fragilisée. Etait-il trop vite parti dans la course ? A-t-il paru trop classiquement libéral ? S’est-il trop montré  anti-Pepy ? A-t-on préféré, pour conduire un changement qui s’annonce difficile (mise en place de la nouvelle entreprise publique, préparation  à la concurrence, régime des retraites) un cheminot qui a fait toute sa carrière à la SNCF ou dans le groupe, et qui a pris soin, encore tout dernièrement en se rendant à la Fête de l’Humanité le 15 septembre de rappeler une certaine fibre sociale… Guillaume Pepy, de qui Farandou est proche, s’est félicité de « la capacité de l’entreprise à générer ses propres dirigeants ».

Le cheminot

Né le 4 juillet 1957 à Bacalan (quartier du nord de Bordeaux), ingénieur des Mines de Paris, Jean-Pierre Farandou a commencé sa carrière à la SNCF en 1981 après avoir passé quatre mois aux Etats-Unis dans une compagnie minière. C’était, disait-il en retraçant sa  carrière pour Ville, Rail & Transports en 2012, pas par amour des transports, mais parce que c’était « sur les dix entreprises qui m’offraient un poste, celle qui m’a le mieux écouté. Elle m’envoyait de plus dans ma région d’origine, le Sud-Ouest, même si j’ai eu la surprise de découvrir une étonnante géographie SNCF, puisque je me suis retrouvé à Tours ! » Le jeune ingénieur occupera différents postes à la production, à l’exploitation, au marketing, etc. Il lancera deux TGV sur sept : le TGV Nord comme chef de projet en 1993, puis Thalys, structure qu’il a créée de A à Z et dirigé jusqu’en 1998. « C’est l’un de mes meilleurs souvenirs, nous confiait-il. Le poste réclamait beaucoup de créativité personnelle, j’étais parti à Bruxelles – hébergé chez un collègue – avec une vague feuille de mission, et trois ans plus tard il fallait que le service soit opérationnel. En 1996, j’ai eu le sentiment d’être l’artisan d’un travail bien fait…»

Il exerce ensuite la direction des RH, le temps de négocier un accord 35 heures, « avec l’accord de la CGT », soulignait-il. Il occupe ensuite celle de Grandes Lignes, avant de diriger la région Rhône-Alpes, le plus important réseau TER de France. Il devient patron de Keolis Lyon de 2005 à 2006. En 2006, il prend la direction de SNCF Proximités, regroupant Transilien, 20 TER, Intercités et Keolis/Effia, jusqu’au 1er juin 2012, où il est nommé directeur délégué de l’Epic SNCF, chargé de conduire le changement, avant de prendre en août  de la même année la présidence du directoire de Keolis. Un poste qu’il briguait, mais pour lequel Guillaume Pepy avait préféré nommer David Azéma… qui au bout de quelques mois s’en était allé diriger l’Agence des participations de l’Etat. En 2016, après le départ de Jacques Rapoport, Jean-Pierre Farandou avait été le candidat de Guillaume Pepy pour devenir PDG de SNCF Réseau. L’Arafer l’avait récusé,  jugeant que les « responsabilités exercées par Jean-Pierre Farandou et les liens professionnels étroits noués avec SNCF Mobilités tout au long de sa carrière sont de nature à susciter, vis-à-vis des tiers, un doute légitime sur son indépendance.». C’est donc Patrick Jeantet qui avait été nommé.

L’international

A la tête de Keolis (6 milliards de chiffre d’affaires), Jean-Pierre Farandou a largement fait ses preuves. A l’international, en remportant d’importants  contrats, pas toujours mirobolants (banlieue de Boston), mais constituant un fort joli bouquet (trains du pays de Galles, deux lignes de métro de Shanghai, métro de Doha avec la RATP, développement en Australie, etc.). Et avec une considérable présence en France.  Dans les grandes villes de province, dont son cher Bordeaux, comme en Ile-de-France, où il a contribué à préparer la SNCF à la concurrence, avec la création de la filiale Transkeo, mixte de Keolis et de SNCF qui a remporté l’exploitation du tram-train T11 Express.

Grand amateur de rugby, chaleureux, Jean-Pierre Farandou a une certaine faconde, un sens de la formule et des propositions qui frappent. Il aurait voulu que les trams-trains de la SNCF en Ile-de-France soient  nommés « Circul’R », pour rappeler leur nature périphérique et le fait qu’à la différence des métros ils circulent à l’air libre.  Face aux besoins urgents en Ile-de-France  que le temps long du développement ferroviaire ne permettait pas de satisfaire, il proposait qu’on achète au plus vite 1000 bus de plus dans la région. Il nous avait fait part un jour d’une proposition  intéressante, de création d’une délégation de service public pour la logistique urbaine, mais avait dû renoncer à la publier devant les bonds que faisait  à cette idée Pierre Blayau, le très libéral patron du fret à la SNCF…

Maintenant que le choix est fait, on se demande évidemment si Patrick Jeantet pourra  rester à la tête de SNCF Réseau.  Sans doute délicat… Même si Jeantet, à Keolis, où il a dirigé l’international puis la France, a déjà eu Farandou pendant un peu plus d’un an pour président. Un Farandou qui s’est dit sur le fil interne du groupe « fier de relever avec vous tous, cheminots et salariés du groupe engagés, ce défi au service de tous les Français qui depuis des décennies nous montrent combien, eux aussi, ils aiment notre entreprise ». Et qui nous confiait en 2012 ; « J’aime les missions qui demandent de sortir du cadre ou de conduire un changement». Il va être servi.

François Dumont