
Depuis quelques années, le nombre de livraisons bondit à Paris avec son lot de nuisances sonores, de pollution et de congestion. Et le phénomène, qui a pris de l’ampleur avec la crise sanitaire, ne fait que s’accélérer. D’où la nécessité de repenser la stratégie en matière de logistique urbaine, la précédente charte sur le sujet datant de 2013, ont indiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, chargé notamment de l’urbanisme, et David Belliard, adjoint à la mairie, chargé notamment des transports, qui ont présenté le 16 juin la nouvelle feuille de route de la Ville sur la période 2022-2026.
« On assiste depuis quelques années à une accélération importante de l’e.commerce et des livraisons individuelles. Ce qui ne va pas sans poser de questions », commente Emmanuel Grégoire, en rappelant que « chaque semaine 4,4 millions de mouvements de marchandises arrivent l’Ile-de-France dont 62 % dans la métropole du Grand Paris. Et 500 000 colis sont livrés chaque jour à Paris« . Plusieurs mesures ont été décidées après une concertation menée avec plus de 300 partenaires publics et privés pour établir un diagnostic et proposer des « pistes d’action des objectifs » car « la tension est très forte sur l’espace public« , a expliqué David Belliard.
La Ville souhaite réorganiser les flux logistiques en renforçant le maillage d’espaces de logistique urbaine à Paris pour favoriser l’acheminement du dernier kilomètre avec des modes décarbonés, notamment des vélos-cargos. « Il ne faut pas se retrouver piégés avec des quartiers entiers sans bases logistiques et des grands centres touristiques à l’extérieur de la ville. Le tout doit s’insérer harmonieusement« , souligne Emmanuel Grégoire, promettant « d’inventer de nouveaux modèles« .
1000 zones de livraisons supplémentaires vont être créés (il y en a déjà 9000) et 100 autres places pour des vélos-cargos afin de favoriser le développement de la cyclologistique. Le principe de livraisons silencieuses en horaires décalées, expérimenté, va être étendu quand cela est possible.
La Ville va aussi, entre autres dispositifs, chercher à mieux organiser l’approvisionnement des grands chantiers en concentrant les flux et en mutualisant les outils de travail. Et en passant par la voie fluviale ou ferrée.
Côté commerces de proximité, elle va mener une démarche de sensibilisation pour les inciter à recourir à des véhicules moins polluants ou encore à des véhicules utilitaires électriques partagés grâce à Mobilib’ Utilitaire opéré par Clem’. L’installation de bornes électriques fait aussi partie des mesures ainsi que des aides à l’achat de vélos-cargos.
Citons aussi sa volonté de mieux encadrer les conditions de travail des livreurs, dont l’activité est dérégulée, même si cela ne relève pas de sa compétence. La Ville envisage notamment une Maison des coursiers et la création d’un « maillage d’aménités » permettant l’accès à des sanitaires, à des fontaines d’eau et à de l’électricité.
MH P








